L atoll de Zanga Wi
306 pages
Français

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L'atoll de Zanga Wi , livre ebook

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Description

Lorsque Vincent arrive au Zanga Wi à l’invitation de Théo, il découvre un peuple sous le joug d’un dictateur aux mains d’une mafia qui pille une richesse naturelle en péril : le sable. En rejoignant Théo et son groupe dans la lutte clandestine qu’ils mènent contre le dictateur et la mafia du sable, Vincent va être entrainé dans des aventures inattendues pour remplir la mission qui lui est confiée.





Ce roman d’aventures est le fruit de l’imagination. Pour autant, des recherches approfondies sur des faits historiques réels mais peu connus, de même que le scandale écologique de l’exploitation du sable, constituent la toile de fond de ce roman. Ces réalités se combinent dans une fiction chargée d’aventures et de péripéties qui attisent la curiosité et entretiennent le suspense.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332996213
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99619-0

© Edilivre, 2015
Citation


« Que Dieu me protège ! s’écria Sancho Pansa, n’avais-je pas prévenu Votre Grâce de bien prendre garde, que c’étaient des moulins à vent ? »
Cervantes. Don Quichotte
Première Partie Le départ
 
 
Dix-sept heures ! Il aura donc fallu plus de dix-sept heures de vol avant d’amerrir sur le lagon cette île perdue au milieu de nulle part, après escale à Dubaï puis Singapour, pour finalement monter dans un hydravion qui rejoindrait les lieux où j’étais attendu : l’atoll de Zanga Wi.
Je ne savais pas exactement où cette terre se situait parmi cette kyrielle d’ilots en tous genres, des grands, des petits, des ronds, des longs, des lagons, des atolls, pour tous les goûts, mais j’avais pu percevoir depuis l’hydravion que l’horizon offrait un spectacle paradisiaque. Une mer bleue turquoise se confondait avec le rayonnement des ocelles d’un soleil aveuglant. Nous étions entre tropique et équateur.
Cette atmosphère humide et tiède, cette moiteur voluptueuse qui colle la chemise à la peau dès l’échelle de coupée ne trompent pas, ni plus que ce parfum à nul autre pareil qu’exhale une végétation luxuriante dont vous ignorez les essences.
Toujours est-il que pour l’heure il me tardait de dormir tout mon soûl pour récupérer de cet éprouvant voyage ; je ne dors pas en avion, même dans un rutilant A380 de Singapore Airlines.
Je m’interrogerais plus tard sur les raisons de ma présence en ces lieux.
Théo Wigama m’y avait invité.
Que me voulait cet homme ? Avais-je eu raison de répondre à cette invitation après presque quarante années sans nouvelle ? Au vrai, je n’en savais rien, mais son mail, sans être alarmiste n’en comportait pas moins une part de mystère qui avait largement contribué à emporter la décision de m’y rendre, sans préjuger du trouble causé dans le bel ordonnancement d’une existence établie dans un confort bourgeois.
La soixantaine accomplie, une situation prospère qui avait suivi le cours des Trente Glorieuses et en avait tiré le meilleur profit grâce à un travail acharné mais aussi à d’heureuses opportunités qui me faisaient penser que j’avais été plutôt favorisé par le sort, je vivais en bonne intelligence avec une épouse qui avait choisi son indépendance pour se consacrer à la reliure d’œuvres anciennes et passait le plus clair de son temps dans l’atelier qui sentait le cuir, la colle et les beaux papiers, que nous avions acheté du côté de l’Odéon. Je n’avais pas de compte à rendre ; chacun jouissait à l’envi de son espace de liberté. Les grands enfants étaient appelés à d’autres aventures et avaient pris la relève des affaires.
De plus il n’y avait pas de Conseils d’Administration auxquels j’appartenais que mon absence aurait privé de jetons de présence dans les semaines à venir. Je n’avais donc pas d’obligation qui m’interdisait de quitter les lieux pour un temps.
* *       *
Et puis il y eut cette soirée qui m’exaspéra au plus haut point ; qui fut le facteur déclenchant, l’aiguillon qui pousse à agir, qui favorise le passage à l’acte. Il suffit souvent d’une anecdote, parfois un simple fait divers pour basculer de la vague intention à la réalisation sans même penser aux conséquences qui pourraient s’ensuivre.
Ce soir-là nous recevions les Barnetet. Annie les avait connus dans le cadre de ses activités de relieuse d’Art qui lui valaient une certaine renommée auprès des bibliophiles. Colette Barnetet était snobe et riche ; Xavier Barnetet était cultivé et prétentieux. Son passage à Normale Sup lui avait valu d’être le plumitif d’un Ministre en début de carrière ce qui conférait à ses yeux le droit de regarder tout le monde de haut bien qu’il fût petit de taille. Puis il avait réintégré le corps enseignant et infligeait son érudition à des étudiants de classes Prépa. Inutile de dire qu’il considérait tous ceux qui étaient issus d’Ecole de commerce – dont j’étais – comme de vulgaires épiciers. Peu m’importait au demeurant, et je sacrifiais une ou deux fois par mois à ce rituel auquel Annie tenait beaucoup, à savoir une partie de bridge avec les Barnetet. Après un apéritif dinatoire léger et raffiné (Annie n’avait pas son pareil pour présenter des petits fours et sandwichs de sa composition), nous nous étions installés autour du tapis vert de la table anglaise et carrée. Je m’ennuyais ferme pendant ces parties de cartes et m’arrangeais le plus souvent pour être le mort, ce qui m’autorisait à quitter la table et me détendre les jambes dans la cuisine ou ailleurs. Cette éclipse ne manquait jamais de susciter l’ire d’Annie qui alors me foudroyait du regard, semblant dire « Je vois clair dans ton jeu ! »… ce qui était le cas au demeurant.
Ce jour-là particulièrement je ressentais un mortel ennui à devoir me livrer à des activités qui ne m’attiraient guère. Ce qui était vrai pour cette partie de bridge valait pour tous les instants de ma vie désormais. Demain sera semblable à aujourd’hui, et puis le jour suivant, et puis celui d’après et ainsi de suite. Je pris conscience que je tournais en rond dans mon existence qui était devenue épaisse et routinière à l’instar de cette soirée ennuyeuse.
La conversation tourna autour des affaires qui défrayaient l’actualité (nous n’étions pas des bridgeurs d’un niveau tel que nous ne pussions discuter en jouant). Nous n’avions pas le même regard sur les faits et les gens ; les esprits s’échauffèrent et je ne pus m’empêcher de leur exprimer mon opinion en les qualifiant de Bobos snobs et prétentieux. La cause était entendue ; ils quittèrent la maison fâchés.
– Franchement tu exagères, me dit Annie. Je ne te demande pas grand-chose. Tu pourrais faire un effort quand je reçois mes amis. Tu es odieux. Tu vieillis mal mon vieux !
Elle avait raison : je vieillissais mal.
C’est sans doute pour ça que j’avais décidé de répondre à l’invitation de cet homme à me rendre au Zanga Wi.
Non point que je voulusse renverser la table, me livrer à une sorte d’aggiornamento auquel parfois cèdent les hommes mûrs que la routine étiole, ou encore me livrer à un lâcher-prise existentiel. Non, rien de tout cela, mais juste l’envie de m’aérer, d’échapper à un glissement vers l’ennui de moi-même, une façon de prendre l’air et de m’accorder un va-voir-ailleurs-si-j’y-suis ou quelque chose comme ça, en ces temps où je suivais ma vie plus que je ne la conduisais.
Je m’interrogeais sur ce coup de tête qui m’y amenait, en rupture avec le cours habituel des choses.
Y avait-il dans ce voyage improbable la recherche inconsciente d’un retour aux sources – vieille antienne du renoncement à vieillir – ou le refus de l’aller simple de la vie pour s’offrir un aller-retour dans le Temps ? Ou simplement le besoin de se prouver qu’on a encore un futur, que tout n’est pas écrit ?
Je me perdais en conjectures en posant le pied sur le sol du Zanga Wi.
* *       *
Il n’était pas venu m’accueillir au débarcadère, Théo.
Dans sa coutume locale, m’avait-il écrit, c’est une marque de considération que d’envoyer une voiture avec chauffeur pour vous recevoir. On peut ainsi mesurer l’importance que l’on vous accorde à la taille du véhicule qui vous attend et à celle de la pancarte que brandit le chauffeur derrière les barrières de la douane.
En effet l’écriteau où était inscrit mon nom en lettres majuscules était si large qu’il occultait le visage du brave homme, et je dus le contourner pour me présenter à lui, sans qu’il me vît arriver à sa hauteur. Il sursauta et bégaya mon nom sur un ton interrogatif, comme s’il pouvait y avoir erreur sur la personne.
Il n’y avait qu’une douzaine de passagers dans l’hydravion : un couple de Hongrois – pour autant que j’aie pu identifier la langue grâce à quelques réminiscences de finno-ougrien issues du temps où j’avais une petite amie hongroise –, un citoyen Russe pour autant que je pus en juger par sa dégaine hors de mode et du temps, et une vieille Américaine au look écolo en mal d’exotisme sans doute.
Les autres passagers étaient des autochtones, de retour au pays après une visite quelque peu protocolaire chez les voisins, à en juger par les costumes endimanchés qu’ils portaient pour bien marquer leur statut de fonctionnaires de ce jeune Etat indépendant qu’était devenu le Zanga Wi depuis une quarantaine d’années.
Dehors, une vieille Dodge des années 60 rutilant de tous ses chromes m’attendait, déjà entourée de jeunes garnements à moitié nus qui pour un peu l’aurait léchée comme on se délecte d’une glace à la framboise.
Le long d’un parcours poussiéreux d’une dizaine de kilomètres qui conduisait du débarcadère au centre-ville en contournant le lagon, je découvrais un pays d’une extrême jeunesse, d’une extrême pauvreté, et d’une extrême force de sécurité ; il y avait soldats et policiers à chaque coin de rue.
Le chauffeur me déposa devant une vaste demeure ceinte d’une végétation luxuriante et odorante sous laquelle se faufilaient des margouillats colorés. Avec toute la déférence dont seuls les serviteurs zélés savent faire preuve, on amena mon bagage dans une chambre plutôt vaste, nettoyée de frais, au mobilier rudimentaire, que Théo avait appelé une suite, sans doute pour me gratifier. Les volets à clairevoies laissaient passer des rais de lumière bien suffisants pour y distinguer l’essentiel des objets qui s’y trouvaient dès lors que l’on est habitué à cette semi obscurité après l’éblouissement du soleil de midi.
Je m’allongeai sur un lit somme toute assez confortable, sous une moustiquaire que le ventilateur agitait comme une voilette de bonne-sœur.
Avant de sombrer dans le sommeil je passai en revue le parcours qui m’amenait ici, tachant d’en comprendr

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