Femmes, vous êtes uniques et universelles
176 pages
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Description

«?Elle devait rentrer en pensant à sa fille qui s'éloignait et qui allait en ville, toute seule, pour ses études et son travail. Étrangère et solitaire dans cette immense cité, sur qui pouvait-elle compter, sa fille ? Qui lui ferait une soupe bien chaude par les jours de pluie et de froid ? Qui la soignerait si elle tombait malade ? Alors elle essayait de travailler et de s'occuper pour ne plus se poser toutes ces questions. Elle travaillait en oubliant les douleurs qui envahissaient son corps de vieille femme. Elle luttait, tout simplement.?» Qu'il s'agisse de nouvelles ou de compositions plus intimes, qu'ils se situent sous les cieux de l'Asie ou de l'Amérique latine, ces textes s'articulent autour de ces grands thèmes que sont la féminité, la maternité et le sacrifice de soi. Un triple sujet qui aboutit à des récits touchants sur l'amour filial, la reconnaissance des aînés, les liens intergénérationnels à préserver, dans lesquels les femmes sont célébrées et placées à la base des relations humaines. Pour elles, Xuan Trang Sarrazin construit ainsi un bouleversant hommage littéraire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342033502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Femmes, vous êtes uniques et universelles
Xuan Trang Sarrazin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Femmes, vous êtes uniques et universelles
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Après l’écriture de mon autobiographie en deux volumes, témoignage et récits de vie :
 
Xuan Trang
Société des Écrivains, Paris 2001
 
Fleur de printemps
Société des Écrivains, Paris 2004
 
Mon encrier n’est pas encore sec, l’inspiration est constante et l’envie d’écrire est grandissante, j’ai le plaisir de vous présenter :
 
Femmes, vous êtes uniques et universelles
 
Cet ouvrage est écrit de la manière suivante : une idée ou une situation me traverse l’esprit, j’en fais un récit d’une petite ou longue histoire, je n’ai pas la vocation de me mesurer à quiconque, non plus de chercher la victoire ou la gloire, je n’éprouve pas non plus le besoin d’être éditée par une maison d’édition connue parce que je ne suis pas un écrivain connu, médiatisé, propulsé au sommet du hit-parade de la littérature par une meilleure vente et un tirage à des millions d’exemplaires. Je n’ai reçu aucun prix et, même si certains libraires refusent de m’accueillir pour effectuer une signature parce que je ne suis pas une célébrité, j’ai l’immense plaisir et la joie d’écrire en toute liberté et d’éditer.
 
Écrire me permet de m’exprimer et de me libérer, me donne l’occasion de veiller sur la maîtrise de la langue de Molière, d’écrire sans fautes d’orthographe car je m’applique à l’écriture, tout comme je m’applique dans tout ce que j’entreprends pour le mener à son terme et atteindre de bons résultats pour ma propre satisfaction.
 
Écrire, éditer et signer, pour rencontrer un public toujours chaleureux, pour connaître les organisateurs des manifestations du livre, les hommes et les femmes qui partagent la même passion pour la lecture et la culture.
 
Écrire en faveur des enfants du Vietnam depuis cinq ans et maintenant, plus que jamais, j’ai besoin de continuer à vivre cette passion de l’écriture afin de poursuivre ma mission humanitaire envers ces enfants.
 
Même si les droits d’auteur ne représentent qu’un pourcentage du prix du livre, je suis prête à persévérer sans relâche dans mon travail de petite fourmi pour avoir le privilège et le bonheur d’aider ces enfants, de leur donner une chance d’aller à l’école et de préparer leur avenir.
 
Avec l’écriture, je retrouve une certaine harmonie, paix intérieure et de la philosophie à volonté. Réfléchir sur ce que je vais écrire me permet de faire des analyses très approfondies sur des sujets différents et je trouve cet exercice finalement très intéressant et enrichissant.
 
Écrire permet aussi de maintenir l’usage d’un certain nombre de mots déjà appris, acquis, conservés mais tant d’autres encore à découvrir et à apprendre.
 
Puis, pour terminer, je souhaite simplement vous inviter à vous arrêter le temps d’une lecture par-ci et par-là. Je n’ai pas voulu écrire de roman et de longues histoires pour ne jamais en finir et prendre davantage de votre temps précieux, comme je n’écris pas les choses graves, tristes ou perturbantes, seulement avec sincérité, et jamais avec vulgarité. Alors je vous souhaite une excellente lecture, mais surtout un bon moment de détente largement mérité.
Xuan Trang Sarrazin Auteur à l’encre de cœur.
 
 
 
Elle ne vit que pour ses enfants.
 
 
 
La voix de madame Hai, pour annoncer la vente de sa soupe en ambulant, est devenue un rituel au bout de vingt ans. À partir de 5 heures du matin, au carrefour d’en haut du quartier, les collégiens levés à la même heure pour travailler sur les devoirs, se préparer, s’habiller, l’ambiance matinale bercée par sa voix limpide et le parfum de sa soupe approche peu à peu les maisons des habitants.
 
«  Ai ăn bánh canh không ? Bánh canh nóng hổi đây…  »
(La bonne soupe bien chaude, qui en veut…)
 
Ma mère me disait que madame Hai était une très belle femme lorsqu’elle était jeune fille. Elle avait une très belle situation sociale, elle était mariée avec un homme d’une situation aussi brillante que la sienne et exerçait le même métier.
 
Ils ont eu trois enfants : l’aîné s’appelait Duc, la seconde Tam et la dernière Hanh, très belles toutes les deux. Ils vivaient dans la paix et le bonheur. Puis un jour, le père a quitté le foyer pour une autre femme. Madame Hai a tout quitté et, se sentant trahie, elle est allée s’installer avec ses trois enfants dans une autre ville, elle concentrait tout son amour sur Duc, Tam et Hanh.
 
Avec ses maigres économies, elle a pu acheter son commerce ambulant, deux paniers tressés de bambou, et quelques vaisselles pour vendre ses soupes dans notre quartier.
 
Elle trima des années durant pour élever ses trois enfants, pour leur permettre d’aller à l’école et de s’assurer un avenir. Marcher et annoncer sa soupe de 5 heures du matin jusqu’à très tard dans la soirée, sans compter sa peine et sa fatigue ; elle gagnait convenablement sa vie et ses enfants ont très bien réussi dans leurs études.
 
Duc, Tam et Hanh ont été des élèves brillants et ils aidaient bien leur mère dans toutes les tâches ménagères pour la soulager. Les filles l’aidaient même dans le commerce de soupe, faisant toutes les préparations la veille de chaque journée de marché.
 
 
Les enfants ont bien grandi, ont fait des études à l’université et peu à peu ont fondé une famille chacun leur tour.
 
Pour un meilleur avenir, ils sont tous partis en ville pour travailler et bien gagner leur vie.
 
L’éloignement, la vie quotidienne, le travail, la famille, les loisirs, les visites de ses enfants manquaient terriblement à madame Hai. Durant des années, ils ne sont plus revenus lui rendre visite au moins une fois par an, au moment du Têt, ils n’envoient plus de l’argent pour l’aider non plus, même pas une lettre pour donner de leurs nouvelles et envoyer des photos de ses petits-enfants.
 
Le temps passe et madame Hai vieillit, se sent peu à peu très faible et fatiguée par cette vie dure qu’elle a menée une grande partie de son existence. Ses cheveux sont devenus gris, son dos courbé, et sa voix a aussi changé de rythme pour annoncer sa soupe.
 
Elle ignorait totalement la raison de cet abandon !
Elle n’en croyait pas de ses yeux que les enfants l’aient oubliée !
Le chagrin l’envahissait chaque jour davantage et elle s’est laissé mourir de vieillesse.
Aucun enfant n’est revenu de la ville pour assister à son enterrement.
 
Ainsi va la vie…
Et dans le quartier, la voix annonçant la vente de soupe de madame Hai manque terriblement aux habitants et surtout aux collégiens qui se régalaient de son délicieux breuvage avant de partir à l’école.
 
 
 
Crevettes salées
 
 
 
J’ai fait mes longues études de médecine à l’université de Saigon mais, lors de la troisième année, ma famille ne put plus en assumer le financement. Ma mère est tombée très gravement malade, mais elle m’a caché sa maladie.
 
Mon oncle est venu me rendre visite, m’a donné un peu d’argent et m’a dit que désormais, je devrais me débrouiller toute seule. Quand il est parti, j’ai eu un malaise, j’avais les jambes coupées, je suis restée couchée durant toute la journée, je n’ai rien pu avaler et je n’ai fait que pleurer toutes les larmes de mon corps.
 
J’ai eu très peur pour mon avenir, pour ces années d’études peut-être totalement perdues ! L’angoisse m’enva­his­sait et j’avais l’impression de me noyer en pleine mer. Quelle bouée attraper pour continuer la navigation de ma vie d’étudiante ?
 
Mais je me suis très vite ressaisie en pensant que je devais être capable de surmonter les difficultés moi-même, pour l’amour pour ma mère qui avait travaillé durement durant toutes ces années pour me payer mes études ; je n’avais pas le droit de baisser les bras.
 
Pour commencer, j’ai immédiatement écrit à ma mère pour la rassurer, lui dire que je continuais mes études en travaillant à côté et qu’elle se soigne pour très vite guérir.
 
J’ai accepté tous les petits boulots : garder les enfants, laver les voitures, donner des cours particuliers de soutien dans toutes les matières. Je travaillais sans cesse mais j’arrivais toujours difficilement à joindre les deux bouts. Tout me paraissait très cher et inaccessible.
 
Je commençais à faire face à la difficulté de payer ma location de chambre, puis il me manqua de l’argent pour payer la nourriture et les faux frais. Mes repas étaient restreints à du riz blanc et quelques crevettes salées. Je n’avais pas suffisamment d’argent pour acheter des fruits et des légumes pour varier quelque peu mes repas.
 
J’ai pu réaliser ô combien me manquaient mes repas en famille, quand ma mère nous mijotait de bons petits plats variés et savoureux.
 
J’avais eu la chance d’avoir appris à coudre avec ma mère et j’ai pu trouver du travail de retouches pour une couturière qui se trouvait à proximité de mon université. Les quatre heures de couture chaque soir m’aidaient à payer mes études et me donnaient la possibilité de faire le marché pour avoir une alimentation équilibrée.
 
En travaillant durement, j’ai pu également envoyer de l’argent à ma mère pour qu’elle puisse acheter des médicaments et se soulager de la souffrance liée à sa maladie.
 
En fin de semaine, j’ai eu trop de travail de couture et j’ai été clouée ici, dans ma chambre universitaire, j’ai été très triste de ne pas pouvoir rendre visite à ma pauvre mère très malade. J’en ai pleuré de tout mon corps, mais j’ai déployé toute ma force et ma volonté pour avancer

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