L’Enfant d’emprunt
214 pages
Français

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L’Enfant d’emprunt , livre ebook

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Description


Le jour de ma naissance, ma mère est morte. Je n’en ai jamais su plus.

Ma mère était. Ma mère n’est plus. Et je suis celle qui l’a tuée. Je dois vivre avec. Ou plutôt, sans, surtout.



Edwige. Trentenaire, en couple. Responsable marketing. Une vie ordonnée et rangée. Elle a grandi avec l'absence de sa mère, morte en la mettant au monde. Elle s'est construit une carapace. Incapable d'évoquer ses sentiments et ses ressentis. Le décès de sa grand-tante fissure le semblant de normalité. Elle se retrouve lancée dans une quête de secrets. Ses recherches vont la mener beaucoup plus loin qu'elle n'aurait cru... À sa propre rencontre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414521708
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52171-5

© Edilivre, 2021
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La Voix de la Terre : Nouvelle – Sélection de la journée du manuscrit Francophone 2018 aux Éditions du Net.
Gris Caméléon : Roman 2020 aux Éditions Edilivre.
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Cycle de l’éveil :
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Papillon : Recueil de nouvelles – Histoires courtes 2019 aux Éditions Edilivre – réédité 2020 aux Éditions de la Goutte d’Etoile.
À venir : Envol, dernier tome de la trilogie.
L’Enfant d’emprunt a remporté le second prix du concours Secrets de Famille en 2018.
Un écrivain ne choisit pas ses thèmes,
ce sont ses thèmes qui le choisissent.
Mario Vargas Llosa.
Le romancier et ses démons. Pérou. XX ème siècle.
Plus on connaît, plus on aime.
Léonard de Vinci,
Carnets. Italie. XV ème siècle.
Ceux que nous aimons, nous pouvons les haïr,
les autres nous sont indifférents.
Henry David Thoreau.
Journal. Etats-Unis XIX ème siècle.
Retrouvez en bonus à la fin de ce livre la nouvelle « Racines », coup de cœur du jury du concours de nouvelles de Ruelle-sur-Touvre 2018.
Secrets de famille L’enfant d’emprunt
Prologue
Elle voulait fermer les yeux. Oublier. La vie c’est mieux que ça. On est plus qu’une simple parenthèse trempée sous un orage d’été. On est bien plus que quelques caractères d’imprimerie sur un rectangle plastifié à l’abord d’une boîte aux lettres.
Je suis.
Toute sa quête se résumait en cette phrase si simple et énigmatique. « Je suis ». Oui, mais qui ? Qui aime quand je dis je t’aime ? Qui écoute, vibre, vit ? Qui est ce « je »…
Tout ce qui venait de lui être livré la laissait dans un état de perplexité et d’inquiétude qu’elle ne savait raisonner. Il est des secrets que l’on devrait à jamais laisser enfouis…
Chapitre 1 Les phrases anodines.
Tout commence souvent par des phrases anodines, des ressentis. C’est totalement impalpable. Ça volète dans l’air comme autant de plumes qui ne se déposeront jamais.
J’ai toujours aimé avoir le nez en l’air. À regarder passer les oiseaux. Imaginaires ou non. Les mots comme autant de messages envolés. Ils virevoltent, se télescopent, s’ébrouent. Des cascades de mots ouvrent des portes imaginaires. À chacun de devoir les saisir, s’en emparer… Quand on est enfant, on a ces certitudes ancrées de la vie. Il y a les bons et les méchants. Les gentils et les autres. Minnie, Picsou, la princesse et le chevalier… Les contes ont la vie dure ! Il y a la vie comme on la voit dans le cercle de sa famille. Le cercle de sa famille… Que de choses à en dire !
La chanson nous répète à l’infini sa vérité « On’ choisit pas ses parents, on’ choisit pas sa famille… Être né quelque part »… Je suis né quelque part. Dans ce qui est, déjà, aujourd’hui le siècle dernier. Sur un coin de planète bleue. Entre Bisounours et Goldorack, petite bouille au nez rose. Bienvenue sur terre. Bienvenue dans ta famille. Et là, c’est à cet instant précis que ça dérape… Enfant, je me suis forgé une histoire plus vraie que nature. Mon père était bien mon père, tout le monde s’évertuait à crier « Mais qu’elle ressemble à son père cette petite ! C’est son portrait craché »… Même ma grand-mère le répétait à chaque entrevue. Cependant, bizarrement, le ton employé n’était absolument pas le même que celui des collègues de bureau que nous allions voir le soir après l’école ou celui des amis croisés au hasard dans la rue…
Un élément étonnant que j’aurai à creuser plus tard, quand l’école sera finie…
Bien plus tard sûrement…
Quant à ma mère… Dans ma tête de petit ange, c’était simple. Ma mère n’existait pas. N’avait jamais existé. J’avais eu une mère de cœur. La vraie n’était pas là. Et je sentais confusément comme une chape de plomb l’absence. Le poids de l’absence.
Mes grands-parents étaient vivants, eux. Vivants. Mais peu pour moi. J’avais l’impression de ne pas faire partie de cette famille. Que cette grand-mère n’était pas ma grand-mère. En fait, ils avaient dû l’adopter. C’est ça. Ils « m’avaient adopté de grand-mère ». C’était assez nébuleux comme concept, mais rassurant quant à ma capacité à m’entendre avec mon père et à résumer mes liens affectifs avec ma grand-mère à, « C’est ma grand-mère… »
Mon grand-père, quant à lui, se résumait à un fantôme de lui-même.
Prisonnier de chimères à comprimés blancs…
On pourrait se dire que tous les enfants vivent à un moment où un autre cette distanciation avec leur famille… C’est certain. Mais là, le poids des secrets était trop lourd. Les non-dits trop pesants. Le silence criait trop souvent. L’héritage des mots faisait taire les rancœurs.
J’ai grandi. Le voile s’est levé. L’amour n’était pas présent. Les questions restaient.
Présentes.
Envahissantes.
Fortes.
— Hum hum. On va s’arrêter là pour cette séance. Je pense que ce sera suffisant. Je vous propose de voir avec ma secrétaire pour le prochain rendez-vous. Ça fera 50 euros.
Voilà. Elle étale sa vie devant un inconnu. Pour éviter de se la raconter à elle-même peut-être. Des bribes de vies, des morceaux choisis. De ceux qui restent agrippés aux souvenirs avec de la mauvaise colle bon marché, mais dont on ne peut se défaire… Elle a un goût amer dans la bouche. Comment en est-elle arrivée là ? Payer pour une heure de consultation. Payer pour se faire entendre. Payer pour éviter de s’écouter soi-même. C’est moche. C’est triste. Elle se sent presque salie. 50 euros. C’est ce qu’elle vaut. Ce que ses souvenirs valent. C’est bien cher. Et c’est bien peu.
Elle sort du cabinet presque plus déprimée qu’avant. Que lui avait dit Lou ? « Tu verras, trouves toi un psy, tu pourras tout lui raconter et tu te sentiras soulagée après, ça ne pourra qu’aller mieux. » Sauf que là, ça n’allait pas mieux du tout. Mais alors vraiment pas. Elle déambule au hasard des rues. Pas envie de rentrer tout de suite. Pas envie d’affronter le regard bienveillant de la commode ou de la télé. Pas envie non plus de croiser Julien tout de suite. Julien. Il est adorable, tendre, câlin. Mais c’est un homme. Et les histoires de psy, c’est pour les bonnes femmes . Du moins, c’est ce qu’il dit. Alors autant attendre un peu avant de se confronter à d’éventuels sarcasmes. Elle ne sent pas du tout prête à les affronter.
En fait, elle ne sait pas ce qui ne va pas.
Elle ne savait même pas ce qu’elle faisait chez un psy. Sa vie semble tourner normalement. Un petit ami sexy et craquant. Un boulot en or. Un appart moderne et tout confort. Oh, bien sûr des petits vagues à l’âme à l’approche des anniversaires et des fêtes de Noël, mais rien de bien grave, n’est-ce pas, docteur ? Tous les magazines féminins parlent de ces moments où on remue le passé, où on doit gérer les querelles de famille… C’est peut-être ça le problème. Le terme même de famille la met mal à l’aise. Doit-on obligatoirement éprouver une joie intense à la vue de personnes qui partagent le même sang que vous sous le simple prétexte, justement, qu’ils le partagent ce sang ? Qui a dit que l’affection était gravée dans les gènes ? Sous couvert de sourires policés, est-ce qu’on doit impérativement être lié ad vitam æternam à ceux qui gravitent autour de nous avec le même patronyme ? Elle s’en veut d’avoir de telles pensées. Bien sûr qu’il faut respecter sa famille, les siens… Mais de là à en faire un clan dynastique, à passer ses étés avec les dignes représentants de la sixième génération, béate d’admiration devant l’arrivée de la septième… Non, c’est au-dessus de ses forces.
Elle a longtemps cru, Edwige, qu’elle pourrait « faire semblant ». Comme tant d’autres autour. Mais elle sent bien que l’honnêteté pointe son nez à chaque mimique. Elle ne sait pas faire semblant. Et c’est compliqué la vie en société pour ceux qui ne savent pas jouer avec les sentiments. On les catalogue un peu vite. Alors, pour parfaire son image, elle s’est vite inventé une carapace. Une zone de protection que nul ne peut approcher. À peine un peu de place pour Julien. Et encore… À son travail, nul ne connaît sa vie privée. Ils savent tout juste qu’elle vit en couple. Pour le reste rien. Pas de mention de frères, sœurs, parents… Pour vivre heureux, vivons cachés. Ce pourrait être son credo. Ou du moins, pour vivre heureux préservons-nous. Des relations strictement professionnelles, quelques mots lâchés çà et là pour faire bonne figure et hop, la vie avance sans que l’on ait à se mouiller. C’est tellement plus simple de ne pas se dévoiler. Elle avait une réputation complètement fausse. Mais elle ne faisait rien pour contredire les bruits de couloir. Réputée froide et distante, elle se sentait pourtant touchée par tout ce qui l’entourait. C’était peut-être de ça qu’elle voulait se préserver. D’elle-même. De ses émotions. Du coup, elle s’en coupait. Volontairement. Et elle se coupait des autres. Elle, si fragile paraissait comme indestructible. Ironie des masques sociaux ! Ça lui allait comme ça. Du moins, c’est ce qu’elle croyait.
Elle était responsable marketing dans une grosse boîte de cosmétique. Les senteurs, les fragrances, les parfums, la texture des crèmes… Elle savait en parler comme personne. Les campagnes des annonceurs n’avaient aucun secret pour elle. C’était une acharnée au travail. Les équipes de femme de ménage la trouvait le matin à l’aube. Il n’était pas rare que le vigile la déloge le soir. Julien avait été étonné de cet investissement au début de leur relation. Et puis il s’

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