L’Allégresse de la barbarie
176 pages
Français

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Description

« L’indépendance détournée engendra une école dévoyée où l’on survola vaguement, dans les livres d’histoire, son riche passé méditerranéen pourtant témoin d’échanges fructueux avec les riverains de Marée Nostrum. Exit les contributions des différentes figures historiques berbères à la civilisation. Oubliées les luttes farouches menées sans répit contre toute domination étrangère sans exclusive. La résistance berbère s’était pourtant opposée à tous les envahisseurs : aux Vandales, aux Romains et récemment aux Français. Sans omettre, bien entendu, de citer les Arabes qui furent combattus tout aussi vigoureusement, contrairement à tout ce que veut bien faire croire l’histoire officielle tronquée. Même la sombre régence turque fut mise de façon éhontée sur le compte de la solidarité et de l’amitié qui étaient censées relier, dans une foi commune, les sujets de l’empire ottoman. »

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414378258
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-37841-8

© Edilivre, 2020
Genèse
En 1962, les Algériens accédèrent à l’Indépendance après de longues années de lutte sans merci contre les troupes françaises dépêchées de la Métropole pour défendre la colonie gagnée par l’insurrection des autochtones poussés à bout par l’injustice. Les inégalités sociales criantes entre eux et les Européens, ainsi que la répression multiforme imposée par la colonisation, prétendument investie d’une « mission civilisatrice », étaient devenues insoutenables et aboutirent à la révolte. Ce soulèvement, violent et irrésistible, des « indigènes du 2 e collège » contre la misère, les injustices et les expropriations était inévitable. Les armes devinrent alors l’ultime recours pour ces « damnés de la Terre », comme les avait si bien nommés Franz Fanon. La longue lutte armée qui s’ensuivit pour une totale émancipation du colonialisme fut sanglante et impitoyable, elle fit date dans l’Histoire des mouvements de libération du 20 e siècle. Elle engendra des drames et des traumatismes indélébiles, encore très présents aujourd’hui dans la mémoire des sociétés des deux rives. Cette histoire écorchée continue d’ailleurs à conditionner toute politique de rapprochement entre les deux pays, un demi-siècle après, malgré les bonnes volontés de part et d’autre.
Le colonialisme hideux, imposé militairement par la puissance française un certain juillet 1830, fut défait plus d’un siècle après par les armes. Ce fut l’œuvre d’un valeureux peuple en guenilles après un long combat héroïque qui fit date dans l’Histoire des guerres de libération du vingtième siècle. Cependant, l’euphorie de la liberté recouvrée fit très vite place à la désillusion et à la peur quand s’installa dans le pays libéré, contre toute attente, un autre système de pouvoir inique semblable par bien des aspects au précédent.
Largement inspirée du bloc socialiste triomphant de l’époque, une dictature d’État s’imposa par la force et se conjugua à celle naturellement présente dans l’esprit de la plupart des dirigeants du tiers-monde. Les nouveaux maîtres du pays, à l’instar des colons forcés au départ, confisquèrent totalement les rênes de la décision politique, ils ne manifestèrent aucune volonté d’émanciper le pays et son peuple. Un mimétisme aveugle et destructeur les empêcha de se démarquer de leurs modèles politiques moyen-orientaux rétrogrades, ils tournèrent complètement le dos à leurs nobles idéaux révolutionnaires. Ils emprisonnèrent alors le peuple dans un carcan idéologique étouffant qui ne laissa place à aucun espace de liberté. Le pays, arraché dans la douleur aux griffes du colonialisme, sombra alors dans une autre dictature, dont la mémoire rendra compte de toutes les dérives un jour.
L’Histoire fut confisquée et réécrite au gré de ces nouveaux maîtres, qui occultèrent la part d’ombre entourant certains faits liés à la guerre de libération contemporaine. Ils l’amputèrent aussi et surtout de toute sa profondeur identitaire berbère, bien que millénaire, pour greffer à sa place une idéologie réductrice et hégémonique d’inspiration arabo-musulmane. Ils obtinrent même la caution douteuse d’orientalistes occidentaux qui cataloguèrent faussement dans ce registre toute l’Afrique du Nord, malgré son enracinement profond dans la Méditerranée, dont elle partage pourtant les différentes cultures. Ils persistent aveuglément de nos jours encore à classer notre pays dans un monde arabe imaginaire, qui reste d’ailleurs à inventer. Les spoliateurs s’acharnèrent sans répit, depuis la libération, à réduire les fiers Amazighs, dont pourtant eux-mêmes tirent leurs origines, à un peuple de bâtards sans racines, à de pauvres orphelins perdus, en attente perpétuelle, en marge de l’Histoire, que l’un des nombreux envahisseurs de passage daigne enfin les adopter. Les « ancêtres gaulois » rejetés vers la mer, les dirigeants illégitimes du pays en cherchèrent d’autres du côté de la lointaine Arabie pour leur faire reprendre la place vacante. Comme s’ils étaient contraints par une quelconque malédiction à la soumission éternelle à l’autre. De fait, ils s’obstinèrent bassement à solliciter l’aile protectrice de Bédouins obscurs et sans envergure pour en quémander une filiation peu glorieuse. Au seul argument de l’islam, les Amazighs furent greffés péremptoirement du nom d’Arabes et d’une Histoire sans réel fondement, pour qui veut bien lui porter un regard objectif. Ce dont une large frange réfractaire de la société, avec lucidité et obstination, continue à l’heure actuelle de contester le bien-fondé, au regard de son véritable passé, bien plus riche et valorisant.
Question cruciale : les fondements de notre identité et notre ancrage dans les valeurs ancestrales berbères millénaires sont-ils fragiles à ce point ? Bien que jalonnés de hauts faits historiques marqués par des personnalités au rayonnement universel, seraient-ils négligeables et moins honorables par rapport à celui des autres peuples islamisés ? Pourtant, les Turcs, les Perses et tous les autres peuples qui ont embrassé la religion musulmane n’ont pas pour autant renié leur civilisation. À aucun moment ils n’ont cherché à troquer leur identité et leur fierté contre un parrainage arabe, fût-il drapé de la religion musulmane. Le contraire de ce qu’avaient toujours fait avec zèle et acharnement les pouvoirs nord-africains dans leur grande majorité, et cela continue de nos jours, sous nos regards révoltés. Pour une fois solidaires dans leur aveuglement et en totale communion, malgré certaines divergences, cette association de dictateurs, de Rabat à Tripoli, n’eut de cesse de vouloir imposer à toute la Numidie leurs choix absurdes. Ils imposèrent alors à leurs peuples l’islam et l’arabité, dans une sorte de vente concomitante : Amazigh, si tu es musulman, tu es donc nécessairement Arabe ! Il n’y a plus rien d’autre à voir, circulez !
Au départ des Français, nos dirigeants furent atteints de cécité au point de rater l’occasion unique de solder le compte de l’Histoire tumultueuse du pays à travers les siècles. Le retour aux origines après les différentes invasions successives subies par le pays berbère depuis l’Antiquité ne fut point d’actualité et ne représenta à leurs yeux aucun intérêt vital pour le destin national. Malgré le fait que certaines conquêtes furent enrichissantes par certains aspects pour le peuple au niveau civilisationnel, cependant, dans leur majorité, elles furent hégémoniques et reléguèrent dans l’ombre la riche personnalité berbère. L’Histoire de la Numidie se déclina faussement dans les manuels d’Histoire d’ici et d’ailleurs en période phénicienne, vandale, romaine, byzantine, arabe, espagnole, turque et enfin française. Étrangement, jamais ne fut mise en lumière l’évidence amazighe, attestée pourtant par la survivance de la langue, par les nombreuses études anthropologiques et la toponymie incontestable des lieux, visible encore de nos jours. Les authentiques habitants de cette contrée, pourtant plus vaste que toute l’Europe réunie, furent réduits à de pâles fantômes sans consistance ni envergure. Ils vécurent à l’ombre de leurs envahisseurs, qui occupèrent le devant de la scène pour s’en approprier tout le prestige, pendant qu’ils devenaient les oubliés de l’Histoire. Les Berbères en étaient réduits à de simples figurants dans le film de leur propre destinée, dont tous les faits glorieux revinrent aux seuls étrangers qui vinrent fouler le sol numide ! Devant le déni de nos dirigeants, peut-être faudrait-il se résigner à faire appel à ces associations mondiales qui militent pour la sauvegarde des baleines et des pandas, pour qu’ils viennent à notre secours. Pour les supplier de rajouter notre langue, une des plus vieilles de l’Humanité, à la liste du patrimoine universel en voie de disparition, qu’il conviendrait d’arracher à l’oubli.
L’Indépendance détournée engendra une école dévoyée où l’on survola vaguement dans les livres d’Histoire son riche passé méditerranéen, témoin pourtant d’échanges fructueux avec les riverains de Mare Nostrum. Exit les contributions des différentes figures historiques berbères à la civilisation. Oubliées les luttes farouches menées sans répit contre toute domination étrangère sans exclusive. La résistance berbère s’était pourtant opposée à tous les envahisseurs : aux Vandales, aux Romains, et récemment aux Français. Sans omettre bien entendu de citer les Arabes, qui furent combattus tout aussi vigoureusement, contrairement à tout ce que veut bien faire croire l’Histoire officielle tronquée. Même la sombre régence turque fut mise de façon éhontée sur le compte de la solidarité et de l’amitié qui étaient censées relier dans une foi commune les sujets de l’Empire ottoman, alors que l’on savait les exactions commises sur la population par les janissaires et la lourdeur de l’impôt imposé aux paysans pour alimenter le trésor de la Porte Sublime. Même les belles femmes berbères furent kidnappées sans égard pour aller garnir les harems des insatiables dignitaires ottomans. La piraterie qui régnait alors sur la mer Méditerranée fit même la gloire des deux frères Barberousse, qui furent portés au panthéon de l’Histoire du pays ! Pendant ce temps, d’authentiques figures nationales furent injustement reléguées dans l’ombre, ou parfois même assassinées par ces despotes.
On n’enseigna plus alors aux écoliers qu’un récit mythique fondé sur une guerre de libération nationale aseptisée, avec des icônes sélectionnées par les idéologues du régime. Ces thuriféraires zélés, intéressés seulement par la période qui avait suivi les conquêtes musulmanes, se recrutèrent surtout parm

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