L Abandon du Detract
336 pages
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L'Abandon du Detract , livre ebook

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Description

Dix siècles se sont écoulés depuis que le Grand Voile et ses mystérieux évènements ont frappé l'Irianir, dix siècles durant lesquels la Maison des Kentor s'est évertuée à couper le Royaume d'Alkionn du monde extérieur, comme de son propre passé. Cette politique n'empêchera pas les Barbares des Plateaux de Virnath de mettre en péril la sécurité de ces paisibles terres guidées par le Panthéon et sa Magicienne.
Face à la menace grandissante d’une guerre, l'Alkionn n'aura alors d'autre choix que de s'ouvrir sur le monde et d'envoyer ses deux meilleurs chevaliers en quête d'un allié improbable et d'un prince en danger. Deux aventures qui révéleront tour à tour les périls et les secrets de l'Irianir, où l'Ombre et la Lumière se confrontent depuis la nuit des temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414153701
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15368-8

© Edilivre, 2018
Le Retour de Meditrian


« A ceux qui liront ces lignes, comprenez tout d’abord que son auteur est un homme fatigué, terrassé par le deuil et les responsabilités nouvelles. Comprenez ensuite que moi, Jahanorr Kentor, premier seigneur de l’Alkionn après le Grand Voile, ai connu une époque frappée d’un mal si destructeur qu’elle fut alors décrite comme une apocalypse. Enfin, veuillez prendre la mesure de ce simple fait : aussi dévastatrice et traumatisante qu’ait pu être cette apocalypse, je suis aujourd’hui le seul à m’en souvenir. »
– Extrait disparu du préambule des « Mémoires de Jahanorr Kentor »
Le Dernier Fils de Bernod An 966 après le Grand Voile
La Forêt de Bernod.
Rares étaient ceux qui s’aventuraient encore au-delà de sa lisière. Après tout, un lieu aussi craint méritait sûrement sa réputation. Une réputation laissant dire que ce monstre de chênes sans âge se plaisait à écraser le voyageur solitaire, comme l’armée en marche.
Descendant de Jahanorr Kentor et actuel souverain du Royaume d’Alkionn, Emeriass Kentor, lui, voyait en Bernod un temple, regorgeant d’une nature ancestrale qui avait su remporter toutes les batailles et cacher bien des secrets. En tout cas, tels étaient ses mots, lorsque ses proches lui demandaient pourquoi il était le dernier homme à oser chasser dans ces bois, où les ténèbres donnaient des ailes aux bêtes féroces et autres créatures de l’Ombre.
Un jour, alors que l’aube peinait à caresser une flore sauvage toujours plus dense, les deux meilleurs chevaliers de l’Alkionn avaient été dépêchés pour la protection du roi. Empruntant un sentier trop exposé à leur goût, ils le devançaient, lui et son destrier, de quelques pas. Ensemble, ils guettaient le craquement d’une branche d’arbre ou d’une feuille morte, le frémissement d’un fourré ou d’un rameau de lierre, les moindres mouvements de Bernod, en quête d’un animal sauvage.
Attentif mais serein, Emeriass Kentor n’avait que faire de rentrer les mains vides et profitait en fait de la quiétude offerte par cette chevauchée matinale. Cependant, lorsque son premier garde s’arrêta pour montrer du doigt un superbe sanglier, il ne put s’empêcher de ressentir une certaine euphorie. Il prit l’arc que le second garde lui tendait et retira une flèche de son carquois finement décoré. Le projectile était d’une qualité remarquable. Il mêlait le bois le plus rare à l’acier le plus résistant. Le chevalier ayant vu la bête se dégagea pour laisser un bon champ de vision au souverain, qui tendit sa corde et plaça les plumes de la flèche près de son œil d’un bleu azur. Il prit alors une brève inspiration, puis expira lentement. Il allait tirer sur son prochain repas lorsqu’un léger sifflement attira son attention ainsi que celle de ses hommes. Le bruit persista et se fit même de plus en plus fort, comme si quelque chose de rapide approchait. Brusquement, le destrier royal se cabra, désarçonnant son cavalier qui eut juste le temps d’apercevoir une lance fendre l’air dans un tourbillon de feuilles mortes. Le souverain atterrit brutalement sur le sol et laissa échapper son arme.
A peine remis de sa chute, il discerna un grommellement et tourna la tête. Il se releva avec difficulté, observant du même coup une scène des plus surprenantes. Le sanglier était empalé à un tronc d’arbre, une dizaine de mètres plus loin, la lance enfoncée dans son encolure. Emeriass Kentor interrogea du regard ses deux gardes sur le qui-vive, prêts à tuer la créature qui avait ainsi mis sa vie en péril. Les trois hommes s’imaginèrent vite faire face à la plus terrible des bêtes.
Bernod inspirait depuis toujours nombre de fables, plus insolites et terrifiantes les unes que les autres. Et il n’était pas impossible que la vérité eût influencé la légende.
Mais le spectacle qui s’offrit aux Alkionniens se révéla plus étrange encore que tout ce à quoi ils s’attendaient. Car ce ne fut pas un monstre qui sortit d’entre les feuillages mais un enfant Il devait avoir cinq ou six ans et marchait vers son butin sans prêter attention aux deux chevaliers qui le fixaient d’un regard impitoyable. Ces derniers, bien décidés à lui faire payer son geste, se préparaient à le traîner jusqu’au royaume et à le jeter dans un cachot où il passerait au moins une décennie.
L’enfant se tourna vers eux et les observa quelques instants. Bien que visiblement étonné par leur présence, il continua son chemin sans s’en inquiéter. Mais les gardes s’approchèrent, épée en main, jusqu’à ce que l’un d’eux levât son arme pour le menacer du bout de sa lame. Pris de peur, l’enfant réagit à une vitesse fulgurante. Il projeta son pied dans la jambière en fer du premier homme qui s’effondra instantanément, l’acier littéralement enfoncé dans sa jambe. Le garçon virevolta ensuite et catapulta son coude dans le plastron du second homme qui fut projeté contre un arbre. Son armure percuta si fort l’écorce qu’elle se rompit sur le coup.
Le tout n’avait duré qu’une seconde.
Comme s’il n’avait agi que par réflexe, le petit tourna plusieurs fois sur lui-même pour constater les dégâts, son regard débordant d’incompréhension. Ayant suivi la scène avec intérêt, le roi ramassa finalement son arc parmi les racines traçantes de Bernod. Il replaça aussi sa cape d’un bref mouvement d’épaule et, confiant, commença à s’approcher du garçon. L’un de ses gardes, celui qui empoignait sa jambe avec douleur, essaya de l’en dissuader d’un geste et d’une plainte pour le moins assez clairs. Mais Emeriass Kentor continua son approche, se contentant de lever les mains en signe de bienveillance. Sous le regard apeuré du garçon, il fit alors son possible pour ne laisser paraître qu’une bonne volonté et un calme à toute épreuve. Ses cheveux grisonnants, seuls à trahir son âge, l’intensité de ses yeux azur, tout comme son élégance supérieure, l’aidèrent sans nul doute pour ce premier échange.
– Bonjour, jeune homme. Quel est ton nom ?
Une larme – de panique ou de fatigue – glissa lentement sur la joue du petit, ce qui ne fut pas sans émouvoir le souverain, même si derrière lui gisaient ses chevaliers en piteux état. Il opta pour une autre stratégie.
– Le mien est Emeriass Kentor, roi de l’Alkionn et… je ne te veux aucun mal.
Le garçon continuait d’observer l’inconnu en silence. Il n’était visiblement pas habitué à rencontrer qui que ce soit. Ses vêtements en lambeaux et son visage aussi poussiéreux que marqué suffisaient à comprendre qu’il était seul depuis très longtemps, peut-être même depuis toujours. Il finit toutefois par ouvrir la bouche et tenta de prononcer quelques mots.
Mais aucune parole ne parvint aux oreilles du monarque. Son cœur se contracta alors et il sut à cet instant que l’enfant n’avait jamais parlé, n’avait jamais communiqué avec quiconque. Il ne pouvait donc être originaire de son royaume. Il était sûrement né ici, au cœur de Bernod, et pour une raison obscure, s’était retrouvé aussi seul qu’un animal abandonné. Pourtant, il avait survécu, survécu là où tant d’autres avaient péri. Et cette agilité, cette force !
Kentor lui tendit la main, priant pour que son geste ne soit pas mal interprété. Après tout, ce petit semblait parfaitement capable de le tuer d’un seul coup. Heureusement, il n’en fit rien. L’enfant s’avança suffisamment près pour que le roi puisse mettre une main sur son épaule, s’accroupir et plonger son regard dans le sien.
– Je doute que tu me comprennes, mon garçon, mais qu’importe. Sache que je ne vais pas te laisser ici. Sache qu’à partir de maintenant, tu seras un enfant du Royaume d’Alkionn et de la grande cité d’Eri Livdenn. A partir de maintenant, tu grandiras et vivras en tant que citoyen de mes terres, et aussi… en tant que mon fils… Sarann.
Sarann n’avait pas dévié un seul instant des yeux bleus d’Emeriass Kentor, et bien que n’ayant jamais parlé, il comprit ses dires.
La Forêt de Bernod vibra sous le poids de cette rencontre et, pour la première fois depuis des siècles, laissa la Lumière prendre le pas sur l’Ombre.


« Aussi vrai que, lorsqu’il est entré dans nos vies, ce petit ange ne connaissait rien de nos coutumes ni même de notre langage, il se sera fait une place dans nos cœurs, comme dans le palais, plus vite que je ne saurais le dire. Le voir jouer avec Melianne autour de la table du Conseil, étudier avec Darin et Helena dans l’amphithéâtre de l’Académie, et s’entraîner avec Atyrao sous les regards des Chevaliers de Val Derionn, nous rend chaque jour plus heureux, Emeriass et moi. Nous qui pensions que ce bonheur nous serait à jamais refusé… »
– Extrait du journal d’Iliana Kentor, défunte reine de l’Alkionn
Le Prince Disparu 21 ans plus tard
Midi approchait et la Salle du Conseil d’Alkionn baignait dans la lumière du soleil. Ses rayons, aux teintes aussi variées que celles des vitraux qu’ils traversaient, éclairaient les visages d’une dizaine d’hommes et de femmes vêtus des toges traditionnelles du Conseil. Répartis en ellipse, ils siégeaient à la même table qu’Emeriass Kentor, trônant à une place dont la légère surélévation ne laissait que peu de doutes quant à son titre royal.
Les années avaient été clémentes avec son corps et son esprit. Son regard était toujours aussi vif, et ses épaules ne souffraient que peu du plastron et de la lourde cape d’apparat qu’il revêtait chaque jour. Ce long règne semé d’embuches lui avait au moins offert cela. Il l’avait aussi rendu imperméable à l’esprit conflictuel qui animait depuis toujours son gouvernement. Pour preuve, jamais il n’avait été aussi indifférent aux querelles de ses conseillers, même si les querelles en question portaient sur des

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