L envol d une coccinelle
91 pages
Français

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L'envol d'une coccinelle , livre ebook

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Description

1974 : Gare de Bordeaux Saint Jean. Claire se fait agresser et perd connaissance. Lorsqu’elle reprend ses esprits, le monde qu’elle connait n’existe plus. Ballotée sur une mer déchaînée, emportée par des vagues d’angoisse et des rouleaux d’incertitude, elle finit par s’échouer sur une île où elle parviendra à trouver une certaine sérénité. Saint Tropez. Richard brûle la chandelle par les deux bouts. Tout lui réussit ! Lorsqu’il s’aperçoit que sa femme l’a quitté, il part à sa recherche mais en apprenant sa mort, son monde s’écroule ! Il découvre stupéfait que son univers qu’il croyait idyllique, n’est en fait qu’un cloaque d’égoïsme et de futilité. Perdu, il se laisse entraîner sur un océan d’incompréhension et d’égarement. Que ce soit pour l’une ou pour l’autre, ce qui était blanc est devenu noir. Claire et Richard devront apprendre à vivre sans repère et la peur au ventre ! 1975 : Dans les Landes. Un drame se joue dans une galuppe posée sur un lac et une longue plainte déchire la paix du lieu. Soudain, au-dessus des eaux frémissantes, la lune se pare d’un anneau translucide, l’anneau des âmes réunies. Une coccinelle apparaît alors dans un rayon lunaire avant de disparaître dans un éclat luminescent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492126864
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’envol d’une coccinelle
 
Roman
 
 
Maryse Lartigau
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Appelée familièrement, la bête à bon Dieu, la durée de vie moyenne d’une coccinelle est d’un an.
***
Lorsque vous lirez ce roman, vous vous direz qu’il est triste. C’est vrai, on peut le penser ; pourtant, il ne faut pas le voir ainsi.
Cette histoire est en fait un hymne à l’amour.
Je veux parler de cet amour qui parcourt le monde, sentiment indéfinissable et cosmique que nous ressentons sans bien comprendre ce que c’est.
Je veux parler de cet amour qui nous lie les uns aux autres, de cette alchimie mystérieuse qui nous pousse à accomplir des actes inconsidérés et parfois inexplicables, de ces attaches invisibles qui nous amarrent et qui, par un accident de vie, se brisent pour nous laisser seuls face aux éléments déchaînés.
Par on ne sait quelle magie, ce fil brisé trouve un autre ancrage et le cycle de l’énergie reprend.
Quelle que soit l’issue de cette histoire, dans ce temps infinitésimal qu’est l’existence, des liens se brisent, se renouent, se défont, se reconsolident en cueillant au passage bonheurs et malheurs.
***
La fin d’un chapitre ne conclut pas l’achèvement d’une histoire   ; il laisse juste entrevoir la suite des événements.
***
Merci au docteur Caroline Desclaux Biz.
 
 
 
Chapitre I Claire
Novembre 1974. Du paysage automnal qui défilait à grande vitesse derrière les vitres du wagon, la voyageuse ne discernait rien. Son cerveau ne cessait de crier de colère alors que son cœur se noyait de chagrin. Elle tentait de chasser les images, les paroles, mais rien n’y faisait   ; tout revenait en boucle.
Elle aimait son mari à la folie pourtant, elle venait de le quitter après une violente dispute. Elle avait bien essayé de le mettre en garde, elle l’avait même supplié, mais il n’avait rien voulu entendre ou comprendre. Elle partait pour faire le point et peut-être réorganiser sa vie. Pourtant, tout avait commencé sur un coup de foudre explosif.
C’était en mai 1964. Claire avait vingt ans et Richard vingt-et-un. Un simple regard avait suffi. Après une nuit démentielle, ils avaient pris la fuite pour des horizons insoupçonnés et pleins de promesses.
Elle voulait échapper à un patron trop entreprenant et lui, parce qu’il aimait l’aventure.
En chemin, ils s’étaient unis dans une petite chapelle, avec juste le curé et sa servante comme témoins. Ils avaient pour eux la jeunesse et la hargne pour conquérir le monde. Ils s’étaient arrêtés à Saint-Tropez, ce village de pêcheurs qui se transformait sous l’engouement des artistes et des gens fortunés.
Sans gêne ni expérience, mais aussi par défi et jeu de compétition, ils avaient commencé à rendre des services sans hésiter à marcher sur les pieds des autres. Leur premier client, un Tropézien de naissance, emballé par leur fougue et leur témérité, leur avait servi de tremplin. Agissant en toute discrétion, il leur avait ouvert quelques portes par lesquelles ce couple énergique s’était engouffré allègrement. En quelques mois à peine, Claire et Richard étaient parvenus à monter une agence de conciergerie qui, très rapidement, avait généré de gros profits. Redevable à leur premier client, le couple lui avait offert le voilier de ses rêves. Le jour suivant, le deux-mâts prenait la direction des îles, avec à la barre, un homme voguant sur une mer de nuages tant il était heureux. Le travail de ce duo très prometteur consistait à exaucer les vœux ou désirs des plus riches.
À force de ténacité et de mordant, le binôme dynamique parvint, à son tour, à s’enrichir. Durant les premières années, ils avaient appris à mordre pour ne pas se faire croquer, à donner des coups avant d’en recevoir, à ramper, à s’abaisser, à s’humilier   ! En fait, ils possédaient tout depuis le départ : la jeunesse, la beauté et surtout, une tête bien remplie, enfin surtout celle de Claire   !
Mais pour la jeune entrepreneuse, tout allait trop vite. Du jour au lendemain, elle décida de se mettre en retrait.
De toute façon, dans le couple, on ne voyait que Richard et cela lui convenait très bien.
Celui-ci avait un charme dévastateur couplé à un humour bon enfant. Les hommes voulaient s’en faire un ami et être aperçus avec cet adonis au regard charbonneux et aux muscles saillants alors que pour les femmes, c’était le bonbon acidulé et sucré qu’on garde dans une poche dans l’attente du plaisir. Le jeune homme servait de lien entre la lumière dans laquelle il évoluait avec aisance et l’ombre que sa femme avait choisie par nature et sérénité. Il transmettait à Claire les demandes, souhaits et vœux de ces hommes et femmes aisés et elle s’arrangeait pour les satisfaire. C’était une virtuose du plan A ou plan B. Même son mari restait abasourdi de tout ce qu’elle pouvait faire ou avoir en un temps relativement court. Comment faisait-elle   ? Un avion   ? Un yacht   ? Réserver tout un restaurant   ? Avoir la plus belle suite avec vue sur la mer ou la montagne   ? Un château   ?
Quoi que ce fût, de son bureau, elle gérait tout et trouvait toujours, la perle rare. De ce fait, personne ne savait qui elle était alors que de son côté, elle connaissait tout le monde.
En réalité, ce que son mari ignorait, c’était que depuis le début de son activité, Claire notait sur un calepin, tous les noms et adresses des gens qui lui demandaient un service, mais aussi tous ceux qui lui étaient utiles dans ses recherches. Mais ce n’était pas tout   ! Pendant des heures, elle feuilletait revues et journaux, pour trouver des informations susceptibles de l’intéresser ou de lui servir, sur ses clients : un véritable travail de longue haleine   !
En revanche, tout ce qui concernait Claire, que ce fut pour les uns ou pour les autres, personne ne l’avait jamais vue. D’elle, ils n’entendaient que sa voix chaude ou bien ils recevaient un courrier d’une écriture déliée.
Très souvent seule et voulant surtout rester discrète, elle commença à créer des dossiers sur ses clients. De fil en aiguille, comme ce travail de recherche lui plaisait, elle continua. Comment faisait-elle sans bouger de chez elle   ?
Organisée, intelligente et très intuitive, elle constitua un réseau de personnes qu’elle payait grassement, soit en liquide, soit en cadeaux.
Claire se trouvait dans son élément.
Dans l’appartement, elle se sentait bien et en sécurité. Sans bouger de chez elle, elle savait tout ce qui se passait à l’extérieur, sans s’exposer ni participer à cette vie trépidante et outrancière.
Puis, ayant gagné fortune et sécurité, Claire décida de lever le pied. Elle venait d’avoir 30 ans et elle voulait un enfant. Lui, pas   ! Il disait qu’à 31 ans, il était encore jeune, qu’il voulait profiter de la vie, gagner encore plus d’argent. Il sortait souvent, rentrait à pas d’heure, fréquentait des gens pas très recommandables. Elle le mit en garde   ; il fit la sourde oreille. Elle le supplia, lui fournit les preuves de ses dires en lui tendant un dossier. Il ne daigna pas le prendre. Sur des mots plus hauts que les autres, il claqua la porte.
Alors, blessée, Claire jeta des vêtements dans un sac et griffonna un mot qu’elle posa, bien en évidence sur le guéridon de l’entrée :
Ne me cherche pas, je t’appellerai. Le dossier rouge est dans le dernier tiroir.
Mais en fermant la porte, le papier s’envola pour atterrir entre le meuble et une grande jarre provençale.
Dans la nuit profonde, quelque part dans le Saint-Tropez fourmillant de noctambules désœuvrés, Claire, les yeux rouges de pleurs, déambula sans but précis avant de prendre un taxi. Après avoir roulé une bonne partie de la nuit, sur le petit jour, elle arriva à Nîmes. Le chauffeur la conduisit à la gare. La jeune femme prit un train pour une destination inconnue.
Un claquement la ramena à la réalité.
Quoique confortable, le siège ne lui offrait aucune douceur ni aucun repos. Elle se tenait droite, presque crispée, frôlant la souffrance. Même cela, elle ne le percevait pas.
En fait, elle ne voyait rien, n’entendait rien, ne sentait rien. Elle était anéantie.
De l’autre côté de la travée, un homme ne cessait pas de l’observer. Il ne pouvait pas dire qu’elle était belle, mais cette femme avait quelque chose qui retenait l’attention. Était-ce sa magnifique chevelure blonde   ? Ses incroyables yeux bleus   ? Sa silhouette légèrement enveloppée   ? Non, ce n’était pas ça   ; c’était autre chose, mais quoi   ? Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Pourtant, il pouvait se targuer d’être un fin connaisseur de la gent féminine. Qu’avait-elle de si particulier   ? Il ne quittait pas du regard les doigts fins qui trituraient le livre posé sur les cuisses gainées d’un pantalon noir et l’autre main restait posée sur le ventre.
  Elle est enceinte , se dit-il in petto. Soudain, il remarqua une ombre sur le dos de la main gauche. Un tatouage   ? Non, les contours semblaient trop imparfaits. La curiosité le poussa à se lever.
En passant, il put enfin voir une tache de naissance toute particulière et d’une incroyable précision. Son cœur s’affola. Pourquoi un tel émoi   ? Légèrement fébrile, il revint à sa place sans cesser de l’observer. Il désirait lui parler, engager la conversation, mais un je-ne-sais-quoi le retenait. Pourquoi   ? D’habitude, c’était le contraire qui se produisait. Il attirait la gent féminine comme une abeille sur un pot de miel.
Enfin, il la vit s’enfoncer plus profondément dans le creux douillet du siège, laissant ainsi sa longue chevelure d’un blond très clair onduler sur le pull rouge. L’homme se posait des questions et le mystère qui entourait cette femme commençait à l’obséder. Il se trouvait déjà dans le train lorsqu’elle était montée à la gare de Nîmes.
Après quatre heures et avec une légère halte à Toulouse, le convoi arriva enfin à la gare de Bordeaux Saint-Jean, où l’arrêt fut plus long. Il descendrait à Dax. Et elle   ? Il espérait qu’elle ferait la même chose.
Lorsque le train se sta

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