Elle se la raconte grave
90 pages
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Elle se la raconte grave , livre ebook

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Description

« Bon, avec les copines, on est divorcées, OK. Mais on n’est pas rentrées dans les ordres non plus. Faut pas déconner. On est à fond ! On cherche. On chasse. De l’homme. Du vrai. Du quadra. Ouais, ben bonjour l’angoisse ! À vingt ans, les mecs, ils parlent de cul et ils assurent ! À quarante, ils en parlent... c’est tout. C’est marrant comme la tendance s’inverse. Parce que nous, à vingt ans, on en parle à peine. Mais à quarante, on en parle, on en veut et on en redemande ! Ouais, ben dans tes rêves, cocotte !!! Moi, j’en ai rencontré quelques quadras ces derniers mois... Wahouuuu, ça fait peur ! Bah, j’suis pas la seule. Avec les copines, on s’raconte tout, on s’fait des bilans : "Alors, cette soirée, torride ??? — Torrible ouais, tu veux dire !!!" »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748397734
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elle se la raconte grave
Karine Sophie
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Elle se la raconte grave
 
 
 
 
Illustration de couverture et illustrations intérieures :
© Juliette Verdurand – jul.illustration@gmail.com
 
 
 
C’est qui Elle ?
 
 
Une femme ou une mère, une ex-épouse ou un coup d’un soir, une salariée ou une chômeuse… Enfin, ça dépend du vent.
Pas loin de la quarantaine, vraiment pas loin… Enfin, ça dépend de quel côté on regarde.
Une nana bien dans sa peau… Enfin, ça dépend des jours.
Pas trop mal conservée pour son âge… Enfin, ça dépend de la lumière.
Bref, Elle… c’est toi, c’est nous… enfin, plein d’entre nous.
Une femme du xxi e siècle, élevée aux grains de la société occidentale, qu’Elle regarde, vit ou subit.
Le cul, les mecs, les mômes, le divorce, la drague, l’amitié, le boulot, l’argent, les vieux…
Elle aurait pu se la fermer… Mais Elle n’a jamais su.
Faut toujours qu’Elle l’ouvre… Parce qu’Elle a des trucs à dire… plein… tout plein.
Du coup, Elle se la raconte… grave !
Sur Facebook d’abord. Si. C’est là que tout a commencé. Parce que c’est hype… branché… trop fun. Enfin, surtout parce que Florence Foresti ne l’avait pas encore appelée. Toujours pas d’ailleurs. ( À ce propos, si quelqu’un connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui la connaît… NDLR. )
Elle vous salue !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Elle et les mômes
 

© Juliette Verdurand
 
 
 
Le mensonge
 
 
 
Quand t’es une fille, que t’es toute petite, y’a plein de trucs qu’on te dit pas. C’est voulu. C’est fait exprès.
Bon, on te cache pas tout. Par exemple, maintenant, on te l’explique comment on les fait les bébés… Nan mais si, on est au xxi e siècle quand même.
Ben heureusement… T’imagines avant ? On te disait rien ! Putain le jour J… la première fois qu’tu voyais Popol… ahhhhhhhhhh ! Le flippe !!!!!
Il est là l’espèce de machin, dressé devant toi, tout fier, avec son p’tit sourire mesquin, l’air de dire « tu vas voir c’que j’vais te mettre ma cocotte ! » Nan, t’as remarqué… Quand il est bien tendu l’Popol, t’as l’impression qu’il se marre. Tellement… qu’ça lui en met la larme à l’œil !
Et il est sûr de lui là, arrogant, dominant. Limite il te jauge… il t’évalue. Nan mais pour qui tu t’prends, l’vilain ! T’as vu ta tronche ? Putain qu’t’es laid !
Attends… Faut se préparer à ces trucs-là, faut être coachée à tous les niveaux : psychique et physique. Sinon ton premier réflexe, il est vital, tu serres les cuisses et tu te barres en courant (ouais, ouais, je sais, pas facile)
Ben ça va maintenant… on nous prépare.
 
Du coup, les bébés… on sait comment on les fait. Même plus peur.
Ouais ben attention !
Y’a les faire… et savoir dans quoi tu te fourres si t’en fais !
C’est là qu’on nous ment… tout le temps… tout le monde. Même ta mère elle te ment.
Si, si ! Et toi, tu sais pas, tu lui fais confiance, aveuglément. Normal, c’est ta mère !
Elle commence son lavage de cerveau dès que t’es toute petite, ta mère. Tous les jours elle te raconte des crasses, elle te manipule, elle endort ta vigilance.
Et comment elle a AD-O-RÉ être enceinte. Et que ta naissance c’était LE plus beau jour de sa vie. Et que c’était QUE du bonheur !
D’ailleurs, c’est un truc que tout le monde dit ça… tout le temps.
« Ça va, l’accouchement, bien passé ? »
« Que du bonheur !!! »
« Et le p’tit, ça va, l’est gentil ? »
« Que du bonheur !!! »
Pourtant, suffit juste d’être un peu observateur. Des fois les parents ils ont une de ces tronches… j’sais pas moi… ça a pas l’air d’aller du tout du tout. Le bonheur, ça leur fait une drôle de gueule aux parents.
Ouais, ben tu discutes pas toi, hein. T’es p’tite… et tu grandis en pensant que les enfants c’est une sorte d’élixir, qu’au plus t’en prends, au plus t’es heureux.
Du coup t’en veux… plein ! T’en veux tellement que tu penses qu’à ça dès que t’as tes règles. Un truc de fou ! Ça te monopolise le cerveau : bonheur = enfants. C’est inscrit dans tes neurones, dans tous tes gènes. Rien qu’à l’idée du méga shoot que ça va t’faire un bébé, t’en frissonnes de la tête aux pieds !
Ouais, ben frissonne bien…
Tu veux qu’on en parle de la grossesse ? Au début ça va hein, c’est pas l’pire. OK tu gerbes… un peu… beaucoup… passionnément… à la folie. Bon, des fois, c’est pas du tout. Là, t’as d’la chance. Si, si. Tu PEUX avoir d’la chance. Ouais mais c’est comme au loto, faut tenter, tu peux pas savoir avant.
C’est après qu’ça s’complique. Pas seulement le poids hein… Ça, t’es au courant.
Pas seulement ton ventre qui se tend tellement que ta peau te gratte… tout l’temps. Putain qu’ça gratte. Et puis d’un coup, comme ça, elle s’met à s’couvrir de petits dessins tout violet la peau d’ton ventre… partout. Jolis, les dessins hein ! Une vraie œuvre d’art, originale en plus ! Nan, cette toile-là, y’a qu’toi qui vas l’avoir. Le seul problème, c’est que sur le marché, ben ça vaut rien ! Bon, ça aussi tu l’sais. Pas de surprise. Des toiles de maître t’en as vu plein chez les autres, t’es au courant.
J’vais pas non plus t’raconter le coup du pipi que t’arrives plus à retenir. Pourtant le pipi, quand t’es enceinte, c’est toutes les heures… jour et nuit. Ben, toutes les heures t’arrives pas à l’retenir, ton pipi !
Et de ta démarche… t’es au courant aussi de ta démarche. Qu’à chaque fois que tu poses le pied par terre, y a un truc qui t’appuie tellement fort dans l’vagin (c’est vrai en fait, y’a un truc qu’appuie) que ça te fait écarter les jambes. Bah ça fait juste un peu mal. Du coup tu plies les genoux aussi. Et puis t’avances. Comme ça. Ben t’es bien obligée d’avancer, au moins jusqu’aux chiottes, histoire de finir ton pipi ailleurs que dans ta culotte !
 
Nan, tout ça c’est rien… Le pire, c’est la fin. Quand ça commence à travailler grave. Là déjà tu regrettes. Et ça t’fait gueuler. Si, si… tu gueules ! Même pas il est là ton enfant « porte bonheur » que déjà tu l’insultes !
Ohhh, respire et arrête de te plaindre un peu là. C’est rien la douleur !!! Y’en a plein qui l’ont fait avant toi ! Et elles en sont pas mortes ! Enfin… pas toutes.
 
Non, c’qui va vraiment te rendre dingue… c’est le défilé des doigts. T’en auras jamais autant vu passer des doigts, jamais l’même. Des très gros. Des avec des ongles. Des super froids. Nan mais faut comprendre, c’est pour voir où t’en es et combien de temps tu vas gueuler encore. Pour le premier, souvent, tu gueules longtemps. Et ben, avec un peu d’chance, tu vas croiser les doigts de l’équipe de jour et d’celle de nuit ! Toutes les heures, un nouveau doigt ! Et à chaque fois qu’ils te le ...

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