L ambitieuse
181 pages
Français
181 pages
Français

Description

Est-ce négatif d'être ambitieuse quand on est une jeune fille intelligente et belle ? Ne pas avoir d'ambition n'est-ce pas aussi se condamner dans ce monde où tout va si vite ? Mais être ambitieuse, n'est-ce- pas aussi choisir de s'exposer, prendre des risques plus qu'il n'en faut ? Eriger contre soi de nombreux adversaires qu'on aura dégagés ? Mais finalement, quelles sont donc les limites objectives et positives de l'ambition ? L'éthique et la morale peuvent-elles cohabiter avec elle ? En suivant le parcours de Ferari, L'Ambitieuse, on ne peut que s'étonner du destin étrange de cette fille modeste aux multiples "étoiles" qui a connu un incroyable destin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9956429001443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rachel Octavie
L’ambitieuse
Proximité, mars 2020
1
© ÉditiOns PrOximité, YaOundé, mars 2020 RépubliquE du CamErOun. Tél 237 99859594/6 72 72 19 03 COuriEl : EditiOnsprOximitE@yaHOO.fr www.EditiOnsprOximitE.cm ISBN : 9956 429 0010XX
2
Les personnages de ce roman sont îctifs. Je reprendrai donc avec plaisir la formule de ces contemporains… La moitié de cette histoire est vraie parce qu’elle a été vécue par des gens dont j’ai oublié le nom, l’autre moitié est aussi vraie parce qu’elle est entièrement sortie de mon imagination.
3
S.C. AbEga B. Vian
4
ChAPITRe 1 : LA PoRTe 408
J’EssaiE d’Ouvrir lEs yEux, j’y arrivE avEc grand pEinE. J’ai lEs paupièrEs lOurdEs cOmmE si unE fOrcE m’attirE au pays dEs rvEs, cOntrE mOn gré jE suis aspiréE. Sans réEl cOntrôlE sur ma pErsOnnE. JE mE bats dE tOutEs mEs fOrcEs Et biEntôt jE mE mEts À agitEr En vain mEs bras, mEs jambEs puis mEs cHEvEux. etrangE, riEn n’y fait. JE suis EnvaHiE par un sEntimEnt frOid, la pEur Et unE quEstiOn : SErais-jE mOrtE ? Suis-jE dans l’au-dElÀ ? NOn nOn nOn … criai-jE dE plus bEllE lEs paupièrEs tOujOurs fErméEs. DEs bruits au lOin m’EmpcHEnt d’appElEr À l’aidE : « CE sOnt Eux… Ils sOnt lÀ dE nOuvEau ». Mais plus jE criE plus ils sOnt présEnts … dEs pas Et dEs vOix, d’HOmmEs Et dE fEmmEs. Ça viEnt dE la 8 ! DE la 8 ! lancE-t-On au lOin. Ils viEnnEnt vErs mOi, dE tOutEs mEs fOrcEs jE rEssErrE mEs paupièrEs Et jE cOurs, jE cOurs aussi vitE quE jE lE pEux, mais mE vOici En facE d’un ObstaclE indEscriptiblE. J’y fOncE sans pOuvOir lE fairE cédEr. VOus nE m’aurEz pas ! Jamais ! VOus nE m’aurEz pas ! Mais déjÀ j’EntEnds un craquEmEnt sEc dans mOn dOs, un vEnt viOlEnt Et frais, dEs mains fOrtEs mE
5
saisissEnt, Et cEs vOix, lEs mmEs mE dEmandEnt dE mE calmEr. — LaissEz-mOi ! LaissEz-mOi svp ! — MadamE. VOus tEs À l’Hôpital, tOut va biEn. JE nE rvE dOnc pas ! DE tOutEs mEs fOrcEs, j’appEllE lEs saints En Essayant dE fOncEr dans l’ObstaclE. Mais jE suis maîtriséE Et ramEnéE sur la plaquE. JE rEssEns cOmmE unE légèrE piqûrE dans mOn bras drOit Et sOudain plus riEn. MOn cOrps mE délaissE Et jE tOmbE pEu À pEu dans lE néant.
AujOurd’Hui….Il fait bEau. JE mE suis révEilléE dans un liEu qui m’Est étrangEr. Dans la piècE, unE pEtitE tablE En plastiquE Et un siège en rotin font face à la fenêtre. Des voiles euris d’unE autrE épOquE laissEnt passEr lEs rayOns dE sOlEil jusqu’À mOi. JE suis assisE, jambEs rEcrOquEvilléEs dEpuis un mOmEnt, quElquEs minutEs Ou quElquEs HEurEs, jE nE sais pas. La litEriE Est d’unE simplicité écœurantE : dEs draps marrOns assOrtis À unE partiE du mur silEnciEux Et frOid. JE nE suis pas cHEz mOi. JE nE sais pas OÙ jE suis. JE mE sEns justE grOggy. Dans mEs bras, unE intErminablE dOulEur Et dEs pOints rOsEs sur ma pEau caramEl… DEs injEctiOns ! SErai-jE sOuffrantE ? COmmEnt ? Au-dessus du sommier de mon lit un crucix cOmmE unE invitE au rEcuEillEmEnt. JE dOis trE dans un fOyEr pOur bOnnEs sœurs !
6
JE nE sais plus, mais aussi lOin quE rEmOntEnt mEs sOuvEnirs, jE rEvOis cE van sOmbrE aux vitrEs fuméEs garé dEvant nOtrE résidEncE pEndant dE lOnguEs HEurEs. CE jOur-lÀ, MatHiEu était rEntré plutôt quE prévu, cE n’était pas dans sEs HabitudEs ; rEvEnir pOur lE déjEunEr. JE lui faisais plutôt pOrtEr À mangEr cHaquE midi. Un sErvicE parfaitEmEnt assuré par sOn cabinEt qui vEillait au grain ; lEs rEpas d’un ministrE d’État étaiEnt À EntOurEr du plus grand sOin En présEnt contexte. L’insécurité et la méance régnaient en maîtrE. DEpuis cinq ans, mOn épOux Occupait sans cOncurrEnt cE pOstE, Et malgré tOus lEs scandalEs Et lEs cOups bas il rEstait intOucHablE. La prEssE À gagE Et autrEs fEuillEs dE cHOux dE bas étagE En faisaiEnt lEs grands titrEs. Mais pOur lEur malHEur, lE dErniEr rEmaniEmEnt du gOuvErnEmEnt avait élEvé mOn « MatH » au rang dE ministrE d’État, cOnsEillEr spécial du cHEf dE l’etat. C’était inédit ! Depuis lors nous avions des ennemis, enn, bEaucOup plus quE par lE passé. Mais riEn nE sE faisait À visagE décOuvErt. LE mOndE pOlitiquE Est unE marE À caïmans. Jai Eu lE tEmps dE m’y frOttEr … VisiblEmEnt j’y ai pErdu dEs pOils, bEaucOup dE pOils.
— POurquOi cE van À nOtrE EntréE ? QuE vEut EncOrE la prEssE ? — RiEn. BOn après-midi PrincEssE… MatHiEu qui vEnait d’EntrEr dans nOtrE cHambrE (OÙ jE passais lE clair dE mEs jOurnéEs dEpuis plusiEurs
7
sEmainEs) prEssa sEs lèvrEs sur mOn frOnt Et passa lE dOs dE sa main dans mOn cOu pOur prEndrE ma tEmpératurE… — Je n’ai pas fait de èvre ; dis-je en me dérobant. JE vais miEux. JE pOurrais rEntrEr auFeraridès lundi, jE ne fais pas conance à ces gens. Mon affaire pourrait tOmbEr À l’Eau EntrE lEurs mains Et… — Tu n’Es pas En état ! et jE tE rEdis quE ta sœur Est lÀ. — JE nE lui ai jamais dEmandé sOn aidE. JE nE vEux pas qu’EllE s’apprOcHE dE mOn businEss. encOrE mOins dE tOi. —Tu n’ExagèrEs pas un pEu ? — NOn. JE nE suis pas dupE. JE vOis tOut MatH Et jE nE suis pas indigEntE. J’En ai marrE dE rEstEr clOîtréE dans cEttE maisOn. D’aillEurs dès dEmain jE sOrs d’ici Et pErsOnnE nE m’En EmpcHEra, tu EntEnds ? PeR-SoN-Ne ! — ÉcOutE mOi biEn, il nE s’agit pas quE dE tOi. MatHiEu prit un tOn fErmE. Tu nE vas pas biEn Et tu dOis tE rEpOsEr. DE plus tu n’as pas bEsOin dE travaillEr, j’En rappOrtE assEz pOur quE tu aiEs EncOrE À allEr tE pavanEr En villE ! Ta sœur gèrE lE tEmps quE tu rEprEnnEs dEs cOulEurs. — et EllE tE gèrE aussi tOi ? AlOrs ça fait dEux pOur lE prix d’un ! JE sais quE cE qu’EllE vEut c’Est prEndrE ma placE, mais tu Es À mOi MatH. — Tu délirEs cOmplètEmEnt ! dis MatHiEu En mE lançant un rEgard autant surpris quE dépité. Mais cEs mOts qui vEnaiEnt dE lui écHappEr jEtèrEnt un grand frOid dans la piècE ; 8
— JE suis désOlé princEssE. CE n’Est pas cE quE j’ai vOulu dirE. Suis désOlé. MatH mE prit dans sEs bras alOrs quE j’éclatais En sanglots. Il l’avait nalement dit « lui aussi ». Tout le mOndE lE pEnsait, lE murmurait, mais j’avais tOujOurs Eu mOn épOux dE mOn côté. TOujOurs jusqu’À cEt instant OÙ, cOmmE si sE rEndant À l’évidEncE, il vEnait lui aussi dE l’accEptEr : « Sa FErari, sa princEssE était vraimEnt fOllE ». * * * J’ai un prEssEntimEnt. CEs gEns dEvant la grillE nE nOus vEulEnt pas du biEn. LEur van sOmbrE nE sEmblE pas immatriculé au CamErOun ; Et si c’était dEs EspiOns ? MatH sOurit Et mE tEndit la main. —ViEns princEssE On dEscEnd, j’ai unE surprisE pOur tOi. Il mE prit par la main Et nOus quittĀmEs nOs appartEmEnts. CE liEu était mOn préféré dans tOut lE manoir, ma erté. Je l’ai dessiné en m’inspirant d’une dEs plus bEllEs suitEs duRitz hotelquE j’ai décOuvErtEs dans lEs bras dE MatHiEu. UnE sallE dE séjOur faitE dans la purE traditiOn françaisE. Un drEssing À fairE pĀlir d’EnviE tOutEs lEs lles de Ngambè, mon village, une salle de bain de rêve avec jacuzzi et enn mon nid d’amour, ma chambre… epuréE. Il n’y avait quE mOn imprEssiOnnant lit Et sOfa, l’EnsEmblE En cOulEur Or Et blanc.
9
NOus lOngiOns lE grand cOulOir mEnant À l’EscaliEr. DE la mEzzaninE j’apErçOis lE décOr plEin d’OrcHidéEs blancHEs, mEs préféréEs, lE symbOlE du prEstigE, dE la préciOsité. TOut cE quE m’inspirait nOtrE cOuplE. Il m’avait fait préparEr un déjEunEr spécial. J’En étais raviE. Ça faisait lOngtEmps quE nOus nE l’aviOns pas fait À causE dE sOn agEnda infErnal. J’appréciais la tablE Et lE luxuEux cOuvErt. MatH tira le siège et me t asseoir pas en face de lui mais plutôt À sa drOitE. — NOus attEndOns quElqu’un ? — NOn justE tOi Et mOi PrincEssE. Il n’y avait ni cHampagnE ni vin. MOn traitEmEnt m’avait réduitE À unE viE sans alcOOl. MOn épOux assura lui-mmE lE sErvicE À ma grandE surprisE. — Mais OÙ Est lE pErsOnnEl dE maisOn ? —PErmissiOnnairE ! JE vOulais cE mOmEnt uniquE. MatH lEva unE clOcHE sOus un cOuvErt vidE Et En sOrtit unE baguE sErtiE d’un impOsant diamant. —JOyEux annivErsairE dE mariagE ma FErrari. J’étais À la fOis cOnfusE Et émuE. C’était la prEmièrE fOis quE parEillE cHOsE m’arrivE, mais OÙ avais-jE la ttE ? JE l’ai Oublié ! C’était nOtrE annivErsairE, l’annivErsairE dE nOtrE rEncOntrE ! — oH lOvE ! suis désOléE, vraimEnt… Mais MatH m’Embrassa tEndrEmEnt Et prit ma main. Il mE rEgarda prOfOndémEnt En passant mOn nOuvEau diamant À la placE dE mOn alliancE. — JE vOudrais quE tu sacHEs qu’aujOurd’Hui plus qu’HiEr jE t’aimE. FErari nE l’OubliE jamais quOi qu’il
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents