Esther et les hirondelles
124 pages
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Esther et les hirondelles , livre ebook

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Description

Premier volet d’une série intitulée La Magie des plumes, le conte de Mikhail Idvanoff transporte le lecteur dans une Italie imaginaire à l'époque de la Renaissance. Du jour au lendemain, les hirondelles disparaissent comme par enchantement. Afin de comprendre les raisons de ce mystérieux phénomène, la talentueuse journaliste Joëlle Klein se lance à leur recherche. Les messagers célestes n'étant plus là pour annoncer le retour du printemps, la population perd ses repères. Hannah, une châtelaine égocentrique, pense avoir trouvé un moyen de remplacer les précieux oiseaux. Intriguée par les intentions cachées de la baronne, Joëlle mène l'enquête. Tenace et perspicace, elle fait la lumière sur toute l'affaire au terme de bien des sortilèges et des péripéties.


L'auteur signe une fable poétique qui mêle habilement l'univers merveilleux au réalisme pour éveiller notre conscience écologique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414075638
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07561-4

© Edilivre, 2017
Dédicace


À toutes les hirondelles
Esther et les hirondelles
1579, quelque part en Italie imaginaire…
Saison morte, d’un autre monde
L’été approchait. Pourtant, depuis la disparition des hirondelles l’année précédente, il n’y avait plus de saisons. Le climat était changeant, imprévisible et le ciel souvent gris. Les mines aussi. Les récoltes étaient désolantes, les attentes déçues et les visages plutôt dépités. Mais surtout, l’inquiétude et l’angoisse du lendemain avaient gagné les cœurs et les esprits. En ce temps-là, certains humains avaient la capacité de communiquer avec les oiseaux. Ces derniers étaient des messagers du ciel, ils révélaient aux hommes des messages de vertu et les secrets de leur avenir. Des prophètes le plus souvent des femmes, pouvaient les comprendre. Certains d’entre eux, de moins en moins nombreux avec le temps, étaient capables de les apprivoiser : on les appelait les maitres des oiseaux. Sous-entendu : les amis des messagers. Parmi ces augures, chacun avait sa spécialité ; ils ne pouvaient communiquer qu’avec un seul type d’oiseau messagers. En ce temps-là, il n’en existait que trois sortes : les rapaces, les colombes et les hirondelles. Ces dernières étaient garantes de l’harmonie des saisons et de la sagesse des hommes. Malheureusement, les demoiselles du ciel avaient disparu. Ainsi, l’équilibre était rompu. Et depuis leur disparition, des perroquets-messagers étaient apparus sur le marché. C’était une vraie nouveauté.
Pour Joëlle, reporter à l’Étoile, le journal appartenant à son père, enquêter sur ce phénomène était devenu son objectif premier. Elle passerait le temps nécessaire, mais elle irait au bout. C’était la promesse qu’elle s’était faite. D’abord parce que c’était son métier ; informer et mettre à jour la vérité quand bien même elle serait relative. Elle en avait le talent, la persévérance, la passion et malgré son jeune âge, l’expérience ; d’ailleurs, c’est elle qui avait résolu le mystère des fantômes voleurs de livres et l’affaire des puits empoisonnés. Dossiers où toutes les autorités compétentes s’étaient cassé les dents, épuisé les méninges et pour tout dire, déshonorées. Cela avait aussi valu à Joëlle une belle réputation de fouilleuse et d’empêcheuse de tourner en rond ; comme un caillou dans la chaussure pour tout esprit borné. Ensuite, parce que la présence des hirondelles revêtait pour la jeune femme un souvenir d’enfance particulièrement heureux et vivace. À cette époque, l’arrivée de ces oiseaux était un événement incontournable, une attente faite d’impatience et d’espérance. Comme un désir qui ne demande qu’à être assouvi. Mais, avec une joie spontanée et enfantine. Dans l’attente de ce moment magique, certains faisaient le guet tandis que d’autres le pressentaient. Mais le plus souvent, les enfants étaient surpris. Il fallait alors voir les enfants laisser brusquement tous jeux et toutes activités à la première alerte pour scander le nom des messagères de la belle saison, puis se précipiter dans les jardins tels des troupeaux de bisons. Là, ils contemplaient le spectacle des hirondelles qui chantaient et virevoltaient comme si elles dansaient dans le ciel. Ainsi les enfants se mettaient à les imiter par des chorégraphies et des cris de joie. Après cela, afin de rendre grâce et de les apprivoiser, les enfants leur offraient des graines d’orge et de l’eau, le tout parfois légèrement sucré au miel. Cet événement était pour les hommes de ce temps-là, de bons auspices pour la suite de leur vie. L’année serait conforme au cycle naturel. Le symbole était fort, rassurant pour tous.
L’enquête, une idée fixe
La nuit tombait. Et dans la tête de Joëlle, les questions fusaient. Elle tâchait de mettre un peu d’ordre dans ses idées afin d’orienter ses recherches.
D’abord, comment les hirondelles avaient-elles bien pu disparaitre ? À cela, personne n’avait de réponses, ni savants ni prophètes. Joëlle avait de son côté des affinités prophétiques avec les colombes, cependant elle n’avait pas encore reçu de conseils de leur part ; certes, ces messagers exprimaient toujours la vérité, mais seulement sous certaines conditions ; un quota de mystère devait demeurer ; en effet, c’était la vie que de chercher en tâtonnant.
Était-ce dû à une épidémie, ou à une sorte de pollution ? Probablement pas. Les hirondelles étaient des messagers, et à ce titre elles étaient à l’abri de nombreuses maladies physiques. Joëlle savait aussi que les prophètes réussissaient à apprivoiser les rapaces, les colombes, mais pas les hirondelles. Ces messagers étaient bien trop indépendants et sauvages.
Ensuite, pourquoi cet évanouissement ? Les hommes étaient-ils coupables de comportements si néfastes et irresponsables qu’ils seraient comme punis du ciel ? Ici, les pistes étaient hélas ! Par trop nombreuses. Alors dans un esprit de représailles les hirondelles auraient-elles disparu de leur propre chef ? Soit, parce qu’elles en auraient tout simplement plein le bec, se disant basta, soit pour délivrer un message silencieux, comme signe de protestation ou d’avertissement ? Ou bien était-ce tout bonnement le fait d’une main occulte ? Et si oui, à qui profitait le crime ? Et ça, c’était toujours une bonne question. Celle qui tue, comme la fameuse expression ; cherchez la femme ou plutôt le prophète, et dans la même idée : la prophétesse. Voilà l’orientation que prenait l’enquête de Joëlle. Et d’autant plus, que les choses bougeaient depuis l’apparition dans le commerce de boules de cristal. Lesquelles d’ailleurs, se vendaient comme des petits pains. Or on savait qui était à l’origine de cette opération. Donc en résumé, pour la seconde année consécutive, les hirondelles, piliers de l’équilibre climatique, mais surtout nourrissant la sagesse et l’avenir des hommes, avaient totalement disparu. Et comme par hasard, une vague de boules de cristal avait déferlé sur le marché, envahi les foyers des habitants de Presagiocitta et de ses environs. À ce mystère, la jeune investigatrice devait s’y atteler dès lendemain matin…
La prisonnière dans sa cage
Pendant ce temps au château des Trois Hérons, Esther s’ennuyait dans ses quartiers. Ils étaient situés dans la petite tour sur l’aile droite du bâtiment. Cela ajoutait au sentiment d’isolement de la jeune fille. Se sentant prisonnière tel un oiseau en cage, elle ouvrit une fenêtre afin de trouver une respiration plus calme et une échappatoire à sa condition de vie. Elle aurait bien aimé s’envoler loin, très loin. Même jusqu’à la Lune si cela était possible… Elle se mit alors à rêver tout en étant éveillée, s’imaginant à bord d’une machine volante, sorte de caravelle des airs. Seule à la barre, sa destinée entre ses mains. Ce rêve, elle le faisait souvent lorsqu’elle dormait, à la différence que parfois dans ses nuits, le navire volant prenait la forme d’un oiseau de métal allongé, crachant du feu par l’arrière et se déplaçant à une vitesse vertigineuse.
Après quelques minutes, « le voyage » de la jeune fille fut interrompu. Des nuages cachèrent l’astre du soir et seigneur des rêves, et le ciel s’assombrit.
Esther referma la fenêtre, jeta un œil sur la lunette qu’elle s’était fabriquée avec du verre vénitien, et pensa que ce serait pour une autre fois. Elle s’étendit sur sa couche et dit tout haut, presque ironique :
– Ce n’est pas une lunette dont j’ai besoin, mais d’une paire d’ailes !
Jolie brunette de dix-sept ans, Esther était la dernière prophétesse capable de communiquer avec les hirondelles. D’après la rumeur, ce don divin se transmettait dans sa famille, de génération en génération depuis les temps antiques. Elle-même n’en était pas certaine, puisqu’elle savait que les familles et les peuples écrivaient toujours un roman embelli de leur Histoire. Ces mythes fondateurs, sur lesquels on s’appuyait pour construire, nourrir des projets et ainsi aller de l’avant. La demoiselle était orpheline ; ses parents et ses frères avaient perdu la vie trois ans plus tôt dans un naufrage en mer.
Depuis, sa tante l’avait adoptée et lui imposait une éducation contrôlée, conforme à sa vision des choses ; faire de sa nièce ce qu’elle croyait être elle-même ; une parfaite femme du monde. Officieusement, elle utilisait les talents de prophète de la jeune fille pour accroitre sa fortune et son prestige. Alors qu’il semblait qu’Esther était destinée à transmettre les messages du ciel aux habitants de sa région, par l’intermédiaire des hirondelles. La réalité était que sa tutrice se l’accaparait à des fins égoïstes. Dans ce cadre, elle avait confié sa surveillance à un drôle de personnage venu tout droit de Britanie, cet homme s’appelait Birdsmaster… Cependant, les gens le surnommaient avec crainte : le maitre des rapaces. Esther ne manquait de rien, hormis d’une vraie liberté. Telle était sa vie. Son aspiration ? Sortir de cette cage dorée. Mais, si l’intention était là, en avait-elle vraiment le courage ? Y penser était déjà un début…
Sur son lit, Esther songeait :
– Est-ce qu’un jour les hommes seraient capables de fabriquer cette machine volante qui projette le feu ? Puis avec elles, oser aller vers la Lune ? Voir, s’y poser ?
Cela lui paraissait impossible. Elle n’en avait d’ailleurs jamais touché un mot à qui que ce soit. Pas même à Birdsmaster, lequel semblait pourtant venir lui-même d’une autre planète.
Sur ce rêve un peu fou, elle s’endormit.
Une grande journaliste
Le jour pointait le bout du nez. Les traits un peu tirés, Joëlle quittait doucement sa torpeur, non sans quelques tiraillements d’ordre moral. Elle aurait aimé faire la grasse matinée pour rester u

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