Impitoyable soleil
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Impitoyable soleil , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Deux sœurs, Loupia et Angela, sont prêtes à recourir aux plus vils stratagèmes pour protéger et agrémenter la vie de leur frère. Cet homme, atteint d'un mal étrange, vit reclus du monde, dans un endroit inhospitalier, et ce depuis le jour de sa naissance. Félicia Di Franco nous livre ici un roman d'une rare intensité. Suspens, amour, amitié, humour font de ce livre un condensé d'émotions qui bouleverse le lecteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342054101
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Impitoyable soleil
Félicia Di Franco
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Impitoyable soleil
 
 
 
Le destin se moque des hommes
Gao Xingjian
Impitoyable soleil
Caroline
J’étais à cent mille lieues d’imaginer que, dans quelques heures, un piège diabolique allait se refermer inexorablement sur moi. Ces deux filles avaient vraiment la beauté du diable et je me suis laissée tenter. Je me replonge dans les premières minutes de notre fatale rencontre, ce terrible samedi soir…
 
La soirée bat son plein dans une atmosphère étouffante, au son de rythmes syncopés.
Persuasives, enjôleuses, mes deux nouvelles compagnes me rassurent et finissent par avoir raison de mes dernières réticences. Après tout, pourquoi ne pas finir cette joyeuse soirée avec elles et boire un dernier verre ? Ce bloody Mary me fait culpabiliser, car j’en suis à mon troisième, et je sais pertinemment que l’alcool et moi ne faisons pas bon ménage. Il faut dire que Camille, le barman, n’a pas son pareil pour concocter les cocktails les plus exquis. Sa réputation n’est plus à faire et l’on vient de loin pour goûter à ses breuvages. Alors, je me donne bonne conscience en rajoutant un trait de jus de tomate dans mon verre d’alcool, comme si ce petit supplément de légumes allait changer quoi que ce soit ! Ma mauvaise foi m’accable, mais je m’en accommode. Je suis devenue une championne pour manigancer des petits arrangements avec moi-même, comme ça, l’air de rien ! Je me fais la promesse de ne pas rester plus d’une heure dans ce night-club, puis j’appellerai un taxi qui me ramènera chez moi. Un rapide calcul mental m’indique qu’il ne me restera alors que quatre heures de sommeil, pour arriver dans un état à peu près acceptable au bureau ! Mais un petit ravalement de façade aussi rapide que discret, une double dose de vitamine C et des lunettes légèrement teintées devraient réussir à camoufler les stigmates de mes excès nocturnes. Je devrais imiter mes nouvelles amies et boire des cocktails sans alcool ! Mais je suis déjà bien lancée, alors je continue sur mon premier élan.
 
Je regarde la piste de danse où se trémoussent encore quelques jeunes gens qui semblent s’adonner à une danse rituelle, avec toute l’énergie de leurs vingt ans, en attendant Angela et Loupia qui se dirigent vers le vestiaire. Je les observe et suis autant fascinée que tout à l’heure, quand elles sont venues demander si mes trois amies et moi acceptions qu’elles s’installent à notre table, le reste de la boîte étant bondé. Mais bien sûr, plus on est de folles, plus on rigole. Au bout d’une demi-heure, mes deux nouvelles connaissances et moi devisons à bâtons rompus de tout et de rien. Nos fous rires intempestifs désarçonnent notre entourage. Mes trois collègues, elles, ne s’amusent plus du tout et décident de nous abandonner à notre joyeux sort. Moi, sous l’insistance de mes nouvelles camarades, je décide de prolonger encore un peu, de toute façon personne ne m’attend. « Ciao, les filles, à demain au bureau, les croissants c’est pour moi ! ». Mes collègues à peine parties, mes nouvelles amies commencent soudain à montrer des signes d’impatience, et veulent elles aussi mettre fin à la soirée. Je suis un peu déçue. C’est elles qui ont insisté pour que je prolonge cette soirée en leur compagnie, et les voilà qui précipitent notre départ ! Pour ces dix minutes grappillées, j’aurais très bien pu rentrer avec mes collègues et cela m’aurait évité bien des désagréments, tel que celui de demeurer seule en attendant un taxi.
 
Angela et Loupia attendent au vestiaire qu’on leur remette leurs affaires. Elles ne laissent personne indifférent. Elles attirent toutes les attentions, comme un aimant attire le fer, mais étrangement personne ne vient les aborder. Les hommes leur jettent des regards insistants, mais aucun ne s’approche d’elles. On aurait même tendance à s’écarter sur leur passage. Elles exercent une attraction mystérieuse nimbée d’un bouclier invisible et infranchissable. Elles sont d’une beauté ensorcelante, mais ne sont ni dans la séduction, encore moins dans la provocation. C’est autre chose, de plus indéfinissable, plus énigmatique… On devine de prime abord qu’elles sont sœurs, même si la ressemblance ne saute pas aux yeux au premier regard. Toutes deux possèdent une élégance naturelle et racée qui se passe de tout artifice.
 
Loupia, une trentaine d’années, est légèrement plus grande, un mètre soixante-seize, que sa cadette Angela, qui a, à peu de chose près, la même taille que moi. leurs silhouettes sont absolument parfaites. Cheveux longs, noirs et bouclés, tombant en cascade au milieu du dos pour Angela et aux épaules pour Loupia. Et quels yeux ! Immenses, sombres, d’un mauve foncé, devenant noir, selon l’instant, selon l’angle, presque selon leur désir pourrait-on penser. Un regard pénétrant, des yeux qui ne vous regardent pas, mais vous sondent, vous charment, vous envoûtent ou vous fascinent tour à tour. Leur bouche est belle, sensuelle, des lèvres pleines, parfaitement ourlées, mais on reste irrésistiblement attiré par leurs yeux. Je crois que c’est à cause de ces yeux que je suis restée. Peut-être aussi parce qu’elles n’ont adressé la parole à personne d’autre que moi. Tous leurs mots, tous leurs sourires m’étaient destinés. Deux créatures aussi belles, venues de nulle part, un peu mystérieuses, cela a dû flatter mon ego un peu bousculé ces derniers temps. Toute modestie mise à part, je sais que moi aussi je suis une jolie fille. Pourtant, là, elles m’éclipsent carrément, pour être honnête, et cela ne me dérange pas, bien au contraire ! Je pense, au fond de moi, que nous formons un sacré trio. On nous regarde beaucoup, et nous, du moins moi, je feins de ne voir personne, attentive à imiter le comportement de mes nouvelles amies qui semblent hermétiques à tous ces regards qui glissent subrepticement vers nous. Pourtant, d’habitude, quand un beau garçon passe dans mon champ de vision, j’ai l’œil qui frise un peu, et mon sourire se met automatiquement en mode séduction. La boîte ne désemplit pas et le niveau sonore est encore monté d’un ton. À peine sommes-nous levées qu’une bande de jeunes criards s’affale sur nos fauteuils encore chauds. Finalement, je ne suis pas mécontente de quitter cet endroit où les émanations d’alcool, de parfums et d’exhalaisons plus intimes saturent l’atmosphère. Il est tard, je suis fatiguée et je sais, encore une fois, que je n’ai pas été raisonnable !
L’air frais du dehors me dégrise un peu et ce silence est une bénédiction pour mes pauvres oreilles malmenées après cette soirée à l’ambiance agitée et tapageuse. Je m’apprête à saluer les deux jeunes femmes et à appeler un taxi, mais Angela me propose de faire un petit détour pour me raccompagner chez moi. Au cours de la soirée, je lui avais parlé d’un livre que je venais de terminer, un livre presque introuvable sur le marché, et qui m’avait beaucoup marquée. Elle voulait absolument le lire et je lui avais proposé de le lui prêter à l’occasion. Mais pas ce soir, ce n’était pas prévu au programme, je suis fatiguée, un peu bourrée, et plus que trois heures de sommeil au compteur ! Pour peu qu’elles veuillent boire un dernier verre chez moi, ce sera nuit blanche et journée noire demain ! Mais Angela s’obstine :
— Caroline, on te ramène chez toi et tu me prêtes ce livre, comme tu me l’avais proposé. On ne s’attardera pas promis ! Et puis ça nous fait plaisir de te raccompagner, on ne va pas te laisser partir seule. Alors laisse tomber le taxi, on file chez toi, ça nous fait plaisir.
— Vous êtes sûres, les filles ? Je ne veux pas vous faire faire un détour !
 
Mais oui, elles sont sûres ! Bizarrement, je sens que leur ton n’admet pas la réplique. Rien à faire, je n’y couperai pas ! Dans mon esprit un peu embrumé, le petit vélo se met malgré tout à pédaler : Aie, aie, monter à l’appartement : cendrier pas vidé, robes jupes pantalons et autres chaussures éparpillés un peu partout, résultat de mes indécisions notoires dès qu’il s’agit de choisir une tenue de sortie (ou de travail, ou de jogging, limite pour choisir un pyjama…) sans compter le sandwich fait à la va-vite et seulement grignoté, traînant probablement sur un coin de table. Toutes ces tergiversations pour finalement enfiler un jean, un petit top blanc, un joli blouson de cuir et des escarpins assortis et sortir le ventre vide ! Ce désordre pourrait leur faire penser que je suis une petite fille négligée (petite fille de bientôt vingt-huit ans), pourtant je jure que je ne le suis pas. Je passe ma vie à ranger, classer, trier, organiser, car je suis une bordélique patentée. Alors chez moi, c’est souvent une semaine armoire nickel, une semaine armoire bordel…
Là, ça ne tombe pas sur la bonne semaine, tant pis pour elles.
 
Le 4x4, garé dans un recoin sombre du parking, démarre à vive allure. Une superbe voiture noire, flambant neuve. Loupia prend le volant et m’invite, ou plutôt exige, que je prenne place à ses côtés. Sa conduite est nerveuse et assurée. Les vingt kilomètres qui me séparent de mon bon lit douillet seront vite avalés. Question existentielle qui me traverse l’esprit : vais-je prendre une douche en rentrant ou me débarbouiller sommairement et plonger dans mes draps, pour gagner cinq minutes de sommeil ? Sommeil que je vais de toute façon perdre demain au réveil pour mes ablutions matinales… Ni vue, ni connue, la seconde solution sera la bonne. Cette épineuse question résolue, je m’enfonce avec sat

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents