Blue note onirique
136 pages
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Blue note onirique , livre ebook

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Description

Entre un quotidien ordinaire et une épouse de plus en plus distante, Evan ne sait plus comment réagir. Cette situation lui pèse tant qu'il envisage même de vouloir tout quitter. Ce doux enfer du quotidien le conduit à se mettre en danger et, après un terrible accident, son inconscient va lui montrer les véritables enjeux de sa vie. Il va alors apprendre que le désir de nouveauté ne rime pas forcément avec le bonheur. C'est à travers ce périple imaginaire qu’Evan affronte sa course vers la guérison pour enfin comprendre qui il est vraiment.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414276349
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-27635-6

© Edilivre, 2019
Chapitre 1 Ce n’est qu’un accident
Evan monta dans sa voiture. Il voulait rentrer chez lui. Il se mit à rouler vite, très vite même… Alors qu’il venait de dépasser la limite autorisée, il quitta le centre-ville de Lille, éclairé par les réverbères. « Tout est toujours plus beau la nuit » pensa-t-il ébloui par la splendeur des bâtiments lumineux dans la pénombre. Les lumières de ces édifices avaient remplacé le club de jazz et ses sonorités.
Evan était seul sur cette route, il ne pensait plus qu’à sa voiture et à la vitesse. Il ouvrit la fenêtre pour sentir le vent caresser sa joue. C’était une sensation si ordinaire et pourtant si intense… Cela lui procurait des frissons dans le bas du dos. Il écoutait la radio. Après avoir changé plusieurs fois de station, il l’éteignit, jugeant qu’il n’y avait en fait rien d’intéressant.
Il n’y avait pratiquement personne ce soir là sur la route. Cela lui rappelait son enfance et la campagne flamande où on ne croisait jamais personne… Il se mit à repenser aux bons moments qu’il avait passé là-bas, dans la ferme de ses grands-parents en compagnie du chien. Enfant, il était d’un naturel plutôt calme. Il vivait chez les parents de son père qui l’avaient recueilli. Il était orphelin : son père et sa mère étaient décédés trop vite. Peut-être d’une maladie, on ne savait pas… Evan rêvait autrefois d’aventures. Il jouait aux petits soldats et adorait se chamailler avec les autres gamins du voisinage. Il se battait régulièrement et son grand-père avait l’habitude de le retrouver blessé.
Il le grondait très sévèrement mais cela ne l’empêchait jamais de recommencer. Il était ami avec le chien Titus. C’était le chien de son grand-père et Evan et lui étaient très liés. Il était grand et beau, tout en muscle ; c’était un beauceron. Sa robe brune et mordorée séduisait Evan qui l’admirait. Ce chien était son meilleur ami.
Mais soudain, alors qu’il rêvassait, une voiture klaxonna. Il n’avait toujours pas redémarré alors que le feu était passé au vert. Il se ressaisit et poursuivit sa route sur le boulevard Montebello qui était une des artères commerciales de Lille quand le feu qu’il avait observé cent-cinquante mètres plus haut devint orange puis rouge. Toujours dans ses pensées, il ne s’arrêta pas, il poursuivait son chemin. Il en avait assez de cette vie monotone et il savait bien que rien n’allait changer. Il voulait que ses problèmes s’arrangent, il voulait que sa femme le regarde encore, il voulait changer de travail. Mais c’était déjà trop tard. Cette solution semblait être le seul moyen. La facilité avec laquelle il prit cette décision fut surprenante…
Evan entendit une voiture klaxonner et foncer sur lui. Son cœur se serra comme si sa poitrine avait subitement rétréci. Il faisait noir, tout était noir, il n’entendait plus rien.
Sa vie s’éteignait peu à peu mais il résistait dans un sommeil lancinant. Evan était plongé dans un coma profond. Les secours étaient parvenus à temps. Sa femme et ses proches attendaient sa guérison mais les médecins n’étaient guère optimistes. Il était endormi, dans une chambre de l’hôpital Roger Salengro à Lille.
9h12, 15 avril 2017
Les médecins venaient prendre son pouls et transmettre à sa femme son état. Ils lui dire qu’ils ne savaient pas combien de temps ce coma allait durer. Les médecins étaient assez perplexes. Mais l’état d’Evan était plutôt stable et ils envisageaient de le garder à l’hôpital encore quelques semaines. Dans cette chambre stérile, dans le crâne d’Evan, des images réapparaissaient peu à peu dans son esprit comme s’il vivait sa vie par procuration, comme un rêve. Une vie fabriquée à l’image de ses désirs inconscients et comme si rien ne s’était jamais produit. Evan n’était qu’un point dans cet univers sensible, infini… Seul son imagination était la borne.
Il n’était plus le maître, seul son inconscient dirigeait. Il laissait ressentir sa vie comme il le voulait vraiment. Evan pouvait alors regarder le monde comme un aventurier en quête d’un trésor, celui de vivre selon sa propre volonté.
Chapitre 2 Un événement inattendu
Evan sifflait face à son écran un air de jazz New Orleans qu’il adorait. C’était un jour comme les autres… Il se cambra légèrement et passa sa main dans ses courts cheveux bruns. Il songeait : « Je dois terminer tout ça avant la fin de semaine prochaine… J’en ai marre ! ». Alors qu’il travaillait dans cette immense salle, il aperçut le patron sortir de son bureau. Réguis avait l’air assez agacé ; il claqua même la porte derrière lui. Il était grand et avait une posture imposante. Il était devenu le chef de la boîte il y a deux mois seulement.
Evan détestait les débuts de semaine : ils étaient longs, laborieux et lassants. Chaque lundi, il devait revenir à la dure réalité de son quotidien et il se rendait au travail en traînant les pieds. Il travaillait dans une agence de communication, mais de toute évidence, ce n’était pas fait pour lui… Il n’arrivait pas à rester assis à la même place plus de vingt minutes. Il avait besoin d’air et d’espace !
Le patron déambulait dans les allées. Il trottait, courait à travers la salle en haranguant les employés : « J’espère que ça avance ! » criait-il à tour de bras. Réguis n’hésitait pas à réprimander ses employés les plus qualifiés.
« Vous ne croyez quand même pas que vous allez me rendre ça à la fin de la semaine ! Je veux que vous me refassiez ça tout de suite ! » beuglait-il sur l’un d’eux.
Evan rêvassait, il était affalé sur sa chaise. Mais soudain, il entendit le patron se rapprocher de lui… Il se redressa aussitôt. Réguis arrivait d’un pas lourd et tonitruant à sa rencontre.
– Evan, c’est pas bientôt fini de rêvasser là ? Qu’en est-il de mon rapport ? N’oubliez pas que je le veux sur mon bureau avant la fin de semaine ! » dit-il d’un ton tyrannique. Evan, dans ses pensées, se ressaisit immédiatement.
– Euh… Oui ! Je suis au travail monsieur ! J’ai d’ailleurs pratiquement terminé ! Fin de semaine ? Pas de problème ! » Dit-il d’une voix pourtant fort bien assurée pour quelqu’un qui n’avait absolument rien fait…
– Parfait ! Cria-t-il.
Les deux hommes se remirent au travail ; l’un sur le rapport qu’il n’avait pas commencé et l’autre en hurlant sur ses salariés. Evan se remit à son poste, il fixait les lignes dessinées sur son écran tel un épervier mimant un regard perçant. Ces graphiques représentaient l’évolution du capital de l’entreprise sur une semaine. L’entreprise qui était implantée au centre-ville de Lille depuis plusieurs années déjà se portait bien en ce moment et affichait même des ventes records.
La salle dans laquelle il se trouvait était silencieuse. On entendait plus que les cliquetis des claviers d'ordinateur sur lesquels les employés tapaient à toute vitesse. Mais alors que le calme était revenu dans les couloirs, Réguis réapparut. Il se dirigeait vers la voisine d’Evan, muni d’un papier qu’il brandissait tel un glaive.
Rouge de colère, furieux, il la menaçait du licenciement en lui déclarant qu’il ne payait pas son personnel pour des queues de poires. Son travail consistait à s’occuper plus spécialement des commandes, une préparation très méticuleuse. Aujourd’hui les gens sont tellement à la pointe de l’actualité qu’un objet conçu la semaine dernière leur paraît déjà dépassé. Tout le monde s’était retourné pour assister à la scène :
– Vous pensez vous en sortir comme ça, en ne faisant rien et en étant garantie d’avoir votre paie à la fin du mois ?
– Mais enfin monsieur, je fais le travail que vous me demandez ! Tout le monde ici peut en témoigner !
– Ça suffit, taisez-vous ! Puis il s’en alla en marchant rapidement vers son bureau.
Personne n’avait compris. Après avoir vociféré sur elle, après avoir été jusqu’à la menacer et après avoir apaisé sa colère, Réguis repartait patibulaire vers son bureau sous les yeux effarés de ses employés.
Evan lança un regard sympathique et compatissant à sa voisine, lui non plus ne comprenait pas la scène à laquelle il venait d’assister. C’était une petite blonde, son côté discret lui donnait un air sérieux et calme. Evan était curieux par nature et il avait envie d’en savoir plus… Il se retourna vers elle pour tenter d’éclaircir cette situation qui le gênait sans savoir vraiment pourquoi :
– Qu’est-ce qu’il se passe avec le patron ? Tu sais bien que ça arrive qu’il fasse ça à quelques personnes quand il est en rogne.
– Oui c’est vrai et ça devrait pas être normal ! Je vais aller me plaindre auprès du bureau ! Bref… il pourrait revenir… Souffla-t-elle avec colère.
– L'entreprise doit aller mal, il doit y avoir autre chose déclara Evan suspicieux.
Evan soupçonnait quelque chose d’étrange. Sa voisine balbutiait quand il l’interrogeait. Que lui cachait-elle ? Voir Réguis se comporter comme un tyran, menaçant, injuriant et infantilisant les employés lui était devenu insupportable.
– J’en ai marre de ce mec qu’on connaît à peine et qui se croit tout permis ici… » lui souffla-t-il.
– Oui… je suis d’accord avec toi… Depuis un mois, il tient la boîte d’une main de fer et ne laisse rien passer. Plusieurs employés ont déjà été renvoyés la semaine dernière parce qu’ils n’ont pas rendu leur boulot à temps.
– J’ai moi-même été convoqué à deux reprises dans son bureau la semaine dernière car il ne considérait pas mon taf suffisamment achevé. Il a aussi menacé de me virer…
– Je vois… Bon, on continuera cette conversation plus tard si tu veux…
Pour eux deux, il était manifeste que Réguis gérait la boîte dans le seul but de faire de l’argent. Mais ils devaient reconnaître sur ce point qu’il était plutôt bon et

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