Hugo Kreiss
100 pages
Français

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Hugo Kreiss , livre ebook

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Description

Hugo, un homme sans histoire, s'endort un soir d'été. Lorsqu'il se réveille, il découvre un endroit qui lui est totalement inconnu.

Ne pouvant se fier qu'à son instinct, il suit les signes qui le mènent tout droit au centre d'une guerre de civilisation à laquelle il doit prendre part. Il s'intègre rapidement dans un groupe armé et trouve ainsi une raison d'être dans cet environnement hostile.

Est-il en train de rêver, ou a-t-il réellement trouvé durant son sommeil un point de passage vers un autre univers ?

Quel que soit la réponse, cette aventure va définitivement bouleverser sa vie.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414471928
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous nos livres sont imprimés dans les règles environnementales les plus strictes. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47191-1

© Edilivre, 2021
Chapitre 1
Paris, juillet 2019.
Hugo Kreiss quitte enfin le bureau, terminant ainsi une journée sans intérêt passée à classer des dossiers au contenu improbable et à communiquer avec des gens dont il a déjà oublié les visages. La monotonie de son travail altère quelque peu sa perception du temps : si celui-ci semble se dilater dans l’ennui de l’instant vécu au présent, il paraît s’être comprimé à la fin de journée, si bien qu’en définitive, une succession de pauses-café entrecoupées de vides temporels relient le matin au soir.
Hugo se rend alors en ville, espérant ainsi remplir les cases de sa mémoire laissées vacantes par l’absurdité du quotidien. Il déambule le long des boulevards anonymes parmi la meute, son reflet dans les vitrines lui paraissant tout aussi insipide que celui de ses semblables avec lesquels il ne se voit en commun qu’une même errance. Une vibration dans la poche de son jeans le ramène à la réalité de l’instant. Un texto, un rancard avec quelques amis et quelques bières prises en bonne compagnie sur la terrasse ensoleillée d’un café comme remède à la mélancolie, puis il lui faut rentrer et demain de nouveau tout recommencer sans but et sans plaisir, revivre ces moments quasi à l’identique tout en observant le déroulement de sa propre existence comme l’on regarde avec nonchalance un robinet qui fuit. La quarantaine qui approche à pas de géant lui permet un bilan sans détour de sa propre existence : il ne provoque plus les événements, il les subit ; et ce temps qui coule impitoyablement entraîne avec lui les dernières chances de voir se réaliser les rêves idéalistes qui animaient sa jeunesse. Il regagne ainsi à reculons sa minuscule tanière en ne pensant plus à rien, l’esprit aseptisé par cette routine qui dévore peu à peu ce qui lui reste d’optimisme et de gaieté.
Son gros chat est là à l’attendre, et comme tous les soirs il vient lui caresser les mollets avec son gros ventre tout poilu, tout doux et tout chaud. Il miaule à perdre haleine, maltraite de ses pattes griffues les pieds de table en bois jusqu’à ce que le dîner de monseigneur soit servi, puis, une fois repu, il sort vaquer à ses occupations de chat. Il arrive parfois que Hugo l’envie, il pourrait presque le jalouser s’ils n’étaient pas si bons amis. Nestor va et vient à sa guise sans la moindre contrainte, paresse des journées entières, se chamaille avec les autres chats du quartier, torture souris et petits oiseaux sans l’ombre d’un scrupule. Ha, quelle liberté cela doit être que de vivre sa vie, détaché du temps qui passe et surtout sans la moindre notion du bien ou du mal… Mais ce soir, c’est plus cette fichue canicule qui tient Hugo en éveil que ses états d’âme. Il est déjà minuit et il se décide finalement à gagner son lit. Contre toute attente, il trouve rapidement le sommeil.
Chapitre 2
Hugo sort brutalement de sa torpeur.
« Merde, encore loupé le réveil », pense-t-il…
Il sent déjà sur lui le regard inquisiteur de ses collègues et se prépare à subir une fois de plus l’humiliant savon du boss. Cette petite boule de vice va pouvoir s’en donner à cœur joie. Il n’est aux yeux de Hugo pas de créature plus abjecte. Ce n’est pas tant son crâne dégarni sur le dessus, son double menton naissant, ou encore son nez en forme de bec de rapace qui le débectent le plus, mais ses deux petits yeux marron, ronds et très rapprochés l’un de l’autre, qui ne vous fixent jamais véritablement, mais qui s’attardent toujours lubriquement sur chaque attribut féminin. Ce Christophe Brochel a su gravir les échelons à force de coups tordus et de délations. Il est le produit parfait d’un système qui joue sur la mise en concurrence des individus, et où les amitiés sont régies par les lois de la stratégie et l’intérêt. On doit cependant lui reconnaître un talent certain d’orateur, il parvient toujours à fixer sur lui l’attention et sa cote d’amour en haut lieu ne cessant d’ailleurs de monter… Mais bon, quitte à devoir concilier avec un être au demeurant dépourvu d’empathie, Hugo préfère de loin la présence de son Nestor. D’ailleurs où est-il, ce trublion ? Où est son réveil modèle vintage des années 1980 ? Et où a bien pu passer la table de nuit sur laquelle il était posé ? Où sont l’armoire, le bureau, la salle de bains… ? Hugo ne reconnaît rien de ce qui l’entoure, le mobilier, la lumière, les odeurs, tout jusqu’à la consistance de l’air lui est étranger.
Malgré la pénombre, il constate que son lit est plus haut que d’habitude et qu’il semble flotter sur un coussin d’air. Sa petite table de nuit sur laquelle gisent habituellement d’improbables magazines est supplantée par un triste cube blanc sur lequel ne repose que le vide, et la grande armoire aussi bancale que peut l’être sa vie est, elle, remplacée par un dressoir incrusté dans la froideur du béton. Son petit taudis chaotique a visiblement fait place à un appartement beaucoup plus épuré et moderne. Il se dresse de sa couche et croit halluciner en voyant les murs et le plafond changer progressivement d’apparence. Ils se teintent et se colorent ; des éléments de paysage qui apparaissent à l’horizon arrivent de toutes parts vers lui en même temps que des sons de chants d’oiseaux, de cliquetis de ruisseaux et le bruit du vent dans les arbres parviennent à ses oreilles. En une poignée de secondes, il se trouve au beau milieu d’un paysage de montagne où coule une cascade. Seuls, le sol en faux parquet, le lit sur lequel il se trouve, la petite table de chevet et la grande armoire incrustée conservent leur état. Il ferme les yeux, croyant rêver, s’assène deux bonnes gifles de cow-boy, les ouvre à nouveau, mais rien n’y fait, il est définitivement ailleurs.
Complètement désorienté, il se lève et le paysage disparaît aussi sec. L’appartement retrouve son allure du réveil, les bruits de la nature perdurent encore quelques instants puis ils s’évanouissent à leur tour. Il se dirige nu comme un ver vers le dressing dont les portes coulissent automatiquement à sa venue. Il en explore l’intérieur et choisit des vêtements qu’il enfile à la hâte et qui curieusement l’apprêtent parfaitement. Il y a là en bas à gauche une petite paire de souliers. Il essaye le gauche, là aussi exactement sa pointure, puis le droit, mais quelque chose à l’intérieur le gène. Il le retire et le secoue en le tenant par la pointe jusqu’à ce qu’il en tombe un petit rouleau de papier qu’il déplie et sur lequel il peut lire :
Dr Bellami
Bâtiment agricole
Rosny-sous-Bois
Il met machinalement le petit mot dans une poche de son pantalon puis enfile son deuxième soulier, il lui tarde maintenant d’inspecter l’extérieur. La porte d’entrée, ou en l’occurrence de sortie, n’a pas de poignée. Elle s’ouvre d’elle-même avant même qu’il ne parvienne à la toucher, libérant ainsi un passage qui se referme aussitôt traversé. Il atteint au bout de quelques pas un ascenseur dans lequel il ne voit aucun boîtier de commande. Il tourne plusieurs fois sur lui-même pour trouver une solution, cherche du sol au plafond une quelconque indication, sort, regarde à l’extérieur, entre à nouveau, marque un temps de réflexion jusqu’à ce qu’une voix salue un monsieur Simon Dallaga et le prie d’annoncer une destination. Ce sera le rez-de-chaussée. La porte de l’ascenseur s’ouvre sur une galerie immense au cœur de laquelle Hugo semble reconnaître l’Arc de triomphe. La sortie se trouve à quelques mètres dans son dos. Le voilà finalement dehors.
La température est douce, il n’y a pas une once de vent. Il plane une odeur plutôt agréable et raffinée, un peu comme celle d’un sol en céramique fraîchement nettoyé. Hormis la sourde clameur d’une foule qui comme partout ailleurs vaque à ses occupations, il perçoit surtout une multitude de bruits « industriels », tels ceux que pourraient émettre des automates programmables ou des turbines. La lumière est blanche, vive mais sans être agressive. Hugo lève les yeux et regarde vers le ciel. Il est dans un premier temps impressionné par le gigantisme des structures ; d’abrupts immeubles équidistants se dressent vers l’infini. Ils sont reliés par de nombreuses passerelles cylindriques en verre dans lesquelles circulent des capsules comme le ferait une balle dans la chambre d’une carabine. Puis, c’est la...

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