Fatale rencontre
246 pages
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Fatale rencontre , livre ebook

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Description

Dans une clairière périgourdine, une tribu de Néandertaliens a élu domicile sur le flanc d'une colline, à l'entrée d'une grotte précédée d'une plateforme rocheuse. Elle se nourrit de ce que lui offre la nature. Ce qui explique l'adoration et le respect que portent ces humains aux éléments qui les entourent. Le contrecoup de l'éruption des volcans d'Auvergne va bouleverser leur environnement et leur faire découvrir les merveilles du travail de l'eau dans les souterrains calcaires. Mais leur plus grande surprise sera la rencontre d'humains différents dont ils ne soupçonnaient pas l'existence. Les événements feront qu'après une cohabitation difficile, les deux tribus seront amenées à mieux se connaître. Malheureusement, l'une d'elles s'éteindra peu à peu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332706911
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-70689-8

© Edilivre, 2014
Dédicace


A tous ceux que les mystères de la préhistoire font rêver et, en particulier, à Jules qui, à quatre ans, se passionne déjà pour les fouilles archéologiques.
Sous l’abri rocheux
Ravig, allongé sur sa paillasse de fougères, ouvre un œil et étire ses membres en silence sous le pelage d’un ours qui lui sert de couverture, à lui et à Raïssa qui a dormi blottie contre lui cette nuit. Il se détache doucement de sa compagne, en prenant toutes les précautions pour ne pas la réveiller. Il perçoit la douce chaleur des rayons du soleil provenant de l’entrée de la grotte. Après les sombres journées de l’hiver où la pluie, la neige et le froid ont obligé les membres de la tribu à ne sortir que pour chercher pitance, il apprécie ces levers printaniers de l’astre du jour. Il veut en profiter un instant, seul devant l’abri, un peu en égoïste. Cette douceur traverse les peaux d’aurochs tendues sur de grands pieux fichés en terre et appuyés au toit rocheux de la caverne. Cela signifie que le soleil a commencé son ascension et réchauffe déjà la masse minérale qui encadre l’entrée du refuge de sa tribu. Autour de lui, les autres terminent leur nuit, allongés juste en arrière de cette « porte ». C’est l’endroit le plus confortable : moins humide et moins froid que le fond de la grotte tout en étant protégé des intempéries. Il apprécie ce moment où, au bruit de succion qu’il perçoit, il devine un bébé qui tire sur le sein de sa mère ou bien au gazouillis venant de l’extérieur, il imagine les oiseaux entamant leur bavardage matinal dans les arbustes au feuillage épais qui font comme un écrin à la caverne. Les ronflements qui montent du groupe de ses compagnons pelotonnés les uns contre les autres et qui résonnent sous la voûte le rassurent : ils sont le signe d’une paix tranquille. Cela signifie que la tribu ne rencontre pas d’obstacle particulier à une existence normale. Pour le chef, c’est un objet de satisfaction : quelle joie pour lui de sentir cette sérénité dans son groupe.
Il a entendu dire par les anciens qu’à certains moments, par le passé, la vie de la tribu avait été troublée par des disputes entre chasseurs qui ne voulaient pas respecter la loi du partage du butin, attitude vraiment rare chez ces humains où la solidarité n’est pas un vain mot. La faiblesse du chef qui était incapable de ramener l’ordre parmi les siens ne faisait qu’amplifier la zizanie dans le groupe qui mettait longtemps à s’en remettre. La plupart du temps, il fallait attendre qu’un nouveau chef s’impose pour que la sérénité revienne. Mais cela ne se passait pas sans quelques dégâts : on lui a raconté que des chasseurs blessés au cours de bagarres pour accéder à la responsabilité suprême n’avaient pu remplir leur fonction que plusieurs lunes plus tard. L’homme qui se trouve dans une telle situation doit avoir une belle personnalité pour ne pas se faire détrôner par un adversaire valide. C’est pour cette raison que Ravig, sans faire preuve de tyrannie, tient à se faire respecter des autres membres de la tribu. Il a conscience que le désordre ne peut qu’être néfaste pour l’avenir de son groupe…
Parfois, un petit gémissement se fait entendre, mêlé à une sorte de râle tandis qu’un bruissement de fougères froissées monte des corps allongés : c’est sans doute une femme qui geint doucement sous les assauts de l’homme qui a partagé sa couche cette nuit. Quelquefois, c’est un enfant ayant vécu un événement particulier la journée précédente qui lance quelques borborygmes incompréhensibles dans son sommeil. Tous ces bruits qui montent le matin des couches de fougères et de mousse lui rappellent la grande responsabilité qui est la sienne : être digne de ces gens qui lui ont fait confiance pour assurer l’organisation du groupe, ou tout au moins sa survie car son existence est sans cesse menacée. Les ennemis ne manquent pas. Les félins allongés sur une branche horizontale peuvent vous sauter sur le dos quand vous passez dessous et d’un coup de leurs mâchoires puissantes, vous briser la nuque avant même que vous ayez pu réagir. Il faut craindre aussi les cervidés qui, au cours d’une partie de chasse, sont capables d’encorner un chasseur et de lui ouvrir le ventre d’un trait, comme on « déboutonne » le gibier d’un coup de silex. Beaucoup de carnivores ne sont pas non plus de bonne compagnie car ils sont toujours prêts à attaquer quand ils sentent que les hommes ont fait une réserve de viande après une chasse fructueuse. Ravig sait combien il est important de ne pas mettre en péril la vie de ses semblables. Chacun d’eux a son rôle à jouer dans la petite société que constitue sa tribu. Les chasseurs sont censés rapporter au camp la part principale de la nourriture. Mais les autres membres contribuent aussi à la vie du groupe. Les anciens rapportent du poisson de la rivière. Les enfants participent à la cueillette avec les femmes ou se rendent utiles par d’autres activités. Et lui, il sent bien que sa responsabilité, c’est de veiller sur tout son monde et d’anticiper parfois sur les dangers que ses « sujets » ne savent pas reconnaître. Les femmes, en plus des travaux de préparation des peaux pour fabriquer des vêtements ou des abris, ont une autre charge capitale. Ce sont elles qui donnent la naissance et, sans elles, pas de renouvellement des membres du groupe. C’est pour cela que le chef du groupe tient à ce qu’elles soient bien traitées, particulièrement quand elles sont enceintes.
En ce début de printemps, l’astre du jour envoie sa lumière et sa chaleur de plus en plus tôt. Un filet lumineux apparaît déjà entre deux pans de cuir, tire un trait droit sur le sol et vient jusqu’aux pieds du chasseur. Celui-ci finit de repousser la fourrure d’ours qui le recouvrait, sans bruit, afin de ne pas réveiller Raïssa, mais aussi pour ne pas entraîner le reste de la tribu tout de suite derrière lui. Il aime tant profiter des premières lueurs du jour qui se lève, seul, du haut du promontoire que constitue la plate-forme rocheuse située devant leur abri. Le soleil n’a jamais tout à fait la même vigueur et chaque matin, il fait réapparaître le paysage d’une toute autre manière. Chaque lever présente l’environnement de la grotte sous un jour dissemblable de la veille pour celui qui sait regarder. Et lui, il sait observer, contrairement à certains membres du groupe qui ne font pas la différence entre les matins qui se présentent successivement devant leurs yeux. C’est grâce à cette qualité qu’il est devenu le chasseur le plus habile, le plus respecté aussi car de ce fait, son savoir-faire compte beaucoup dans la quête de la nourriture, principal objectif du groupe. Ses semblables lui en sont particulièrement reconnaissants : la survie de la tribu dépend en grande partie du résultat de la chasse. Son statut de chef lui a été conféré naturellement lorsque le vieux Bolig a décidé qu’il n’avait plus assez de vigueur pour assurer cette fonction… Ce jour-là, estimant qu’il n’était plus en mesure d’être devant ses hommes pour les conduire pendant les actions de chasse car il n’avait plus assez de force, il l’avait désigné comme son successeur. Cette décision avait été accueillie avec enthousiasme par tous, tant il s’était fait remarquer par son adresse et son instinct de chasseur tout au long des années qui s’étaient écoulées depuis son adolescence. Il se souvient encore des vivats et des danses qui avaient accompagné sa nomination. Les jeunes garçons le regardaient avec admiration en se disant que peut-être un jour ils connaîtraient cet honneur… mais aussi cette charge, s’ils suivaient le même chemin que lui. Les filles de la tribu, elles aussi, l’observaient. Sa haute stature et ses membres musclés en avaient déjà troublées plusieurs, mais ce jour-là, elles avaient toutes envie de se rapprocher de lui. Il revit cet événement avec ravissement, se remémorant les tapes dans le dos des hommes, les effleurements des mains des femmes…
Ravig se met donc debout doucement en rabattant le pelage de l’ours sur sa compagne encore endormie et s’approche des peaux barrant l’entrée de l’abri qu’il écarte légèrement. Il se glisse au dehors en les laissant retomber sans bruit, gardant les yeux mi-clos un instant, afin qu’ils ne subissent pas un assaut trop violent de la lumière après avoir connu la pénombre de la grotte. Mais aussi pour se laisser le temps de découvrir un nouveau jour. Se redressant complètement sur ses jambes légèrement arquées après avoir fait quelques pas au dehors, il s’étire en tendant ses longs bras velus vers le ciel. La douce chaleur du matin lui réchauffe les muscles restés toute la nuit dans l’atmosphère humide et fraîche de la caverne. Comme le fait le lynx vautré sur un rocher baigné de soleil ou le tigre à dents de sabre étalé de tout son long sur une branche, il se laisse lentement pénétrer par ce doux rayonnement, les yeux mi-clos. Il reste là, immobile, son torse nu tendu vers le ciel, recevant avec une sorte de béatitude les caresses du soleil. Il rend grâce à la nature d’être généreuse avec lui et son peuple, en lui offrant cette chaleur bienfaisante qui apporte comme une nouvelle naissance chaque matin. Puis il esquisse quelques mouvements qui font se mouvoir sa musculature sous la peau, faisant apparaître successivement des bosses et des creux, comme si un serpent circulait sous son épiderme. Les veines qui parcourent ses avant-bras se gonflent, semblables à des lianes. Peu à peu, il sent qu’il retrouve sa souplesse. Il ouvre les yeux pour de bon et la lumière les lui fait cligner sous les bourrelets proéminents de son front légèrement fuyant. D’un geste furt

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