JOURNAL D UNE GROUPIE
208 pages
Français

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JOURNAL D'UNE GROUPIE , livre ebook

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Description

Intemée à Paris suite à un profond traumatisme psychique, Ragote fait la connaissance de Hadda Ou Ali. une patiente marocaine qui lui confie une fibule judéoberbère pour la remettre à sa mère, vivant au Maroc. Dans sa recherche de la légataire du mystérieux bijou, Hadda fait la connaissance de Salwa, une couturière de renom et se découvre ainsi un talent de mannequin idéal pour promouvoir le caftan marocain de par le monde. S'en suit un long périple qui la mène d'Essaouira à Montréal, en passant par Paris, Poitiers, Vienne, Tunis, le Caire ou encore Bagdad. Le voyage s'avère une therapie efficace contre le mal qui la ronge depuis la disparition d'Eric, l'homme qu'elle aimait; la musique du virtuose Said Chraibi lui insufflera une seconde vie.Le journal d'une groupe est une quête de la paix et de l'amour dans ce que ces mots ont de plus universel, doublée d'un vibrant hommage au luthiste hors pair Said Chraibi. Pour le lecteur, c'est un roman passionnant: T'histoire y est captivante, la narration maitrise le style original la langue exquise, le ton juste. Ce premier roman d'Abdennour Bornou est incontestablement la preuve que la littérature marocaine d'expression française a encore de beaux jours devant elle. Mohamed Nedali

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9789954744642
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JOURNAL D'UNE GROUPIE Roman
© Editions Marsam - 2019 15, avenue des Nations Unies - Rabat Tél : 05 37 67 40 28 - Fax : 05 37 67 40 22 E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Conception graphique Quadrichromie
Impression Impressions & Editions Bouregreg - 2019
Dépôt légal :2019MO0912 I.S.B.N. :978-9954-744-64-2
Abdennour Bouyahyaoui
JOURNAL D'UNE GROUPIE Roman
A l’âme sacrée de Saïd Chraïbi.
Couverture: Couverture du CD de Saïd Chraïbi " Safar". Le « Seigneur des gammes » n’est nullement mort. Il s’en est allé juste se reposer aprs avoir consacré le temps existentiel qui lui était imparti ̀ faire accoucher les synergies musicales dont l’humanité était enceinte, notamment autour de la mare nostrum. En témoigne ce sublimissime album post mortem qui porte le nom de «Safar» (voyage) et qui voit le jour avec le soutien du Ministre de la culture du Royaume du Maroc ! Une compilation radieuse o sont réunies certaines des plus belles et des plus ́mouvantes « pìces » du ŕpertoire chra ̈îbien. Dix compositions o le Maî̂ tre a inject́ les interfa̧ages enthnomusicaux les plus inattendus. Extrait du livret qui accompagne le CD
« Saïd Chraïbi, jouant de l’oud, me semble affranchi de la coercition du monde, puisant son inspiration dans le vague, à l’oŕe de l’entendement ! Tel enIn qui s’essorerait ailleurs dans une dimension ̀ lui seul acquise ! Je suis charmé, je pleure… »
 Abdennour Bouyahyaoui
Remerciements
Je tiens ̀ remercier, tout particulirement, Ouafa Ben Abderrazik et Rachid Chraïbi pour leur inestimable apport en documentation, sans quoi je n’aurais pu mener ̀ bien le présent roman. Mes vifs remerciements ̀ Mohammed Nedali, le mentor ̀ toute épreuve, de m’avoir prodigué l’inespéré honneur de me composer la quatrime de couverture. Je remercie également Hajar Chraïbi et le virtuose Khalid Badaoui de leur charmante aide. A.B
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Prologue
Aprs constatation de l’Ouvrage Dieu cŕa la Musique Pour qu’en usent les Lyriques A corriger le Pleurage…
7
A.B
«– Grand-m̀re, depuis bien des jours, j’ai jet́ la Ibule.Mais elle m’a profondément blessé la main. Mes yeux ne peuvent se détacher de la rouge cicatrice, Quand je lave, quand je Ile, quand je bois … Et c’est encore vers lui que va ma pensée! – Ma petite Ille, puisse Dieu gúrir ta peine ! La cicatrice n’est pas sur ta main, mais dans ton cœur »
Mririda N’Ait Attik(in « Les Champs de la Tassaoute », traduit de l’amazighe par René Euloge)
«La photographie est pour moi une fa̧on de donner à voir en partage une certaine beauté du monde. Mais de cette beauté, le plus souvent éphémre, jamais n’est exclue une part de mélancolie attachée ̀ toutes choses…»
Jean-Claude Laftte, in « Au Royaume de l’ombre ».
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Paris, le 20 février 1986
C’est le jour anniversaire de la mort de mon Eric. Un an déjà ! J’ai peine à le croire. Un an passé sans lui. Esseulée. Malade. Aigrie. Jusqu’à la plus retranchée de mes bres. Taraudée par la vrille des souvenirs ! Par le temps vide, qui instille en moi son intarissable crève-cœur. Toute réminiscence exacerbe mon désarroi. Même le ton banal d’une éclaircie. Même le bourdonnement d’un insecte derrière une vitre. La roue du temps a donc accompli son insidieuse révolution, paraît-il, rouvrant ma plaie renfermée sur sa purulence. Je longe le cimetière, un triste bouquet de eurs à la main. Seule. Désemparée. Rongée par le doute. Une rage bouillonne en moi, contenue dans l’abattement fétide de ma prime vieillesse. J’avise l’ambiance embrumée de l’endroit depuis le muret surmonté de son grillage en treillis. Tout paraît sombre, écrasé par un silence mortuaire. Les tombes, les arbres, les allées. Même le vert des carrés de gazon semble terne et grelottant dans l’ombrage froid des arbres fuligineux. Je perçois vaguement la rumeur lancinante de la cérémonie funèbre, les mots d’usage lancinants, les formules de compassion lancinantes, susurrés par des bouches inconnues. C’était partout duplicité et civisme froids, qui laissaient inextinguible l’atroce peine. Le deuil semble n’avoir pas déserté les lieux depuis ! J’hésite néanmoins à franchir le portail, dont la béance semble préluder au tumulte qui m’attendrait bras ouverts un peu plus au fond. J’hésite à affronter mon alter ego, coné inopinément à la terre le mois de février d’il y a un an déjà. La mort avait survenu subite, comme un délire, autour d’une tasse de café par une journée ensoleillée. Une attaque ! Depuis, je répugne au café et aux balcons,
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et je tire invariablement mes rideaux par temps de grand soleil. Rien n’est plus délétère que le souvenir de cette attaque malencontreuse, qui a foudroyé le plus badin, le plus vivace des hommes ! J’en ai demeuré inconsolable. Tels deux ados, pourtant, Eric et moi révisions enthousiastes notre plan de visite du Maroc. Nous avions amassé, à grand renfort d’économies, les fonds nécessaires sur notre compte bancaire en commun. Et depuis des mois, au l des préparatifs, nous nous étions renseignés auprès des agences de voyage touristiques an de nous assurer, à peu de frais, le meilleur des périples. Nous voulions nous offrir, au crépuscule de notre existence, une mûre virée, un franc recueillement sur la vie au-delà de tout simplisme ou préjugé. Une sorte de pèlerinage vers l’envers des choses pour toucher au brut originel. Car, comme le disait mon Eric, seule une âme affranchie pourrait prétendre à la paix. On bavardait connivents. Des coulées de lumière dorées éclaboussaient mine de rien notre table de petit-déjeuner. Une caressante brise lochait les grappes de lilas incrustant les ramages en fer forgé de la balustrade. Puis une saillie. Une des plus drôles, forcément. Un grand rire s’ensuit, franc, tonnant, comme les éclats de cette matinée-là. Un grand rire bientôt gé à jamais ! Je ne me rappelle toujours pas l’objet de cette ultime saillie. De cette ultime roucoulade, qui était pourtant aux antipodes de l’agonie. Et chaque fois que j’y pense, mes lumières se brisent contre les noires parois d’un abysse. Cela me supplicie toujours. Sur un coup de tête, j’attaque de front l’allée centrale, puis emprunte, quelques pas plus loin, une autre de traverse. Ma marche téméraire s’engouffre dans la fraîcheur odorante de sycomores et de touffes herbacées. Soudain le crématorium. Je frémis de toute ma chair... Mes foulées douloureuses me charrient en dépit de tout. Bientôt la tombe au loin, grugée par un moutonnement de vapeurs. On dirait une transpiration morbide qui se résorbe. Le soufe fétide d’un charnier nocturne, délogé par l’avènement mitigé du jour. L’atroce déroute resurgit. Fauve. Tenace. Sidérante. Mon cœur me bat dans
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