J écrirai ton histoire !
84 pages
Français

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J'écrirai ton histoire ! , livre ebook

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Description

Un écrivain public va à la rencontre de personnes dites ordinaires afin de recueillir leur histoire de vie. Dans cette première nouvelle, il nous raconte ses rencontres avec une femme célibataire.
On découvre, au fur et à mesure, sa vie émotionnelle, ses ressentis, ses désirs inavoués, ainsi que ses déceptions. Sa relation confuse avec sa mère.
On découvre une femme qui se livre sans retenue et en toute franchise...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414335923
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Philippe Martaguet
J’écrirai ton histoire !
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Le souvenir est le regard que l’on veut garder, en occultant les bons ou les mauvais moments, selon l’histoire que l’on veut en retenir. Une vision exhaustive d’une réalité que l’on traduit. Un souvenir n’est pas signe de mensonge, mais une perception… une traduction d’une situation. La résultante des souvenirs, nous permet de comprendre notre comportement présent, de traduire nos comportements futurs et positionnements dans la vie de tous les jours. Nos souvenirs sont la justification de notre manière d’être. Plus le souvenir est lointain, plus il est marqué de l’empreinte du désir, de donner une traduction qui permet l’acceptation… une logique a son comportement présent. Si on analyse, le souvenir on se rend compte, bien souvent, que les gens n’enregistrent pas les mêmes images. Demandez aux policiers, lorsqu’ils interrogent les témoins d’événements. Rares sont les personnes qui seront en mesure de donner la même description du présumé voleur ou autres… Ce n’est pas que certaines personnes mentent, mais plutôt, que chacun enregistre les images et les
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mémorises, avec son approche, son vécu, etc… Rares sont les personnes qui mentent, où sont ancrées dans le mensonge. Nous nous construisons de nos souvenirs, notre vécu et nos ressentis. L’ensemble de ces éléments font que nous sommes cet être unique. Le souvenir doit être une manière d’analyser son comportement, de le comprendre pour évoluer dans ses relations avec autrui. Le souvenir ne peut-être qu’un justificatif à une posture et manière d’être, surtout si cette dernière nous amène de manière inconsciente à apporter de la souffrance à autrui. Durant des années, j’ai reçu les confidences de personnes. Il nous a fallu un certain temps pour établir une relation de confiance. Nous avons réussi à faire abstraction des notions de honte. J’ai accepté les confidences sans jamais porter de jugement. Je me suis voulu une oreille attentive. Ses histoires m’ont permis de mieux appréhender la nature humaine. Ses souvenirs m’ont permis de comprendre la place du tabou, du non-dit, voir du mensonge dans une famille.
J’ai été le témoin de souffrances, de destructions de vie familiale, de fardeaux.
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Chapitre I
Je vivais depuis aussi loin que mes souvenirs me permettaient de me le rappeler, au milieu d’un grand ensemble de la banlieue nord de Paris. Mon père avaitposé ses bagages au sein de cette ville dortoir, alors que je n’étais qu’un enfant. Nous avions fui la capitale, car la vie y devenait trop onéreuse. A cette époque, accéder à un logement HLM était une chance et représentait l’accès à un confort certain ; l’électricité, une salle de bain, etc. Les cages d’escaliers, au regard de celles de la capitale, nous paraissaient immenses et lumineuses. Les peintures étaient claires et fraîches. Tous les bâtiments sentaient le neuf. Les pièces des appartements étaient incroyablement grandes, propres, sans poussière. La salle de bain était équipée d’une baignoire. Cela devait être la première fois que j’en voyais une, j’aurais pu m’allonger dedans et disparaitre des regards de chacun tellement, elle était grande et me paraissait profonde.
Chaque locataire qui s’installait était fier et heureux de
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prendre possession des lieux, d’accéder àce luxe.Oui pour les personnes s’étaient, un axé à la modernité, empreint d’une certaine forme de luxe. Les bâtiments étaient séparés par des routes neuves goudronnées où des espaces verts. Des espaces verts dont l’herbe tondue avec des bordures au cordeau faisaient penser à un terrain de foot. Notre arrivée s’était faite à la fin du printemps, le soleil resplendissait, se reflétait sur les murs blancs des tours, ce qui donnait encore plus de lumière et à mes yeux, de beauté à ce spectacle. Je grandis au milieu de ses grands ensembles de béton, tant décrié aujourd’hui, ou pourtant à l’époque l’atmosphère ambiante était agréable. On y sentaitle bon vivre. Sur chaque visage que l’on croisait que ce soit chez les enfants et les adultes s’exprimaient le bien être. Le hall d’entrée de l’immeuble, ainsi que son parvis étaient le parc de jeux pour les enfants.
Les mères les surveillaient depuis les fenêtres des cuisines. Les pères, après leur journée de travail, se posaient au pied du bâtiment, et refaisaient le monde. Sous le regard bienveillant des parents, je passais, comme l’ensemble des enfants du quartier, mes journées à courir sur les pelouses, pour des parties dechatou disputer des matchs de football interminables. Nos comportements étaient sous la surveillance des mères présentes, qu’elle fut nôtre ou pas. Il n’aurait pas fallu se permettre de répondre à une réprimande, sinon les pères assis un peu plus loin, nous rappelaient à l’ordre. Ces souvenirs m’apaisent ! Quand je repense à ces moments, je me revois galopant sur la pelouse, les rayons du
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soleil chauffant ma peau. La fin de l’été arrivait, j’avais la peau tannée, comme un vacancier après quinze jours au bord de la mer. Je me souviens de nos parties de chasse aux coccinelles, aux hannetons. Oui, il y avait des hannetons aux portes de Paris. La biodiversité était présente, comme on l’exprimerait aujourd’hui. A cette époque, le besoin de partir en vacances n’était pas aussi présent qu’aujourd’hui. Ces journées aux pieds des bâtiments avec l’ensemble des copains du quartier étaient pour la plupart d’entre nous, nos seules vacances. Quand mes journées ne se passaient pas aux pieds du bâtiment, j’étais à l’école. Je n’étais pas le premier de la classe, pas le dernier non plus ! Je me laissais vivre, faisant le minimum, comme le disait souvent les instituteurs… J’étais catalogué :fumiste! Après les années de primaires, vinrent les années collège. Je mis la même stratégie en place… me laisser vivre, en faire assez sans en faire trop… Bref je restais sur le mode fumiste.La seule matière à laquelle, je portais un intérêt, était le français. J’aimais cette matière, j’aimais le parler, le lire. Je prenais plaisirs à apprendre fables, pièces de théâtre, etc… Mais mon plus grand plaisir était de les réciter avec l’intonation et la ponctuation ! Réciter, était pour moi conter une histoire, rappeler une morale… Tout naturellement, mes années lycée m’ont conduit vers des études littéraires. Malgré le plaisir, que je prenais à découvrir notre langue, je n’arrivais pas à quitter mon costume de fumiste…je devais me sentir bien dedans !
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C’est ainsi qu’à l’âge de dix-huit ans, le bac en poche, je me retrouvais sur les chemins de l’emploi. Cela ne provoquait pas une grosse inquiétude, comme on peut la vivre aujourd’hui. A cette époque, il était facile pour tout à chacun de trouver un travail et d’en changer régulièrement. Après avoir errer de petits boulots en petits boulots, je me mis en quête d’un travail, un vrai travail. Pas ces petits boulots que l’on sait même avant d’avoir commencé que l’on va le quitter… Je voulais un travail, qui me rendrait heureux de me lever le matin, un travail qui occuperait tout mon temps et bien plus… Il est vrai qu’à cette époque, il n’était en rien difficile de trouver un emploi. On pouvait encore se permettrede choisir Alors que j’épluchais les petites annonces sur le journal, un encadré attira mon attention. La commune dans laquelle j’avais grandi recherchait un écrivain public. Même si je n’avais qu’une vague idée de ce que pouvait-être ce job, je me disCette place est pour moi ! J’entrepris ce nouvel emploi avec une exaltation que je n’avais pas exprimé depuis bien longtemps… c’était la joie de retrouver les mots, le bonheur de les écrire !
* * *
Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis ma prise de fonction. Je prenais toujours le même plaisir, à recevoir des gens, rédiger pour eux des lettres qui bien souvent étaient à destination des services publiques. Ces rencontres dans mon bureau devenaient aux fils du temps, un espace de
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