L Imposture des Sens
153 pages
Français

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L'Imposture des Sens , livre ebook

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Description

Ce récit se propose de redessiner avec des mots les contours du monde, de ses névroses et de la folie qui l’accompagne comme une sœur siamoise. De nouvelles valeurs nous plongent peu à peu dans ce qui ressemble au scénario d’un roman noir. Tout est usé de nos jours, même le malheur semble englué dans la médiocrité. Ces pages nous plongent dans la pratique pathologique d’échanges érotiques de marginaux passés de l’autre côté du miroir en ayant besoin de transcender l’érotisme de leurs échanges par des pratiques charnelles dénaturées, souvent cruelles. Pour les êtres diaboliques le temps n’existe pas, le mal est un présent perpétuel. Ce livre choquant nous invite à découvrir les multiples extravagances dont l’amour se pare, se vit, se prouve et pour finir s’étiole, jusqu’à s’éteindre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312135007
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Imposture des Sens
Hilaire De L’Orne
L’Imposture des Sens
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
L’Exilé Volontaire Tome I, ou « Convictions et circonstances »
L’Exilé Volontaire Tome II , ou « les fiancées du ministre ».
L’Exilé Volontaire Tome III , OU « la résurrection du réel ».
Les Colères d’Hippocrate .
Taïnos .
Confessions Impures . ½
Hier n’est pas fini. 2/2
L’Albinos du Cap .
L’Imposture des Sens .
© Les Éditions du Net, 2023
ISBN : 978-2-312-13500-7
À ma petite Grenouille


« En ouvrant un livre, on pénètre dans un autre monde où le temps tombe en poussière. Il y a tant de choses dans un livre et si peu de gens pour les aimer. La postérité me rendra peut-être justice d’avoir sacrifié mes forces par passion à des choses inutiles mais si étonnantes, invitant chacun de nous à découvrir des sentiments nouveaux.
Un rêve qui nous est propre avec ses mots à lui, ce rêve en nous, c’est souvent son cri à lui. »
Hilaire de l’Orne .
Avertissement
Ce roman est une œuvre d’imagination qui ne saurait être considérée comme une source d’informations infaillibles.
Tous les lieux cités dans cet ouvrage sont réels, certaines situations et événements le sont également bien qu’ils paraissent d’une authenticité forte et parfois cruelle. Les personnages choisis dans cette intrigue demeurent en grande partie fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait naturellement que pure coïncidence.
Avant-propos
Sur les rives du vide.
Assis face à ma page blanche tel que devant un miroir, je me trouve dans l’incapacité d’imaginer en me souvenant. Mes pensées s’égarent sur les rives du vide. Mon reflet me regarde et de longues minutes de conversation muette s’engagent entre le paraître et le réel. S’engagent entre ce que je pense être et ce que je suis, entre ce que les autres pensent de moi et ce que j’imagine qu’ils connaissent de ma personnalité. Ainsi naît ma peur bien réelle d’avoir déplu ou de déplaire au cours de mes récits, cette peur de passer pour un être superficiel et verbeux me paralyse. Suis-je un bon auteur, un écrivain, ou seulement un pédant qui s’ignore ? Le doute est présent à chaque instant, là, juste sous la surface des mots, bien caché derrière ma confiance en moi.
De bonne foi et avec la plus grande sincérité.
Hilaire de l’Orne.
Les Personnages et leur décor
J’ai pris le risque de rendre ce livre actuel et le lecteur pourra vérifier ce vieil adage qui nous rappelle que bien souvent, la réalité dépasse la fiction. Je vous propose de redessiner avec des mots les contours du monde, de ses névroses et de la folie qui l’accompagne comme une sœur siamoise.
Tout est usé de nos jours, même le malheur semble englué dans la médiocrité. Ces pages nous invitent à plonger dans la pratique pathologique d’échanges érotiques de marginaux passés de l’autre côté du miroir en ayant besoin de transcender l’érotisme de leurs échanges par des pratiques charnelles dénaturées, souvent cruelles.
H. De L’Orne
Chapitre I
– Vous avez trouvé facilement ?
– Le plus difficile à Saint-Mandrier c’est de se perdre. Votre propriété doit être la plus importante du village.
– L’espace est devenu un luxe inestimable. Les Pipady ne comptent pas moins de treize pièces.
– Pour un homme seul c’est démesuré, non ?. J’imagine que ce n’est pas vous qui faites le ménage.
– J’ai du personnel qui s’occupe de ça.
– Vous avez de la chance. À la maison c’est moi qui me tape tout le boulot, cuisine, ménage, lessives, tout le toutime.
– C’est bientôt fini, vous allez redevenir un prince de la littérature. Je vous garantis que vous n’aurez plus à faire le ménage, d’abord parce que vous n’allez plus avoir le temps et ensuite parce que vous aurez à nouveau les moyens de le faire faire par quelqu’un d’autre.
– Si vous pouviez dire vrai…
– En racontant mon histoire, Jean, vous allez plonger dans l’univers d’une Agata Christie qui se serait égarée entre les pages du Kamasutra.
– C’est une plaisanterie ?
– Pas le moins du monde. Je tenais à vous faire part de cette remarque. Je me limiterai au cours de ce premier entretien à des généralités concernant le contenu de l’histoire. Je préfère mettre tout de suite l’accent sur le caractère des personnages dont vous allez raconter les aventures.
Vous en voulez une ?
– Non merci, je ne fume pas. Vous permettez que nous enregistrions ce premier rendez-vous ?
– Enregistrez si ça vous semble utile. Il est rare d’offrir à ses lecteurs une scrupuleuse vérité et cet enregistrement vous servira éventuellement de preuve. Ce que nous allons nous dire pourrait paraître très exagéré à des oreilles trop sages. Il ne sera pas facile pour vous de composer un texte concernant un sujet érotique tout en tenant pour proscrite une imagination réclamant sa part d’absolu. Je veux dire qu’en traitant ce genre de sujet, les phantasmes des écrivains ont tendance à prendre les commandes. Il ne sera pas facile pour moi non plus de prêter à la critique l’histoire de ma vie avec ce que ça comporte de bon, d’abusif, d’épouvantable, ou de jubilatoire. Aujourd’hui il ne me reste plus aucun rôle à tenir, je ne joue plus qu’avec des fantômes qui sont les seuls, sans doute comme vous, à croire que l’amour est éternel.
– Vous versez dans le mélodramatique, j’espère qu’il y aura un peu d’action dans votre récit.
– Vous n’en manquerez pas monsieur Strether, rassurez-vous, mais il ne pourra jamais être question entre nous de réhabiliter la moindre morale, encore moins de mea-culpa de ma part. Le texte que vous allez rédiger ne devra subir aucune modification des sentiments que je vous confierai au prétexte qu’ils seraient indécents ou odieux. L’essentiel ne se trouve pas dans les descriptions des scènes si horribles soient elles, non, l’essentiel c’est ce qui se passe dans nos têtes au moment des faits. C’est ensuite à l’écrivain que vous êtes de retranscrire avec talent les situations faites du sang de vos mots, autant qu’avec celui des victimes.
– Vous vous exprimez avec aisance, je vois mal pourquoi vous faites appel à quelqu’un d’autre pour écrire ce livre.
– Voyez-vous Jean, vous permettez que je vous appelle Jean ? Mon goût pour les livres et la littérature n’est apparu chez moi que très tard. Adolescent, j’étais un pur produit de ma génération, celle de ceux que vous appelez les « boomeurs ». Fils unique, je me rangeais dans la catégorie des enfants solitaires, à la fois très occupé à ne rien faire pour aider les autres et très centré sur ma petite personne. Mes jeux n’étaient qu’une suite d’inconséquences jusqu’au jour où je découvris les plaisirs offerts par la différence entre un garçon et une fille. Pour ajouter à cet élan de sincérité, j’étais d’une si grande avarice qu’ayant perdu mon âme à de nombreuses reprises, je n’ai jamais jugé bon de la racheter.
– Vous exagérez.
– Même pas. Je me suis toujours senti singulier comme vous pouvez le constater, ce qui a grandement facilité mon égoïsme. Je pense pouvoir dire que je me suis fait tout seul dans la plus grande indifférence, jusqu’à ce que cette histoire éclate dans nos vies.
– Lorsque vous dites « Nos vies », c’est votre vie de couple que vous me demandez d’écrire ?
– Oui, notre vie est devenue un désert. Heureusement qu’il nous reste cette mémoire évitant aux jours de ressembler à une succession de dates inutiles, mais pour combien de temps ? La maladie chronique, les absences de plus en plus fréquentes…
– Arrivé à un certain âge il est normal de se poser des questions à propos de son passé ? En souffrir, le fuir, s’y replonger en le partageant avec l’entourage ? Mais de là à en faire un roman…
– J’ai fait appel à vous pour mettre ces étapes en perspective, loin des stéréotypes accompagnant habituellement les vieillards et raconter la période excitante de nos relations tumultueuses. Nous ignorons où vont les mots que nous n’utilisons pas. Ils partent à la dérive pour finalement échouer dans une histoire sans intérêt. Pourquoi dans le déroulé de cette histoire, le sang versé fût le plus souvent érigé en actions de gloire ? Était-ce uniquement par vengeance ? C’est aussi pour m’aider à répondre à toutes ces interrogations que vous êtes ici.
– Je vous demande pardon ?
– Je dis que notre vie est un combat qui nous porte à croire que la suite de nos lendemains est infinie, alors qu’elle se passe à errer autour de notre tombe. Nos maladies sont des souffles qui nous font dériver jusqu’à l’entrée du port.
– Vous devenez lyrique, vous savez que c’est un genre littéraire complètement obsolète et mal vu par les éditeurs.
– Ce qui importe, Jean, c’est le ton que je souhaite donner à l’œuvre. Nous jugeons rarement convenable de parler de notre anéantissement. Lorsqu’il se présente, nous refusons de le reconnaître alors qu’il nous oblige à réaliser combien le passé d’un homme est étroit et court.
Toujours pas de cigarette ?
– Vous fumez trop. Non, je ne fume toujours pas.
– Après avoir abandonné tous mes vices, il ne me reste que celui-là pour m’aider à tenir.
– Vous… vous êtes malade ?
– Ce récit sera celui d’un vieux voyageur.
– Je vous le répète, il y a trop d’emphase dans votre discours, on est plus au dix-huitième siècle, faut vous réveiller.
– Cher Jean , Je suis un homme du vingtième siècle. Mes modèles sont ceux sur quoi les « belles lettres » reposent. Le charabia inclusif moderne ou de style télégraphique, c’est bon pour les SMS ou les bulles de vos BD . Je ne pense pas que la philosophie ni le bonheur puissent être le fruit d’une machine, le désir ni l’intuition non plus.
– C’est vrai, mais cette manière de voir les choses date un peu.
– Reprenons le sujet qui nous occupe. Le libertinage est un mal nécessaire aux hommes qui protège souvent leurs rêves. Personnellement j’ai toujours refusé de devenir l’esclave de ma libido ou d’une idée prenant la place de mes sentiments. Pascale, elle, réussissait à faire jaillir le désir, l’ivresse, l’extase du néant sur

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