Banalités (pas si) ordinaires
112 pages
Français

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Banalités (pas si) ordinaires , livre ebook

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Description

Un jour, ils entrent dans votre vie. Pour quelques heures ou pour toujours. Ils s’appellent Bahiya, Georges, Alan ou Gilda. Ils sont parfois drôles, souvent émouvants, toujours attachants, certains resteront un beau souvenir, d’autres marqueront à tout jamais votre existence.



« Un matin, Bahiya entra dans ma chambre, alors que j’étais encore plongé dans un profond sommeil. Quand j’ouvris les yeux, elle était assise sur le bord de mon lit, et me regardait avec une certaine tendresse. Je ne lui connaissais pas ce regard, c’était la première fois que j’y percevais un peu de douceur, d’affection même. Je ne compris pas tout de suite ce changement soudain d’attitude et il me fallut un moment pour prendre conscience de notre proximité physique de l’instant.



– Je vais m’en aller, monsieur. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414440269
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-44011-5

© Edilivre, 2020
Dédicace
 
Les coïncidences n’existent pas. Nous marchons chaque jour sans nous rendre compte, vers les lieux et les personnes qui attendent depuis toujours.
Auteur inconnu
Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu.
Jean d’Ormesson
Remerciements
Je tiens à remercier en premier lieu Alain Tarlet-Gauteur, qui est en partie à l’origine de ce premier ouvrage. J’avais besoin d’un déclic, tu m’as parlé de liberté. De ma liberté d’écrire sans tabou ni retenue, de ma liberté d’être pleinement moi à travers mes textes. Certains d’entre eux ne figurent pas dans ce recueil de nouvelles, parce que pas totalement assumés. Le chemin est long, mais je suis sur la bonne voie, grâce à toi. Je t’en remercie.
Merci à Ilona, ma grande fille, qui a lu et relu ces nouvelles. Avec ton œil objectif, sensé et souvent juste, tu as su me donner ton avis et m’apporter de précieux conseils du haut de tes tout juste dix-sept ans. Merci ma Belle.
Merci à mon Titouan, mon grand garçon de quatorze ans, qui avec beaucoup d’amour et de bienveillance, n’a cessé de m’encourager à écrire et publier ce premier ouvrage. Merci mon Cœur.
Enfin, merci à mon mari, Stéphane, qui chaque jour m’accompagne dans tous mes projets. Celui-ci était de taille, et tu sais que je ne serais peut-être pas allée au bout si tu ne t’étais pas tenu chaque instant à mes côtés. Je t’aime si fort, et je ne te remercierai jamais assez de ton indéfectible soutien dans tout ce que j’entreprends.
Préambule
Je crois beaucoup aux rencontres.
Il y a toutes ces petites rencontres du quotidien, qui sont selon moi, assez ordinaires, et qui n’auront pas forcément beaucoup d’incidence sur l’avenir. Et puis, il y en a d’autres, plus vraies, plus fortes, plus sincères. Celles qui donnent tout son sens à ce joli mot : rencontre . Celles qui vous marquent à jamais.
Ces nouvelles, ce sont des ressentis, des émotions, des sentiments. Volontairement suggérés pour laisser au lecteur la possibilité de se glisser dans la peau de chaque personnage, de s’en approprier la vie, l’histoire. Parce que ces nouvelles sont des récits a priori banals, ordinaires, mais qui, parce que la rencontre de l’autre a quelque chose de particulier, vont devenir une expérience, une énigme, un risque, une aventure.
J’ai écrit ces douze nouvelles avec tout l’amour que j’ai puisé au fond de mon cœur. J’ai souri, j’ai ri, et j’ai pleuré aussi, parfois.
Je vous souhaite de ressentir autant d’émotion et de plaisir à lire ces douze nouvelles que j’en ai eu à les écrire.
Bahiya
Mon accident vasculaire cérébral m’avait beaucoup affaibli, mais ayant heureusement été pris en charge très rapidement, il ne me laisserait pas ou peu de séquelles. Il me faudrait toutefois faire preuve de beaucoup de patience pour retrouver toutes mes facultés, notamment l’usage de la parole, l’aspect déformé de ma bouche ne me permettant pas de m’exprimer tout à fait correctement. Je balbutiais plus que je ne parlais. Mon corps avait été rudement éprouvé, et j’aurais besoin de temps pour reprendre ma vie et mes activités quotidiennes. Je vivais seul, aussi, les médecins accepteraient-ils de me laisser rentrer chez moi à une seule condition, que j’aie un accompagnement à domicile.
De toute façon, je ne supporterais pas de rester enfermé plus longtemps dans cette chambre d’hôpital sordide. Je voulais retrouver au plus vite mon appartement. Mais les médecins avaient été formels, il me faudrait quelqu’un pour m’assister dans les tâches du quotidien. Après avoir fait le tour des copains, qui m’avaient tous plus ou moins proposé leur aide, j’avais décidé de m’en remettre aux services sociaux, qui ne tarderaient pas à me trouver une aide à domicile digne de ce nom. Et assez vite, on me proposa une jeune femme d’origine africaine qui viendrait chaque jour s’occuper de moi, m’aider pour ma toilette, faire les courses, le ménage etc. Je ne peux pas dire que cette idée me réjouissait, j’avais horreur d’être dépendant. D’ailleurs, je ne l’avais jamais été. Ma dignité allait en prendre un sacré coup, et j’avais du mal à l’accepter. Mais je n’avais pas d’autre choix.
Elle s’appelait Bahiya. Elle n’était pas très grande mais possédait des épaules larges et qu’on sentait solides. Elle avait une poitrine imposante, ce qui n’était pas pour me déplaire, des bras tout en muscles. Sa peau noire sentait bon le parfum des terres éloignées, et il suffisait parfois que je ferme les yeux quelques instants pour me retrouver aussitôt dans de lointaines contrées où je m’étais rendu durant les folles années de ma jeunesse. Le visage de Bahiya ressemblait à celui d’un personnage de film qu’on aurait voulu comique. Une figure toute ronde, peu de cheveux, la quantité la plus importante se regroupant en une espèce de touffe épaisse sur le haut de son crâne, le reste s’éparpillant de manière désordonnée et improbable sur tout le reste de la tête. Des yeux comme des billes, la pupille noire et dilatée, des sourcils inexistants, des cils pas vraiment présents. Une bouche immense, des lèvres grosses et charnues, et des dents pas très alignées mais d’une blancheur éclatante. Sans être grosse, elle avait des formes assez généreuses, et je trouvais son corps plutôt harmonieux. Ça n’allait peut-être pas être aussi terrible que ce que je craignais. Toutefois, sa voix était d’une rare fermeté et j’avais bien peur de devoir me soumettre…
C’était donc cette femme qui allait m’accompagner durant les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois, peut-être même jusqu’à ma mort, qui sait ! Bahiya se révéla d’une autorité surprenante, et au début d’une froideur qui me renvoya sans détour à ma condition de patient, dépendant d’une aide à domicile entièrement dévouée à sa tâche, payée pour. Elle ne me laissait pas beaucoup m’exprimer, et elle non plus ne parlait pas beaucoup. Juste le strict nécessaire pour m’indiquer qu’il était l’heure de la toilette, du repas, ou du coucher. Ou qu’elle s’absentait une petite heure pour aller faire quelques achats alimentaires au supermarché du coin. Ou encore qu’elle devait s’isoler pour téléphoner et prendre des nouvelles de son père, resté seul en Afrique après le décès de son épouse. Je me contentais d’émettre quelques sons en guise de réponse, ou simplement d’opiner du chef autant que mon cou douloureux me permettait de le faire. Autant dire que nos conversations étaient très limitées, et ne présageaient rien de très intéressant dans le futur. Quitte à être dépendant de cette intrigante Noire, j’aurais souhaité que nos rapports quotidiens dépassent le cadre de la relation patient-soignant. J’aurais vraiment voulu qu’ils soient les meilleurs possible, et pourquoi pas qu’ils deviennent amicaux. J’étais décidé à m’y employer dans les jours à venir, mais la distance que Bahiya avait imposée entre nous me chagrinait chaque jour davantage et je commençais à me faire une raison de cette liaison qui ne m’apporterait que les soins physiques nécessaires à mon rétablissement. Je devrais donc me résigner, prendre mon mal en patience, et n’attendre rien d’autre que d’aller mieux.
Mon A.V.C. ayant été détecté tout de suite et ma prise en charge quasi immédiate, mon état s’améliorait de jour en jour. Évidemment, la présence et l’aide de Bahiya y contribuaient aussi de façon remarquable. Elle travaillait bien cette femme. Pas très bavarde, pas très affectueuse, mais professionnelle. Mon bras, première victime du caillot de sang qui s’était formé, provoquant l’accident, pouvait à nouveau effectuer quelques mouvements, ma main et mes doigts fonctionnaient à peu près normalement. Quant à la parole, c’était loin d’être gagné et je devais faire des efforts pour m’exprimer distinctement, mais ma bouche avait repris un aspect normal ; je n’en étais pas plus beau pour autant. Du coup, les quelques mots que je m’autorisais à prononcer devenaient de plus en plus compréhensibles. Tout cela participait grandement au maintien de mon moral, qui était relativement bon au vu des circonstances. Je tenais le coup, et au rythme où je progressais, j’allais retrouver toute mon autonomie très vite. J’en étais très heureux. J’allais de nouveau pouvoir vivre seul, tranquille, sans devoir me contraindre aux consignes et aux ordres d’une aide à domicile qui me dictait du matin au soir la bonne conduite à adopter.
Les jours, les semaines, passèrent avec une espèce de monotonie à laquelle je m’étais relativement bien habitué. Et chaque jour, je remarquais de nouvelles améliorations. J’étais presque sur pied.
Un matin, Bahiya entra dans ma chambre, alors que j’étais encore plongé dans un profond sommeil. Quand j’ouvris les yeux, elle était assise sur le bord de mon lit, et me regardait avec une certaine tendresse. Je ne lui connaissais pas ce regard, c’était la première fois que j’y percevais un peu de douceur, d’affection même. Je ne compris pas tout de suite ce changement soudain d’attitude et il me fallut un moment pour prendre conscience de notre proximité physique de l’instant.
– Je vais m’en aller, monsieur.
Je restai muet, surpris par cette brutale révélation, et ne sachant que répondre. J’attendis la suite.
– Vous allez mieux. On a besoin de moi ailleurs. Pour une autre personne. Je dois m’occuper d’une toute jeune femme. Elle a eu un très grave accident de la route, et on a dû lui couper une jambe. Elle ne peut plus marcher.
J’eus envie de rire à l’évocation de cette dernière information, mais la précédente, à savoir que Bahiya allait s’en aller, refit surface immédiatement, mettant fin à ce début de fou rire avorté.
– Mais, Bahiya…
– Ils n’ont

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