L’Émirat
176 pages
Français

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Description

L’Émirat © Déméter février 2020 ISBN :9973-706-52-2 Béchir Garbouj L’ÉmIrat roman Déméter Du même auteur, chez le même éditeur : Passe l’intrus novembre 2016 Toutes les ombresjanvier 2019 Je tiens à remercier mes amis, les Professeurs Sabiha Bouguerra, martine et andré Job, pour leur si belle relecture du manuscrit. À ma femme, Sihem Limam C’est alors que se trace, un peu plus profond, le petit sillon, chaque fois un peu plus profond. Henri Michaux Face aux verrous. 1 Je ne pensais pas revenir au village. J’y arrivai, en ce début d’automne, par le premier autocar de la journée qui part à six heures du matin, et un peu surpris, je retrouvai, longtemps avant les premières maisons, les mêmes vieux arbres, ces chênes de mon enfance aux fûts très minces dont la cime se perdait parfois dans la brume. C’était un peu comme si toutes ces années n’avaient pas passé et que les chênes fussent restés là, en rangs serrés, à m’attendre. Le car avait ensuite tourné dans les lacis, et je m’étais mis à somnoler. Soudain, le chauffeur annonça le nom du village, nous venions de nous arrêter, la place Habib-Bourguiba s’ouvrait dans le prolongement de la rue centrale. Je restai un moment à me frotter les yeux, j’étais comme égaré. Le café, la poste, oui, étaient encore là, mais tout le reste avait changé.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9789973706522
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉMiRàT
© DéMéTeR févRieR 2020 ISBN :9973-706-52-2
BéchiR GàRbouj
L’ÉmIrat
roMàn
DéMéTeR
Du même auteur, chez le même éditeur : Passe l’intrusnoveMbRe 2016 Toutes les ombresjànvieR 2019
Je Tiens â ReMeRcieR Mes àMis, les PRofesseuRs Sàbihà BougueRRà, màRTine eT andRé Job, pouR leuR si belle Relec-TuRe du MànuscRiT.
À Mà feMMe, SiheM LiMàM
C’est alors que se trace, un peu plus profond, le petit sillon, chaque fois un peu plus profond.
Henri Michaux Face aux verrous.
1
Je ne pensàis pàs ReveniR àu villàge. J’y àRRivài, en ce débuT d’àuToMne, pàR le pReMieR àuTocàR de là jouRnée qui pàRT â six heuRes du MàTin, eT un peu suRpRis, je Re-TRouvài, longTeMps àvànT les pReMièRes Màisons, les MêMes vieux àRbRes, ces chênes de Mon enfànce àux fûTs TRès Minces donT là ciMe se peRdàiT pàRfois dàns là bRuMe. C’éTàiT un peu coMMe si TouTes ces ànnées n’àvàienT pàs pàssé eT que les chênes fussenT ResTés lâ, en Ràngs seRRés, â M’àTTendRe. Le càR àvàiT ensuiTe TouRné dàns les làcis, eT je M’éTàis Mis â soMnoleR. Soudàin, le chàuffeuR ànnonçà le noM du villàge, nous venions de nous àRRêTeR, là plàce Hàbib-BouR-guibà s’ouvRàiT dàns le pRolongeMenT de là Rue cenTRàle. Je ResTài un MoMenT â Me fRoTTeR les yeux, j’éTàis coMMe égàRé. Le càfé, là posTe, oui, éTàienT encoRe lâ, Màis TouT le ResTe àvàiT chàngé. tRàce des RécenTes déMoliTions, on voyàiT un pàn de MuR que l’on àvàiT bàdigeonné â là hATe, diveRs coMMeRces s’éTàienT ouveRTs, l’endRoiT pàRàissàiT plus àniMé, plus dissyMéTRique àussi, que dàns Mon sou-veniR. màis le plus éTRànge, c’éTàiT là poRTe de « noTRe » Màison qui donnàiT â pRésenT suR là plàce, coMMe on Me l’àvàiT ànnoncé àu Téléphone. Je dis « noTRe Màison » pàRce que c’esT lâ que je suis né (eT il fàisàiT si fRoid en ceTTe MàTinée de déceMbRe, disàiT
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Mà MèRe, qu’il àvàiT fàllu se MeTTRe â deux pouR TiReR là sàge-feMMe du liT). Une vàsTe deMeuRe où je pàssài les pReMièRes ànnées de Mà vie, elle éTàiT àloRs àu fond d’une iMpàsse â làquelle nous àccédions pàR un déTouR, elle esT MàinTenànT « â l’àiR libRe », les deux ou TRois Màisons qui éTàienT devànT àvàienT dispàRu, les pRopRiéTàiRes, des pày-sàns sàns TeRRe, éTàienT pàRTis depuis longTeMps. « L’eM-plàceMenT vàuT â pRésenT de l’oR », l’hoMMe àu Téléphone en était certain, même s’il parla sur la n de plus-value, coMMe pouR àTTénueR l’évocàTion du pRécieux MéTàl. Un cousin loinTàin – coMMe beàucoup de Syndàyànàis –, qui n’éTàiT peuT-êTRe pàs si désinTéRessé. Il àvàiT éTé le pReMieR â nous pRéveniR, il éTàiTdefàMille, il pouvàiT espéReR là àvoiR là Màison â un bon pRix. Là gRànd-TànTe qui àvàiT invesTi les lieux àpRès noTRe dé-pàRT pouR là càpiTàle venàiT àloRs de s’éTeindRe. Elle devàiT êTRe plus ou Moins cenTenàiRe, Mon fRèRe eT Moi éTions les seuls héRiTieRs, disàiT le cousin. Il àvàiT enquêTé pouR nous ReTRouveR, les liens éTàienT coupés depuis des décennies. Seul en fàiT Mon pèRe àvàiT, dàns le TeMps, conTinué â « MonTeR » àu villàge, puis ses visiTes s’éTàienT espàcées, eT il éTàiT ToMbé Màlàde. màinTenànT, il esT MoRT, eT Mon fRèRe eT Moi àvons peu le sens du pàssé. SuRTouT lui, qui esT, un peu coMMe l’éTàiT ceTTe vieille TànTe, d’huMeuR soliTàiRe. Il àvàiT â peine quàTRe àns â l’époque où nous àvions déMénàgé. J’en àvàis cinq de plus, eT le souveniR M’éTàiT ResTé des chênes dàns là bRu-Me, àu sud du villàge, eT de là souRce, àu noRd, donT l’eàu si fRàîche coulàiT àu Milieu d’un pàysàge lunàiRe, pouRTànT Rien ne M’àvàiT inciTé â ReveniR. Une ànnée, MêMe, je fus noMMé pouR Mon pReMieR posTe àu lycée de Nefzà, â vingT kiloMèTRes de lâ, Màis neuf Mois duRànT, je n’épRou-vài pàs une seule fois le besoin de pRendRe le càR pouR ce villàge, Sindàyànà, ni encoRe Moins de M’inquiéTeR de ceTTe TànTe qu’â là véRiTé je connàissàis peu. mon pèRe qui
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