Je veux toucher les nuages - Coup de coeur des lectrices Prix Femme Actuelle 2018
115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Je veux toucher les nuages - Coup de coeur des lectrices Prix Femme Actuelle 2018 , livre ebook

-

115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Hélène Vasquez Je veux toucher les nuages Gagnant du grand prix 2018 Roman Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com ÉDITIONS PRISMA 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com Copyright © PRISMA MÉDIA / 2018 Tous droits réservés ISBN : 978-2-8195-0564-8 Prologue Alice…   Je remonte dans la voiture plutôt satisfaite de la dernière visite. La maison est spacieuse, lumineuse et je pense que nous pourrions nous y sentir bien. — Alors, qu’en pensez-vous ? Je tourne la tête vers l’employée de l’agence immobilière, qui me jette un coup d’œil plein d’espoir tout en regardant la route. — J’aime beaucoup et, toi, Lizon, qu’en penses-tu ? Je me retourne pour voir la fillette assise sur la banquette arrière… Ses longs cheveux blonds accrochent la lumière du soleil tel un halo, mais ses beaux yeux bleus restent inexpressifs et elle tourne la tête pour regarder par la vitre sans me répondre. Il est indéniable qu’elle est beaucoup moins enthousiaste que moi. Je soupire en silence, ce ne sera pas celle-là non plus. C’est la troisième visite de l’après-midi et trois visites qui la laissent de marbre. Il est évident que je ne peux pas aller à l’encontre de sa volonté. C’est un nouveau départ et ce nouveau « chez nous » doit nous plaire à toutes les deux. — Bon… avez-vous autre chose à nous proposer ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2018
Nombre de lectures 24
EAN13 9782819505648
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hélène Vasquez
Je veux toucher les nuages
Gagnant du grand prix 2018
Roman
Éditions Les Nouveaux Auteurs
16, rue d’Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
ÉDITIONS PRISMA
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.editions-prisma.com

Copyright © PRISMA MÉDIA / 2018
Tous droits réservés
ISBN : 978-2-8195-0564-8
Prologue

Alice…
 
Je remonte dans la voiture plutôt satisfaite de la dernière visite. La maison est spacieuse, lumineuse et je pense que nous pourrions nous y sentir bien.
— Alors, qu’en pensez-vous ?
Je tourne la tête vers l’employée de l’agence immobilière, qui me jette un coup d’œil plein d’espoir tout en regardant la route.
— J’aime beaucoup et, toi, Lizon, qu’en penses-tu ?
Je me retourne pour voir la fillette assise sur la banquette arrière… Ses longs cheveux blonds accrochent la lumière du soleil tel un halo, mais ses beaux yeux bleus restent inexpressifs et elle tourne la tête pour regarder par la vitre sans me répondre. Il est indéniable qu’elle est beaucoup moins enthousiaste que moi. Je soupire en silence, ce ne sera pas celle-là non plus. C’est la troisième visite de l’après-midi et trois visites qui la laissent de marbre. Il est évident que je ne peux pas aller à l’encontre de sa volonté. C’est un nouveau départ et ce nouveau « chez nous » doit nous plaire à toutes les deux.
— Bon… avez-vous autre chose à nous proposer ?
Melle Duprat réprime sa déception, tout en réfléchissant, avant de me suggérer d’un air pas très convaincu…
— Nous avons bien rentré une maison très récemment, mais elle ne sera pas disponible à la location avant plusieurs semaines, le temps des travaux de rénovation. Je peux vous la montrer si vous le souhaitez, mais ce n’est pas du tout dans le même style et il faudra vous projeter…
Au point où nous en sommes… 
— Bien, allons-y…
Mon enthousiasme est en train de descendre en chute libre. Jusqu’alors, j’étais certaine qu’un changement ferait le plus grand bien à Lizon et lui permettrait de surmonter un peu plus facilement le décès de sa mère… mais je commence à me demander s’il n’était pas prématuré d’envisager un déménagement.
Nous retournons chercher les clés à l’agence puis nous roulons un quart d’heure en nous éloignant du centre-ville pour traverser un petit hameau. À quelques minutes du bourg, au milieu de la campagne environnante, nous virons à droite dans une impasse avant de nous garer sur le bas-côté. À peine sommes-nous arrêtées, j’entends une portière claquer et je vois la fillette se précipiter dehors. Je descends à mon tour rapidement pour aller la rejoindre.
— Lizon, tu dois faire attention ! Il pourrait y avoir des voitures. Tu dois m’attendre !
Je me sens tout de suite un peu coupable du ton sec que je viens d’employer mais la petite fille semble insensible à mes remontrances et reste immobile à fixer la maison qui lui fait face. Enfin, elle ouvre la bouche pour prononcer ses tout premiers mots de l’après-midi.
— Je veux cette maison !
Opportunément, Mlle Duprat, qui nous a suivies, prend la parole m’évitant ainsi de trouver une repartie à ces quatre mots des plus inattendus.
— Ce n’est pas celle-ci qui est à louer mais celle juste à côté qui, comme vous le verrez, est en tout point identique. Dans les années soixante, il avait été prévu de construire un lotissement, mais le projet n’a pas abouti et seules deux maisons ont vu le jour.
La jeune femme s’avance vers la maison jumelle pour commencer la visite tandis que j’attrape Lizon par la main pour l’obliger à nous suivre. En petite fille bien élevée, ses pas emboîtent les miens mais ses yeux restent attachés aux murs voisins.
Après avoir traversé un petit jardin qui n’attire guère mon attention, nous pénétrons à l’intérieur et ce que j’y vois n’a en effet rien à voir avec la précédente visite… Les pièces semblent minuscules, les murs sont tapissés d’un antique papier peint au motif floral qui doit au moins avoir trente ans et les sols sont recouverts d’un parquet terne en chêne. J’ai l’impression d’entrer dans la demeure de ma grand-mère… J’arriverais presque à voir apparaître la vieille dame de l’arrière-cuisine, avec sa mise en plis impeccable et sa robe-tablier, pour m’accueillir comme elle aimait le faire des années plus tôt…
« Bonjour, ma merveille ! Viens vite embrasser ta mamie. » 
Mlle Duprat rompt le charme en m’exposant le détail des travaux en prévision… ce qui me passe à mille lieues au-dessus de la tête.
— … et le mur, que vous pouvez voir devant vous, va être abattu pour faire une grande pièce à vivre. Bien, je vais vous abandonner quelques instants pour ouvrir les fenêtres à l’étage.
Tandis que la jeune femme essaye d’éclairer cette visite d’un jour nouveau, je reste immobile ne sachant pas vraiment comment l’écourter sans me montrer impolie. C’est Lizon qui me sort de mes tergiversations, en s’engageant rapidement à son tour dans l’escalier.
— Lizon, attends-moi !
Faisant fi de mes paroles, la fillette continue son ascension m’obligeant à la suivre sur les marches étroites qui craquent sous chacun de nos pas. Arrivée sur le palier, je la vois regarder, comme hypnotisée, par le vitrage de la petite chambre de gauche. Cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vue aussi « intéressée » et je me demande ce qui peut bien retenir ainsi son attention. Pour satisfaire ma curiosité grandissante, je pénètre à mon tour dans la pièce pour aller la rejoindre et porter mon regard sur l’extérieur. Déception… La vue donne sur le mur voisin. Un mur grisonnant, sans fenêtre, sans intérêt…
Mlle Duprat nous rejoint à cet instant et j’en profite pour essayer d’en savoir un peu plus sur cette maison qui semble tant intriguer ma nièce.
— La maison d’à côté est occupée ?
— Oui, par une dame qui vit seule, si je ne me trompe pas. Une infirmière, il me semble… Vous avez ensuite un autre escalier qui monte dans les combles. Vous souhaitez aller voir ?
Un grenier ? Non merci, sûrement pas !
— Non merci. Je ne pense pas que cela va nous convenir.
À ces mots, je sens la main de Lizon tirer sur un pan de ma veste et lorsque je pose mes yeux sur elle, son regard plein de reproches est braqué sur moi.
— Pourquoi, tatie ? Moi, elle me plaît, cette maison.
Je ne comprends pas ce subit engouement pour cette bâtisse qui est de loin beaucoup moins agréable que toutes celles que nous avons visitées jusqu’ici. Pourtant, je vois le regard de la fillette briller et cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu cette petite étincelle dans ses yeux. Sur ses mots qui me laissent dubitative, nous regagnons la voiture. J’ouvre la portière pour permettre à Lizon de s’installer, mais elle ne nous a pas suivies. Elle est de nouveau restée en arrière, figée devant la maison voisine. Je retourne sur mes pas pour aller la rejoindre et je me baisse un peu pour me mettre à son niveau et essayer de distinguer ce qui la fascine tant. Je ne vois rien, si ce n’est une copie conforme de la maison que nous venons de visiter.
— Qu’est-ce qu’il y a, mon cœur ? Tu as vu quelque chose ?
L’enfant reste immobile, comme hypnotisée, et c’est sans me regarder qu’elle me demande pleine d’espoir…
— On va habiter ici alors ?
Je ne l’avais pas envisagé, cela ne m’emballe pas du tout, pourtant j’entends déjà la question qui franchit mes lèvres malgré moi…
— Cela te plairait ?
— Oui, beaucoup !
Et enfin, un sourire illumine son petit visage d’ange.
1 re PARTIE
1

Alice…
 
Deux mois plus tard…
 
— Merci encore pour votre aide !
— De rien ! À demain pour le café ? On installera le portique.
— Oui, à demain !
Après avoir refermé la porte sur mes aides-déménageurs, je reste un moment immobile pour regarder autour de moi. C’est impressionnant ce que peut faire un coup de peinture. On ne dirait plus la même maison que nous avions visitée il y a maintenant deux mois, avec sa tapisserie d’un autre temps et son sol défraîchi. Les murs sont désormais d’un blanc lumineux et le parquet a été poncé et ciré. Je dois reconnaître que je n’étais pas très enthousiaste de déménager pour ce logement, mais aujourd’hui le résultat est on ne peut plus satisfaisant. Il me reste encore plusieurs cartons à ranger mais le plus gros est fait. Les meubles sont montés et nous ne dormirons pas à même le sol cette nuit. Je vais d’ailleurs, de ce pas, monter voir si Lizon a pu s’endormir. Doucement, je pousse la porte de sa chambre pour passer la tête à l’intérieur. Au début, je souhaitais qu’elle s’installe dans celle de droite, qui est un peu plus grande, mais elle a insisté pour prendre celle-là. Je n’ai pas cherché à batailler, l’essentiel étant qu’elle s’y sente bien. Je la vois couchée sur le côté, profondément endormie. Ces longs cheveux sont éparpillés sur l’oreiller et j’entends d’ici le souffle régulier de sa respiration. La journée a été longue !
— Bonne nuit, mon cœur.
Après avoir chuchoté ces quelques mots, je referme la porte pour aller moi aussi me coucher. Je suis épuisée et je n’aspire plus qu’à une bonne nuit de sommeil. Après avoir fait un rapide brin de toilette, je m’allonge sur mon lit et mon corps apprécie immédiatement ce repos tant attendu. Je pensais pouvoir rapidement trouver le sommeil mais, au bout d’une heure, je dois me rendre à l’évidence. Mon corps est épuisé mais pas ma tête ! Mon cerveau est encore en ébullition et pense à tous les aménagements qui restent à entreprendre pour que cette maison devienne la nôtre. Je n’ai pas encore branché la télévision et mes livres sont toujours dans un carton… je vais donc devoir me contenter dans l’immédiat de regarder le plafond. C’est impressionnant ce que les plafonds peuvent être hauts dans ces anciennes bâtisses, trois mètres, je pense, pourtant les gens n’étaient pas plus grands il y a cinquante ans ! C’est bizarre. Non, en fait, ce qui est bizarre, c’est la tournure que prennent mes pensées. Comme si la hauteur des plafonds avait une quelconque importance ! Ce qui est important aujourd’hui, c’est de donner un nouveau dé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents