Gisèle !
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Gisèle ! , livre ebook

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Description

Le 14 août 1942, au lendemain de sa naissance, Gisèle fut déposée chez les sœurs de la Charité du Monastère des Visitandines à Amiens. La maman dut abandonner son bébé qui lui fut arraché, sous la contrainte de sa belle-mère, indignée de cet enfantement à l’insu de son fils prisonnier en Allemagne.
Une jeune religieuse sera éprise de cette enfant du Bon Dieu et lui assurera ses premiers pas. Selon la vocation de la congrégation, elle sera adoptée au plus jeune âge par une famille sans enfant.
Gisèle manifestera des prédispositions pour la danse orientée par ceux qui l’entourent. Cette passion lui offrira une vie heureuse partagée entre la danse et sa famille.
Fortuitement, elle découvrira son adoption. Alors, telle une mission face à sa conscience, elle se mettra à la recherche de celle qui dut l’abandonner dans la douleur et le désespoir. Gisèle mènera ses ambitions sans relâche et partagera sa consécration avec l’amour de ceux qui la révélèrent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332733573
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73355-9

© Edilivre, 2014
Du même auteur
Du même auteur :
• Les années « mornifle » Editions EDILIVRE
• Trop de fausses notes pour de l’Amour… Editions EDILIVRE
• Marcelline ! Qu’as-tu fait de toi… Editions EDILIVRE
NOTA BENE :
Ce livre est un roman. Les personnages et les situations décrits sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des évènements existants ou ayant existé, ne serait que pure coïncidence et fortuite.
Remerciements


Remerciements à :
Lydie HERBAUT pour avoir assisté l’héroïne dans le périple de l’auteur…
Catherine SARAMITE, coach de Gisèle et ALEXIS de l’Opéra de Paris.
Préface
Il était une fois Fernand et Marcelline que la guerre sépare. La guerre dite « drôle » s’achève pour Fernand par la captivité. Marcelline seule pour les travaux de la ferme, n’est pas frivole, mais la chair est faible, et une Gisèle voit le jour.
Cette naissance met un point final à un roman dont Marcelline est le centre, mais – préméditation ou nécessité – le romancier ne pouvait laisser Gisèle sans avenir. La voici à son tour au cœur d’une histoire qui la mènera à l’Opéra de Paris, l’une des plus étonnantes étapes sur la route d’un destin des plus romanesques.
Claude Duberseuil n’est pas un auteur miniaturiste. Un fait en imposant un autre, un personnage en suscitant plusieurs, il n’est à l’aise que dans le volume d’une saga. Après les champs de la Somme, nous voici entraîné dans un couvent de religieuses, dans le luxe du château d’un haut-bourgeois héritier de nombreuses usines de filatures, dans la vie personnelle et professionnelle d’une danseuse étoile. Ces divers lieux se prêtent à des mises en scène dans lesquelles les heurs et malheurs des existences offrent à l’auteur de quoi présenter les caractères de ses personnages et de brosser des ambiances aussi différentes que celle du milieu rural et celle des scènes où l’on triomphe en dansant sur le Giselle de Tchaïkovski.
On a donc bien là les différentes facettes d’une histoire familiale qui couvre plusieurs générations, mais s’y ajoute ce qu’il convient d’appeler « fait de société ». En l’occurrence, il en est trois, l’abandon d’un enfant, le comportement des familles d’accueil, la recherche de son identité par la connaissance de ses origines. Duberseuil développe les trois et y ajoute la volonté de construire un destin artistique pour un épanouissement dans un univers qui n’est pas le vôtre. Et là, nous entrons dans ce que, assez péjorativement, on appelle le mélo – comme si Madame Bovary ou Guerre et Paix n’en était pas.
Dans le mélo, Duberseuil évite tout ce qui donne au genre son ton geignant qui fait pleurer dans les chaumières, les barres d’immeuble et les hôtels particuliers. Gisèle, sœur Marie-Clotilde, Alexis, Grégory, Charles-Henry, Fernand, Marcelline… ce qui leur donne chair et présence, c’est d’être moins des héros et des héroïnes de saga que les images de personnes réelles que le lecteur peut croiser dans la rue, son immeuble, à l’atelier au bureau.
L’expression « tranche de vie » n’est pas élégante. Disons « séquences » pour définir les multiples facettes que Duberseuil juxtapose ou enchevêtre pour bâtir – un verbe qui lui va bien – son attachante Gisèle.
Pierre-Robert LECLERCQ
Romancier, essayiste, auteur dramatique.
Critique littéraire français.
I
Le son de la cloche résonnait de son timbre clair, sous les voûtes de la galerie du cloître du monastère des Visitandines. Les sœurs moniales de la Charité se pressaient, à petits pas, vers la chapelle pour l’office des Laudes 1 . Têtes baissées, les mains dissimulées dans le revers de leurs larges manches, ces ombres noires disparaissaient derrière les piliers des cintres de pierre, à l’aube de ce matin d’août 1942. Peu de temps après, des chants surgirent et s’amplifièrent sous l’enfilade austère du cloître pour se fondre vers la petite chambre-cellule de Gisèle. Elle était déjà réveillée par la luminosité naissante du jour venant de l’étroite fenêtre. A cinq heures du matin, elle fixait, sa petite bouche ouverte, les grosses poutres en bois du plafond. La douce musique des chants liturgiques des sœurs immobilisait son regard semblable à un recueillement méditatif.
Dès son arrivée au monastère, le 14 août 1942, la mère supérieure avait confié la petite Gisèle, âgée de deux jours, à sœur Marie-Clotilde. La novice, qui venait de prononcer ses vœux, accueillit le nouveau-né comme un enfant du Bon Dieu. Cette jeune femme ressentait en elle l’instinct maternel que son engagement religieux devait révoquer.
Sœur Marie-Clotilde était très attentionnée pour sa protégée. Lorsqu’elle la prenait dans ses bras, elle la serrait contre sa poitrine sertie sous son aube et la berçait en lui chantant le dernier cantique du moment. Gisèle avait à peine quinze jours, que déjà elle percevait la douceur de ces chants sacrés.
Le monastère avait recueilli huit enfants. Deux avaient moins d’un mois et demandaient beaucoup d’attentions, trois autres commençaient à marcher et n’allaient pas tarder à être placés dans leurs nouvelles familles. Les trois grands, entre quatre et cinq ans, étaient déjà des orphelins de la guerre. Chaque enfant était sous la protection d’une sœur. Vers treize heures, les religieuses se promenaient avec chacune leur bambin qu’elle tenait dans les bras, ou par la main, en faisant le tour du cloître. Dès que l’un d’eux se mettait à pleurer, alors, elles reprenaient en chœur un chant de l’office. Les enfants aimaient beaucoup ces mélodies et les plus grands chantonnaient avec les sœurs, ce qui réjouissait la petite communauté.
Le lait était rare ; seule une fermière de Longueau approvisionnait chaque jour la congrégation. Les sœurs arrivaient tout juste à faire face à leurs besoins. Elles cultivaient un potager derrière la chapelle, bien exposé, plein sud. Elles subsistaient aussi, grâce aux dons des fidèles qu’elles compensaient par des prières. Tous les dimanches, trois sœurs, à tour de rôle, se rendaient à l’office de la cathédrale. Là, elles rencontraient, soit l’Evêque ou le Vicaire général, qui avait toujours une bonne intention pour subvenir à leurs attentes.
Hormis cette visite de courtoisie à la cathédrale, les moniales ne sortaient jamais du monastère. Il faut dire qu’Amiens était occupée depuis deux ans et la gestapo surveillait les allées et venues des habitants. L’Hôtel de Ville était devenu le siège de la Kommandantur et le centre-ville ressemblait à une ville allemande, avec les nombreux panneaux de signalisation qui recadraient la présence de l’occupant.
Amiens n’avait pas été épargnée par les premiers bombardements. Des façades d’immeubles, éventrées ou en ruines, dressaient un décor lugubre. Peu de monde circulait dans les rues. Seuls les besoins de première nécessité obligeaient les plus vaillants à s’y aventurer. Les agents de la gestapo filtraient tous les passants, en quête de juifs dissimulés qui, découverts, étaient immédiatement arrêtés et transférés sur Drancy et aussi depuis quelques mois sur Compiègne, pour un départ vers les camps en Allemagne.
L’année 1942 marqua un tournant décisif dans le déroulement de la guerre, les offensives de l’Axe ayant été partout stoppées. En novembre, l’invasion de la zone sud par la Wehrmacht discrédita le régime de Vichy, incapable de s’y opposer. En France la confrontation s’organisa. Des mouvements de résistants, menés par un envoyé du général De Gaulle, un dénommé Jean Moulin, se regroupèrent et agirent pour combattre l’occupant. Celui-ci, devenant irritable, redoubla les représailles et les descentes inopinées pour traquer ceux qui ne correspondaient pas à l’idéologie du Führer.
Un matin de cet hiver précoce, un camion bâché de la Wehrmacht et un side-car s’arrêtèrent devant le porche du monastère. Des hommes casqués et en armes en descendirent, assistés de civils en manteau de cuir ; deux femmes de la Wehrmachtshelferinnen 2 en uniforme les accompagnaient. Ils frappèrent violemment sur la grosse porte en bois sans prendre la peine de tirer la chaînette sur le côté. L’officier utilisa la crosse de son pistolet et ordonna :
– Ouvrez, c’est la gestapo ! Nous devons inspecter votre couvent. Ne tardez pas sinon nous savons comment vous faire ouvrir !
Les coups assénés avaient répandu la terreur dans le monastère. Les religieuses horrifiées allaient dans tous les sens. Elles ne doutaient pas de ce qui pouvait leur arriver, vue la sauvagerie des intervenants. Elles allèrent chercher les enfants et se réfugièrent dans la chapelle.
Sans prendre la peine d’entrebâiller le judas, la mère supérieure, bravant l’adversité avec courage et guidée par sa foi, se hâta de débloquer la grande barre transversale des deux battants, libérant les vantaux de la lourde porte.
Les soldats en armes, les hommes en civil ainsi que les deux femmes en uniforme de l’armée allemande s’engouffrèrent dans la cour, parvenant au hall d’accueil. Puis, ils s’engagèrent immédiatement dans les galeries du cloître. On avait l’impression qu’ils connaissaient les lieux. L’officier ne prit pas la peine de se décoiffer et c’est le pistolet à la main qu’il s’adressa à la mère supérieure :
– Ma sœur, nous savons que vous cachez des enfants juifs, nous avons été informés de votre trahison. Nous allons devoir vous arrêter pour vous juger. Je vous invite à nous remettre de suite ces enfants, ce qui nous évitera de fouiller votre établissement.
– Mais, monsieur l’officier, ici c’est une maison de prières. Nos sœurs moniales sont des religieuses contemplatives, vouées en cette période difficile, à la charité. Nous avons recueilli des enfants qui ont été

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