Celui qui ne marchait plus
172 pages
Français

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Description

Deux frères, séparés peu après leur naissance, se retrouvent à l'âge adulte. L'un a grandi dans un village parmi les Cheyennes et l'autre chez un colonel de l'armée américaine. Suite à une chute de cheval, John perd l'usage de ses deux jambes. Abattu par le sentiment d'injustice qui le ronge, la douleur physique et psychologique, le jeune homme nourrit une rancœur envers le corps médical qu'il accuse d'être responsable de son triste sort. Une fois réunis, parvenus à surmonter leurs différents et le clivage culturel, les deux frères deviennent inséparables. Grâce au soutien indéfectible d'Aigle Blanc, le jeune infirme retrouve goût en l'existence et cesse de broyer du noir. Véritable message d'espoir, ce récit d'une reconstruction après un drame démontre la force réparatrice de l'amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414084050
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-08403-6

© Edilivre, 2017
Chapitre 1 Un étrange malade…
Le docteur qui entra dans la chambre du jeune homme, ne put s’empêcher de secouer la tête. Son malade, depuis qu’il était tombé de cheval, refusait obstinément de le regarder, de lui adresser la parole… Bref, il s’amusait à jouer les fantômes où les statues, ce qui attristait et contrariait grandement le bon docteur…
Qu’avait-il donc entendu, l’autre jour, lorsqu’ils avaient parlé de lui, avec son père le colonel Sampton ? Car son cas était grave, il avait fait tout ce qu’il pouvait pour le guérir, pour lui remonter le moral, pour lui redonner goût à la vie, mais rien n’y faisait… Un soupir s’échappa de la bouche du docteur, qui, néanmoins, le salua cordialement. :
– Bonjour, mon cher John ! Comment allez-vous aujourd’hui ? Il fait un temps superbe, vous ne trouvez pas ?
Pas de réponses, le jeune convalescent tourna délibérément la tête. C’est alors que le docteur se rapprocha de lui pour lui prodiguer ses soins et pour lui faire sa piqûre journalière. Quand ce fut fait, avec pour seule réaction du malade, un léger frémissement lors de la piqûre, le docteur s’attarda un peu… Finalement, il se décida à lui parler. :
– John ! Qu’avez-vous donc entendu hier lorsque j’ai répondu à la question posée par votre père, car vous avez entendu quelque chose, c’est évident ! Votre attitude envers moi le prouve, mais peut-être avez-vous mal compris, dites-moi ?
Le docteur ne s’attendit pas du tout au déclenchement de fureur qu’il avait provoqué, car le malade s’était tourné vers lui, les yeux étincelants, ses deux poings fermés levés vers lui. :
– Laissez-moi tranquille ! A cause de vous, je ne pourrai plus jamais marcher ! Je vous déteste ! Sortez d’ici !
Mais le docteur ne se laissa guère impressionner. Il saisit les poignets du jeune homme, en lui disant d’une voix rauque.
– Non ! John ! Vous êtes injuste et égoïste. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour vous aider. Si vous ne pouvez plus marcher, c’est à vous qu’il faut vous en prendre, et à vous seul ! Avez-vous seulement obéi une seule fois à votre père ? Non ! C’est plutôt lui qui se plie à votre volonté et cède à tous vos caprices !
Il s’interrompit volontairement, en regardant le jeune homme, et du coup, regretta ses paroles, car il avait blêmi.
– Mon Dieu, John ! Vous avez réussi à me faire sortir de mes gonds, aujourd’hui ! Je retire ce que j’ai dit, mais seulement si vous me promettez de faire un petit effort. Avec la rééducation physique, vous devriez vous en sortir…
Le jeune blessé en avait les larmes aux yeux, mais il se retenait, car il répondit. :
– Non ! Je ne vous crois pas ! Je ne peux pas vous croire ! Comment voulez-vous que je vous croie, surtout lorsque vous faites des messes basses avec mon père, alors que je sais très bien que vous parlez de moi, et faites des projets pour moi, sans m’en parler, naturellement… Il faudrait peut-être me demander mon avis, avant, non ?
Un nouveau et profond soupir vint soulever la poitrine du brave docteur, qui secoua la tête, peiné.
– Vous avez sans doute raison, John ! Alors, dans ce cas, il vaut mieux que je cesse de venir vous voir, puisque, apparemment, vous ne me faites pas confiance, ni même à votre père ! sinon, vous ne réagiriez pas de cette façon… Je ne vois vraiment pas pourquoi je perdrai mon précieux temps avec vous, alors que d’autres malades m’attendent… Au revoir, John, pensez tout de même un peu à ce que je vous ai dit !
Pour toute réponse, le blessé prit un coussin et l’envoya à la face du docteur. Celui-ci, leste et agile, esquiva l’inoffensif projectile, mais ne le renvoya pas. Il le ramassa et le posa sur une chaise.
Après un dernier regard plein de tristesse vers le lit, il sortit. Une ordonnance l’attendait dans le couloir et lui annonça, après le salut militaire d’usage. :
– Docteur Maréchal ? Le Colonel Sampton désire vous parler. Voulez-vous me suivre, je vous prie ?
Après avoir acquiescé silencieusement, le docteur suivit l’ordonnance, bien qu’il connaisse le chemin par cœur, puisque c’était lui qui soignait la famille Sampton et tous les blessés où malades du Fort Noir depuis des années et des années… C’était même un miracle qu’il ait survécu lors de la dernière attaque des Cheyennes. Le Colonel lui avait avoué lui-même qu’il en avait eu des sueurs froides en le voyant faire. En attendant, il s’interrogeait… Que pouvait bien lui vouloir le colonel ? Ils s’étaient déjà tout dit !
Il n’y avait plus beaucoup d’espoir pour le jeune homme surtout qu’il n’y mettait aucune volonté.
Enfin, ils arrivèrent tous deux devant une grande porte sculptée que le docteur reconnut pour être celle du bureau du colonel. L’ordonnance toqua et, ayant reçu une réponse affirmative, l’ouvrit en annonçant. :
– Le docteur Maréchal est avec moi, mon Colonel !
– C’est très bien, faites-le entrer. Vous pouvez vous retirer, je n’ai plus besoin de vous ! répondit une voix ferme, mais chaleureuse.
– A vos ordres ! Mon Colonel, répondit l’ordonnance en saluant et en claquant des talons.
Avant de sortir, il salua le docteur qui inclina la tête, un léger sourire aux lèvres. Il entra et vit que le colonel s’était levé pour l’accueillir. Il sortit de derrière son bureau et vint lui serrer les mains.
– Bonjour, mon cher docteur, comment avez-vous trouvé mon fils, aujourd’hui ?
– Pour être franc, mon ami, répondit doucement le médecin, je crois que je n’ai plus rien à faire chez vous. Votre fils refuse obstinément de faire le moindre effort. Il m’accuse, moi, d’avoir été la cause de son accident, alors que vous et moi, savons parfaitement que ce n’est pas vrai, n’est ce pas ?
Le colonel aux cheveux grisonnants avait secoué la tête en entendant les explications du docteur et il répondit. :
– Nous savons tous ici, à Fort Noir, que vous n’y êtes pour rien. Mais je ne reconnais plus mon John, depuis la mort de Marie-Thérèse. Là aussi, il m’accuse de n’avoir rien fait pour la sauver et, Dieu m’est témoin que j’ai fait tout mon possible…
Il dut s’arrêter, la voix étranglée par des larmes mal contenues. Sa femme, Marie-Thérèse était morte des suites d’une longue et douloureuse maladie et avait dû rester longtemps alitée. Elle avait à peine trente quatre ans.
– Eh oui ! soupira le docteur. Nous ne pouvons pas ressusciter celles où ceux qui nous ont quittés, même s’ils nous sont aussi précieux que l’or où les pierres précieuses.
– Docteur ! Ne nous abandonnez pas ! Que deviendrions-nous, sans vous ? car, vous l’avez sans doute remarqué, les attaques des Cheyennes sont à chaque fois plus rapprochées, plus brutales et plus durables, aussi. C’est surtout la bande de Flèche Noire qui m’intrigue le plus, j’espère qu’il ne sait pas que dans mes jeunes années, j’étais amoureux fou d’une fille de leur tribu. Malheureusement, je n’ai jamais pu l’emmener et l’épouser, puisque, à cette époque aussi, j’ai connu Marie-Thérèse. En ce temps là, nos deux peuples vivaient en paix. C’est bien dommage que ce soit fini…
Tout en écoutant le colonel, le docteur l’observait pensivement et il ne put s’empêcher de lui demander. :
– Dites-moi, mon ami, mais seulement si vous le voulez bien, cette jeune personne attendait-elle un enfant lorsque vous l’avez quittée ?
Surpris au plus haut point, le colonel leva ses deux sourcils argentés et après un moment de silence, il hocha la tête en répondant. :
– Je suppose que non, mais elle était si belle et si mystérieuse… A l’époque, je n’aurai jamais cru que ce pouvait être une erreur…
– Ce n’était pas une erreur, l’amour n’est pas une erreur, répondit le docteur, nostalgique.
– Mon bon ami, vous êtes un excellent philosophe à vos heures… sourit le Colonel.
– Ne me faites pas trop de compliments, sinon je ne réponds plus de rien, répliqua le docteur en plaisantant.
Mais, bien vite, un pli soucieux naissait sur son front pendant qu’il demandait. :
– Dites-moi… croyez-vous que John accepterait le fauteuil roulant ? C’est la meilleure solution que j’aie pu trouver pour le faire sortir un peu. S’il reprend contact avec les autres, peut-être reprendra-t-il goût à la vie, qui sait ?
– Je lui en parlerai dès ce soir, lorsque vous reviendrez demain, je vous donnerai sa réponse, promit le Colonel.
Le docteur hocha la tête, espérant que pour une fois, John écouterait son père. Le docteur se leva et, cordialement, prit congé de son ami. Après ce nouvel échec auprès du jeune invalide, il se sentait épuisé. Le fauteuil roulant attendait chez lui un futur utilisateur…
Le colonel, dans son bureau, ne pouvant pas se concentrer sur ses papiers, se leva lentement pour sortir de la grande pièce. Lentement aussi, il referma la porte, mais ce fut d’un pas décidé qu’il longea le couloir pour aller voir son fils qui ne pouvait plus marcher. Quand il toqua, une voix joyeuse lui demanda d’entrer. Il s’étonna, car John était rarement de bonne humeur. Quand il entra, il comprit pourquoi en une seule fois, car John lui lança. :
– Bonsoir, papa ! Jimmy vient de perdre pour la troisième fois aux échecs, il n’apprendra jamais…
Gêné et rougissant, l’ordonnance expliqua en bredouillant. :
– Je n’avais plus rien à faire, mon colonel ! alors, ben… je suis venu voir si Monsieur John pouvait m’apprendre… aux échecs, voilà !
– C’est très bien, Jimmy, ce que vous faites là ! Retirez vous maintenant, s’il vous plaît, mon fils et moi avons à parler…
– A vos ordres ! mon colonel ! Bonne nuit, mon colonel ! Bonne nuit, Monsieur John…
– Bonne nuit, Jimmy ! répondit le blessé, merci beaucoup, je me suis bien amusé !
– Bonne nuit, Jimmy ! répondit le colonel. Je vous verrai demain, à m

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