Kim : la croisée des destins , livre ebook

Edilivre - Alain Dussart

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300 pages

Français

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Extrait

Description

Kim le marin est bien décidé à profiter de ses quelques jours de repos à terre. C’est sans compter sur le retour de son ami Raph, après 15 ans d’absence. Kim ne retournera pas sur son bateau.

Kim : la croisée des destins est le récit d’une aventure humaine, dans un monde imaginaire où la nature tient une place singulière. Dans ce récit atypique d’un voyage à la recherche de l’être aimé, les rencontres, les situations, les affrontements nous interrogent sur l’amitié, l’amour, la fidélité, la solidarité, la cupidité, le pouvoir. Des personnages, attachants ou rebutants, nous renvoient l’image d’une société qui n’est pas si éloignée de la nôtre.

Kim est le héros d’une aventure aux multiples rebondissements, où chacun doit choisir les chemins de son destin.

Sujets

Nouvelles de genre

Romans de genre

Aventure

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	18 décembre 2015
Nombre de lectures	0
EAN13	9782334048781
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright

Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-04876-7

© Edilivre, 2016
Remerciements

Merci à
Annie, Catherine, Chantal, Christine, Régine et Joan qui m’ont convaincu que cette histoire méritait d’être partagée.
Chapitre 1 Kim
Sur le chemin pierreux qui descend vers la forêt Kim marche d’un pas alerte. Ce petit homme râblé à l’air malicieux, avec un drôle de chapeau pointu sur la tête, est heureux d’être là. Avec une barbe blanche, les cheveux gris, de jolies rides au coin de ses yeux rieurs, bleus comme la mer, il a le teint hâlé des hommes qui travaillent au grand air. Une petite bouche aux lèvres pincées s’ouvre sur des dents d’une blancheur parfaite qui lui donne un charme irrésistible quand il sourit. C’est ce que disent les dames ! Il chante de sa voix de ténor, une vieille complainte. Il porte sur l’épaule son sac de marin. Éternel solitaire dans la vie, personne ne l’attend. Dur à la tâche sur son bateau, et bien qu’il parle peu, chacun sait qu’il peut compter sur lui. Ce soir, Kim ne rentre pas directement chez lui. Parvenu à l’orée de la forêt, il pousse la porte du Champignon. Ses yeux pétillent en pénétrant dans cet endroit qui n’a pas de secrets pour lui. Il vient retrouver ses compagnons du Bar des épices. Il ne connaît pas d’endroit où il se sente aussi bien. Ce bar est unique, un peu magique ! Il suffit d’y entrer pour ressentir tout son charme. En tout premier, vous découvrez cette odeur de forêt humide où tous les parfums se mêlent ; celui des épines de pin, du bois fraîchement coupé, des églantiers et des baies sauvages, mille et une senteurs qui vous grisent déjà un peu. Étourdi par ces parfums, Kim laisse la chaleur de la grande cheminée l’envahir. Cette cheminée de pierre a un foyer ouvert des deux côtés et coupe une grande salle en deux espaces. Au fond il y a un immense bar avec, sur les étagères, posées devant le mur-miroir une multitude d’épices. Derrière le bar, toujours aussi jovial, Jo, un ami de toujours, est là.
« Salut Kim »
« Bonsoir ! Jo, je te laisse mon sac »
« Bien sûr, va t’installer, j’arrive. »
Dans la partie gauche de la salle, derrière la cheminée, les anciens jouent aux cartes en dégustant le cocktail marseillais, avec son cumin au goût anisé. Jo a fait sa renommée en créant, à base d’alcool de bois, les cocktails les plus invraisemblables grâce aux épices. Kim, éternel voyageur, n’a jamais manqué de rapporter à son ami quelques-unes de ces poudres, graines et autres fleurs riches de leurs parfums. Il ignore la salle des anciens pour s’installer à droite de la cheminée. Il choisit une table ronde près d’une fenêtre et s’assoie de façon à faire face à l’entrée. Il attend ses amies avec impatience. Les petits bolets avec leurs coussins de mousse sont très confortables. La table de bambou tressé est bien grande pour lui seul, mais Jo sait que cela ne va pas durer. Il dépose un Cocktail Bavard devant Kim avec un regard complice. Il sait que son ami commence toujours la soirée avec le thym.
« Apporte-moi la carte, elles ne vont pas tarder ! ».
Kim ne s’est pas trompé. Il n’a pas le temps de finir son premier verre qu’elles entrent dans le Champignon, toutes les cinq, en ne manquant pas de se faire remarquer, comme d’habitude, par le tintamarre qu’elles sont capables de faire quand elles sont ensemble ! Liliane, en premier évidemment, qui repère d’un seul regard les habitués et surtout les inconnus de passage. Elle embrasse Kim qui l’attend, bras tendus, et s’installe pendant que Michèle, Françoise et Annie, poussant Chantal dans son fauteuil, les rejoignent.
« Ce soir, les filles, on fait la fête ! Je n’ai que deux jours avant de repartir, je veux en profiter. »
Elles ne se font pas prier et elles savent que la nuit va être longue. Qu’importe demain ! Jo revient très vite avec la commande de la tablée : Cocktail des Indes au safran pour Monique, Le Corsé aux cinq piments pour Liliane, L’Exotique avec toutes les saveurs du curry pour Annie, Le Cocktail de séduction au gingembre et à la cannelle pour Françoise et L’Asiatique au parfum de badiane pour Chantal qui rêve de voyages lointains. Françoise ne tarde pas à quitter la table avec son verre pour aller près du bar butiner auprès de tous les célibataires, espérant trouver celui qui saura partager sa joie de vivre. Annie attend avec impatience que le violon et le banjo résonnent pour aller virevolter sur la piste de danse. Jo a déjà congédié les lucioles et quelques vers luisants donnent à la salle une lumière douce qui se reflète dans les fils tendus au plafond par on ne sait quel artinsecte. C’est parti ! Les premières notes ont à peine retenti qu’Annie tourne déjà sur la piste, les yeux fermés, les bras levés, comme une invitation pour chacun à la rejoindre. Michèle savoure son verre en examinant sous tous les angles la table de bambou tressé. C’est la bricoleuse du groupe. C’est sûr, demain elle aura la même table dans son salon ! Liliane avec ses éclats de rire et ses yeux charmeurs a déjà réussi à attirer deux inconnus. Toutes et tous ont une seule envie, goûter ce moment de fête, de partage, et oublier le quotidien. Cette ambiance charme Chantal qui regarde son amie tourner et tourner encore sur la piste, elle qui ne peut plus que « danser dans ses chaussures » comme elle aime à le dire en riant, même si ceux qui la connaissent bien savent toute la nostalgie qui se cache derrière cette pirouette. Kim se balance au rythme de la musique en tenant les filles par le cou. On le surprend parfois avec l’une d’elles sur les genoux. Il laisse Jo lui faire découvrir ses dernières trouvailles, muscade et pointe de céleri, paprika hongrois et bien d’autres saveurs inconnues. La bonne humeur de la tablée est contagieuse et il règne dans le bar l’ambiance des grands soirs. Beaucoup d’anciens délaissent les cartes pour venir s’asseoir au bord de la piste de danse. Ils tapent du pied en cadence en chantant et en riant, la tête sûrement pleine des souvenirs de leur jeunesse. On rit, on chante, on trinque, on rêve ! Tout le monde est si bien ! Pourtant, soudain, comme une trainée de poudre enflammée, le silence s’installe ! Le banjo et le violon se taisent, on n’entend plus un seul verre tinter, plus de rires, pas même un murmure. Tous les regards sont tournés vers la porte qui vient de se refermer. Le temps semble s’être arrêté ! Avec son chapeau noir, sa moustache en croc, ses longs cheveux, un peu plus gris peut-être, et toujours le même regard pénétrant, il est là ! Après toutes ces années, il est revenu !
Chapitre 2 Raph
Dans ce silence figé, Kim se lève et s’avance vers l’étranger. Un instant ils restent ainsi face à face, sans un geste, droits et fiers, les yeux dans les yeux. Dans la salle muette, la tension est palpable. Kim est bien le seul à pouvoir regarder Raph dans les yeux. Il lui tend la main, l’autre s’en saisit et ils tombent dans les bras l’un de l’autre. L’étreinte est longue et fraternelle. Toujours sans un mot Kim entraine Raph à sa table. Les filles ont laissé la place libre. D’un simple geste, présentant sept doigts de la main vers Jo, Kim commande le « cocktail du diable », une boisson à ne pas mettre dans tous les gosiers ! Après un regard circulaire dans la salle, Kim fait signe à Jo. Un claquement de doigts et la musique résonne à nouveau. Quelques-uns en profitent pour s’éclipser. Pour les autres la fête reprend, comme si le bruit était nécessaire pour permettre à ces deux-là de se retrouver. Quinze ans ! Quinze ans déjà ! Grâce à ses relations avec les officiers de la garnison, Kim a su, au fil des années, que Raph tenait le coup. Quinze ans de galère, quinze ans de perdus, perdus par amour.
« Lia ? »
C’est le premier mot qu’il prononce, le regard interrogateur. Il attend. Il est prêt à tout entendre, mais il veut savoir. Kim répond :
« Son père est mort, peu de temps après. Lia est restée seule. Avec ce que son père lui laissait, elle pouvait vivre sans travailler. Je passais la voir chaque fois que je rentrais. Elle était devenue très solitaire. Je crois qu’elle ne supportait plus le regard des autres, jour après jour. Elle est finalement partie, mais a gardé la maison. C’est le voisin du marais, Vick, qui l’entretient depuis des années.
« Partie ?… où ? »
Les années semblent, d’un coup, marquer leur empreinte sur le visage de Raph.
« Je ne sais pas ! »
Kim ne quitte pas son ami des yeux, plein de compassion, triste aussi, de ne pas pouvoir répondre à ses attentes. Raph se tait. Il reprend un verre. Kim respecte son silence. Il se souvient. Son ami travaillait à la conserverie. C’était lui qui réceptionnait le poisson. Les pêcheurs le craignaient à cause de ses exigences et de sa vigilance. Il savait juger la qualité de la pêche d’un seul coup d’œil et ne transigeait jamais. Les ouvrières et les compagnons le redoutaient aussi, car c’était sur lui que reposait la qualité du traitement des arrivages et il demandait à chacun le meilleur. Ses responsabilités l’avaient condamné, d’une certaine façon, à la solitude. On le jalousait et quand les évènements s’étaient produits, il n’avait pu compter sur personne pour le défendre. Bien avant, seule Lia avait su briser la carapace et découvrir l’homme chaleureux, plein de bonté. Mais leur histoire d’amour avait été de courte durée. Le meunier, le père de Lia, ne supportait pas ce qu’il considérait comme une mésalliance. Il avait tout tenté pour convaincre sa fille de renoncer à Raph et rompre ces fiançailles qu’il jugeait impossibles. N’y parvenant pas, et devant tant d’entêtement, le meunier avait soudoyé des hommes de main. On avait retrouvé dans les affaires de Raph une bourse pleine de pièces d’argent et une bague d