KOMINGDI, les vicissitudes de la vie
105 pages
Français

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KOMINGDI, les vicissitudes de la vie , livre ebook

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Description

Né dans une famille paysanne et qui n’a jamais connu la paix…L’enfant, Komingdi, vivra et grandira avec beaucoup de peines et d’hostilités car, la maison familiale sera pour lui, un enfer sur terre. Ce qui le fera fuir, de temps en temps, cette maison pour trouver refuge soit dans la cour de l’école soit dans d’autres lieux pour oublier, quelque peu, les tintamarres et les querelles stériles de ces parents.Puis un jour, Komingdi vit sa pauvre mère, en pleurs, sous ses yeux, menottée et traînée par les gendarmes publiquement. Ceux-ci l’amenèrent, comme une malpropre, et la jetèrent dans une cellule, sans aucun procès…Depuis ce jour, Komingdi devint un enfant errant. Tantôt il devrait vivre chez son père, tantôt chez ses parents paternels, jusqu’au jour où sa mère fut libérée. Celle-ci vint, sans tarder, chercher ses bagages et emmena Komingdi vivre avec elle, chez ses parents. De là, son fils réussit à se frayer un chemin. Devenu fonctionnaire, Komingdi n’a cessé de voyager à travers le monde. Il se remémore sans cesse de son enfance de bohémien et errant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2022
Nombre de lectures 4
EAN13 9782376702030
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0533€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

KOMINGDI Les vicissitudes de la vie
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2
Sam Diguilou BONDONG
KOMINGDI
Les vicissitudes de la vie
Éditions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
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Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P : 5451 N’Djaména-Tchad Tél : +235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai30@yahoo.com ISBN :978-2-37670-203-0 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï enseptembre 2022
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Rien au monde n’est plus précieux que la présence d’une mère.
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I
1-LA MERE DE KOMINGDI
La mère de Komingdi était une jeune fille. Elle a connu dans sa vie deux épousailles. Avant son mariage avec le père de ce dernier, elle étaitd’une beauté exceptionnelle. Elle avait une élégance surnaturelle que son délié kinesthésique donnait à chaque mouvement de son corps une souplesse féline. Son ardeur au travail alliée à sa gentillesse attira l’attention d’un jeune cultivateur du village Kassiré situé à plus de 5 kilomètres de Béré.
Celui-ci, aussitôt, en parla-t-il à ses parents qu’ils vinrent demander la main de sa dulcinée. La famille maternelle et paternelle, sans aucune hésitation, accéda à la demande. Les rituels de remise de la dot terminés, toutes les deux familles s’activèrent pour la conduire chez son époux. Comme la tradition l’exigeait: la jeune fille qui, selon les coutumes, n’avait pas été consultéeauparavant, avait pleuré nuit et jour. Elle s’en alla dans une apathie telle qu’il fallut un conseil des vieilles femmes du village pour la consoler. Elle accepta cet homme, malgré elle, par respect pour ces mères. Elle se laissa conduire, chez ce mari, la mine triste.
La mère de Komingdi était habituellement peu bavarde. Elle parlait très peu. Mais hélas, ce qui sortait de sa bouche ce jour-là était inhabituel. En écoutant parler sa mère, celui-ci éprouvait tantôt de la peine tantôt de la pitié pour cette femme, sa mère. Il demeura impuissant devant cette plaie incurable de celle-ci. Il y avait aussi un sentiment de révolte qui s’insinuait dans son esprit.
-Pourquoi cette enfant qui n’avait alors quedouze ou treize ans devrait être envoyée au mariage comme un mouton qu’on envoyaità l’abattoir? Par quel miracle, s’opéraitle passage brutal d’un enfant à l’adulte pour tenir un foyer? La dot ou l’argent pouvait-il, à lui seul, expliquer la facilité avec laquelle ses parents l’avaient donnée à cet homme?S’interroge-t-il. 7
Alors que son esprit errait dans les nuages de sa pensée, il fut surpris par la voix de sa mère :
- Fils, disait-elle, tu sais que j’étais orpheline de père…Et ayant bénéficié de la générosité paternelle, je me devais de me soumettre. Le temps a passé et comment t’expliquer tout cela –aussi curieux que cela puisse paraîtrequand on y réfléchit. Je fusheureuse avec cet homme. J’avais appris à l’aimer et à apprécier l’homme que la providence ou le destin m’avait offert.
Elle expira profondément pour reprendre son souffle.
Komingdi baissa les yeux pour lui laisser le temps de chercher les mots pour la suite de l’histoire.
Comme toujours, prise dans ses émotions, elle prononçait les mots calmement et doucement :
- Dieu ! Mon enfant! Dieu s’est montré avareenvers moi
À peine avais-je commencé à goûter aux joies que m’avait accordées le destin que cet homme mourut
Sa mère se tut de nouveau et, à travers la faible lueur du feu de bois, il vit des larmes qui glissaient doucement et ruisselantes sur ses joues sombres et luisantes.
-Il… Il est… Il est mort! Il est mort alors que j’attendais ton demi-frère, Baïdi. Plus rien n’avait de sens, d’importance à mes yeux…. Je ne vivais plus qu’avec une envie qu’ilme viendra chercher et quele rejoindre là où il se trouvait. J’étais une fois de plus orpheline car cet homme avait su être mon époux, mais aussi le père que je n’avais pas connu.
Sa mère hoquetait, à présent, et sans s’en rendre compte, elle avait prisson bras dans sa main et le serrait si fort qu’elle lui transmettait sa douleur.
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Komingdi n’avait pas connu ce demi-frère qui vivait chez ses grands-parents. Jamais ellen’évoquait sa présence à la maison. Jamais, elle n’avait posé de questions à propos delui.
Sa mère si tendre, si souriante, le ton souvent suave, chaleureux, n’était plus celle qu’il croyait connaître, cette femme fourbue d’une douleur trop longtemps dissimulée. Malgré lui, il admirait sa force et son courage. Et ses larmes qui jaillissaient mélancoliquement, étaient-ce pour son mari défunt ou l’enfant abandonné ?
Komingdi posait sa main sur la sienne le plus doucement qu’il put et dit:
-Mère, pourquoi n’as-tu pas gardé Baïdi auprès de toi ?
Le râle qui sortait de sa poitrine le fit mal.
- Il vit avec ses grands-parents. Comme le veut la tradition, de droit, il leur appartient, comprends-tu, fils ?
- À présent que tout cela est passé, peut-être que Baïdi pourrait venir vivre avec nous à la maison ?
-C’est impossible, filsComment crois-t ! u que le cœur d’une mère ait pu battre aussi longtemps dans sa poitrine sans songer à chaque seconde à son enfant ?
Elle leva les yeux sur lui. Il ne saurait dire pourquoi, il y a donné l’expression d’un enfant en désarroi.
- La rivière coule, mon enfant. Le lit est toujours le même, jamais son eau. Il est ainsi des choses contre lesquelles nous ne pouvons rien
Tant d’abnégation lui était insupportable. C’était à ce moment-là qu’il décida de retrouver Baïdi. Ce frère inconnu et lointainde ses
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yeux. Il fut pris par une sorte de vertige qui le plongea dans des rêves où il fut convaincu de le retrouveravec l’approbation de son père.
Komingdi était donc satisfait du revirement de la situation car sa demande fut agréée par son père. Il courut avertir sa mère à la cuisine. Il la priaqu’ils aillent dès ce soirmême amener Baïdi. Mais sa mère reporta le voyage le lendemain.
Dès l’aube, après avoir rempli leur gourded’eau, ils partirent. Sa mère le porta à califourchon.
Ils effectuèrent le déplacement à pied. Ils arrivèrent tout épuisés au village des parents de Baïdi à Kassiré.
Là, ils ne trouvèrent qu’unemarmailled’enfants quijouaient çà et là sans se soucier de l’absence de leurs parents.À leur approche, certains leur jetèrent des regards d’étonnement.
Sa mère les salua. Elle leur demanda si Baïdi et sa grand-mère étaient à la maison. Ils leur répondirentqu’ils étaient aux champs et n’auront pasde rentrer parce que la grand-mère de ce tardé dernier ne veut pas qu’il travaille trop la terre et surtout avecla daba (sorte de houe), car il perdra précocement sa vitalité.
L’un d’eux ajouta:
-Elle disait aussi que si ce n’était pas à cause de sa vieillesse et de sa pauvreté, elle n’aimerait pas que cet orphelin mette les pieds aux champs…
Il n’avait pas fini que les autres éclatèrent de rire, car pour eux, la grand-mère de Baïdi n’avait jamais dit un seul mot de cela. Ah, les enfants !
En attendant le retour des paysans, sa mère le détacha de son dos, le posa par terre, ouvrit la porte de l’une des cases, y entra et
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