Bartolomeo Davy
208 pages
Français

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Bartolomeo Davy , livre ebook

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Description

Dominant le village de Vaffel, le manoir Rickmunest s'élève avec fierté. Ses propriétaires, les Davy, membres d'une noblesse en proie à l'oubli, accueillent une nouveauté heureuse. Un fils, Bartolomeo.
Cet enfant se voit gratifier de nombreux dons naturels, dont une brillance intellectuelle qui le rend étrange et étranger au sein de sa propre famille.
Ce livre vous propose de suivre l'itinéraire de son existence. Parviendra-t-il à s'adapter à son univers, à des codes sociaux dont il ne comprend pas l'utilité ? Que deviendra cet être hors-norme ?
Vous le découvrirez au sein de cet ouvrage mêlant les genres : biographie fictive, roman noir, fantastique...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334090896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-09087-2

© Edilivre, 2016
Prologue
Un cri. Un hurlement perturbant le silence de la nuit. Une femme exprimait une souffrance déchirante, semblable à une plainte d’agonie.
C’est sur cette note stridente qu’un bébé ouvrit ses petits yeux, à la couleur encore indéfinie, sur la vie. Dans l’une des vastes chambres d’un grand manoir luxueux surplombant un village à l’apparence sombre et miteuse.
Dans cette jolie chambre aux teintes rouges se tenait un imposant lit à baldaquins, juste en dessous d’un grand tableau représentant un personnage au visage émacié et au regard d’un gris tristement délavé. Arborant fièrement une ridicule moustache bien trop soignée, du même noir terne que ses cheveux courts savamment plaqués sur le côté gauche.
L’artiste-peintre de l’œuvre ainsi exposée devait jouir de quelques talents pour réussir à octroyer une minuscule prestance à cet être ayant servi de modèle. Un modèle qui se trouvait là, dans cette pièce, juste à côté du lit, son corps fluet parcouru de tremblements d’une agitation anxieuse. Totalement dénué de charisme, il faisait injure à son double de peinture.
L’insignifiant quarantenaire tenait en sa petite main celle, grande, d’une femme trentenaire couchée sur le lit.
Quelle beauté rayonnante ! Ses yeux brillaient d’un bleu à la pureté enchantée, bien que légèrement brouillés de rouge, à cause des larmes de douleurs inondant ses joues à la peau lisse et sans défaut. Ses cheveux auburn et brillants, comme fous, occupaient tout l’espace du coussin de velours pourpre sur lequel elle reposait son admirable tête.
« Vous devez accepter la douleur, ma tendre Violetta. C’est le prix nécessaire au miracle du don de la vie. Accueillez là comme une bénédiction. » Conseilla l’homme de petite stature avec ferveur.
Violetta poussa un long soupir agacé, en guise de réponse. Elle souhaitait à cet instant, avec sa douceur naturelle, crever les yeux de son époux. Comment pouvait-il dire pareilles sottises alors qu’il ne connaîtrait jamais cette souffrance ? Le prix nécessaire ? Une bénédiction ? Mais quel idiot ! Se disait la charmante jeune femme. Pour réconforter ses pulsions de violence, elle s’appliqua à écraser avec vigueur les articulations de la main de son mari, Pierre Davy, qui contint difficilement un râle de douleur, essayant de rester impassible pour conserver son viril honneur.
C’est à cet instant précis qu’on frappa à la porte. Suite au grognement de M.Davy, qui masquait certainement une cordiale invitation à entrer, une femme à la corpulence si imposante que sa tenue traditionnelle de gouvernante menaçait de craquer, fit son apparition dans la chambre :
« Me voilà Madame ! J’ai fait aussi vite que je pouvais ! Parvint-elle à articuler tout en reprenant son souffle, son gras visage ruisselant de sueur, empourpré par l’effort d’une marche rapide.
– Comment va l’enfant Mme Steven ? S’enquit Violetta, l’inquiétude semblant plus forte que sa lourde fatigue.
– Il se porte à merveille. C’est un petit garçon d’une vitalité incroyable. Dit la gouvernante d’une voix douce, tout en arborant un sourire rassurant fendant sa flasque figure, lui révélant une grâce étonnante.
– Excellent. Un garçon plein de vie. Un héritier qui sera digne de mon nom. Je suis fier de toi ma tendre épouse. » Marmonna Pierre Davy, tout en tordant sa bouche courte et fine, ce qui devait être sa façon de sourire.
Il embrassa sa femme sur le front, se tourna vers Mme Steven pour la remercier d’un hochement de tête puis se traîna vers la porte d’un pas si feutré que le parquet n’émit aucun grincement.
Alors que le quarantenaire désormais père était sorti dans le couloir pour aller observer son fils, la jeune mère semblait hésitante, la mine soucieuse. Elle ouvrit la bouche, la referma, continuant ainsi plusieurs fois de suite. Un manège qui n’échappa pas à la gouvernante :
« Que se passe-t-il Madame ? Voulez-vous que je retourne chercher votre époux ?
– Non… c’est… ce n’est pas… laissez-le voir son enfant. Mais… Comment dire… Ce fut mon premier accouchement, donc je ne sais pas si ce que j’ai ressenti est normal ou non. Commença Mme Davy, toujours indécise sur son désir de se confier.
– Je vous en prie, je peux certainement vous éclairer. J’ai une belle expérience dans ce domaine ! L’encouragea Mme Steven.
– Je souffre encore et ne peux contenir mes larmes. Ce ne sont plus les contractions, mais j’ai l’impression que mon bébé a puisé dans ma force vitale. Comme si… Comme s’il faisait son entrée en ce monde avec un fracas assourdissant. Je le ressentais pendant la grossesse déjà. Comme une chaleur très forte dans mon ventre. Une chaleur agréable mais extrêmement éprouvante. Je pense que… Ce ne sera pas un petit garçon comme les autres.
– C’est simplement la fatigue post-accouchement, ça a été une lourde épreuve Madame. Vous devez vous reposer. Chaque mère craint que son enfant ne soit pas comme les autres. Tout ceci est logique, et vos larmes ne sont qu’épuisement ! Endormez-vous. Je veille sur vous et sur votre adorable progéniture. La rassura Mme Steven, avec une lueur attendrissante dans ses petits yeux noisettes.
– Non. Je sais que c’était mon premier accouchement et que je ne peux comparer mais… mon enfant est comme habité par une force extraordinaire, je suis persuadé qu’il sera un être hors-norme. J’espère simplement que… qu’il fera les bons choix. Prononça Violetta, de manière saccadée, avant de sombrer dans un long sommeil sans rêves.
– Dormez, ma si admirable maîtresse ». Murmura la douce gouvernante aux boucles d’un gris prononcé.
Mme Steven s’autorisa à contempler quelques instants cette femme qui l’avait engagé pour un poste de gouvernante, il y a maintenant plus d’un an.
Elle se souvint qu’à cet instant de son existence, le désespoir hantait son quotidien. Elle ne trouvait aucun foyer qui avait besoin de ses compétences en matière éducative, malgré ses références côtoyant la perfection et ses services dans quelques illustres familles en tant que sage-femme et éducatrice.
Depuis toujours, sa joie de vivre n’était motivée que par deux éléments qui s’accordaient parfaitement : Un amour débordant qu’il lui fallait transmettre pour s’épanouir et une passion inaltérable pour les enfants. Alors, participer à leur construction, les voir grandir, leur transmettre tout ce qu’elle savait… Un véritable rêve éveillé ! Être gouvernante était son aspiration idéale, sa drogue, son bien-être, son équilibre.
C’est pourquoi elle frissonna en se remémorant cette douloureuse période d’inactivité où elle sombrait lentement dans une suffocante dépression… Mais elle sourit en se rappelant ce jour de lueur éclatante, cet épisode salutaire : la réception d’une lettre cachetée du sceau d’une dynastie d’une petite noblesse rurale, qui vivait dans un joli manoir construit sur une falaise surplombant un village traînant une réputation pour la moins douteuse : Vaffel.
Cette lettre fut pour elle comme un halo de lumière blanche et chaude dans son long couloir d’errance froide et noire : Ces nobles, les Davy, tentaient d’avoir un enfant et l’appelaient à leur service. Il va sans dire que Mme Steven rédigea alors avec empressement une réponse enthousiaste et positive et se rendit à Vaffel.
Elle fut tirée de ses pensées par un bruit de pas feutrés dans le couloir, la démarche caractéristique du maître des lieux. Elle se déplaça, d’un pas bien plus lourd, vers la porte et sortit de la jolie chambre pour aller à la rencontre de Pierre Davy. Il était là, à quelques mètres d’elle, tenant une lanterne au bout de son bras droit. La lumière vacillante éclairait son visage, lui donnant un aspect encore plus sombre que d’habitude. Il n’eut aucune réaction apparente en remarquant la présence, pourtant volumineuse, de sa domestique. Il marcha lentement vers elle, balançant ses épaules tombantes à chaque enjambée, jusqu’à parvenir à sa hauteur. Il leva la tête pour la fixer dans les yeux et lui demanda, d’un ton monocorde :
« Comment se porte mon épouse ?
– Très bien, Monsieur. L’accouchement l’a épuisé, elle s’est endormie. Lui répondit-elle, aimablement, mais sans la douceur qu’elle réservait à sa maîtresse.
– Excellent. Qu’elle reprenne des forces. Venez avec moi. Il me faut un avis extérieur et… il n’y a que vous. Marmonna-t-il avec un certain dédain non dissimulé.
– Bien, Monsieur. »
L’étrange couple marchait dans le noir couloir avec pour seule lumière la lanterne de M. Davy. On pouvait apercevoir malgré tout que les murs étaient jonchés de tableaux. Des portraits, d’hommes en majorité et de quelques femmes, partageant tous un trait physique avec le maître du manoir.
L’une de ces œuvres frappait l’œil, montrant un personnage particulièrement captivant. Le peintre avait réussi à rendre compte non seulement d’un visage naturellement beau, aux traits nobles et autoritaires mais surtout il sut capter un magnétisme, un charisme que l’homme ayant servi de modèle ne pouvait que posséder de son vivant. Mme Steven, qui l’avait pourtant maintes fois contemplé, fut encore frappée de la représentation de cet ancêtre de la famille Davy, avec ses longs cheveux noirs, sa moustache hirsute et sa barbe de guerrier. On pouvait lire sur le cadre doré, lorsque le couloir était éclairé par la lumière du soleil : « Davy Bartolomeo – Premier Seigneur de Vaffel ». La gouvernante entendait constamment Pierre Davy raconter avec passion les exploits de cet illustre aïeul : vanter les mérites de ce grand conquérant de Vaffel, anobli par le roi Auguste IV, alors qu’il n’était que fils d’éleveurs d’animaux de basse-cour.
Quelques secondes s’écoulèrent avant que Mr. Davy s

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