En fuite
152 pages
Français

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En fuite , livre ebook

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Description

Pour échapper à une mort certaine, Nick n’a d’autre solution que la fuite : il recommence alors sa vie à l’autre bout du pays. Tout semble enfin lui réussir jusqu'au jour où ce qu’il a quitté ressurgit et le propulse dans un tourbillon d’événements surprenants et périlleux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 février 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332696717
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69669-4

© Edilivre, 2014
Chapitre 1
Aussi loin que je m’en souvienne, personne ne s’est jamais intéressé à moi . J’ai traversé la vie des autres tel un fantôme. Etre invisible, insignifiant, inutile. Hanté par l’insupportable sensation de ne pas exister. Ce n’est pas pour m’apitoyer sur mon sort que je dis ça. J’ai toujours détesté les gens qui passent leur temps à se lamenter. A quoi bon ? Personne ne leur viendra en aide de toute façon. Je parle simplement de ce que je connais, de ce que j’ai toujours connu. Puis est arrivé cet invraisemblable retournement de situation. Je suis subitement devenu un enjeu majeur pour quelques individus qui se sont lancés dans une lutte sans merci pour mes beaux yeux. Pour quelle raison ? Tout est allé tellement vite que je n’ai jamais eu l’impression de contrôler quoi que ce soit. J’ai réagi comme j’ai pu, sans réfléchir. Il est à présent temps pour moi de tenter d’y voir plus clair, pour ne plus me torturer avec des regrets, pour être sûr que je n’avais pas d’autres choix.
Pour y parvenir, il me faut revenir quelques temps en arrière, à cette période de ma vie où je pensais avoir enfin trouvé la sérénité à laquelle j’aspirais tant. A cette époque, je me réveillais chaque matin plein d’entrain, ce qui ne m’était encore jamais arrivé. J’étais même heureux d’aller travailler. Ce que je faisais, pompiste, homme à tout faire, chez un garagiste à la sortie de la ville, n’avait pourtant rien d’exaltant. Mais il y avait des raisons à cet enthousiasme, je vous le concède, surprenant. D’abord et surtout, mon chef, David, avait envers moi une confiance totale. Et réciproquement. Ceci était complètement nouveau pour moi.
David était l’homme le plus énigmatique que j’aie jamais rencontré. Oh ! Je sais, ça fait bien, quand on raconte une histoire, de parler d’un homme mystérieux dès les premières lignes. Ça tient en haleine en quelque sorte. Je veux simplement dire qu’il se dégageait de lui quelque chose d’insaisissable. Il faut dire qu’on lit en moi comme dans un livre ouvert alors les gens me paraissent vite originaux. Mais lui, c’était plus que ça. Je le côtoyais de neuf heures du matin à six heures du soir mais il me parlait de tout, sauf de lui. Je ne connaissais rien mais alors rien de sa vie. Marié, pas marié ? Appartement ou maison ? Chien ou chat ? Rien de rien, nada. Il était plutôt jovial, facile à aborder, enfin, du moins, c’est ce que je pensais. En général, les gens le trouvaient taciturne, mais moi, ça ne me gênait pas. Je suis du genre sociable. Et puis, il me considérait comme un individu à part entière. Je me sentais digne, fier de moi grâce à lui. Voilà surtout pourquoi j’étais heureux. Mais ce n’était pas la seule raison. Sans trop rentrer dans les détails, disons que j’avais enfin une vie calme, sans stress ni pression. C’était tellement inespéré. Cela m’a permis, pendant un certain temps au moins, d’oublier tout ce que j’avais laissé derrière moi.
Le jour où les choses ont basculé, j’étais encore plus en forme que d’habitude. Pourtant il ne s’était rien passé de particulier. Comme je l’ai dit, ma vie ne faisait pas rêver. Travailler dans cette station-service était la meilleure chose qui m’était arrivée, ça vous pose son homme non ? Je suis né dans la merde, pardonnez-moi ce langage, mais il n’y a pas d’autre mot. Je travaillais pour David depuis un peu moins de deux ans. On s’entendait bien, j’aimais bien ce garage. Il s’y passait toujours quelque chose. Des habitués, des inconnus. L’entrée ou la sortie de la ville, ça dépend du sens, c’est un bon emplacement. On est comme une sorte de bureau d’informations. La routine agrémentée de quelques nouveautés, juste ce qu’il me fallait. Tous les matins, à neuf heures quinze, cette jolie dame arrivait avec sa belle voiture. Comment s’appelait-elle déjà ? Jane je crois. Je l’ai toujours soupçonnée de passer chaque matin pour faire les yeux doux à David. Qui a besoin d’essence tous les jours ? Toutes sortes de gens défilaient. Hommes d’affaires, jeunes qui testaient leur permis tout neuf, petits vieux qui avaient du mal à remonter dans leur voiture et bien d’autres. A chaque jour sa petite surprise. Il y a des cas je vous le dis. Ce serait trop long à raconter et ce n’est pas le but de mon récit.
Bref, ce matin-là, j’y reviens. Tout était normal, jusqu’à ce qu’un événement surprenant ne survienne et perturbe ma douce torpeur.
Mais avant de raconter pourquoi j’en suis arrivé là où j’en suis au moment où j’écris ces lignes, il me faut expliquer comment j’ai atterri dans ce garage.
* * *
Avant d’arriver dans cette ville, je vivais à plusieurs centaines de kilomètres de là. Comme d’habitude, j’avais réussi à gâcher le peu que j’avais, ayant fait, une fois de trop, confiance aux mauvaises personnes. En existe-t-il de bonnes pour ça ? Après ces nouvelles mésaventures, j’avais décidé de changer de vie, pour de bon cette fois. Pour être honnête, je n’avais pas trop eu le choix. L’idée de ce départ soudain n’était pas à mettre sur mon compte uniquement. Même pas du tout en réalité. J’avais été obligé de dégager. De mettre les voiles, de disparaître physiquement. J’en frissonne encore après tout ce temps. Bref, j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, me convaincant que ce ne serait peut-être pas plus mal de tout recommencer. Dans la mesure de mes moyens. J’ai pris ma voiture, enfin ce qu’il en restait, et j’ai roulé vers l’ouest, pour poursuivre le cliché du parfait loser, pour finir par débarquer dans cette station-service. J’avais besoin d’essence quoi. David a vu l’état de ma voiture, mon état à moi. J’ai dû lui faire pitié. Ça ne m’a pas vexé. Je ne pouvais me payer le luxe d’avoir de l’orgueil. Il m’a indiqué l’adresse d’un hôtel et m’a dit de revenir le lendemain. C’est là qu’il m’a proposé le job, comme ça, sans rien savoir de moi. Je vous ai dit qu’il était bizarre ce type. Il m’a dit que j’avais une bonne tête. Alors là, je ne l’avais pas vu venir. Je me suis trouvé un petit appartement sur ses recommandations Chaque matin, j’arrivais au garage à neuf heures. Toujours le même rituel.
– Bonjour patron ! Vous avez passé une bonne nuit ? Rien à signaler ?
– Tout va bien Nick. Tu sais ici c’est la routine qui domine.
Et la journée commençait. David s’occupait des paperasses et des clients pénibles. On déjeunait ensemble devant le journal en s’effarant de l’état du monde, si agité par rapport à notre petit monde à nous. Avec l’impression de n’avoir jamais vécu autrement. Parfois, des images du passé réveillaient des angoisses profondément enfouies. Elles repartaient aussi vite qu’elles étaient venues et je ne m’en souciais pas plus que ça. Ma vie était trop paisible, c’était trop inespéré pour que je me laisse perturber par des inquiétudes non fondées, voire imaginaires. Je préférais me laisser happer par ce bien-être dont j’avais rêvé toute ma vie.
Le soir je rentrais chez moi vers dix-huit heures. Je m’étais même fait deux ou trois potes. On faisait des billards dans un bar de la ville, après le boulot. C’était tellement reposant, pas besoin de leur raconter mon passé en détail, ni de leur parler de mes anciennes embrouilles. Ils avaient bien compris comment j’étais fait. Ça ne les gênait pas, parce qu’ils savaient qu’au final, j’étais un bon gars. Parfois ils m’interrogeaient sur David. C’était un mystère pour tout le monde cet homme.
– Bon allez, tu peux nous le dire, ce type a tué sa femme et tu le fais chanter. C’est pour ça qu’il te bichonne autant.
– Arrête ça Tom. Je sais rien de plus, il n’y a pas de cadavre chez lui et je bosse dur. Je n’ai aucun traitement de faveur.
– Non, mais on se rappelle tous de ton arrivée de pauvre mec poursuivait Jim. Il t’a filé un boulot, un appart, comme ça, par bonté d’âme ? Tu comprends qu’on s’interroge.
Tout cela était vrai, mais je ne trouvais rien à leur répondre à part un banal :
– Il a tout de suite senti que j’étais un gars digne de confiance, contrairement aux gens du coin.
Puis on reprenait notre partie de billard. Au fond, j’étais d’accord avec eux. Pourquoi avait-il fait tout ça pour moi ? Lui me disait juste qu’il avait besoin de quelqu’un quand j’ai débarqué et que ça tombait très bien. J’acceptais cette explication, ne voulant pas le mettre mal à l’aise. Dès que je lui posais des questions un peu personnelles, il devenait fuyant. Me révélant juste qu’il avait ce garage depuis plusieurs années et qu’il avait vécu un certain temps dans une autre ville. Je m’en contentais. C’est ainsi que les jours filaient, sans trop se poser de questions sur le lendemain et c’était drôlement reposant.
Je ne voudrais pas avoir l’impression de me répéter mais c’est très important pour moi d’être bien compris. Jusqu’au garage, jusqu’à David, ma vie n’avait pas plus d’importance que celle d’un insecte. Depuis ma naissance, je n’ai jamais compté pour personne. N’ayant jamais eu d’autres options que de me fier à moi et à moi seul. Il faut bien réaliser quel genre de type je suis. Toujours le premier à avoir des embrouilles. Certains m’appellerait un pauvre gars, d’autres un raté. Moi je me considère surtout comme quelqu’un qui ne comprend pas ses semblables et leur façon de faire. Aucune fidélité, aucune compassion. Je pense que le propre de l’être humain reste quand même moi et ma gueule. Je m’emporte mais je connais le truc. On est finalement seul sur cette Terre. Qui vous comprend vraiment ? Qui pénètre vos pensées profondes ? Vos parents ? La famille, un fardeau indispensable. Les amis ? Le concept d’amitié, superbe idée pour croire qu’on n’est pas seul, que votre seule présence compte pour quelqu’un, sa

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