Francis, le coloc du bas
248 pages
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Francis, le coloc du bas , livre ebook

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Description

"Francis", c'est comme ça qu'il m'appelle, mon colocataire. Oui, on habite dans le même duplex. Comme disait Alberto Moravia dans un de ses romans, c'est Moi et lui. Donc il y a moi et le grand crétin de l'étage. Le locataire du dessus, c'est Georges, dit "Jojo", bien sûr. On s'entend bien avec Jojo, depuis le temps, on se connaît, chacun dans son étage, la ceinture étant la limite, lui au-dessus de la ceinture, et moi... en dessous. Dans ce roman, Francis nous raconte sa vie et, de facto, celle de Georges, une vie de sexe masculin, vue d'en bas, mais toujours avec humour, sincérité, émotion, tristesse parfois, aux dialogues toujours savoureux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414440443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-44042-9

© Edilivre, 2020
1
Francis, c’est comme ça qu’il m’appelle, mon colocataire, oui, on habite le même duplex. Comme disait Moravia dans un de ses romans, Moi et lui, donc, il y a moi et le grand crétin de l’étage. Il m’a appelé Francis suite à une émission de télé qui a fait la gloire de Canal +, les guignols, je vous branche : il y avait la marionnette de DSK en peignoir léopard qui appelait ainsi son colocataire du bas en écartant son peignoir.
Le locataire du dessus, c’est Georges, dit Jojo bien sûr. Il y a des prénoms qui engendrent irrémédiablement un surnom, Paul avec Paulo, Marc avec Marco, François avec Fanfan, Émile avec Mimile, etc. mais pas Francis. Quant à Élisabeth, c’est carton plein : Élisa, Lisa, Liz, Babeth, Lizbeth et même Reine d’Angleterre.
On s’entend bien avec Jojo, depuis le temps, on se connaît, chacun dans son étage, la ceinture étant la limite, lui au-dessus de la ceinture et moi en-dessous.
Pour tout vous dire, quand j’étais petit, je n’étais qu’un robinet, c’est comme cela que sa mère m’appelait. Sa mère, quand elle nous lavait sous la douche, elle prenait un malin plaisir à me décalotter, et pas avec tendresse. Jojo à chaque fois, il sursautait, à croire qu’elle se vengeait de son mari qui la prenait avec vigueur, à la cosaque. Je vous pose la question : vous voyez un père en train de passer le doigt avec vigueur dans la foufoune de sa fille pour la laver. C’est sûr qu’il a droit à un procès pour attouchement sexuel.
À partir de huit ans, Jojo prit l’initiative de nous laver seuls, plus de mains castratrices, et il commença à s’intéresser à moi, je n’étais plus un robinet. Un peu plus tard, je commençais à bander, surtout le matin, j’ai toujours adoré faire mes étirements au réveil. Jojo avait un peu honte, mais ne savait pas pourquoi il me planquait à l’abri des regards. Il me sortait exceptionnellement pour faire avec ses copains les concours de celui qui pissait le plus loin, je n’étais pas très fort à ce jeu, Jojo arrêta de me faire concourir, dommage, c’était l’occasion de voir des collègues.
Vers 13 ans, tout changea. On était en vacances, de la famille débarqua dans notre petite villa louée au bord de mer, le soir, Jojo partagea son petit lit avec une cousine à peine un peu plus âgée. Je sentis la chaleur de ce corps près de moi, je ne pus retenir mon émoi, en un mot je bandais sérieux. La cousine était sur le ventre, Jojo discrètement passa sous la couverture, descendit en exploration, il releva doucement la chemise de nuit, par étapes, en s’arrêtant, la cousine ne bronchait pas. Il s’enhardit, commença à poser des baisers sur les fesses charnues, je ressentis comme une douce démangeaison, du coup Jojo se frotta sur les draps, et plus il se frottait, et plus ça me démangeait. Et ce fut l’explosion, comment vous expliquer, une envie de pisser multipliée par mille et ça sortait par saccades mille fois plus vite, mille fois plus fort, en un mot… l’extase. Il faut dire, qu’avec Jojo, on n’y comprenait pas grand-chose, même pas par où ça sortait.
Jojo, ça lui avait plu cette aventure, il essaya de recommencer, mais seul cette fois. Il se frotta sur les draps, de haut en bas, moi, ça me plaisait, je gonflais avec de douces démangeaisons, et plus il s’activait, et plus je gonflais, et… l’extase.
Un jour, Jojo comprit qu’il n’était pas utile de faire des cartes de France sur les draps pour atteindre ces moments d’extase, il suffisait de me branler, oui je sais, certains vont s’offusquer. Ah, la masturbation… Sujet tabou dans nos civilisations chrétiennes… Il paraît que ça rend sourd… Jojo, il y a longtemps qu’il serait sourd !
Jojo, il s’en foutait de ces considérations catholiques, il n’avait « tenu » que deux séances de catéchisme, à la troisième, il demanda à sa mère la permission de ne plus y aller, elle accepta. Du côté de son père, cela ne posa pas de problème, il était d’une descendance lointaine du nord de la France actuelle, le pays des Morins, peuplade gauloise qui fut une des dernières à être évangélisée, mais qui ne le fut que superficiellement. Dans la famille, on n’était pas catho, sauf la grand-mère du côté paternel, qui était un peu bigote et qui priait d’une façon discrète, pour tout ce petit monde de païens comme elle disait.
La grand-mère de Jojo était très affectueuse, elle l’appelait : « Min p’tit bradé », Jojo, il ne comprenait pas : bradé. Il pensait que c’était une expression à elle, de sa jeunesse, qui voulait dire préféré, adoré, ou quelque chose comme ça. Quelques années après la mort de sa mamie « bradée », il comprit qu’il n’y avait qu’une explication : Jojo était né d’un amour adultérin du fils préféré avec une femme mariée qui avait déjà un enfant. Cela dut être un choc rude pour la bigote, ce petit-fils, il était bradé, comme on achète quelque chose à la braderie de Lille, le premier lundi de septembre ; le grand-père lui, n’eut pas ce genre de sentiment, il engagea une procédure au tribunal pour que son petit-fils, adultérin ou pas, portât le nom de la famille, une longue ascendance du Nord de la France. Il porterait le nom de l’échevin à Gand à la cour des Comtes de Flandre, on était en 1311. Mais, cela, le grand-père ne le savait pas, il en avait l’intuition. C’est Jojo, grâce à Internet, qui remonta ainsi, aussi loin dans la lignée.
Jojo se souvenait parfaitement des jeudis passés chez sa grand-mère. Il débarquait le mercredi soir, à la boucherie, et sa grand-mère l’emmenait à quelques centaines de mètres de là, dans une villa, villa qu’il connaissait bien pour y avoir vécu deux ans avec ses parents avant qu’ils ne reprissent, eux aussi, une boucherie dans les quartiers sud de Lille. La grand-mère, c’était un peu son luxe, passer le mercredi soir avec son petit-fils dans une villa, sans le grand-père. Jojo était choyé, le soir, ils montaient dans la chambre, pour dormir ensemble dans le grand lit, une fois il vit sa grand-mère de dos se déshabiller, un peu dans la pénombre, il vit brièvement, une légère rondeur de sein et Mamie se coucha près de lui, revêtue d’une austère chemise de nuit. La vieille radio à lampes diffusait une émission du genre feuilleton à épisodes, Jojo s’endormait au bout de quelques minutes, moi… je ne me rappelle que du quart du huitième de sein de la grand-mère.
Jojo, c’est un sentimental, il aimait se souvenir des matins dans cette villa, la grand-mère était partie au magasin, et lui, émerveillé, découvrait le petit-déjeuner sur la table de la cuisine, surtout le jus d’orange pressé, c’était un luxe quand il avait sept ou huit ans. À cette époque, la veille des vacances de Noël, à l’école, on organisait une petite fête, avec des projections de films du genre Laurel et Hardy, puis la distribution d’une « coquille », c’était une brioche en forme ovale avec deux têtes et… une orange, une orange. Cela permet de restituer l’évolution de la fin des années cinquante à maintenant.
Le jeudi matin, il partait en courses avec Pépé, la grand-mère, c’était Mamie, mais le grand-père, c’était Pépé. Pépé, il était fier de son petit-fils, en plus, il était jovial, il avait beaucoup de bagout, et parfois un caractère de cochon, normal disait-il, mon père était boucher. Il partait avec la 2CV fourgonnette faire les « courses ». La 2CV, c’était le père de Jojo qui allait la réceptionner à Paris, quai de Javel, Jojo était du voyage car il adorait les voyages en voiture, on en profitait, entre « hommes » pour dormir chez la tante Angèle, une tante qui avait bien réussi sa vie à Paris avec ses mariages de riche entrepreneur, puis d’artistes peintres. Jojo garda longtemps en mémoire l’odeur de ces voitures neuves, puis, on décida dans les firmes automobiles, que les voitures neuves ne devaient plus avoir cette odeur. À peine réceptionnée, on commandait la prochaine voiture, les 2 CV, il fallait une durée d’attente de cinq ans, il paraît qu’aujourd’hui, il faut deux ans pour certains modèles, on n’a pas trop évolué. Jojo avait un souvenir précis, alors qu’il devait avoir sept ans, d’une friandise donnée par la tante Angèle, une orange en bonbons dans son emballage en Cellophane, avec les sucres en forme de quartiers. Elle était posée devant lui, sur l’aérateur simpliste le la 2 CV, il n’en prenait qu’un quartier, plus respectueux de ne pas détruire l’harmonie de cette orange reconstituée, que par sa gourmandise naturelle d’en consommer plus.
Mais, revenons aux jeudis avec Pépé, il commençait par quelques courses, quelques achats, profitant d’acheter le journal de Mickey, puis on s’arrêtait dans un endroit du genre un peu guinguette, là, Jojo avait le temps de lire Mickey, c’était un peu long, puis Pépé revenait, l’air content de lui et on rentrait. Jojo apprit beaucoup plus tard, qu’il allait voir sa maîtresse.
Ah la vie était cool, on ne se posait pas trop de questions, juste de l’affection, des friandises. Mamie avait une grosse boîte ovale en fer ponctuée de jaune et de noir qui sentait… la cannelle, garnie de quantité de friandises et du chocolat « Côtes d’or », ça existe toujours, mais Jojo a un doute sur le goût. Il y avait aussi les « petits-beurre », mais ça c’est sûr, ils n’ont pas le même goût, Jojo, il coupait les quatre encoignures un peu cramées, c’était pour après, pour… comme un dessert.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme dit Jojo, tout a une fin, sauf le saucisson qui en a deux, mais ça ne dure pas, dès que l’on a coupé le saucisson, il a une fin aussi. La fin de l’époque « Mamie, Pépé » fut la naissance des jumeaux, les cousins. Dans cette boucherie, vivaient les grands-parents au premier étage et l’oncle de Jojo

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