Juste un rêve
330 pages
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Juste un rêve , livre ebook

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Description

Avide de s'émanciper de sa modeste condition, le jeune Justin, passionné par l'Égypte, décide un jour de partir réaliser son rêve. La Première Guerre mondiale est sur le point d'éclater et son épopée à travers la France sera jalonnée d'épreuves. Il est accompagné dans sa quête par Charlie, fortuné et plein d'entrain, qui devient son frère de substitution. Poursuivis par une bande de malfaiteurs, ils se font passer pour des soldats et sont envoyés au front. Pris dans la tourmente de la guerre, les deux amis se perdent de vue, puis se retrouvent. La fréquentation assidue de charmantes jeunes femmes vient adoucir leurs sombres années. Grièvement blessé, Justin échappe de peu à la mort à plusieurs reprises, ce qui lui confère une certaine aura au sein de l'armée. Au terme de trépidantes aventures, la chute du roman de Daniel Guillemant réserve un ultime retournement des plus surprenants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414050888
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05086-4

© Edilivre, 2017
Âgé de 18 ans, Justin est issu d’une famille très modeste.
Son ambition s’appelle « l’Égypte . »
Il décide de tout quitter pour connaître la douce et chaude remontée du Nil. Malheureusement pour lui, ce début d’année 1914 ne lui accordera pas les atouts nécessaires pour réussir son rêve.
Néanmoins, sa rencontre avec Charlie est pour lui une grande chance.
Son nouvel ami lui fera découvrir le monde du confort et du bien-être. Des sentiments nouveaux vis-à-vis du beau et du féminin, finiront pourtant par le déstabiliser.
Les ennuis commenceront à Marseille et ne seront que le début d’une escalade infernale qui les conduira au cœur de l’enfer.
Justin aura une aventure bien différente de celle qu’il espérait.
Pourtant, il connaîtra une autre vie.
Le vrai, le faux, le vécu et l’imaginaire se mêleront un peu et Justin vivra le temps de ce roman.
Daniel GUILLEMANT
Chapitre I C’est le moment !
Justin rêvait.
La mer enflait et désenflait régulièrement comme une paisible respiration. Ce n’était pas la mer du Nord ni l’océan Atlantique, il naviguait sur la Méditerranée.
D’autres images se juxtaposaient, s’entremêlaient, s’imposaient à lui. Les ondes bleutées aux crêtes blanchâtres se transformaient en vagues ocre-jaune, des constructions pyramidales pointaient très haut en essayant de percer le ciel toujours trop bleu pendant que le vent chaud et sec portait le sable. Justin redécouvrait l’Égypte comme chaque nuit depuis des années.
« C’est vrai, tu veux réellement partir aux Antipodes ! »
Cette phrase était terrible. Depuis quelques jours, elle lui taraudait la tête et le tourmentait.
Avait-il eu raison de partir ?
Il était heureux, il avait dix-sept ans et se sentait libre, responsable de ses décisions. Au plus loin de ses souvenirs, il avait toujours cherché à comprendre pour donner un sens à sa vie, mais bien sûr son père le guidait en lui imposant une ligne de conduite. Combien de fois s’étaient-ils affrontés, combien de fessées et de gifles lui avaient rougi le corps ? Il y avait aussi toutes ces brimades et humiliations qu’il avait endurées. Cette fois, tout cela était bel et bien terminé, le point de non-retour était atteint.
Un peu avant le 12 janvier 1914
Le vent marin soufflait en rafales et la nuit glaciale figeait tout. Souhaitait-elle annihiler la vie ? Justin avait pris la décision de quitter le domicile familial pour ne plus y revenir. La nuit était longue et froide, mais il était déterminé, c’était une condition sine qua none à sa survie, il lui fallait partir.
Hier encore, des cris, des noms d’oiseaux et des coups avaient ponctué la soirée. Le programme était bien rodé, dans cette pitoyable pièce théâtrale, chacun y avait un rôle.
Il était le vilain canard, le contestataire, le va-nu-pieds qui voulait changer les règles, le sale gamin qui ne respectait ni son père ni ses aïeux, enfin le bon à rien qui finirait entre les mains de la maréchaussée, les fers aux pieds.
Ancien cultivateur, son père Jules Dépret était très fier de sa nouvelle condition de docker au port de Calais, mais sa vie se limitait à son travail et à ses copains. Son changement de caractère remontait à l’époque où il avait perdu sa ferme en même temps que son honneur. Depuis, il avait de nouveaux principes qu’il énonçait bien haut :
– «  L’homme qui n’a plus de terre, doit remercier le ciel d’avoir encore la soupe et le pain pour nourrir sa famille et lui-même. »
Mais ce n’était pas le ciel qu’il remerciait sans cesse, c’était son ami Henri, un proche de la direction du port qui lui avait trouvé un emploi sur les quais après la vente de la petite ferme et des terres qu’il exploitait. À vrai dire, ce n’était pas exactement une vente, la banque s’en était appropriée. Il était formellement interdit d’évoquer l’affaire qui avait fait grand bruit dans le petit village de pêcheurs de Wissant. Depuis, son père courbait l’échine et en voulait à ses proches d’avoir assisté à sa déchéance.
Sa mère qui s’appelait Yvonne Dépret, était une petite femme toute menue, toute fragile qui disait toujours oui à son mari. Sa dévotion et son caractère affable n’arrangeaient pas les choses. Chaque jour, elle aussi avait droit à une volée de bois vert, mais comme toujours, elle baissait les yeux et s’excusait en pleurant quelques larmes de circonstances. Chaque journée semblait calquée sur la précédente et voilà à quoi se résumait le milieu familial.
À Calais, ils habitaient une petite masure à la limite de la ville, près du fort Nieulay. L’endroit n’était pas déplaisant, toutefois, ce n’est pas Wissant. Beaucoup de souvenirs avaient été saisis en même temps que l’exploitation de Jules Dépret qui tenait cette ferme de son père, qui la tenait lui-même de son père.
Wissant se situait au bord de la mer et se nichait entre Le cap Blanc Nez et le Gris Nez. Il y avait aussi une belle et immense plage de sable fin. Par temps clair, du sommet du Gris Nez, Justin admirait les côtes anglaises à vingt-huit kilomètres de là, pour lui, elles représentaient un monde d’aventures extraordinaires. Chaque matin en partant pour l’école, il saluait les pêcheurs à bord des flobarts , les petits bateaux à fond plat qui revenaient de la pêche matinale. Dans leurs sillages, des dizaines de cormorans tourbillonnaient en frôlant les voiles des embarcations qui avaient toutes un air fantomatique tant elles étaient lessivées par les pluies et les vagues agressives.
À Calais c’était différent, il nécessitait de dire bonjour même aux gens que l’on ne connaissait pas. «  Il faut être reconnaissant ! » Disait son père.
Les fermes environnantes, le port et la pêche, voilà à quoi se résumait le nouveau petit monde de Justin. Il fallait aussi compter avec ses copains. Il y avait Alphonse dit «  La bille » , parce qu’il était joufflu et rougeaud, néanmoins, il était aussi chaleureux et peu scrupuleux. Puis il y avait Raymond, dit «  Le Président » . L’an dernier, Raymond Poincaré avait été élu Président de la République. Raymond dit Le Président , était un garçon timide, mais lucide. Il aimait la mer et voulait devenir capitaine d’un voilier trois mâts. Enfin, il y avait Adémar le dur à cuire, celui qui lançait des pommes de terre à la tête des gendarmes de la maréchaussée et qui volait des vélos pour leur rendre la liberté en les jetant du haut des falaises du Cap Blanc Nez. Cela ne faisait que dix kilomètres à pied au retour, mais comme il disait : «  Il est nécessaire d’expier ses fautes ».
Chaque matin ils s’attendaient au coin de la Grand-rue. Quand Justin les rejoignait, ils prenaient plaisir à faire l’inventaire de ses nouvelles ecchymoses qui entachaient ses jambes et son visage. Heureusement, quand venait l’hiver, les culottes étaient un peu plus longues et la grande blouse grise aidait aussi à cacher les stigmates.
Justin partageait sa vie entre l’école, les travaux des champs et des bois. Quand la nécessité l’exigeait, ils aidaient les dockers à faire des tâches peu gratifiantes pour nettoyer les docks et gratter les sols couverts d’un amalgame de poussière, de terre, de légumes, de poissons, de charbon et bien d’autres choses encore, sans parler de l’odeur que cela pouvait raviver. À l’issue des travaux effectués, il était de tradition qu’ils aient droit à une ou deux pièces. Raymond appelait cela : « L’or du pauvre ». Malgré cela, ils étaient contents de cette obole. Depuis deux ans, Justin gardait précieusement cet argent dans une petite boite métallique. Les piécettes s’étaient accumulées et maintenant que la boite était pleine, le signal du grand départ était donné.
Les yeux grands ouverts depuis un long moment, il ne pensait à rien, il écoutait tout simplement le chien du voisin qui aboyait. Son maître Aristide Lesec, était un collègue de travail de son père. Comme chaque matin, il grattait aux vitres de la cuisine pour prévenir Jules qu’il était l’heure de se mettre en route. Le béret enfoncé jusqu’aux oreilles, les dockers partaient tôt.
Il était maintenant quatre heures. Justin laissa passer quelques minutes, puis à regret, il se glissa hors du lit et posa les pieds sur le sol glacial. Après une toilette rapide à l’eau froide, il saisit son petit sac dans lequel il avait entassé un maximum d’affaires personnelles, il agrippa aussi sa musette qui contenait un peu de pain de la veille et un pot de rhubarbe qu’il avait chapardé à sa mère. À cette idée, son corps grelotta davantage encore. Devait-il l’embrasser avant de partir ? Non, cette erreur lui serait fatale, elle s’opposerait à son départ.
Il n’alluma pas la lampe à huile, l’odeur risquerait d’incommoder sa mère et de la tirer de son sommeil. À tâtons, il trouva enfin la clenche de la porte qui donnait sur l’arrière de la maison. En silence, elle s’ouvrit et se referma sur son passé comme si son vécu ne laissait aucune trace. Il était fébrile, rien ne pouvait plus l’arrêter.
Il emprunta la petite allée glissante pour arriver sur le chemin sombre et désert. Curieusement, il avançait d’un bon pas sans vraiment ressentir le froid. Dans sa tête, les choses étaient claires. Premièrement, il devait se rendre à Marseille, ensuite il embarquerait pour l’Égypte et enfin, il ne savait pas encore ? La grande simplicité de son plan lui convenait.
Maintenant qu’il s’éloignait de Calais, tout se transformait autour de lui. La moitié du ciel qu’envahissait une myriade d’étoiles, semblait protéger sa progression pendant que la nuit se disputait l’autre moitié avec la brume qui voulait tout recouvrir sous son manteau cotonneux. Le chemin était sec et il traversait Wissant qui sortait doucement du sommeil.
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