Du sang et des larmes
163 pages
Français

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Du sang et des larmes , livre ebook

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Description

Les parents, amis, médecins et autres guérisseurs tradipraticiens ont mené un combat acharné pour guérir Sima, un jeune garçon atteint du cancer du sang, une pathologie jugée presque incurable. Pour sauver leur enfant, les parents ne reculeront devant aucun sacrifice. Cet enfant qui se révélera surdoué, sera fortement influencé par l’annonce de la découverte des corps de migrants clandestins guinéens dans la Méditerranée. Il décide alors de donner un sens à sa vie, en se consacrant à la construction d’une Guinée moderne et démocratique. Le récit relate la vie de tous les jours, les conflits existentiels des sociétés, un dialogue souvent houleux entre les cultures occidentales et mandingues, un échange qui, parfois, frisera la rupture. Sima comprend très tôt cet antagonisme et ne le fuit pas. Il assumera sa part de responsabilité.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 44
EAN13 9782140276910
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU SANG ET DES LARMES Mohamed Condé
Les parents, amis, médecins et autres guérisseurs
tradipraticiens ont mené un combat acharné pour guérir Sima,
un jeune garçon atteint du cancer du sang, une pathologie
jugée presque incurable. Pour sauver leur enfant, les parents
ne reculeront devant aucun sacrifice. Cet enfant qui se DU SANG
révélera surdoué, sera fortement influencé par l’annonce
de la découverte des corps de migrants clandestins
guinéens dans la Méditerranée. Il décide alors de donner
un sens à sa vie, en se consacrant à la construction d’une ET DES
Guinée moderne et démocratique. Le récit relate la vie
de tous les jours, les conflits existentiels des sociétés, un
dialogue souvent houleux entre les cultures occidentales
et mandingues, un échange qui, parfois, frisera la rupture. LARMES
Sima comprend très tôt cet antagonisme et ne le fuit pas.
Il assumera sa part de responsabilité.
Roman
(Nouvelle édition)
L’auteur, Mohamed Condé, né en 1950, a fait ses études
à I ‘Institut Polytechnique de Kankan et au Centre
International de Journalisme de Paris. Il a été animateur
des émissions « Un chant et son contenu » et « Tribune
de l’Histoire africaine » à la radio nationale avant d’être
Directeur Général de l’Agence Guinéenne de Presse,
puis Directeur national de la Communication, conseiller du Ministre de
la communication, Coordonnateur national du programme cadre de la
communication et consultant pour plusieurs institutions internationales,
Secrétaire général du Ministère de l’information et de la communication. Il est
également enseignant chercheur dans des établissements d’enseignement
supérieur où il enseigne le journalisme. M. Condé est co-auteur d’ouvrages
didactiques et professionnels et auteur de nombreux articles publiés dans
des revues étrangères. Ce livre est son premier roman.
Illustration de couverture :
© Jessica Felicio - Unsplash.com
ISBN : 978-2-14-027691-0 9 782140 276910
15 €
Mohamed Condé
DU SANG ET DES LARMESDu sang et des larmes
Roman
Nouvelle éditionMohamed Condé
Du sang et des larmes
Roman
Nouvelle éditionDu même auteur
— Sous les griffes du destin, 2020
— Le sofa de l’ombre, 2019
— Du sang et des larmes, 2019
L’Harmattan, 2022
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-14-027691-0
EAN : 9782140276910Avertissement
Ce livre est un roman. Certains noms de lieux ou de
personnes sont imaginaires. Des évènements aussi. Toute
ressemblance des personnages avec une personne
physique ou morale ne serait qu’une coïncidence.
L’auteurDédicace
Je dédie cet ouvrage à :
— ma cousine Nansira Camara et à son époux
Soumounou,
— Mon ami Ismaël Traoré et à son épouse Mariam
Traoré,
En reconnaissance de leur générosité et leur solidarité
sans lesquelles ce livre n’aurait pas été écrit. Qu’ils
trouvent dans ces lignes l’expression de ma profonde
gratitude.
Mes sincères remerciements à Yamoussa Sidibé,
écrivain pour ses précieux conseils.
9PREMIÈRE PARTIE Chapitre 1 :
L’annonce
La buée blanchâtre du mois d’août avalait
progressivement la ville de Conakry. Les monceaux de
maisons en tôle ondulée, incrustés dans les flancs du Mont
Kakoulima s’évanouissaient dans la fumée crachée par des
forêts-galeries. Des chutes fumantes étaient vomies par les
gueules rocheuses du « chien qui fume », l’autre montagne
accroupie sous le mont Kakoulima et veillant sur la cité
centenaire de Dubréka. L’ensemble donnait à ces vallons
un paysage paradisiaque. Sima contemplait ce paysage
idyllique à la faveur de l’éclaircie matinale qui suit les
jours pluvieux. Il pouvait apercevoir les plaines
marécageuses couvertes de mangroves sur les bords de
l’Océan Atlantique, le gardien de la capitale guinéenne. Il
s’enivrait de ce premier répit de la pluie après une semaine
d’ondée sans intermittence. Il se frotta les yeux alourdis
par le sommeil. Il était encore engourdi, la démarche
poussive. Il s’étira et tira le rideau de la fenêtre pour
laisser passer la lueur du jour. La brise matinale lui fit du
bien. Il réalisa qu’il avait plu la nuit. Malgré, le froid qui
s’insinuait dans la maison, il fallait se lever et se préparer
pour l’école. Sa maman viendra sûrement taper à la porte.
Et sa grosse voix le tirerait brutalement de son indolence.
Dans le lit, son frère aîné dormait encore. En fait ce n’était
pas seulement la crainte de la réprimande de sa mère qui
l’avait réveillé de si tôt. Il était inquiet. Son frère lui avait
montré la veille un bouton ou plutôt une petite boule sous
son aisselle gauche. Il n’en était pas encore pour autant
très soucieux puisqu’il ne sentait aucune douleur.
13D’ailleurs, il renonça à en informer son père ou sa mère
qui s’en alarmeraient pour un rien.
Son prénom, Sima, était peu courant dans le monde
mandingue. Ce prénom signifiait « celui qui a longue
vie ». Il lui avait été donné à son baptême, c’est-à-dire au
huitième jour de sa naissance par son père qui exprimait
ainsi sa reconnaissance et son amitié au père adoptif de sa
mère dont c’était le prénom. L’enfant portait bien ce nom,
puisqu’à sept ans, il était vigoureux et en bonne santé. Ses
frères et ses sœurs n’avaient pas eu la même fortune. Ils
avaient tous passé des jours d’hospitalisation à l’hôpital
Donka le plus grand centre hospitalo-universitaire du pays
pour insuffisance respiratoire ou amygdalites impliquant
des interventions chirurgicales très éprouvantes. Ces
périodes de maladies étaient durement ressenties par la
famille à cause de leurs charges financières, les soucis et
le stress qui empêchaient les parents de dormir.
Madu, le père, svelte et de taille légèrement au-dessus
de la moyenne, portait allégrement ses cinquante-cinq ans.
Ses cheveux grisonnants et ses lunettes pharmaceutiques
laissaient entrevoir ses convictions philosophiques qui
pouvaient s’exprimer par une nature réservée, mais qui
savait comprendre et respecter les autres. Il était haut
fonctionnaire dans un ministère et occasionnellement à
son propre compte lorsqu’il obtenait des contrats de travail
avec des institutions ou organismes internationaux qui
louaient ses services de consultant. Monogame convaincu
dans un milieu largement polygame, il vouait un grand
respect à Tida, son épouse depuis deux décennies. Il était
craint pour ses prises de position parfois très tranchées et
son attachement à la tradition mandingue. Ses enfants le
trouvaient mal dégrossi, à cause notamment de son
intransigeance à faire observer certaines normes et
habitudes de la tradition. Ses enfants racontaient pourtant
avec fierté qu’il était un père aimant et prévenant, un chef
14 de famille disponible, soucieux de l’éducation et de la
réussite de ses enfants. C’était un universitaire respecté de
ses collaborateurs pour son intégrité morale et
professionnelle et aussi pour sa simplicité et son sens
élevé de sociabilité.
Ce jour-là, Madu, était rentré plus tôt que prévu.
Habituellement il ne rentrait pas avant 19 h à cause,
disaitil des embouteillages de Conakry. Dès sa descente de son
véhicule, il remarqua l’air affligé de son épouse. Ce qui
détonnait avec son sourire habituel et son rituel mot
d’accueil. Il l’interrogea du regard.
— Madu, sais-tu que Sima nous a caché un furoncle
qu’il a sous son aisselle ? Il ne se plaint pas encore, mais
je pense qu’il faut l’envoyer à l’hôpital demain avant que
le chancre ne s’infecte.
Avec son calme habituel, Madu s’enquit :
— Comment as-tu découvert ce furoncle, puisqu’il ne
s’en plaint pas ?
— Par hasard. Quand il a ôté son maillot mouillé par la
pluie.
— Je n’ai jamais vu un furoncle indolore.
— C’est peut être un bouton bénin. Sima m’a même
prié de ne pas t’en parler de peur que tu ne demandes à
l’inciser.
Madu se gratta la tête, l’air faussement serein. On
sentait un père qui ne voulait rien banaliser.
— Je pense qu’il ne faut rien minimiser surtout dans le
domaine de la santé, car la tradition nous enseigne que si
vous amenez votre maladie à l’hôpital vous avez des
chances de vous en sortir, mais si la maladie vous y
amène, il n’est pas certain de la vaincre.
Tida proposa de faire examiner Sima par Madame
Sylla, une voisine pédiatre en service dans un dispensaire
de la commune. L’infirmière ne trouva rien de grave.
Toutefois elle suggéra de faire consulter l’enfant par un
15spécialiste au Centre hospitalo-universitaire Ignace Deen
dans la commune du Kaloum.
Madu très attentif, accepta de suivre les
recommandations de Madame Sylla. Il prit la décision de
faire examiner son fils par Docteur Baldé, le médecin-chef
de la pédiatrie.
Après avoir ausculté l’enfant, le toubib posa quelques
questions sur la famille et l’historique de la maladie.
— C’est surprenant que vous n’ayez remarqué aucun
changement dans les habitudes et les autres
comportements chez cet enfant, dit-il.
— C’est donc grave Docteur ? Une intervention
chirurgicale s’imposerait-elle ?
— Je ne peux maintenant, me prononcer sur la faisabilité
de l’intervention. Je vous remets des bulletins d’examen
pour nous permettre de poser un diagnostic fiable. Ne
craignez rien puisque l’enfant présente un état général
satisfaisant.
Sur ces mots le médecin déchira des feuillets de son
carnet de consultation et les lui tendit. Madu n’était pas
rassuré. Il trouvait les propos du médecin grossièrement
amènes.
Les laboratoires d’analyse étaient à l’autre bout du
couloir de la pédiatrie. Dans l’allée, des patients
attendaient, assis sur des bancs métalliques. Au bout du
couloir, une infirmière redistribuait des bulletins derrière
une table nue. Deux portes en bois massif la
surplombaient. Au-dessus de l’une d’elles, un écriteau
indiquait ‘’laboratoire de biochimie’’. Madu s’adressa à
l’infirmière.
Sans attendre, il lui remit le montant demandé et prit le
reçu de paiement. L’inquiétude se lisait sur son visage. Il
ne put se contenir en dévisageant l’infirmière.
— Madame, sincèrement, dites-moi si ces examens

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