Histoire pour Dimitrius
105 pages
Français

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Histoire pour Dimitrius , livre ebook

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Description

Darie Coopens aime le jazz, le cinéma, la peinture... l’Art. Elle écrit des poésies. Elle voudrait que le Beau soit le synonyme du Bon, elle aimerait vivre dans un monde juste. On la trouve belle femme. Elle aime la vie. Seulement...


À la suite d’un accident de vélo à l’âge de 22 ans (en 1951), où sa tête heurte violemment un rocher, Darie commence à souffrir de troubles dépressifs. Le père, figure autoritaire de la famille, décide d’éloigner sa fille et la place dans des institutions psychiatriques d’un autre temps où l’on administre des remèdes pire que le mal, on pratique des cures de jets d’eau glacée et d’électrochocs, on y distribue des coups de pied au cul aux patients réfractaires...


« Histoire pour Dimitrius » est un récit autobiographique, ancré dans les années 70-80, publié à titre posthume.


EXTRAIT (incipit) :
C’est beaucoup plus difficile ce soir peut-être, parce que l’odeur des châtaignes, première bouffée d’hiver et la première étoile, je n’ai pu les partager. Pourquoi serais-je une femme comme les autres ?, se disait Darie. Ou pourquoi ne serais-je pas une femme comme les autres ?
Schumann écrit toujours de la musique amoureuse. C’était un malade, comme moi. Il s’est suicidé. J’ai essayé. J’en ai eu envie.
Envie quand ? Étrange, d’en arriver là. Aussi étrange que de sentir son petit tas de cendres dans le creux d’une épaule, après avoir fait l’amour. N’est-ce pas ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492843075
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Titre
Préface
• Première partie : Ma révolte
•• Deuxième partie : L'enfer incendié.
••• Troisième partie : L'apaisement
Licence
Illustrations
Les Éditions Toute Chose
Gabrielle Sapelier
Histoire pour Dimitrius
— roman —
avec illustrations

https://editionstoutechose.fr
Préface
 
Darie
Darie Coopens aime le jazz, le cinéma, la peinture… l’Art. Elle écrit des poésies. Elle voudrait que le Beau soit le synonyme du Bon, elle aimerait vivre dans un monde juste. On la trouve belle femme. Elle aime la vie. Seulement…
À la suite d’un accident de vélo à l’âge de 22 ans, où sa tête heurte violemment un rocher, Darie commence à souffrir de troubles dépressifs. Le père, figure autoritaire de la famille, homme à la froideur des vents du Nord, n’est pas un père aimant. Il décide d’éloigner sa fille et la place dans des institutions psychiatriques frontalières françaises et belges. Ce souvenir initial proposé au lecteur remonte aux années cinquante.
La psychiatrie provinciale et taciturne, avec ses asiles habités par des patients fantômes, des zombies surveillés par des bonnes sœurs aux ordres des « médecins Sans-Bonté » est à l’image d’une société pénitentiaire d’un autre monde et d’un autre temps.
On y administre des remèdes pire que le mal, on y pratique des cures de jets d’eau glacée et d’électrochocs, on y distribue des coups de pied au cul aux patients réfractaires. Le séjour s’y déroule dans l’enfermement strict, sous contraintes et menaces et sans aucun dialogue ou échange thérapique.
Darie habite ces asiles-prisons, parcourt leurs architectures sinistres semblables à celles que Piranesi a imaginées dans ses gravures. Là, où l’humanité est incarcérée, quelqu’un a mis le feu à l’Enfer.
Alter-ego
Le personnage principal du roman est l’alter-ego de l’auteure, Gabrielle Sapelier, car Histoire pour Dimitrius est un texte autobiographique où le JE et le ELLE du roman sont dans un intime échange identitaire permanent et presque inconscient.
 
J 'étais donc bouclée en Belgique, en pays flamand. C'est charmant, se dit Darie . Et maintenant, qu'est-ce que je vais faire ici.
Soudainement, on frappe à la porte. Je n'étais pas habituée. Les gens entraient d'ordinaire sans frapper. Elle dit oui par réflexe.
Autobiographique est sans doute le synonyme de thérapeutique , car guérir de la folie c’est « recevoir le souvenir » selon Arthur Schopenhauer. Recevoir et consigner, ne serait-ce que pour partager l’expérience avec d’autres lecteurs, les fous en puissance.
Darie traverse son époque à l’ombre de la maladie qu’elle connaît bien, qu’elle tutoie, mais face à laquelle elle résiste, en interrogeant son être intime. La maladie qui enlève toute confiance et toute estime de soi, qui dévalorise, qui fait vivre une angoisse et une tristesse persistantes, qui amène des idées noires, qui rend, à priori, toute initiative et tout projet caducs.
Les amours de Darie sont un fiasco. Envie d’un enfant est un rêve qui tourne au cauchemar, le bébé meurt au bout de quatre jours. Darie souffre, mais philosophe. L’usage de la raison est peut-être l’antidote à la folie, l’onguent qui cicatrise la plaie et efface le stigmate de la maladie. Elle s’impose une discipline. Ne pas décevoir ni son frère ni son psychiatre. De la guérison, faire, au prix de tous les efforts, une ligne de conduite. S’attacher aux détails du quotidien, respecter les soins d’hygiène, s’habiller pour se plaire à soi-même, surveiller la qualité de ses repas…
Célébrer les amitiés. Ne pas accepter d’être condamnée à l’échec. C’est en luttant que l’on entretient l’espoir. Continuer d’écrire la poésie. Rire quand c’est possible et guetter des signes de bien-être. Darie, chrétienne et être spirituel, se voue à un dieu personnel et définit son rôle. Dans sa solitude ou dans des échanges avec Frédéric, Adéla ou Dimitrius, Darie développe ses vues sur la religion, la psychiatrie, la maladie et la médication, sur des choses d’ici-bas. Elle rend compte du bonheur et de la réussite des autres, sans envie aucune.
Rêver. Aller sur l’île que Darie a vu en rêve. Rêver « grandement » selon la phrase de Faulkner, citée en exergue.
Un roman en suspens
Au milieu d’un libre enchaînement de souvenirs, le point de repère pour le lecteur sera les années 70-80 du XXe siècle.
Histoire pour Dimitrius se termine par la signature « Darie, le 7 février 1988 », mais le début de la rédaction du manuscrit date du 27 octobre 1972, en passant par une autre étape charnière, celle du 7 janvier 1987, où Gabrielle Sapelier a repris l’écriture, pour l’achever un an plus tard. Le manuscrit n’a jamais été définitivement révisé et validé par son auteure. Une grande vitrine éditoriale parisienne à laquelle le texte fut soumis a suggéré d’apporter quelques améliorations avant l’éventuelle publication. Des périodes dépressives et des séjours en cliniques psychiatriques ont certainement empêché le travail sur la mise en forme définitive. Mais aussi, il se peut que, durant les périodes de trêve, Gabrielle appréhendait de replonger dans le miroir de sa propre souffrance. Comme si JE voulait se détacher de ELLE.
Lors de mes visites hebdomadaires chez Gabrielle — Gaby pour les intimes — nous n’avons pas parlé de son roman, ELLE n’en avait pas parlé, même si elle évoquait sans difficulté des souvenirs de sa vie d’internée. Notre amitié d’un quart de siècle — faite de conversations, de promenades, de tasses de thé accompagnées de pâtisseries, mais aussi de séjours à Sainte-Anne — s’est arrêtée à la mort de Gaby en novembre 2012. Elle avait 83 ans. Je me rappelle son visage, exposé à la morgue de l’hôpital Cochin, lumineux et exprimant quiétude et apaisement ultimes.
Vous avez compris que Histoire pour Dimitrius est un roman qui paraît à titre posthume.
Édition et style
La présente édition est basée sur la dernière version du tapuscrit. Le travail sur cette version définitive a consisté en l’harmonisation de la ponctuation et en la correction de quelques inconséquences qui se sont glissées dans le corps du récit. Nous avons voulu préserver le ton particulier de l’ Histoire qui découle d’un procédé d’écriture et des mises en forme propres à l’auteure. Quelques observations :
Le roman ne comporte presque pas de points d’exclamation (il y en a à peine cinq) , comme si l’auteure voulait mettre en sourdine et atténuer l’expression de la souffrance ; ne pas laisser jaillir directement la colère ; ne pas entendre crier Darie. Maîtriser la colère est un noble exercice spirituel.
Darie s’interroge plus qu’elle ne s’exclame, mais l’usage des points d’interrogation n’est pas rigoureux du point de vue des règles typographiques. Le lecteur, à défaut du signe, devine et fait résonner le questionnement. Cet usage inhabituel de la ponctuation donne au roman un relief singulier, lui attribue une tonalité mineure tenue et répétitive, qui peut paraître ténébreuse, mais distinguée. Elle contient le trop d’émotion et équilibre le discours.
L ’usage de majuscules pour nommer les personnages de cette pièce de théâtre de la vie : D octeur Bonenfant, T ante Émilie, M ère Supérieure, M onsieur Sans-Bonté… Ces majuscules marquent déférence voire respect (même s’il est craintif) de Darie-Gabrielle envers ces dramatis personæ .
Dialogues . Les conversations du roman sont rédigées sous forme de flux de phrases qui se suivent, sans marquer le changement d’interlocuteurs par un procédé typographique habituel. C’est par intuition que le lecteur identifie la parole du personnage. Cette méthode donne une fluidité aux dialogues et crée l’impression d’un naturel convivial et intimiste.
Découvrez maintenant, chère lectrice, cher lecteur, Histoire pour Dimitrius de Gabrielle Sapelier. Celles et ceux qui souffrent des mêmes maux que l’héroïne du roman, Darie, y trouveront peut-être un réconfort à travers ce partage d’expérience et d’identification au personn

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