Destins parallèles
104 pages
Français

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Destins parallèles , livre ebook

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Description

« De retour au village de vacances, ils retrouvèrent Maud, qui, comme à son habitude revenait de l'écurie où elle avait passé un excellent après-midi. Elle avait discuté un moment avec Pierre, qui en plus d'être musicien, avait une passion pour le dessin. En quelques minutes, il avait fait son portrait. C'est en voulant échanger son adresse avec lui, qu'elle constata qu'il venait de la même région qu'elle. Peut-être aurait-elle l'occasion de le revoir ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342012637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Destins parallèles
Dorothée Rivière
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Destins parallèles
 
 
 
 
1. Avant la fin…
 
 
 
Maud, incrédule, regardait son ordinateur en essuyant une larme qui coulait sur sa joue. À cinquante ans, elle se sentait aussi désarmée face aux aléas de la vie qu’une adolescente. Depuis quelques mois, elle avait pourtant beaucoup travaillé pour retrouver stabilité et joie de vivre.
Elle ne voulait pas s’apitoyer sur son sort et, attrapant ses clés et son manteau, elle décida de profiter de la tiédeur de cette belle matinée ensoleillée. L’air était doux et parfumé en cette saison, et bien qu’il soit encore très tôt, il semblait que la ville se soit donné rendez-vous ce matin. Partout aux alentours, les gens couraient, roulaient à vélo, certains achetaient le pain frais du petit déjeuner, d’autres discutaient bruyamment du programme de ce dimanche radieux.
Une fois de plus, Maud constata le réconfort que la ville lui procurait. Après la nuit qu’elle avait passée, cette effervescence lui permettait de sortir de ce cauchemar qui la poursuivait depuis quelques jours.
Elle déambula dans le dédale des rues piétonnes, et arriva sur le marché dont l’animation l’amusait toujours. Installée en terrasse devant un café/croissant, elle avait plaisir à regarder le va-et-vient des passants et le boniment des commerçants. Cette joyeuse ambiance était communicative, et son petit déjeuner terminé, elle préféra rentrer chez elle et trier le carton qu’elle avait emmené avec elle à chaque déménagement depuis le jour où elle avait quitté la fermette familiale, et qui contenait une grande partie de sa vie à travers des souvenirs, lettres, photos, invitations, faire-part en tout genre, feuilles séchées et roches ramassées au hasard des voyages et entreposées depuis tant d’années.
Arrivée devant chez elle, elle ouvrit la porte, ramassa son courrier qu’elle posa sur le guéridon de l’entrée. Elle ouvrit volets et fenêtres, et le soleil entra généreusement dans la maison, chassant les démons de la nuit.
Son précieux carton installé sur la table du salon, un thé vert de chine infusant dans une théière de porcelaine, elle allait entreprendre un voyage intemporel, en remontant le cours de sa vie…
 
 
 
2. La rencontre
 
 
 
La voiture approchait de Souillac, et Maud Mareuil ne cachait pas l’impatience qui la rongeait. Comme chaque année depuis trois ans, elle traversait la France avec ses parents pour passer trois semaines de congés dans un village de vacances que chaque membre de la famille appréciait pour des raisons qui correspondaient à leur personnalité. Nichés au cœur du Causse lotois, les bungalows offraient un hébergement simple mais dépaysant. Le domaine était assez vaste, et des allées serpentaient au milieu des chênes nains et des buissons d’épineux.
 
Encore un peu de patience, il restait environ 70 kilomètres à parcourir, et Maud calculait déjà que si rien ne les ralentissait, elle pourrait, après le traditionnel pot d’accueil offert par monsieur Leroy, le propriétaire des lieux, faire un premier tour du village, pour découvrir d’éventuelles améliorations, et vérifier si ses amis de l’an dernier étaient déjà arrivés.
 
À l’avant de la voiture, Monsieur et Madame Mareuil discutaient des différentes excursions qu’ils voulaient faire cette année, et plus précisément de la recherche d’un mas dont ils feraient l’acquisition et qui deviendrait une résidence secondaire pour la famille qui aimait cette région. Cela permettrait d’y passer les deux mois et demi de vacances, et d’y revenir à Noël. Maud n’écoutait plus, elle pensait déjà aux promenades à cheval qu’elle ferait durant ces trois semaines, en effet, à l’extrémité du village de vacances se trouvaient les écuries et le logement mis à la disposition du moniteur. Le village n’étant ouvert qu’en période estivale, chaque année un marchand de chevaux venait installer huit chevaux pour la saison et les reprenait à l’automne.
 
Elle faisait mentalement l’inventaire des infrastructures, la piscine, le minigolf, et le foyer pour les jeunes. C’était un bâtiment excentré, dans lequel on trouvait un flipper, un baby-foot et un juke-box. La journée, on y trouvait quelques jeunes qui jouaient ou discutaient, et le soir, le repas terminé, ils s’y retrouvaient tous pour danser et s’amuser.
* * *
Monsieur Mareuil coupa le moteur. Après onze heures de route, ils arrivaient enfin à destination. Après l’année qu’il venait de passer, ces trois semaines de congés seraient les bienvenues. Travaillant dans l’import-export de laine, entre l’Australie (principal producteur de laine sur pied) et l’ancienne URSS (gros consommateur de tissé), les déplacements pour négociations étaient fréquents, et bien que passionnant, le travail de monsieur Mareuil n’en était pas moins stressant.
 
Ils entrèrent dans le bar face à la piscine, qui était le cœur du village. La journée semblait très animée, et dans la salle de restaurant au fond de la pièce face à la grande cheminée, les tables étaient déjà dressées pour une soirée paella.
 
Monsieur Leroy s’avançait vers eux, et après un accueil chaleureux, habitué à ce que ces clients aient parcouru quelques centaines de kilomètres, il leur donna rapidement les clés du bungalow. Cette année, ils avaient le n° 36, situé à l’entrée du village. Monsieur Leroy les invita à un apéritif qui aurait lieu au bord de la piscine vers 19 heures.
 
Maud et ses parents déchargèrent les bagages, et s’installèrent dans leur bungalow qui était construit sur pilotis. Un escalier menait à une terrasse en bois, équipée d’un salon de jardin. En cette saison, tous les repas pouvaient être pris dehors. Une porte-fenêtre permettait d’accéder à la pièce principale du chalet, qui servait de cuisine. De part et d’autre se trouvaient deux chambres. Les sanitaires étaient communs pour quatre bungalows, en effet, ce village se voulait un compromis entre l’hôtellerie traditionnelle et le camping amélioré.
 
L’installation étant terminée, Maud décida de faire le tour du village. En passant devant la piscine, elle rencontra Sylvie, qui était arrivée depuis trois jours. Les retrouvailles étaient toujours joyeuses, et chacun échafaudait des plans pour les prochains jours. Ensemble, elles se dirigèrent vers les écuries. Sylvie avait déjà fait deux balades cette année, le moniteur Pierre était très sympa, et souvent les jeunes se retrouvaient là-bas pour l’aider à donner à manger aux chevaux, ou pour nettoyer les box.
Pierre nettoyait l’abreuvoir quand elles arrivèrent, et les présentations furent rapides. Pierre proposa à Maud de lui montrer les chevaux : Tonnerre, Pablo, Tolande, Java, Dorémido, Vulcain, Gazelle et Ali. Il lui demanda si elle comptait faire des balades et lui expliqua que pour le 14 Juillet, il organiserait des jeux équestres dans la journée, et un défilé déguisé à cheval dans la soirée, qui partirait de l’écurie pour aller jusqu’au restaurant
 
— Il suffit que tu t’inscrives sur le tableau à côté de la réserve de foin, lui précisa-t-il.
 
Maud était sous le charme, les vacances s’annonçaient sous les meilleurs auspices.
* * *
Quatre jours s’étaient écoulés, et les jeunes avaient déjà pris leurs marques. Le petit groupe d’une quinzaine se retrouvait chaque jour et en ce début d’après-midi, chacun d’eux paressait en feuilletant des magazines à l’intérieur du foyer, en attendant que la chaleur étouffante en ce mois de juillet s’estompe un peu. Pierre jouait de la guitare, il avait réussi à fédérer le groupe autour de lui et chacun savait qu’il pouvait compter sur lui en tant qu’aîné. En effet, Pierre avait 18 ans et, après être venu en vacances au village quelques années auparavant, il avait décidé cette année d’y travailler. La plupart d’entre eux avaient 15 ou 16 ans et du haut de ses treize ans, Maud était la benjamine du groupe. Sylvie suggéra de créer une famille, l’idée fut accueillie avec enthousiasme et chacun annonça la place qu’il entendait y tenir. Après une heure de discussion animée, les rôles étaient distribués : Pierre était le mari de Sylvie et l’oncle de Maud, Sabine était la sœur de Pierre et la femme de Thomas… Il y eut quelques grincements de dents, et un petit pincement au cœur…
* * *
Juste le temps d’avaler son petit déjeuner et, après avoir embrassé ses parents, Maud se précipita vers l’écurie. Ce matin, elle était inscrite pour une balade de deux heures et avait demandé à Pierre si elle pouvait monter Tonnerre. Quand elle arriva, légèrement en retard, les cavaliers étaient déjà en selle et Tonnerre l’attendait. Maud embrassa Pierre, ajusta sa bombe, ressangla son cheval et se mit en selle avec légèreté. Pierre rappela les consignes de sécurité : rester en file indienne, ne pas doubler, et respecter les distances entre les chevaux pour éviter tout accident. Enfin, après avoir donné à chacun sa place dans la file, ils partirent. Tous les cavaliers avaient un bon niveau et cette balade promettait d’être sportive. Maud était en deuxième position et Pierre la taquinait gentiment. Au détour d’un sentier, il informa le petit groupe qu’ils allaient pouvoir galoper. En effet, cette portion du chemin était dépourvue de cailloux, c’était un terrain idéal sur plusieurs kilomètres. Les chevaux connaissaient l’itinéraire et ne demandaient qu’à partir. Pierre démarra en trombe et toute la colonne galopa à en perdre haleine. Quelques centaines de mètres avant la fin du « chemin de galop », Pierre leva le bras, informant ainsi les

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