Dakota : entre griffes et crocs
382 pages
Français

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Dakota : entre griffes et crocs , livre ebook

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Description

Dakota Rock, une jeune femme de vingt-quatre ans, vit avec son grand-père Julius, un homme dur, froid et autoritaire, dans un parc de chasse dont il est officiellement le propriétaire. Officieusement, il est le chef d'un clan de douze loups-garous. Dans cet environnement masculin, Dakota a fait sa place, et ses preuves, en tant que patrouilleuse. Son travail consiste à éliminer toutes les sangsues qui s'aventurent un peu trop près de leur territoire. Le jour où son oncle Hector est assassiné, son monde se met à chavirer. Elle va voguer entre doutes et surprises, découvrir qui elle est vraiment, et peut-être le regretter amèrement : « la curiosité est un vilain défaut Dakota... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332727022
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-72700-8

© Edilivre, 2014
Citation


Mieux vaut ne pas songer au passé ! Rien ne le peut changer. »
Oscar Wilde, 1891.
Dédicaces


Pour les cinq soleils qui réchauffent mon cœur : François, mon mari, Ayrton, Nelson, Malcolm, Lincoln, mes enfants. Je vous aime.
DAKOTA entre griffes et crocs
Chapitre 1
Ce matin du 22 mars, la sonnerie stridente de mon téléphone m’arracha violemment des bras de Morphée. Je dormais depuis à peine deux heures, aucune partie de mon corps n’avait donc l’intention de s’aventurer à l’extérieur de ma couette douillette. Au bout de plusieurs secondes interminables, ma main finit par se porter courageusement volontaire et décrocha ce fichu combiné pour le faire taire.
Hum ?, fut le seul son audible qui sortit de ma bouche.
– C’est moi, je veux te voir tout de suite.
Le « moi » c’était mon grand-père et au son de sa voix, je savais que quelque chose clochait. Je n’eus pas le temps de l’envoyer paître puisqu’il me raccrocha au nez, sans plus de précisions. Dès lors, mon esprit engourdi se mit à la recherche d’une raison expliquant ce coup de fil si matinal. Pour me réveiller et par esprit de contradiction, je m’octroyai une douche brûlante et bienfaisante, seul remède efficace sur moi pour émerger. Une appréhension désagréable et inhabituelle se muait lentement au fond de mon ventre, si bien que j’en avais presque la nausée.
Après avoir enfilé un jean et un tee-shirt, (ma tenue préférée), puis avalé un chocolat bien chaud (n’en déplaise aux amateurs de café !), je sortis de mon chalet pelotonnée dans ma polaire.
Même si la température n’excédait pas les dix degrés, le froid n’avait aucun impact sur ma santé : ma nature profonde m’en protège. Je préfère pourtant, et de loin, la chaleur des rayons du soleil. La forêt était cachée derrière un manteau de brume et le ciel était couleur de cendres. Le jour ne semblait pas vouloir se lever lui non plus mais il avait encore quelques heures pour se lever lui au moins.
Mettant, mes mains et ma mauvaise humeur au chaud au fond de mes poches, j’humai à pleins poumons l’odeur fraiche et humide de l’aube. Le parfum délicat de mousses vertes, de terre humide et de sous-bois n’arrivait pas à dissoudre cette boule glacée dans mon ventre qui me pesait de plus en plus. J’écoutais le craquement des feuilles sous mes pieds pour ne pas réfléchir à ce qui m’attendait.
J’essayais de trouver dans les marécages de mon esprit des causes susceptibles d’avoir mis mon grand-père en pétard. Sans succès. Si j’avais fait une bêtise, il allait me l’apprendre.
Les oiseaux semblaient plus discrets que d’habitude, je les entendais à peine chuchoter dans les branches comme si eux aussi retenaient leur souffle, attendant la sentence. J’avais la ridicule et désagréable sensation d’être observée ou suivie, pourtant le Parc était désert à cette heure. L’envie de me retourner pour vérifier que j’étais bel et bien seule me démangeait comme une araignée sur le dos.
J’arrivai sur le seuil de la maison de Julius le cœur battant la chamade et je cédai à cet excès de paranoïa.
Evidemment, il n’y avait rien mis à part la forêt environnante et le chemin qui sinuait comme un serpent jusqu’à chez moi. Un sentiment de honte m’envahit : avoir peur de mon ombre alors que la nuit je chassais les vampires, c’était pathétique. J’avais droit cependant à quelques excuses : je n’avais quasiment pas dormi et Julius m’avait réveillée d’une façon assez brutale et inquiétante. Il savait que j’avais patrouillé toute la nuit, et à moins d’une raison grave, il ne m’aurait pas réveillée pour rien.
D’ailleurs, les moments où nous discutions étaient rares, au point de les noter sur le calendrier.
Distante d’à peine trois cent mètres de mon chalet en bois, la maison en pierres blanches de Julius était ancestrale. Elle était aussi telle que son propriétaire : froide et imposante, solide et inhospitalière. Rien à voir avec la chaleur et la douceur de mon petit chez moi. Nous y avions vécu seuls tous les deux (ma grand-mère nous ayant abandonnés à ma naissance, il y a maintenant vingt-quatre ans) jusqu’à ce que je décide pour notre bien commun (et surtout pour le mien), de prendre mon indépendance. Indépendance toute relative, puisque nos deux maisons étaient voisines, mais cela nous avait évité de nous entretuer.
J’expirai un bon coup avant de franchir le seuil, les battements de mon cœur s’étaient ralentis.
Pas besoin de frapper ni de m’annoncer je savais qu’il m’avait entendue. Notre ouïe est plus fine que celle des gens ordinaires. Je savais où se trouvait mon grand-père : dans son bureau comme d’habitude.
Les murs en chaux du large couloir étaient recouverts de vieilles toiles représentant des scènes de chasse. Il donnait à droite sur une grande salle de réception lumineuse où trônait une gigantesque table de monastère. Aux murs de cette pièce étaient accrochés les plus fameux trophées de cerfs, sangliers, biches, et renards du coin. Le plus gros et le plus effrayant était celui d’un vieux sanglier, un solitaire armé de défenses de près de trente centimètres. Il avait fait l’admiration et la fierté du chasseur qui l’avait tué mais avait coûté la vie de trois de nos chiens. La femme du dit chasseur, (un client très fortuné), n’avait pas le même sens de l’admiration, et avait refusé catégoriquement que « cette horreur » se mêle à leur intérieur art-déco. Julius avait proposé au chasseur dépité de la conserver dans la salle de réception où tous les autres chasseurs pourraient admirer son exploit. Il avait bien sûr fait d’une pierre deux coups car ce trophée faisait une très bonne publicité pour le Parc et les chasseurs désireux de tuer un gros spécimen. Je lui jetais toujours un coup d’œil en passant tellement il détonnait par rapport aux autres. Il me faisait penser à Julius, majestueux et inquiétant.
Au fond du couloir se trouvait une cuisine assez rustique dotée d’un antre devenu couleur charbon aux fils des siècles, et assez grand pour faire rôtir une pièce de cerf. La cuisine donnait elle-même sur un escalier qui menait à l’étage, où se trouvaient trois pièces : la chambre de Julius, celle que j’avais occupée depuis ma naissance et la salle de bain.
A ma gauche, se trouvait le bureau de mon grand-père : la porte était entre-ouverte. Julius se tenait face à la cheminée, les mains croisées dans le dos. Il regardait le feu crépiter et dévorer avec avidité une grosse bûche. Un pan entier de mur était dédié à la littérature, passion que j’avais en commun avec lui.
– Tu es en retard, m’asséna-t-il, sans se retourner.
Sa voix était rocailleuse et sèche, mais quelque chose dans son ton me paraissait étrange, comme vide. Ce n’était pas vraiment un reproche comme d’habitude mais plutôt une lasse constatation.
Par reflexe, je regardai la vieille horloge à balancier qui indiquait sept heures quinze et fidèle à mon caractère, la moutarde commença à me monter au nez. J’eus la furieuse envie de faire demi-tour pour retourner sous ma couette, après lui avoir dit d’aller se faire foutre. Lasse des disputes qui étaient de coutume entre nous, j’expirai et à la place lui répondis de mon ton le plus diplomate :
– Bonjour à toi aussi. Que me vaut ce charmant réveil matinal ?
– Hector a été assassiné.
Une massue s’abattit sur mon être, et je sentis une main glacée remonter le long de ma colonne vertébrale. Les poils de mes bras se dressèrent et il me sembla que mes cheveux en faisaient autant.
J’ouvris la bouche pour parler mais elle était si sèche qu’aucun son n’en sortit. Julius se retourna et me toisa de son mètre quatre-vingt-dix. Quelque chose en moi s’affola à la vue de ce visage méconnaissable, livide, défiguré par un mélange acide de rage et de chagrin. Je me sentis minuscule face à cette montagne de tristesse et de colère. Des larmes avaient séché sur son visage barbu. C’était la première fois de ma vie que je voyais mon grand-père pleurer, lui qui était toujours comme une statue grecque : de marbre. Je croyais d’ailleurs, lorsque j’étais enfant que Julius était un dieu coléreux descendu de l’Olympe dans le seul et unique but de m’engueuler.
J’étais choquée et brisée : on venait d’assassiner mon oncle, le deuxième et dernier enfant de Julius. J’étais encore dans le ventre de ma mère lorsqu’elle avait quitté ce monde, me laissant orpheline pour l’éternité. La douleur de Julius était insupportable à regarder. Par lâcheté, je détournai mon regard, les larmes commençant à me brûler les yeux, tel un liquide corrosif. Mon cœur se serrait si fort dans ma poitrine que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Cette grosse boule de plomb nichée au creux de mon ventre était remontée dans le fond de ma gorge pour m’étouffer. Je déglutis péniblement et posai à nouveau le regard sur mon grand-père. Sa barbe et ses cheveux poivre et sel semblaient avoir blanchi d’un seul coup par le choc du deuil. Pas besoin de lui poser la question, c’était l’œuvre des sangsues.
Le regard qu’il posa sur moi était si grave et si sombre qu’il me parut soudain plus vieux que ses soixante-six ans. Il me tourna le dos lentement, les épaules affaissées comme par un rocher invisible, et alla s’effondrer dans le fauteuil face à son vieux bureau de chêne. Il sortit d’un tiroir un vieux chiffon blanc qu’il posa devant lui. Il le défit en prenant soin de ne pas toucher ce qu’il renfermait : une flèche d’argent identique à celle que j’utilise avec mon arc. En temps normal, elle aurait scintillé sous la lumière, or elle était terne, salie par du sang séché. L’air se remplit soudain de l’odeur métallique du sang et je reconnus l’empreinte olfactive de mon oncl

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