De Néron à Attila
362 pages
Français

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De Néron à Attila , livre ebook

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Description

Cet ouvrage mêle Histoire et fiction, où un agent double part en mission pendant la guerre qui a mis à feu et à sang une grande partie du globe. Cet ouvrage a vocation à éclairer tout un chacun sur le mode de vie et les risques que vivaient les populations occupées à cette époque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332588487
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-58846-3

© Edilivre, 2013
Principaux personnages
Klaus Fagnart
alias Otto Leibnitz, alias Sami Farès, agent double, héros du roman.
Le Turco
résistant armé et agent de renseignement.
André Battard
résistant armé.
Gustave Demey
résistant armé.
Louis Valdrain
résistant armé, presse clandestine.
Albert Van Doren
alias Nestor.
Auguste Drossart
son courrier.
Sir Winston Churchill
Prime Minister.
Anthony Eden
Foreign Office.
Sir Hughe
Ambassadeur de Grande-Bretagne à Ankara.
« C »
Général Stewart Graham Menzies, chef du MI-6.
J.Winstanley
Section B du MI-6.
Jack Martin
Section B du SOE.
Archibald Ash
alias Triple A Jr.
Diana Dawley
alias Louise Denis.
Schellenberg et Kaltenbrünner
chefs des services secrets du Troisième Reich.
Amiral Canaris
chef de l’Abwehr, service de renseignement militaire.
Oberstleutnant Rohlede
du service militaire de contre-espionnage.
Majors von Reile et Hartmann
adjoints de Rohleder.
Stollenfels
chef de la Gestapo à Mons.
Hilde Schwarzkopf
sa secrétaire.
Oberst Bagenski
organisation Todt.
Franz von Papen
ambassadeur du Reich à Ankara.
Herr Boktisch
diplomate de son ambassade, agent du SD.
Bazna
alias Cicéron, espion au profit du Reich.
Louis Tabet
photographe libanais, agent de l’Abwehr.
Sepp Ohlendorf
agent-action du SD.
Chapitre 1 Double ascendance
Le ciel matinal était d’un bleu lumineux. En cet an de grâce 40 – si l’on peut dire – la nature était radieuse dans sa parure de mai. Mons s’apprêtait à vivre une chaude journée de printemps, à en croire les rayons prometteurs du soleil levant.
Ce vendredi 10 mai annonçait déjà un attachant week-end, malgré les bruits de guerre très insistants.
Lilo, la veille, avait résolu de se rendre en train à Bruxelles pour emplettes. Elle se fit déposer de grand matin à la gare de Mons, accompagnée de Klaus, son grand fils de dix-huit ans, qui flânerait en ville avant d’assister à ses cours à la rue du Parc. Il déposa la valise près d’un banc sur le quai numéro un, souhaita bon voyage à sa mère, et quitta la gare.
Bientôt, un vrombissement inhabituel et inquiétant emplit le ciel limpide. Un avion tournait en rond autour de la ville. Tout à coup, il fut rejoint par une meute qui, sans avertissement ni hésitation, plongea de très haut dans le ciel, à la verticale. Lilo reconnut sans aucun doute possible les terribles stukas dont ses hebdomadaires allemands étaient inondés depuis quelque temps. Les douze appareils, avec une précision terrifiante, larguèrent leur chapelet de bombes explosives. Sans sa valise et en un éclair, Lilo s’engouffra dans le passage souterrain et en surgit de l’autre côté. Pour quitter la gare devenue trop dangereuse, elle dut traverser une salle éventrée et une poussière irrespirable. Des gens hébétés n’avaient pas compris ce qui leur arrivait. Pourtant, ces voies détruites, cet atelier explosé, cette remise de locomotives qui flambait un peu plus loin… et ces quelques blessés déjà, autour desquels s’affairait le personnel de la gare.
En courant, Lilo traversa la place, dominée par Léopold I er imperturbable sur son socle. Elle fit le projet de se mettre à l’abri dans la pâtisserie Raymond, qui devait posséder de bonnes caves. Située de l’autre côté de la place, elle se trouvait juste en face du bureau principal des postes qui, lui aussi, avait apparemment souffert. Plusieurs fenêtres de la pâtisserie avaient volé en éclats, au grand dam des éclairs et des petits fours.
Une nouvelle vague de stukas se déploya dans l’azur et fondit à nouveau sur ses proies. Les bombes frappèrent, non seulement la gare, mais encore la place Léopold. Au moment où Lilo atteignait le seuil de la pâtisserie, une déflagration toute proche la projeta au sol, et un éclat d’acier lui laboura la tempe gauche.
* * *
Klaus, comme un fou, revint en courant. Les stukas avaient disparu. Des secouristes, aidés par des bénévoles, s’évertuaient à évacuer les blessés et à rassembler les victimes.
Klaus, la mort dans l’âme, parcourut la gare en partie détruite, les voies éventrées et les environs fumeux. Aucune trace de sa mère. Il entendit que les blessés avaient été évacués vers l’hôpital militaire tout proche, à la rue Masquelier, et que quelques victimes gisaient, déposées dans la grande salle du Café de la Cloche, derrière la grande statue immobile. D’abord terrorisé, il résolut finalement d’en avoir le cœur net. Dans le café, cinq corps gisaient sous des couvertures grises. Le troisième était celui de sa mère !
Fou de douleur, Klaus se rua sur le cadavre et, sanglotant, le serra dans ses bras. Il fallut l’en séparer. Hébété, il resta plus d’une heure sans réaction. Puis, reprenant ses esprits, il décida d’aller à la recherche de son père. Chemin faisant, il se jura qu’il ferait payer cher, très cher, au troisième Reich, la mort de sa mère chérie, Liselotte Schmetterling.
* * *
Liselotte, fille unique d’un gros industriel berlinois, avait épousé un jeune juriste belge. Louis Fagnart, originaire de Ghlin, avait participé à la première guerre mondiale comme officier de liaison dans une division canadienne, l’armée exploitant ainsi ses qualités de polyglotte. Il s’y était lié d’une amitié profonde avec Arthur Alex Ash – Triple A comme il se nomme, – jeune et brillant avocat du barreau de Toronto. La guerre terminée, les deux compères s’étaient séparés en se jurant de s’écrire et de se revoir un jour.
Fagnart fut envoyé en Allemagne peu après l’armistice pour y préparer l’installation des troupes belges d’occupation dans la région de Duisburg-Düsseldorf.
* * *
On vit souvent Fagnart, invité aux réunions mondaines et culturelles qui, malgré l’effondrement de la monnaie, faisaient les belles soirées des salons huppés de Düsseldorf. C’est ainsi qu’un soir de juillet 1919, il se trouva parmi les deux cents invités de l’Oberstadtdirektor Kurt Lilienthal, de la famille du célèbre précurseur de l’aviation moderne. Les trois grands salons, illuminés de mille candélabres, ruisselaient de lumière au point d’en inonder la Kaiserallee. Le Frankenwein et le Bernkasteler prouvaient, si besoin en était, que les vins allemands n’avaient rien perdu de leurs qualités pendant la guerre. Un orchestre de chambre distillait discrètement du Mozart, du Schubert et du Schumann.
Au hasard des présentations, Fagnart rencontra Klaus Schmetterling, industriel berlinois florissant, dont la fortune et les installations sortaient indemnes de la tourmente. Schmetterling, des années durant, avait alimenté la machine de guerre impériale, en fabriquant par dizaines de milliers des roulements à billes de toutes tailles dont il s’était fait une spécialité, et dont Krupp avait un urgent besoin pour ses véhicules et ses canons. Il avait bien mérité de la patrie.
– « Liselotte, » appela-t-il en français, « je te présente le capitaine Fagnart. » Et à Fagnart : « C’est ma fille unique. »
– « Zehr angenehm, Fraulein, » répartit Fagnart dans un sourire.
Vingt-deux ans, d’une bonne taille moyenne, Liselotte Schmetterling est un beau brin de fille, harmonieusement plantée sur des hanches graciles mais solides. Très avantgardiste pour l’époque, elle ne porte ni coiffure ni ruban. Il en est d’autant plus agréable d’apprécier ses admirables cheveux blonds qui, en ondulations chatoyantes, inondent sa nuque jusqu’aux épaules.
Leur attachement pour la musique et leur culte de Mozart les rapprochèrent si bien que, invité à Berlin, Louis conçut des projets qui se concrétisèrent à Noël par un mariage fastueux. Le vétéran de la Somme épousa la fille du bras droit de Krupp. Schmetterling, d’abord très réticent, se laissa fléchir par sa fille. Après tout, sa femme et lui, bons Bavarois catholiques d’Oberammergau, n’avaient-ils pas craint qu’à Berlin, leur fille n’aille s’enticher d’un de ces Allemands du nord, poméranien ou bas-saxon, incapables d’humour, puristes à tout crin, et luthériens par surcroît ? La seule condition qu’osa formuler le père Schmetterling fut que le premier-né de Liselotte portât son propre prénom : Klaus.
* * *
St.Moritz, le 20 mars 1920.
Mon cher Triple A,
Il me semble que nous nous sommes quittés depuis un siècle. Et pourtant…C’est que tant de choses sont survenues en ces années 19-20. Comme tu le sais déjà, je n’ai pu me faire démobiliser dès l’armistice, comme beaucoup d’entre nous. J’ai arpenté la Rhénanie dans tous les sens pour y implanter notre corps d’occupation. Je crois t’avoir déjà raconté cette histoire dans les grandes lignes. Maintenant, c’est du passé et je suis redevenu un simple bourgeois.
Ce que tu ne sais pas encore, c’est qu’en brave bourgeois, j’ai épousé une brave bourgeoise. Ne t’étonne pas trop, mon cher Triple A, mais je l’ai connue en Allemagne, son pays. Elle est berlinoise et porte un joli nom de papillon. Jamais je n’aurais imaginé, quand nous étions à nous chamailler sur la Somme, que les gars d’en face, eux aussi, pouvaient avoir des épouses aimantes et des filles ravissantes. C’est l’une d’elles que j’ai rencontrée. Ne m’en plains pas, mon cher Triple A. Nous sommes heureux.
Je t’écrirai plus longuement quand je serai rentré au pays, quand j’aurai relancé mon cabinet et quand le bonheur m’en laissera le temps. Surtout n’oublie pas de me faire signe de temps en temps.
Bien à toi.
Louis.
* * *
Fin mars, la nature s’éveillait à Milfort. Les taillis se couvraient de bourgeons prêts à éclater. Dans les frondaisons, les merles se poursuivaient avec de grands éclats de rire, heureux de saluer le soleil entre les giboulées. Dans le petit étang, les carpes sortaient de leur engourdissement ; les vers de vase en feraient les frais.

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