Enquête d'identité , livre ebook

Edilivre - Annie-Claude Okandji Préface de Carine Maraquin

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64 pages

Français

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Extrait

Description

Clarisse, 35 ans, décoratrice d'intérieur, est métisse. Elle vit avec Camille, un homme attentionné avec qui elle est très heureuse. Un soir, tranquillement installée devant un film, elle réalise brutalement qu’elle souffre d’un manque qui l’empêche de se construire pleinement : elle ne connaît pas le pays de son père.

Elle décide alors de partir au Congo-Brazzaville à la recherche de ses racines. Au cours de ce voyage, elle rencontre pour la première fois sa grand-mère paternelle et nous transmet ses émotions au fur et à mesure.

Sujets

Psychological

Fiction

Littérature

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	28 juillet 2020
Nombre de lectures	0
EAN13	9782414433605
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright

Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-43359-9

© Edilivre, 2020
Dedicace

A mémé Claudia.
Exergue

« Une partie de mon cœur est restée là-bas.
Pour moi, ce sera toujours Brazza la verte puisque c’est aussi la couleur de l’espoir ».
Chercher qui on est, n’est-ce pas l’œuvre de tout être humain qui se questionne sur ses origines et sur le sens de la vie ? Les questions métaphysiques nous assaillent. Chacun les traite à sa manière, recherche spirituelle, quête d’un sens par une passion, enquête autour de l’histoire… Annie-Claude Okandji nous emporte avec Clarisse dans ce voyage, à la fois intérieur et culturel, que chacun de nous expérimente. Nous cherchons à travers nos rencontres, nos goûts, nos caractéristiques physiques, nos actes posés de façon inconsciente que les autres nous renvoient.
Certains humains ne cherchent pas, ils sont. Ils existent, imbibés de tout cela malgré eux. Nous pouvons donc échapper à la conscientisation de cette quête. Elle peut nous traverser, mais pas sans nous agiter. Il peut nous arriver à tous des moments ainsi vécus, où nous subissons qui nous sommes. Et cela a un coût, celui d’une coupure d’une partie de soi. Notre identité, plutôt qu’un bien, serait une démarche, un élan vers quelque chose, dans quoi je puisse me reconnaitre.
Savoir qui on est, nous nous en approchons, le plus possible. Le temps nous y aide. Mais toujours quelque chose nous échappe. Se reconnaitre, être reconnu, sera à tout jamais marqué de l’imperfection de l’image que nous avons de nous-mêmes. Il n’est pas possible de savoir qui nous sommes vraiment. Nous ne le pouvons que par le regard d’un autre. Nous avons besoin d’un autre, plus ou moins étranger, qui nous regarde, qui nous parle.
Annie-Claude Okandji convie cet étranger en nous, qui aime, qui habite, qui écrit, qui écoute, qui ressent… elle nous parle d’une dialectique intérieure, de notre ambivalence, de notre pluralité, de la complexité de l’être humain.
Elle nous parle aussi de transmission familiale. Comment faire pour transformer des non-dits, des secrets, des silences… en quelque chose sur quoi s’appuyer ? Comment s’intéresser à l’histoire quand elle ne nous a pas été contée ? Comment trouver sa place dans un échiquier où les cases ne sont pas bien tracées ? Retrouver des sensations, se reconnaitre du semblable, semblent s’offrir comme des possibles.
Elle nous parle aussi de tout ce qui nous échappe, notamment dans les métiers de l’aide. Lorsque nous écoutons l’histoire de quelqu’un, nous essayons de comprendre, mais nous devons le faire sans relâche. Car parfois c’est lorsque nous croyons avoir compris que nous nous trompons. La compréhension se trouve dans l’élan, l’envie de comprendre, plus que dans une réussite, qui restera toujours factice.
Annie-Claude m’a dit que je comprendrais, en la lisant, pourquoi elle m’a sollicitée moi pour écrire cette préface. Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que l’écriture aide à se connaitre, quoi que l’on écrive. C’est une partie de soi qu’on dépose et qu’on accepte de transmettre. Ce que je sais c’est qu’on habite et qu’on écrit tel qu’on est, avec notre histoire, nos émotions, et tout ce qu’on construit autour pour les rendre partageables. Ce que je sais, c’est faire avec cette incomplétude, probablement comme elle.
Carine Maraquin, 17 novembre 2019
Chapitre 1 L’aveu
« Ça y est, c’est décidé : je pars ! ». Cette fois, la coupe était pleine. Clarisse n’en pouvait plus de vivre de cette façon. Depuis quelques mois, elle se sentait médiocre, elle avait l’impression de tout faire à moitié, pire, de ne jamais être à la hauteur. Bien sur ce sentiment, elle l’avait déjà ressenti par le passé mais aujourd’hui, il se manifestait différemment : il prenait le dessus. Elle qui était pleine de ressources d’habitude, voilà qu’elle se sentait attirée par une force d’inertie qui la paralysait. Pourtant, elle avait envie de faire des tas de choses mais par où commencer ?
Ce soir-là, elle prit une décision qui lui apparaissait comme une évidence. Elle venait d’éclater en sanglots devant un film qu’elle avait pourtant déjà vu sans état d’âme. Il faut croire que quelque chose avait changé. Cette émotion enfouie au plus profond de son être ressortait tellement fort qu’elle ne put retenir ses larmes. C’était comme un aveu. Son corps venait lui rappeler qu’il n’était pas question de tricher. Si elle parvenait encore à cacher ses sentiments aux autres, elle ne pouvait plus se mentir à elle-même.
Camille, qui était dans la pièce voisine, accourut pour voir ce qui arrivait. Clarisse fût bien incapable de lui fournir une explication mais ce n’était pas utile. Il la connaissait suffisamment pour avoir une idée de ce qui s’était passé. Après un rapide coup d’œil en direction de l’écran, il devina sans peine que le film l’avait transportée à des milliers de kilomètres…
« C’est si difficile que ça ? », murmura-t-il en la serrant dans ses bras.
Elle essuya ses larmes et, malgré sa gorge nouée, tenta de prononcer quelques mots pour répondre à son compagnon. Elle avait tellement de mal à identifier cette émotion qui émergeait brusquement que ce n’était pas évident.
— « Il faut que je parte ! » dit-elle. « Je le sens ! Sinon je ne serais jamais en paix avec moi-même. J’ai déjà trop tardé ».
...

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