Cuba Libre
190 pages
Français

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Cuba Libre , livre ebook

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Description

Pour son neuvième livre, Jean Pintea revient à la fiction. Roman d’initiation, roman d’amour et d’aventures, Cuba Libre nous raconte une grande virée rocambolesque qui nous amène de La Havane à Miami, puis en Provence, en passant par la Colombie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414521135
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo 157, boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous nos livres sont imprimés dans les règles environnementales les plus strictes. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52114-2

© Edilivre, 2021
Dédicace




À Diana,
dont je salue la grâce et la beauté,
qui resteront dans mon cœur,
au moins pour cette éternité.
Exergue





— Comment dit-on La Havane en Français ?
— ?
— Comment dit-on Bogota en Français ?
— ??
— Et Bucarest, Belgrade, Moscou, Vienne … ?
— ???
— Paris ! Pa-ris ! P-A-R-I-S !
D’après La Leçon d’Eugène Ionesco.
Il était une fois… une rencontre
J’ai rencontré la personne qui allait devenir mon mari un 15 août, à Gordes… Je ne suis pas seule, je ne suis pas seule, surtout ne pas penser que je suis seule ! Ne pas oublier que je suis unique ! Que mes ressources sont illimitées ! Je suis unie à moi-même ! Pas seule, pas seule, unique !

J’en fus convaincue aussitôt que mon regard eut rencontré le sien. Ce qui fut fait avec aplomb. Et ne cesse de m’étonner à chaque fois que j’y repense.

Quatre années se sont écoulées depuis cet événement à moitié fortuit, donc pour partie délibéré.

Présentement, nous formons, une cellule domestique si insignifiante, un foyer si banal qu’il en devient exemplaire. Pourquoi imaginer que c’est moi qui ai fabriqué le monde ? Que les autres sont vivants uniquement parce que je le veux ? Que le seul lieu où ils campent est mon esprit ? Et que moi seule suis réelle ? Ils sont là, les autres, ils sont bien là, en moi et au dehors. Ils existent. Pour de vrai ! Pas comme un grain de poussière dans l’œil, oublié aussitôt que l’on s’en est débarrassé, même si c’est au prix de quelques larmes. Ils peuvent me voir, m’entendre, me toucher. Me bousculer pour me forcer à admettre leur présence. Me gêner lorsque je cours, peser de tout leur poids quand je suis à l’arrêt. Comme de longs filaments accrochés à ma mémoire. Comme des chardons rebelles m’empêchant de démêler mes sentiments.
Le baromètre qui mesure chaque année le moral des ménages pourrait se contenter d’indiquer le niveau du nôtre ! Je l’affirme en toute modestie ; j’en veux pour preuve ce que nous convoitons : des combinaisons atomiques assez pérennes pour que nous les envisagions comme s’il s’agissait de choses. Cela s’applique aussi à nos plans, bâtis à grand renfort de slogans alléchants, comme de photoreportages dignes de la presse populaire.

Tout compte fait, vue de Mars, ma vie ressemble à bien d’autres je présume… Une existence dont les legs principaux, mais la postérité risque de s’en moquer allégrement, seront quelques contrats (achat, travail, mariage…), un monceau de factures, payées dans les délais impartis (en général), des vêtements usés jusqu’à la corde ou, qu’au contraire, nous n’aurons jamais portés, six demi-douzaines d’albums photos, vingt-trois cassettes enregistrées, illisibles pour les magnétoscopes et autres lecteurs DVD du futur.
Que dire de plus ? Rien, si ce n’est que, rue de Lille à Paris, Oreste attend patiemment que le feu passe au vert.
À un peu moins de vingt-six ans, je ne crois pas avoir tout raté. Je ne le dis pas comme si j’avais peur de mourir sans avoir pu justifier mes actes. Je n’essaye pas, non plus, de dresser un bilan positif pour être en paix avec moi-même. Je ne cherche pas la paix. Je ne veux pas être dans un état de privation sensorielle qui ferait de moi un être végétal, même si avoir des feuilles à la place des yeux peut être reposant. C’est uniquement quand des fragments rugueux d’écorce remplissent ma boîte crânienne et que des branches cassées raclent le fond de ma gorge que je préfère être un arbre. Je n’ai pas peur de mourir, et je n’y pense jamais. Je ne sais pas si je devrais le faire, ni si c’est bien ou si c’est mal. Cela ne m’arrive pas, voilà.
Pour être tout à fait exacte, j’ignore tout autant si j’ai réussi ma vie ! Ce dont je suis certaine en revanche, c’est qu’il y a au moins deux spécialités qui ne me laissent pas indifférente, où je ne voudrais pas avoir échoué. Il s’agit de l’écriture et de sa face perceptible, l’édition, lesquelles ne pouvaient laisser impavide l’exhibitionniste des mots, la prestidigitatrice des idées, qu’avec obstination, j’ai su demeurer. Inlassablement. Deviser à mon propre sujet n’a jamais été mon fort. Pourtant, aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, mes vies (j’en ai plusieurs, tressées comme les sept queues d’un fouet, j’en suis sûre) ont constamment été dignes des belles-lettres, bien plus proches de la fiction que les moments, ni spectaculaires, ni agités, qui composent mon histoire quotidienne présentement. J’ai éternellement tout fait avant les autres… Excepté sur un terrain, qu’avec une pointe d’amère ironie, je me suis aventuré à baptiser, un soir où j’étais grise, glossolalie autodescriptive .
En effet, alors que j’adore discourir, et que j’ai un avis tranché sur tout, depuis la politique nucléaire des pays andins jusqu’à la meilleure façon de nouer ses lacets pour épater ses chefs, en passant par les arts narratifs latino-américains, par la psychologie des profondeurs, l’économie de l’Inde, le cri primal, l’anthropologie du temps, l’hypnose et le training autogène, la sociométrie, la gestion documentaire, le management de la qualité, le cinéma italien, la relativité restreinte et quelques autres encore, je n’ai jamais aimé parler de moi. Premièrement, parce que mon existence, mon sort et mon destin (voilà qui fait déjà trois vies, auxquelles je pourrais rajouter aisément celles qu’indiquent les mots « fortune », « fatalité », « étoile », « hasard » et « lot ») incarnent un kaléidoscope énigmatique et aux facettes innombrables. En dialoguer ouvertement, c’est-à-dire sans passion, même avec ma meilleure amie, m’aurait rendue franchement ridicule. Ou alors, ce qui ne vaut guère mieux, j’aurais été taxée d’orgueilleuse, d’arrogante, de mythomane, voire tout bonnement, dans un langage moins châtié, de folle à lier . Puis, parce que j’entends apprécier à sa juste valeur l’effet d’une lecture de pensée pertinemment ciblée. Révéler abruptement à un quidam ce que lui-même ignorait être jusqu’alors, expliquer à un ami par le menu les causes profondes qui l’ont poussé à agir dans une direction déterminée et, ce faisant, viser juste, ne pas me fourvoyer, voilà qui vaut pour moi les confidences les plus exclusives, bien plus que les effusions de sympathie douteuse, dont nos malheurs rendus publics pourraient être la source. Enfin, c’est aussi pour une raison fort simple, de nature technique, si je puis dire : parler de soi implique d’examiner son ressenti.
Or, nonobstant mes pénibles efforts, renouvelés en dépit des maux presque physiques qu’ils me faisaient éprouver, je n’ai jamais eu accès à mes tourments. Non que je fusse incapable d’expérimenter perceptions, sensations, émotions ou sentiments intimes ; seulement, je n’y ai pas accès. Définitivement. Pour conclure, je dirais que ne pouvant, ne voulant, ni n’osant, pour des raisons olfactives, tactiles ou thermiques, me défaire de mon enveloppe en public, j’ai assez naturellement choisi d’écrire.
Tapis au fond de mon être, de vastes rayonnages – mêmes vides, nos cloisons intérieures empêchent l’âme de s’effondrer ! – se sont ainsi accumulés au fil du temps, que mes écrits – hypothétiques, je le confirme, strictement imaginaires ! – ne rempliront, bien sûr, jamais. Ah, j’aurais tant aimé que l’on pût y découvrir un premier roman, touchant à force de laisser transparaître les efforts anxieux de l’auteur incapable de métamorphoser en fiction ses commotions les plus privées, et de nombreuses autres histoires.
Un journal intime, des poèmes, des ouvrages scientifiques ; sagas, contes merveilleux, pastiches, pièces de théâtre, recueils de nouvelles, essais philosophiques, politiques, artistiques et critiques, aphorismes sublimes, pensées publiques, bandes dessinées, livres de cuisine, mémoires d’outre-tombe et manuels scolaires…
Pour éclairer les exégètes futurs, je crois que je me dois d’apporter à présent, certaines précisions :
1. il est certains livres que je n’ai pas écrits faute de temps ;
2. d’autres, les plus nombreux sans doute, par manque de talent (je pense aux bandes dessinées et aux manuels scolaires, notamment) ;
3. il y a des ouvrages ou, plus modestement, des articles et des billets d’humeur que je n’ai pas rédigés parce que mes connaissances étaient insuffisantes – cela va des mathématiques supérieures à l’astrologie et des recueils de mots croisés aux épopées ;
4. et puis, il y a ceux que je n’ai point couchés sur le papier alors même que j’en avais une idée claire et lumineuse.
J’ignore, je ce qui a pu m’empêcher d’y parvenir, mais j’éprouve la conviction exquise que désormais cet obstacle n’est plus. Néanmoins, ces instants dilapidés à ne pouvoir décrire qui et comment j’étais, sont perdus. Bel et bien oubliés ; avec eux se sont aussi envolés ces volumes, ces nombreux tomes qui, collationnant libelles, compilant essais, rassemblant pièces de théâtre, amalgamant ouvrages d’art…, auraient pu combler ma bibliothèque dérobée. Ainsi, ces œuvres virtuelles sont - par malheur -inexistantes ; sauf une, celle-ci, faite pour parler en lieu et place de toutes les autres !

Aussi, le livre que voici, l’ai-je non seulement écrit, mais également lu et relu, lu de nouveau, encore relu, décrypté, interprété, analysé.
Il était une fois… un départ
« Malgré l’heure matinale, dans la Capitale lâchement délaissée par ses habitants depuis une bonne semaine, la journée s’annonçait aussi caniculaire que les précédentes, écrasée en ce 15 août par un soleil de plomb, censément pendu à la voûte céleste depuis la naissance de l’Univers et pour to

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