DE N’AVOIR PAS ENFANTE…
177 pages
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! EMERAUDE DJOLO! ! ! ! ! DE N’AVOIR PAS ENFANTE… Roman !! ! ! ! ! 1 ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 2 « Desmariages scellés avec responsabilité et engagement des deux époux sont le gage de familles solides. Et des familles solides et unies sont des éléments essentiels lorsque viennent les enfants, pour leur bonne éducation et leur bon encadrement. Enfin, ces enfants, bien éduqués et encadrés, constituent le socle d’une société sécurisée, en paix, et développée. » 3 4 1 Je balayai d’un regard cette maison dans laquelle j’avais vécu pendant des années. Je l’avais décorée, à mon goût, avec l’accord de mon mari. « Fais exploser ta créativité. Tu es la reine de la déco et tes mains inventent des paysages de cartes postales », m’avait-il dit, en me remettant la carte bancaire pour que je puisse aisément aménager la maison. Et je ne l’avais pas déçu. J’avais fait peindre le mur en un blanc immaculé, sur lequel étaient dessinées des fresques aux couleurs chaudes. Le canapé était de couleur bleu nuit, avec des coussins de différentes couleurs toutes gaies, ce qui mettait une agréable ambiance de fraicheur et de joie dans la bâtisse. La table à manger, de modèle contemporain, était, elle aussi, de la même couleur que le canapé. Et les rideaux!

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2023
Nombre de lectures 52
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EMERAUDEDJOLO
DE N’AVOIR PAS ENFANTE… Roman
1
2
« Des mariages scellés avec responsabilité et
engagement des deux époux sont le gage de familles solides. Et des familles solides et unies sont des éléments essentiels lorsque viennent les enfants, pour leur bonne éducation et leur bon encadrement. Enfin, ces enfants, bien éduqués et encadrés, constituent le socle d’une société sécurisée, en paix, et développée. »
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1
Je balayai d’un regard cette maison dans laquelle j’avais vécu pendant des années. Je l’avais décorée, à mon goût, avec l’accord de mon mari. « Fais exploser ta créativité. Tu es la reine de la déco et tes mains inventent des paysages de cartes postales », m’avait-il dit, en me remettant la carte bancaire pour que je puisse aisément aménager la maison. Et je ne l’avais pas déçu. J’avais fait peindre le mur en un blanc immaculé, sur lequel étaient dessinées des fresques aux couleurs chaudes. Le canapé était de couleur bleu nuit, avec des coussins de différentes couleurs toutes gaies, ce qui mettait une agréable ambiance de fraicheur et de joie dans la bâtisse. La table à manger, de modèle contemporain, était, elle aussi, de la même couleur que le canapé. Et les rideaux ! Ah, ces rideaux étaient en soie, d’une couleur qui s’harmonisait avec le reste de la pièce !
Mon regard fut ensuite attiré par le dessus de la télévision. La photo qui avait trôné là depuis des années et qui avait fini par devenir indésirable…
Ainsi, quinze ans de vie commune, d’histoire, de rires, de souffrances venaient de s’envoler. Quinze ans pendant lesquels je m’étais attelée avec rigueur et sérieux à mon rôle d’épouse, le remplissant comme une vocation et un sacerdoce. Quinze années de ma vie,
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minimisées, soufflées par le vent de la méchanceté des Hommes. Du coup, je n’étais plus rien. J’avais cessé d’être la Grande Femme derrière le Grand Homme ; la nuit qui porte conseil, la poule qui fait taire sa voix de rossignol pour laisser chanter le coq, la femme vertueuse, celle de qui on parle quand on dit que l’homme a trouvé le bonheur lorsqu’il l’a trouvée.
Si quelqu’un m’avait dit que ce moment arriverait, je n’y aurais jamais cru. Tant mon bonheur avec Kassi était réel. Ah, ce temps-là ! A ce moment-là, j’étais persuadée que jamais il ne finirait. Pour moi, ce bonheur resterait figé jusqu’à ce que la mort nous sépare, lui et moi. Je croyais fortement qu’aucune obscurité ne serait assez puissante pour chasser la lumière qui éclairait notre amour ; qu’aucun sort ne serait assez bien prononcé pour briser les liens solides de nos cœurs et de nos corps entremêlés. Nous dansions le Kizomba, le Zook. Nous ne voulions qu’être serrés, corps contre corps, cœur contre cœur. Et puis, ce que Dieu a uni, qui ou qu’est-ce qui pourrait le séparer ? Que pouvais-je alors craindre ?
Mais pourtant…
Mon nom est Anka. Je suis la fille d’un ingénieur et d’une commerçante. Mes parents n’étaient ni mariés ni même fiancés. Ils n’étaient que de simples petits copains qui se séparèrent peu après ma naissance. J’ai vécu quelques temps avec ma mère puis, lorsque j’eus 6
l’âge d’aller à l’école, mon père m’emmena avec lui. J’ai reçu de lui une éducation stricte, particulièrement sur la question des relations amoureuses.
Papa était de la vieille école. Pas question pour ses filles de multiplier les conquêtes, encore moins de lui présenter différents petits amis. Par contre, les garçons, eux, avaient, selon lui, le droit de se comporter en gentlemen.Mais, ne vous y trompez pas, dans la conception de mon père, ce mot ne revêtait pas son sens primaire. Comprenez plutôt unDon Juan. Ce qui n’était pas du tout négatif de son point de vue, mais plutôt un élément de fierté pour un homme. Au point qu’un jour, il nous appela, ma sœur, mon frère et moi -1 tous de mères différentes - et, au fauteuil blanc , nous dit :
- Vous, les filles, dans vos relations avec les garçons, ayez la prudence d’un voleur, de peur que vous ne soyez dévoilées. Je ne vais tolérer aucune grossesse avant mariage dans cette maison, dans ma maison. Celle qui osera me déshonorer en brisant cette règle ira rejoindre le père de son enfant, qui se chargera dans le même temps de sa scolarité. Quant à Yakolo,
1 Expression commune pour dire que l’on est convoqué pour une affaire plus ou moins grave, généralement dans la sphère familiale et privée. 7
mon héritier, je ne peux lui en tenir rigueur, c’est un garçon. Un garçon et une fille, ce n’est pas pareil.
Yokolo souriait à s’en décrocher la mâchoire lorsque papa disait ce genre de choses. Il était la fierté de papa. Il avait un fils, son«héritier » comme il aimait nous le répéter tous les jours. Papa disait qu’une fille n’avait besoin que de trouver un bon mari qui prendrait soin d’elle, à qui elle serait soumise et ferait des enfants. C’est la raison pour laquelle il s’investissait énormément pour la réussite de Yokolo, qui devait être plus tard un mari responsable, capable de prendre soin de la famille qu’il fonderait.
J’étais l’aînée de la famille. Ayola, ma cadette, suivait, puis Yokolo, le benjamin. Cependant, c’est Yokolo qui bénéficiait quasiment de tous les privilèges liés à mon droit d’aînesse. Cette position qui lui était attribuée découlait de la vision qu’avaient mon père et mes oncles de la notion de famille. Pour eux, il suffisait d’avoir un sexe d’homme pour être supérieur à toute femme.
A la maison, ma sœur et moi nous faisions gronder par mon père chaque fois que nous manquions de nettoyer la chambre et laver les vêtements de mon petit-frère. Pourtant, ce n’étaient pas la force et la conscience qui lui manquaient ! A dix-neuf ans, il était en mesure de prendre soin de lui-même, au lieu de se plaire à nous
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considérer comme ses boniches, encouragé qu’il était par papa.
Celui-ci nous répétait qu’une fille qui n’avait pas appris à s’occuper des hommes de sa famille ne le ferait pas pour son mari. J’ignorais d’où il tenait cette théorie mais il en était convaincu. C’était donc, selon lui, pour « sauver » notre futur mariage qu’il nous obligeait à faire cela. Car papa tenait à ne jamais être « déshonoré » par des divorces répétés de ses filles.
Tous ces privilèges n’étaient pas faits pour déplaire à Yokolo ! En effet, mon frère avait aisément épousé ce manteau de chef qui lui avait été mis sur le dos depuis son jeune âge. Il adorait jouer ce rôle et s’était persuadé, comme mon père le lui avait enseigné, que le rôle des femmes était de se faire belles pour leurs maris, prendre soin de la maison et surtout leur faire des enfants. Ainsi, depuis le jeune âge, Yokolo considérait qu’une femme incapable de procréer était inutile. Parfois, l’entendre parler de ces choses-là me donnait froid dans le dos. A peine la vingtaine ! Je craignais que mon père ne fût en train de fabriquer un futur mari dangereux pour sa future femme. Mais le pire, c’est lorsque mes tantes s’y mettaient aussi ! En tant que femmes, comment pouvaient-elles encourager papa et mes oncles dans leur logique ?
Quant à moi, dès mon entrée à l’université, je me surpris à rêver déjà de la famille que je désirais fonder 9
plus tard. Celle-ci devait être différente de celle de laquelle j’étais issue. J’imaginais mon futur avec un homme qui aurait l’esprit ouvert, et traiterait sa femme comme son égale en droits humains. Je craignais de tomber amoureuse d’un homme qui considère la femme comme une ménagère et une pondeuse. Je refusais de conjuguer mon existence avec un homme qui pensait comme mon père.
Dans ce tableau de mon futur, je voyais gambader une ribambelle de gamins et de gamines. En effet, j’avais toujours caressé le désir d’être la mère d’une multitude d’enfants. Non pas parce que je considérais, comme mon père, qu’une femme sans enfant était inutile pour la société, mais avoir une famille nombreuse était simplement ce que je voulais.
C’est là que je rencontrai mon futur mari, Kassi. Oh, si seulement vous l’aviez vu ! Il avait la taille d’un athlète, un mètre quatre-vingt-cinq. Il était beau comme Apollon, Kunta-kinté, ou encore Chaka Zulu. J’aimais l’appeler « mon Soundjata ». Le premier jour de notre rencontre, il prit comme prétexte mon tee-shirt pour m’aborder. Je portais en effet le tee-shirt de ma promotion de Terminale du Lycée Sainte Marie de Cocody, un lycée bien connu, où j’ai effectué mon cursus secondaire jusqu’au baccalauréat. S’ensuivit alors une conversation sur l’établissement, qui se termina par un échange de numéros de téléphone.
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