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2013

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Vincent Théodore, musicien de type Conservatoire, remplace un jour le guitariste d’un band populaire. Il n’en faut pas plus pour lui donner le goût de la scène. Sur un coup de tête, il s’inscrit au concours de l’Académie de la chanson populaire et réussit son audition en chantant du Jean Leloup. Une fois au manoir - avec les 9 autres concurrents - il se rend bien vite compte qu’il n’a pas du tout le profil pour remporter cette compétition, mais va s’arranger pour faire éliminer ceux qui se trouvent sur son chemin. Mais Vincent apprendra vite que la gloire peut être bien éphémère...
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Publié par

Date de parution

22 janvier 2013

Nombre de lectures

4

EAN13

9782764424759

Langue

Français

Collection dirigée par Isabelle Longpré
Dédiée à la relève littéraire, la mention « Première Impression » indique qu’il s’agit de l’œuvre d’un auteur émergent.
DEVANT PUBLIC
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

McNeil, Arteau, Guillaume
Devant public
(Tous continents)
ISBN 978-2-7644-2250-2
ISBN 978-2-7644-2474-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2475-9 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8625.N455V53 2013 C843'.6 C2012-942840-X
PS9625.N455V53 2013



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 1 er trimestre 2013
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Isabelle Longpré en collaboration avec Anne-Marie Fortin
Mise en pages : Andréa Joseph [ pagexpress@videotron.ca ]
Révision linguistique : Sabine Cerboni
Conception graphique : Nathalie Caron
En couverture : Photomontage réalisé à partir de photographies tirées de Shutterstock © dwphotos / © Menna
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2013 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
GUILLAUME M C NEIL ARTEAU
DEVANT PUBLIC
ROMAN
Pour briller dans une époque ne faut-il pas la représenter ?
Honoré de Balzac
PREMIÈRE PARTIE
UN ART MINEUR
1
En ouvrant les yeux, Vincent fut pris d’étourdissements. L’obscurité de la chambre était quasi complète. Il referma les yeux et mit les mains sur ses oreilles. Dans ce vertige où il se sentait emporté, il croyait encore entendre le vacarme assourdissant des amplificateurs de guitare et des cymbales de la batterie qui se confondait avec les cris et les applaudissements de la foule.
Il rouvrit les yeux et fixa un point dans la noirceur. Les étourdissements s’atténuèrent. Tous ces bruits qui avaient survécu un instant à son rêve se transformèrent en un bourdonnement aigu dans ses tympans. C’était comme le son d’un électrocardiographe annonçant la linéarité infinie de la mort, une impression auditive qu’il connaissait vaguement pour l’avoir expérimentée deux ou trois fois.
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.
Les acouphènes seraient temporaires, espéra-t-il. Bientôt, le bruit aigu se mêla, dans son esprit, au vent qui s’engouffrait sous les saillies du toit. La pluie avait commencé à tomber depuis quelques minutes et des rafales de vent s’abattaient contre la fenêtre de sa chambre. Une branche du grand chêne de la cour arrière fouettait d’un rythme régulier les carreaux de verre.
Vincent s’assit dans son lit et ressentit instantanément une nausée. N’ayant dormi que deux heures et demie, il savait qu’il devait se rendormir, mais cette journée du mois de mai 2003 qu’il s’apprêtait à vivre revêtait dans son esprit un caractère si déterminant pour son avenir qu’il ne put faire autrement que guetter les premiers signes du jour.
À cinq heures trente, il se leva. Il se sentait mieux. Il ouvrit la porte de sa chambre en prenant soin de ne pas faire de bruit. Il tendit l’oreille. Dans la pièce voisine, sa mère dormait d’une respiration continue. Il descendit au rez-de-chaussée, se servit un verre de jus d’orange. Puis, il attrapa son étui à guitare qu’il avait laissé dans l’entrée et descendit au sous-sol. Il ferma la porte de l’escalier et alla s’enfermer dans la salle de lavage. Il pratiqua à nouveau son jeu de guitare, mais c’était surtout sa voix qui faisait défaut. Que connaissait-il au chant ? Rien, ou si peu. Il se rappela les inflexions modulantes que prenait la voix de Christophe lorsqu’il chantait. Il reprit des couplets et des refrains, les reprit encore, et encore. Non, ça ne sonnait pas comme il le fallait. Sa voix, bien que juste et précise, sonnait faux ; elle détonnait, ne rendait pas ce mugissement bestial, grossier et viril qui fait le rock. Vincent s’acharna.
Une heure et demie plus tard, il remonta à l’étage pour prendre une douche. Il s’étonna de ne pas être plus nerveux. L’inconnu dans lequel il s’apprêtait à se jeter était à l’origine de ce calme suspect. Il déjeuna et mit quelques fruits dans la poche extérieure de son étui à guitare. Il écrivit une note sur un papier pour justifier son absence. Brigitte la trouverait en déjeunant. À 7 h 30, il sortait de la maison et allait prendre l’autobus.
Quarante-sept minutes plus tard, il arrivait devant l’adresse qu’il avait notée sur un bout de papier. Il vérifia trois fois afin de s’assurer d’être au bon endroit. Il n’aurait pas pensé que les auditions se tiendraient dans un hôtel de banlieue. Avant de se diriger vers l’entrée de la bâtisse, Vincent s’immobilisa et regarda la façade grandiloquente de l’hôtel. Son œil, habitué à détailler les formes par son intérêt pour l’histoire de l’art, releva de nombreuses incongruités. L’architecte qui avait récemment conçu ce bâtiment avait sans doute voulu lui donner une touche « ancienne ». On aurait dit qu’il avait pris des éléments architecturaux à différentes époques, qu’il les avait mis dans un chapeau et qu’il avait pigé au hasard pour dresser ses plans. Il observa les colonnes et les chapiteaux, les balustres et les pilastres des lucarnes, les frises et quelque chose qui s’apparentait à des rinceaux de feuillages. Il en conclut que les styles architecturaux de la Grèce antique rencontraient, dans cette façade, la Renaissance française. C’était l’Acropole qui se mélangeait au Château de Chambord ; le tout était illuminé par des projecteurs qui lançaient depuis le parterre de gazon de grands faisceaux lumineux à couleurs variables. Une banderole indiquait que les chambres étaient au rabais, ce mois-ci.
Vincent se rappela la raison de sa présence en ce lieu et se ressaisit. « Tu fais le bon choix, ne t’inquiète pas », murmura-t-il pour lui-même. Il s’avança vers le portique de l’hôtel en empoignant fermement son étui à guitare. Une fois arrivé à l’intérieur, il remarqua une table située à sa gauche au-dessus de laquelle était indiqué : « Inscriptions pour les auditions ». Vincent s’avança vers la femme qui se tenait derrière la table.
— Je viens pour…
— Prenez cette chemise, fit-elle sèchement en lui tendant un document d’un geste péremptoire sans lui concéder un regard. Toutes les informations sont là. Vous trouverez aussi le contrat d’exclusivité que vous devez signer. Pour ce faire, veuillez passer dans la salle qui se trouve à ma droite. Merci.
Vincent prit le document et suivit les directives. Lorsqu’il ouvrit la porte, il vit devant lui une grande salle de réception complètement vide. Des tables étaient rangées le long des murs, des chaises étaient empilées tout au fond. Au centre, un tapis bourgogne laissait place à un plancher de danse de bois franc. Au-dessus de cette piste, au plafond, un gigantesque lustre déversait sur la salle un halo de lumière dorée. Vincent fit trois pas. Tout au fond, il distingua une porte près de laquelle se tenait un homme en costume noir. Il avança.
L’homme le fit pénétrer dans une pièce. Il y avait quatre rangées de tables. La pièce ressemblait vaguement à une salle de classe. Une trentaine de personnes étaient assises, tête penchée, affairées à lire le contrat. Vincent ne comprenait pas trop ce qu’était ce contrat. Il s’assit et ouvrit l’enveloppe.
Sur le dessus du document, dans une calligraphie métallique et brillante transpercée d’étoiles filantes, figurait le logo de L’Académie de la chanson populaire . À ses côtés, les gens feuilletaient ce même contrat. La salle était envahie par le bruit des feuilles que l’on tournait rapidement. Puis, on entendait le son sec d’une plume sur le papier, le mouvement saccadé de la signature et un individu se levait et remettait le document à l’homme en costume. Vincent commença sa lecture.
Il distingua deux contrats. S’il ratifiait le premier, il autorisait la société de production COM, détentrice du visa d’exploitation de l’émission, à utiliser son image. Bien que cela f

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