Épopée
130 pages
Français

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Épopée , livre ebook

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Description

Epopée est le récit d'une épopée ovale, la fin d'une saison pour un club amateur de série régionale : trois matchs pour un titre. L'action se situe au cœur des années 1990, au sein du comité de rugby de Guyenne et Gascogne (comité fictif). Des vestiaires au terrain, du repas d'avant-match à la troisième mi-temps, les personnages d'Épopée rient et transpirent, se chambrent et s'agacent, mangent et boivent, chantent et rient encore. Mais toujours, sous le masque de la dérision, ils cachent l'importance qu'ils accordent à ce moment qui rythme leur existence : l'heure du coup d'envoi ! C'est tellement bon... et pourvu que ça dure le plus longtemps possible !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414143344
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-14332-0

© Edilivre, 2018
Dédicaces


À mes parents,
Pour Daniel…
Avertissement
« En ces temps-là, nous n’étions pas connectés, mais le rugby existait déjà ! »
Prologue
Charrette est mon surnom au sein du RCC ; l’origine de ce surnom ?
Je me souviens que cela remonte aux premiers temps, lorsque je suis arrivé au club : l’un de ces avant-matchs qui se traîne, entre café et vestiaire. Afin de tuer le temps, chacun devait raconter une anecdote où il avait failli mourir . Alors moi, j’avais raconté cet instant de mon enfance où je remontais la rue principale de mon village natal d’Audaux, accompagné de mon frère Daniel. Nous allions à l’école, qui se situe au bout de cette rue. En sens inverse, arrivait le tracteur des Lasserre, à toute berzingue comme d’habitude lorsque c’était le fils qui conduisait – ah si le père l’avait su ! Il allait d’autant plus vite qu’il avait attelé une charrette vide. Arrivé au niveau de chez Lembeye – il était sur le point de nous croiser – voilà que la charrette dételle brusquement… Et gling ! et glang !… Le timon qui racle le goudron tandis que la charrette fait des embardées, à droite, à gauche ! Daniel et moi nous sommes collés au mur de chez Lembeye afin d’éviter la charrette folle ! Bon, heureusement, il y avait une chaîne qui maintenait solidaire l’attelage et qui limitait donc les terribles embardées de l’engin… Clink clink clink !… La chaîne qui tressaute entre charrette et tracteur tandis que celui-ci ralentit puis s’arrête enfin. Le fils Lasserre était descendu de son tracteur en bougonnant pour ré-atteler la charrette, sans un regard pour nous – qu’il avait failli écrabouiller ! Ou bien était-il trop piteux, conscient de son incommensurable négligence, pour oser affronter nos sidérations infantiles ? Et si on allait le cafter au vieux Lasserre ? Bah tu parles ! Mon grand frère Daniel avait commenté l’incident en valorisant le fait que, c’était bien certain, c’était bien sûr : nous venions d’échapper à une mort atroce ! Nous étions des survivants… Puis nous sommes allés en classe et d’autres priorités se sont imposées à nous, toutes aussi captivantes. Ce souvenir avait refait surface là, en ce moment jovial partagé avec les copains du RCC. Ils avaient prolongé ce moment complice en m’appelant Charrette jusqu’au soir, après le match ; et puis c’est resté.
Ainsi naissent les surnoms, d’une erreur, d’un mot de trop, d’un acte singulier, insignifiant ou exceptionnel ; ils naissent et souvent disparaissent, parfois ressurgissent, et parfois ils restent, ils restent toujours et sont repris par d’autres personnes qui n’en soupçonnent même pas l’origine et oublient souvent de demander. Lui, c’est Charrette !
Amen…
Je suis le narrateur de ce qui va suivre et je suis autorisé à l’être car j’ai joué arrière au RCC pendant dix saisons environ ; surtout arrière. J’ai parfois joué centre ou 10, mais j’étais plutôt arrière, et c’est à ce poste que j’ai foulé bien des pelouses du Comité de Guyenne et Gascogne, le Comité à qui appartient le RCC. Aussi, je vous jure que l’aventure que j’ai choisie de vous narrer, cette incroyable fin de saison d’une saison où nous avions été brillants depuis le début, je vous jure que cette forme d’épopée est la pure vérité !
Maintenant, moi, Charrette, je vais laisser la parole à l’âme de cette équipe.
1 Dernier match de poule : les vestiaires
Bédé s’est installé dans le premier coin en entrant dans le vestiaire, c’est sa place. Conciliabule à trois : Bardos et Charrette sont penchés vers lui qui raconte à voix basse une nouvelle histoire drôle. Bédé est commercial, il en est une source intarissable. Tout autour de ces trois-là, c’est un peu le bordel, les gars entrent et sortent en s’interpellant bruyamment, d’autres déballent nonchalamment leur équipement sportif, vérifient l’état de leurs crampons. Les adeptes du strapping se pressent autour de la boîte à pharmacie : « Hééé, prends pas tout ! » Muni d’une paire de ciseaux, le grand Serge essaie de répartir les bandes d’Elastoplast entre tous ces rapaces, il est hilare. Il n’y a pas si longtemps, Serge jouait encore, et maintenant, il est passé dans l’équipe dirigeante et il s’occupe de la boîte à pharmacie. Cette joyeuse pagaille perdurera jusqu’au signal donné par le Kaiser, capitaine, ou par Marc. Marc, c’est l’entraîneur, et il n’est pas encore dans le vestiaire.
Le Kaiser ne semble pas disposé à donner le signal ce dimanche ; pour le moment, il prend conseil auprès de Jeff Marques sur le meilleur moyen de monter sa véranda. Le signal attendra donc, et chacun profite encore de ce tohu-bohu implicitement autorisé.
« C’est une jeune mariée qui se confie à sa meilleure amie, commence Bédé.
– Alors, comment ça se passe ? lui demande son amie.
– … Boooh et bien ça va, ça va… répond l’autre.
– Non, mais écoute, demande l’amie, comment ça se passe vraiment, enfin, tu vois ce que je veux dire ! »
« Elle veut dire au pieu ! l’interrompt Bardos, l’œil pétillant.
– T’es malin toi ! acquiesce Bédé. Bien sûr que c’est ça qu’elle veut savoir ! »
Bédé poursuit,
« Alors ?
– La jeune mariée est gênée, elle bafouille… Et bien, je dois dire que je ne voyais pas les choses comme ça, j’ai l’impression que ça ne l’intéresse pas beaucoup, je dirais même qu’il se désintéresse de moi, comme s’il n’était plus amoureux !
– Holala ! Holalalala ! Mais ça va pas du tout ! s’exclame son amie. Il faut vraiment que tu reprennes les choses en main, il faut vraiment que tu fasses quelque chose tout de suite … »
« C’est certain, commente Charrette, plein d’empathie. »
« – Alors ? ajoute Bardos (il est à point !) »
Bédé ménage un peu son effet, il prend son temps avec un petit air détaché… Il poursuit : « – Je vais te dire ce qu’il faut que tu fasses dit la copine, il faut que tu lui fasses une fellation ! »
« Hé oui, bon conseil… » ricane Charrette, tandis que Bardos confirme en hochant la tête.
« – Une quoi ? interroge la jeune mariée…
– Une fellation ! tu vois ce que je veux dire j’espère, reprend la copine.
– … Bééé …
– Je m’en doutais ! Mais quelle dégourdie ! Une fellation : une pipe si tu préfères, tu vois ce que c’est ? Une pipe ?
– C’est quand tu sss… sss…
– Oui, c’est ça ! C’est quand tu suces !
– Oh mais voyons, je ne pourrai jamais faire une chose pareille ! »
Bardos et Charrette protestent, outrés par cette incapacité déclarée !
Bédé continue : « Écoute ma cocotte dit l’amie, si tu veux sauver ton mariage, il va falloir faire quelques efforts, surtout que ce n’est pas très compliqué ; alors voilà comment il faut faire… Tu prends son sexe et tu le mets dans ta bouche et alors là, tu fais comme si tu disais Honolulu, Honolulu, Honolulu… Tu piges ?
– Heu oui… Honolulu…
– Surtout, tu te rappelles bien : Honolulu ! … Et ensuite, tu verras, ça vient tout seul ! »
Charrette, paupières closes, se projette : « Honolulu – Honolulu… Ouais, ça a l’air pas mal !
– Bon ! Alors ? s’impatiente Bardos, qui veut la suite.
– Alors, quelques jours plus tard, les deux cop… »
Bédé est interrompu par l’entrée soudaine de Marc ; il lance à Bédé un « Bédé tu fermes boutique ! » qui laisse pointer son exaspération, puis il ferme posément la porte avant de se retourner vers le cœur du vestiaire. Marc est un grand gars encore jeune, brun, éternellement vêtu d’un jogging bleu marine sans marque apparente et qui se tient genoux légèrement fléchis comme s’il attendait un lancer en touche qui ne venait jamais. Avec lui, pas de problèmes au niveau de l’échange : il parle rugby, il parle rugby et quand il n’en parle pas, il y pense. Faut aimer… C’est parfois un peu indigeste. Il parle :
« – Non mais les gars… QU’EST C’ QU’IL SE PASSE ? Vous savez qu’on joue CASTILLON, là, dans une demi-heure… Vous savez qu’on joue la PREMIÈRE place de la poule…Vous savez qu’ils sont remontés COMME DES PENDULES ?… Je viens de passer devant leur vestiaire : on dirait une église… Putain, vous allez vous y mettre ? Le Kaiser, c’est quoi cette foire ? C’est quoi ce bordel ? T’es capitaine, MERDE !… Tu me reprends tout ça… Vous me gonflez, là… Je reviens dans cinq minutes ! » Et il sort en claquant la porte.
Silence abyssal. Y’a que Bardos, qui chuchote à Bédé en le poussant du coude : « – Alors… ?
– Ta gueule Bardos… Pas maintenant » soupire Bédé dans une moue contrariée, il plonge la tête entre ses genoux et dénoue ses lacets.
Sourires gênés, toussotements timides, les regards se portent peu à peu vers Le Kaiser qui ne se dérobe pas, il prend la parole :
« – Bon les gars… Il a raison Marc, faut qu’on s’y mette ! On n’est pas dans le match, moi le premier. Bon, on va s’y mettre parce que sinon, on va se faire balayer… Et quand Marc dit qu’ils sont remontés comme des pendules, c’est pas peu dire ! Vous savez que je bosse avec le beau-frère de Michel Boillot, c’est celui qui joue 10, et bé je peux vous dire qu’ils l’ont extrêmement mauvaise d’avoir perdu à l’aller, surtout de cette façon…
– Hé quoi, de cette façon ? coupe Pascal. On a fait un gros match et on a gagné : c’est tout !
– T’emballe pas Pascal reprend Le Kaiser, je veux dire par là que c’était limite ! Ouais, on a été bien vaillantas ce jour-là… Et on gagne 3 à 0 suite à une générale dans leur vingt-deux – merci Aris ! (Aris forme notre deuxième ligne avec Jeff Marques) – mais aujourd’hui c’est différent, parce que putain, ON EST CHEZ NOUS ! On est invaincus dans cette poule et on va le rester… Et eux, ils viennent ici pour gagner parce qu’ils veulent finir premiers, ils veulent nous piquer notre première place en gagnant ICI ! » Le Kaiser pointe de son index le sol sacré de notre vestiaire…
Labouscai

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