Kate en quête à Katmandou
198 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Kate en quête à Katmandou , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
198 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La vie est scélérate. La mort est assassine.

Kate est chanteuse de jazz. Les hasards et les caprices de la vie vont la mener – la malmener – sur la Riviera, au Népal, en Thaïlande, à Saint-Pétersbourg, Paris et Londres, où elle chantera et tentera d’exister.



À leur manière, Charles et Igor l’aimeront, au dédale de leur galaxie pansexuelle.



Quête spirituelle et renoncement finiront-ils par la conduire vers le chemin de l’apaisement ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414527762
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52777-9

© Edilivre, 2021
Du même auteur
Du même auteur
Secrets métiers, Ne pas avoir de chance est une faute professionnelle, Edilivre, 2018
La Légende de Bao, Edilivre, 2019
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms et les personnages sont le fruit de l’imagination de l’auteur, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes serait pure coïncidence.
Une semaine de merde. Cette rentrée du mois de septembre commençait mal.
Quatre enterrements en moins de huit jours. Malédiction !
D’abord celui d’un ancien collègue, moins de soixante-dix piges, à la retraite depuis trois ans, mais qui, n’ayant rien programmé lorsqu’il était en activité, se morfondait chez lui devant sa télé. C’est là qu’on l’avait retrouvé mort, la zapette à la main, assis dans son fauteuil, une bouteille de whisky et un verre vides à ses pieds.
Ensuite une vieille tante éloignée dont on attendait plutôt le départ du mari hospitalisé et mourant depuis des mois. C’est finalement elle qui avait pris la tangente à la surprise générale. Le monde était décidément drôlement fait.
Charles était allé une fois encore, résigné, au crématorium du Père Lachaise dont la chapelle de style néo-byzantin, le dôme, les coupoles austères en briques et grès, les deux cheminées rigides lui faisaient tristement penser à un camp de concentration. Les cérémonies s’y enchaînent inexorablement avec des publics rassemblant familles et amis, bien différents les uns des autres selon la catégorie sociale des défunts. On renifle, on chiale un peu, on grimace, on se tape dans le dos… certains avec sincérité, beaucoup sans conviction n’en ayant visiblement rien à foutre d’être là. Et puis, chacun repart de son côté, comme si de rien n’était.
Le troisième enterrement, plus précisément, la cérémonie religieuse à l’église américaine de Paris était dramatique. On y honorait avec infiniment de tristesse et d’émotion, cela se ressentait profondément, la mémoire d’un jeune homme de vingt ans mort brutalement quelques jours auparavant d’une overdose d’une drogue stupide que n’importe quel jeune peut désormais trouver sans difficulté à l’entrée de presque toutes les boîtes de nuit.
Là, les cinq cents personnes muettes et recueillies qui constituaient l’assistance formaient deux groupes bien distincts : les 50-60 ans, l’âge des parents, tous sur le même modèle, les femmes en tailleur noir, montées sur talons, casque blond doré, teint-cuivré-retour-de-Saint-Tropez-La-Baule, les hommes vêtus de noir aussi, chemise blanche sans cravate, cheveux poivre et sel, un peu moins bronzés car leurs vacances avaient été plus courtes.
Et les 18-25 ans, tous strictement identiques, tous en sombre également, beaux, jeunes, silencieux, concernés, affectés, les yeux humides. L’église était remplie de fleurs blanches, les hommages et les homélies furent empreints de douceur et de dignité, les musiciens et chanteurs firent résonner sous la voûte les chansons qu’on écoute et fredonne lorsqu’on a vingt ans.
Devant une telle sincérité, une telle détresse, il fallait se retenir pour ne pas pleurer. Ce n’était pas le genre de Charles, mais il avait quand même encaissé un grand coup car le père du défunt était un très bon copain avec lequel il avait souvent bourlingué à droite et à gauche, à travers le monde entier. Il imaginait son immense chagrin. Pourquoi détruire ainsi une famille ?
Le quatrième cas était différent.
N’ayant pas de nouvelles de son ami Jacques D. depuis plusieurs semaines, Charles décida d’appeler une relation commune. « Mais Jacques est mort depuis trois mois, on l’a retrouvé dans sa maison de Tozeur où il a succombé à un arrêt cardiaque… ». Stupeur ! Cardiaque Jacques ? Jamais entendu parler. N’aurait-il pas plutôt été victime du syndrome de Pasolini assassiné sur la plage d’Ostie ? « Il est enterré au cimetière chrétien de Sousse comme il l’avait souhaité ». Charles contacta alors sa sœur qui, entre deux sanglots, lui donna tous les détails, ne comprenant pas pourquoi il n’avait pas été prévenu.
Jacques et Charles étaient en effet très bons amis depuis plus de trente ans. Charles l’avait connu lorsqu’il était arrivé à Paris, dans les années 70. Ils étaient dans la fleur de l’âge, avaient couché une fois ensemble, en copains, c’est tout, puis étaient restés liés pendant toutes ces années. Charles l’avait accompagné et conseillé professionnellement tout au long de sa vie active. A son départ à la retraite, Jacques était immédiatement parti vivre en Tunisie, partageant son temps entre Monastir et Tozeur où il multipliait conquêtes et parties de plaisir avec la gent masculine toujours disponible quand il s’agit de gagner quelques dinars ! Tout cela réjouissait beaucoup Jacques qui, natif d’Algérie et parlant couramment arabe, évoluait là-bas comme une sirène dans la Méditerranée en se faisant enfiler comme une perle…
Finalement, à bien y réfléchir, la mort de Jacques ne devait pas être considérée comme quelque chose de triste. Il n’aurait pas aimé vieillir, il n’aurait pas su. Il valait mieux qu’il s’en allât avant de devenir une vieille baderne gâteuse et peu ragoûtante qu’aucun mec n’aurait voulu sauter, même avec l’attrait d’un tarif plus élevé pour ses prestations sexuelles.
***
Ce dernier événement fit ressurgir en Charles tout un pan de sa vie et de sa jeunesse. L’Algérie. A la fin de ses études, il s’était posé la question de savoir comment éviter d’effectuer le service militaire. Pas facile, quand on a toutes ses dents, ses facultés mentales et qu’on est bien gaulé ! Il n’avait pas envie de se retrouver troufion au milieu d’une caserne à ne rien branler toute la journée pendant dix-huit mois et à exécuter des corvées stupides sous les ordres d’un caporal-chef en fin de carrière, aigri et rabâchant « Combien de temps un fût de canon met-il pour refroidir… un certain temps ! ».
Il avait fait son enquête et entendu parler de coopération technique à titre militaire. Kézako ? Ça venait juste de sortir et c’est ainsi que Charles s’était retrouvé au port de Marseille un beau matin d’hiver pour embarquer sur le Ville d’Alger. Il venait d’avoir vingt-deux ans.
Sa mère, qui se foutait pas mal de son avenir, avait pourtant eu du mal à le croire lorsqu’il lui avait annoncé qu’il n’aurait pas besoin de son aide pour vivre au Maghreb étant payé par l’Etat français. Les ponts étaient complètement rompus avec son père depuis plusieurs années. Ses amis de leur côté, plus inquiets, lui avaient recommandé, puisqu’il partait à Alger, de ne pas s’approcher de la Casbah, encore trop dangereuse après tout ce qui s’y était passé quelques années plus tôt et avait conduit à l’indépendance du pays, en 1962.
Charles se moquait de tout cela, sans être légionnaire, il était jeune, il était beau gosse, il sentait bon le sable chaud… Après une traversée chaotique par mer déchaînée, il arriva en fin de journée devant le décor somptueux d’Alger la Blanche, ravi de quitter son rafiot brimbalant et grimpa sur les hauteurs d’Hydra pour rejoindre les quartiers de l’Ambassade de France, comme indiqué sur sa feuille de route. C’est là qu’il passa sa première nuit sur le sol algérien.
Le lendemain matin on lui annonça qu’il effectuerait sa période de coopération technique au ministère du Tourisme. Où ? « Le siège du ministère se situe dans le très joli palais Dar Aziza au pied de la Casbah ». Patatras, Charles en prit la direction en rasant les murs, pas très rassuré quand même, comme si on allait lui couper la tête ou autre chose à chaque coin de rue. Quel con d’avoir prêté oreille aux langues idiotes et malveillantes !
Charles repensa souvent à ce premier jour, alors qu’il était arrivé un peu pâlot au ministère, à la direction de la Communication et des Relations Publiques où il était affecté. Toute l’équipe composée essentiellement d’Algériennes et d’Algériens, plutôt jeunes comme lui, l’accueillit avec beaucoup d’attention et d’amabilité. On lui indiqua une pension située tout près, à Bab-El-Oued, à deux pas de la Casbah, où il s’installa le soir même, pendant trois mois. Un peu crade et tristounette, mais les tenanciers, un couple de Pieds-noirs d’origine espagnole, étaient plutôt gentils et bienveillants.
Plus tard, il prit un appartement en colocation sur la colline d’Hydra avec son nouveau copain Albert, rencontré à la pension et coopérant comme lui. Ce fut le début d’une belle amitié, de la découverte en commun d’un pays fascinant, d’une vie plutôt joyeuse et d’une jeunesse insouciante. De temps en temps, on montait des filles à l’appartement, souvent des femmes oisives, mariées à des Français qui travaillaient un max et avaient le bon goût de partir souvent en mission à travers le pays. Ce qui laissait à leurs épouses beaucoup de liberté. Le plan machiavélique « liaisons dangereuses », mais surtout satirique « destruction des ménages » qu’ils avaient mis au point fonctionnait à merveille. Seul problème dans tout cela : Albert était un éjaculateur précoce et il jouissait dans son slip avant même de l’avoir enlevé. Ce qui le désolait, on le comprend, et diminuait son plaisir. Charles avait beau lui donner des conseils avec exemples pratiques, rien n’y faisait.
La belle et timide Diane qui grattait la terre et les cailloux du côté des ruines romaines de Tipaza en compagnie de son vieil époux – ils étaient tous deux archéologues – succomba finalement aux avances de Charles après des mois d’une cour assidue. Ce fut un joli souvenir. D’autres filles défilèrent ainsi dans l’appartement d’Hydra faisant le bonheur et les beaux soirs des deux compères.
Charles croisait souvent dans son immeuble un jeun

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents