DOUCE LUMIERE
168 pages
Français

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DOUCE LUMIERE , livre ebook

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Description

Ce roman raconte d’une manière humoristique les accomplissements et les tribulations d’Ahmed, un cadre marocain, né dans un petit village des contreforts du Moyen Atlas dans une famille pauvre, à la fin du protectorat français. Grâce à son éducation et à sa formation, il devient docteur vétérinaire.Par son travail, par son sérieux et sa persévérance il réussit sa vie professionnelle et familiale sans renier ses origines amazighes dans un Maroc en pleine mutation. Malheureusement, il se trouve mortifié quand son médecin lui annonce qu’il est atteint d’une maladie incurable. Il ne baisse pas les bras devant cette maladie foudroyante et combat jusqu’au dernier souffle de sa vie

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9789920607162
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DOUCE LUMIERE
roman© Editions Marsam 2021
Collection dirigée par Rachid Chraïbi
15, avenue des Nations Unies, Agdal, Rabat
Tél. : (+212) 537 67 40 28 / Fax : (+212) 537 67 40 22
E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Conception graphique
Quadrichromie
Impression
Imprimerie Afrique Orient, 2021
Dépôt Légal : 2021MO0279
ISBN : 978-9920-607-16-2 MOHA ENNAJI
DOUCE LUMIERE
romanJe voudrais ici remercier vivement mes amis Mohamed Nedali,
Ali Fertahi et Fouad Brigui pour leurs remarques judicieuses.
Je remercie également mon épouse Fatima Sadiqi et mon frère
Abderrahman qui m’ont encouragé à écrire ce livre.
Un grand merci à mon ami Rachid Chraibi, président de la
maison d’édition Marsam, pour le bon travail qu’il fait.
Couverture
Oeuvre de Abdellah Sadouk
Lumière berbère
Acrylique sur toile
Collection Marsam1
Enfance
Le ciel était légèrement nuageux et la chaleur
matinale commençait à envahir la nature qui
semblait confrontée à elle-même. Le vent remuait
les feuilles des rares arbres qui restaient. Les nuages
cubaient des orages qui allaient bientôt s’abattre sur
le village.
Quelques minutes avant l’aube, Ahmed est né
dans une famille berbère modeste du Moyen Atlas,
dans le village de Timoulilt situé à 25 kilomètres à
l’ouest de la ville de Béni Mellal, probablement le
20 juin 1955 car ses parents étaient tellement fous
de joie qu’ils avaient oublié de noter sa date de
naissance exacte.
A cause de la malnutrition, Ahmed était né mince,
mais beau et en bonne santé. Il était irritable et
pleurait tout le temps, refusant le sein de sa mère.
Durant son enfance, il était dynamique, turbulent,
joueur, sociable et plein d’énergie.
Sa mère ne mesurait pas l’ampleur de ce qui
l’attendait. Avec trois enfants tout était devenu
diffcile. Elle devait donner le sein à son
nouveauné, le nettoyer, cuisiner, faire le ménage, s’occuper
des autres enfants et de son mari. Leurs caprices la
mettaient en colère à tel point que parfois elle avait
envie de partir loin et seule.
5 Comme tous les enfants du village, Ahmed avait
fréquenté l’école coranique deux années durant.
Mais il n’en garda pas de bons souvenirs car elle
était encombrante et pleines d’élèves et de mauvaises
odeurs. En plus, le maître (fqih) frappait les élèves
avec un long bâton pour les inciter à apprendre par
cœur les versets du Coran qu’ils ne comprenaient pas.
A l’école primaire dite en amazigh chukkila n
lbosta « Ecole de la Poste », qui comprenait une
seule salle de classe, il était soulagé et heureux car il
n’était pas obligé d’apprendre les leçons par cœur et
il y avait des fenêtres. Du coup, on ne sentait plus les
mauvaises odeurs. Deux classes s’alternaient pour
utiliser la seule salle pendant la journée.
L’année suivante, il fréquenta l’école primaire
nouvellement construite, qui se composait d’une
dizaine de salles de classe modernes très bien aérées
et ensoleillées. C’était une aubaine pour les élèves
et leurs parents. Enfn leur village avait une école
primaire valable avec tous les outils pédagogiques
nécessaires. L’école était même dotée d’une cantine
où on servait des repas légers aux élèves (lait, soupe
de vermicelles ou de riz, etc.) qui restaient à l’école
entre midi et treize heures.
Ahmed était un excellent élève, et son
comportement à l’école primaire était exemplaire.
Il était adoré et apprécié par ses instituteurs car il
apprenait vite et faisait ses devoirs minutieusement,
et il avait une très belle écriture en arabe et en
français. Il réussira son certifcat d’études primaires
facilement.
Ses parents organisèrent une petite fête à laquelle
tous les proches et les voisins étaient conviés. C’était
un moment de joie et de convivialité.
6 Pendant son adolescence, il avait rêvé de
rencontrer la femme de sa vie, qui serait belle,
intelligente, aimable et éduquée, de l’épouser,
d’avoir des enfants d’elle (qui réussiraient leur vie
et deviendraient célèbres), d’habiter une belle villa
dans une grande ville, et d’acquérir une jolie maison
au bord de la mer.
Son père, Lahcen, était un résistant contre
l’occupation française, avant de devenir commerçant
et agriculteur à la fois après l’indépendance du
Maroc. Sa mère était femme au foyer. Elle s’occupait
très bien de ses enfants et de son mari. Le père savait
lire et écrire mais la mère était analphabète, car ses
parents ne l’avaient jamais inscrite dans une école,
pas même dans une école coranique quand elle était
enfant.
Dans son village natal, il y avait une seule source
d’eau (aghbalou), une mosquée, une école primaire,
un bureau de la commune rurale, un bureau de
poste, deux commerces d’alimentation générale,
deux bouchers, et un bureau d’état civil. C’était
tout. Le village était entouré de champs agricoles et
de la plaine de Béni Mellal et Tadla, irrigués par le
barrage de Bin El-Ouidane et la pluie qui était, dans
le temps, abondante en hiver et au printemps.
Dans la ville de Béni Mellal où ses parents
avaient déménagé pour aider leurs enfants à terminer
leurs études secondaires, il n’y avait que deux salles
de cinémas, deux lycées, deux agences bancaires,
quatre écoles primaires, trois hôtels, une boite de
nuit, trois bars, un grand stade de football, mais pas
d’université ni de théâtre. Ahmed poursuivait ses
études secondaires à Béni Mellal après l’obtention
du certifcat d’études primaires. A l’âge de 12 ans,
7 il avait des palpitations cardiaques inquiétantes, ce
qui avait nécessité son hospitalisation pendant un
mois. Il avait suivi un traitement médical effcace
et un régime sans sel pendant toute une année. Il
s’en est tiré sain et sauf grâce aux soins de l’équipe
médicale qui l’avait soigné et grâce à l’affection et à
la bienveillance de sa mère. Cette dernière ne voulait
pas le perdre aussi, ayant déjà perdu un enfant de 9
ans quelques années auparavant.
Il tomba amoureux pour la première fois à l’âge
de 14 ans, tandis qu’il se rendait à pied au collège.
Le jour de la rentrée, il découvrit qu’il n’était pas
seul sur le trajet, car non loin de lui marchait une
jolie flle dans le voisinage et allait au même collège
aux mêmes heures. Ahmed n’osait pas lui adresser
la parole, mais il remarqua que les moments de la
journée qui lui plaisaient le plus étaient ceux passés
sur la route poussiéreuse menant au collège, malgré
la fatigue, la routine et la chaleur. Il marchait vite
pour s’approcher de la jeune flle et voler des regards
admiratifs d’elle tout en essayant de la séduire. La
scène se répéta plusieurs semaines sans que les deux
élèves n’aient jamais échangé un seul un mot.
Pendant sa première année au collège Moha
ou Hammou, Ahmed détestait étudier et manquait
souvent les cours. Il n’avait d’autre moyen de
distraction que le cinéma; sa famille n’avait pas
encore de poste de télévision. En fait la plupart des
foyers marocains ne possédaient pas de poste de
télévision pendant cette période-là, et ceux qui en
avaient, c’était en noir et blanc.
Ahmed désirait que le temps s’écoule vite et
attendait anxieusement le moment de la récréation
ou de la sortie. Mais quand il s’ennuyait à la maison,
8 il attendait nerveusement de partir au collège pour
rencontrer ses amis et, contrairement à ses camarades
de classe, il trouvait très ennuyeuses les fns de
semaines et les vacances. Il y avait beaucoup de
contradictions dans son comportement: par exemple
il adorait le cinéma mais détestait les weekends, il
était intelligent et studieux mais séchait les cours, il
aimait ses parents mais il n’arrêtait pas de faire de
grosses bêtises. Etant donné que les heures étaient
bien plus lentes pour un enfant que pour un adulte,
Ahmed en souffrait, trouvant les jours interminables,
car il n’était pas possible pour lui de voir la flle dont
il était amoureux et qui n’était autorisée à sortir de
chez elle que pour aller à l’école. Il rêvait comme il
serait bon s’ils pouvaient enfn échanger quelques
mots.
Un après-midi, la flle s’approcha de lui pour lui
demander de lui prêter son livre. Au début, Ahmed
ne répondit pas, car il était gêné par cette initiative
inopportune et pressa le pas. La flle était restée
irritée par ce silence, mais elle ft un pas en arrière en
le voyant se diriger vers elle pour lui passer le livre.
Elle avait peur qu’il sût qu’elle l’aimait, rêvait de lui
parler, de le toucher, de passer des moments avec lui
loin des regards des camarades de classe, des voisins
et des membres de la famille. Ahmed attendait de la
prendre par la main et l’emmener au cinéma ou aller
faire une promenade à la source d’Ain Asserdoun
ou voyager ensemble dans une grande ville où il y
aurait des voitures, des bus, de nombreuses salles de
cinéma, des artistes, des activités culturelles diverses
et toutes sortes de merveilles.
Tout l’après-midi, il n’arriva pas à se concentrer
sur ses cours. En classe, il était très distrait:
9 physiquement présent, mais mentalement absent.
Il souffrait de son imagination absurde tout en
étant soulagé que la flle elle aussi s’intéressait à
lui. Le livre n’était qu’un prétexte pour initier la
conversation avec lui, quand il s’était approché
d’elle. Cette soirée-là, Ahmed avait bien envie de
sauter de joie car enfn il voyait venir son premier
amour. Les jours et les nuits qui suivirent, il se
mit à imaginer toutes les possibilités de nouer une
relation étroite avec elle. Il imaginait toutes les
phrases qu’elle lui adresserait, et espérait déjà que
leur histoire d’amour ne fnirait jamais.
Mais la semaine d’après, elle ne lui adressa
même pas la parole. Ils continuaient de faire le
même chemin vers le collège. Elle marchait parfois
quelques pas devant lui, le cartable à la main. Il lui
arrivait de lui jeter des regards furtifs ou de l’admirer
tendrement pendant la récréation.
Ahmed l’avait remarqué, mais voulait patienter
pour ne pas brusquer les choses. Il était un garçon
aimable avec beaucoup d’

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