Arizona-Elvis
308 pages
Français

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Arizona-Elvis , livre ebook

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Description

Charlie, une jeune femme de 19 ans à peine, verra sa vie bouleversée par la lecture du journal intime écrit par sa mère biologique qu’elle n’a jamais connue.


Charlie va se retrouver, malgré elle, emportée dans un tourbillon émotionnel et en charge d'un héritage bien insolite.


Arizona-Elvis, c’est l’histoire d’un amour hors limites... celui qui nous transporte, défie le temps et nourrit plusieurs générations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414512027
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous nos livres sont imprimés dans les règles environnementales les plus strictes. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51205-8

© Edilivre, 2021
Préambule
Ce matin-là, Charlie ouvre les yeux et s’extirpe de la douceur de la nuit avec le même regret. Elle aime tant dormir. Elle aime tant la nuit où aucune question ne se pose hormis le choix des personnages qui peupleront ses rêves.
Ce matin-là, Charlie quitte son petit studio après avoir déjeuné derrière son unique fenêtre, embuée et froide.
Ce matin-là, cette jeune femme d’à peine dix-neuf ans s’apprête à enchaîner ses heures d’études à l’école d’architecture qu’elle fréquente depuis un peu plus d’un an, avec un job de serveuse dans un restaurant huppé, ce qui lui permet de subvenir à tous ses besoins.
Ce matin-là, Charlie se sent à la fois vide et sans désir. Une boule de feu existe en son ventre mais sa propriétaire ne sait ni d’où elle vient et encore moins quoi en faire.
Ce matin-là, évidemment, elle ignore que dans quelques heures sa vie va changer.
Elle a grandi bien loin des conventions et tout ce qu’elle sait de ses parents biologiques tient en un mot : rien. Adoptée juste après sa naissance, le sort s’acharna encore puisque ses parents disparurent dans un accident de la route alors qu’elle n’avait pas encore deux ans. Elle n’a pas eu le temps de vraiment les connaître, ni de s’attacher et elle ne possède aucun souvenir hormis deux photographies, jaunies et un peu floues. Sur la première, elle se trouve dans les bras de sa mère adoptive, sur la deuxième figurent ses deux parents le jour de leur mariage. Elle n’a jamais ressenti de nostalgie ou de tristesse en regardant ces photos et, pour être parfaitement honnête, elle les voit comme des étrangers. Leurs visages, pourtant souriants, ne semblent pas indiquer un bonheur familial récent ou permanent.
Après le drame, les différentes familles d’accueil se sont ensuite succédées, elle n’est jamais restée plus de trois ans dans chaque foyer. Cet enchaînement lui a permis de se rendre compte très tôt de ce qu’elle n’avait pas : des racines. Malgré ce flottement généalogique, Charlie a appris à lire dès cinq ans, fut une élève studieuse et n’a jamais débordé du cadre. Très tôt, bien avant l’adolescence, elle s’était contrainte et conditionnée à avoir un but, un objectif de vie. Elle ne voulait pas suivre le même chemin que tous les enfants qu’elle pouvait côtoyer dans les foyers ou les familles d’accueil. Et si elle ne ressentait ni la foi ni la passion, elle aurait au moins la détermination. Aucun de ses professeurs ne s’était plaint de son comportement ou de son travail, la plupart ne la remarquait même pas. Silencieuse et ordonnée, elle ne laissait jamais rien traîner et on ne pouvait soupçonner l’endroit où elle était passée.
Une jeune fille sans histoire, dans tous les sens du terme.
Seule héritière désignée par ses parents adoptifs, elle peut compter maintenant sur une petite épargne, débloquée dès qu’elle a fêté ses dix-huit ans.
Émancipée très jeune grâce à son sérieux et sa réussite scolaire, elle s’était engagée dans des études avec l’intention intrinsèque de trouver un sens à sa vie, peut-être en construisant des structures aux fondations solides, lien de la terre vers le ciel. Toute petite déjà, elle s’asseyait à même la terre et empilait des cailloux, des pierres, du bois pour construire des « maisons ». Tel un bon petit soldat, Charlie enchaînait les expériences et épreuves avec une force placide.
C’est une très jolie jeune femme au teint mat et aux cheveux bruns très épais. Ses formes harmonieuses, sa musculature discrète et naturelle, lui donnent une démarche aérienne. Il ne lui manque qu’une étincelle dans ses grands yeux noisette pour être enfin remarquée et se distinguer.
Ses journées sont bien remplies mais à aucun moment elle ne se plaint, à aucun moment elle ne tombe ni ne trébuche. Mais elle est triste, au fond d’elle lui manque des références, des ressemblances, des expériences véritablement familiales. Elle n’a pas d’amis qu’on pourrait considérer de proches, seulement des relations liées à ses études ou son travail. Elle ne s’attache pas. Elle vit au jour le jour avec pourtant un objectif de vie des plus ambitieux.
Ce matin-là, rien ne lui saute aux yeux plus que d’habitude, sauf peut-être cette grande femme blonde faisant les cent pas devant les boîtes aux lettres de sa résidence.
La journée se déroule ensuite dans son fil ordinaire : transports en commun, circulation et klaxons, arrivée à l’école, enchaînement des cours magistraux, pause déjeuner. Rien à signaler.
Une femme blonde, grande et élégante, assise deux tables plus loin, attire son attention. Ne ressemble-t-elle pas à celle de ce matin ?
Après-midi de travaux dirigés, puis direction un grand studio d’architecte afin de valider une demande de stage. Par-delà la grande vitrine de l’agence, Charlie aperçoit à nouveau la même femme. Elle devient dingue ou quoi ? Une heure plus tard, elle part travailler à l’ Étoile , restaurant chic où elle enchaîne quatre heures de service. Lorsqu’elle s’apprête à rentrer chez elle et se dirige vers le vestiaire, sa collègue l’interpelle : « Charlie ! Quelqu’un pour toi ! » Charlie se retourne. La femme blonde l’attend devant les premières tables. Elle est très grande avec un visage pâle et des yeux d’un bleu clair virant certainement au gris les jours de pluie. Elle a cette caractéristique rare qui ne permet qu’à très peu d’individus de porter tous les types de vêtements avec la même élégance, leur prestance suffisant à leur donner de l’allure.
« Bonjour. Je m’appelle Cristina et j’ai bien connu votre mère. Heu… enfin, votre vraie mère. Je voudrais vraiment que nous prenions un moment pour discuter. »
Charlie manque de défaillir. Comment est-ce possible ? Après un recul involontaire, elle baisse la tête puis la relève aussitôt et répond d’un ton monocorde.
« Je n’ai aucune preuve de votre honnêteté, mais je peux vous accorder le bénéfice du doute. »
L’élégante femme n’a pas le temps de renchérir que Charlie poursuit sa mise à distance, d’un ton sec.
« Ne vous emballez pas, au final cela ne change rien car je n’ai pas vraiment ni envie de savoir qui est ma mère ni d’écouter votre histoire. Je n’ai jamais eu d’informations sur mes parents biologiques et je pense qu’il est un peu tard pour m’en donner maintenant.
— Je comprends Charlie mais je ne vous demande que quelques minutes. »
Elle plonge les mains dans son immense sac à main en cuir et attrape un petit paquet emballé dans un tissu clair.
« NON ! Au revoir, madame.
— Prenez au moins ceci. Vous avez mes coordonnées avec. »
Cristina tend à Charlie un sac en toile. Cette dernière s’en saisit et tourne les talons illico. Cristina s’éloigne mais elle sait que cette entrevue ne sera pas la dernière.
Les jambes flageolantes, Charlie s’assoit au sol. Après avoir rassuré ses collègues, elle prend congé et rentre chez elle, l’esprit embrumé et la tension basse. Elle n’ouvrira pas le sac le soir même. À vrai dire, elle en est incapable. Ces quelques minutes en face de cette femme furent un véritable choc. Comme droguée, elle s’endort en quelques secondes ce soir-là, le sac posé sur la banquette de la pièce principale faisant à la fois office de séjour, salon et chambre. Elle dort d’un sommeil de plomb, en immersion dans des profondeurs pesantes.
Le lendemain matin, Charlie se réveille avec une forte fièvre. Incapable de se rendre à l’école, elle écoute le médecin qui, diagnostiquant une bonne grippe, lui conseille de rester quelques jours au chaud. Elle reste alitée deux jours entiers, alternant poussées de fièvre, toux et migraines.
Le troisième jour, elle parvient enfin à se lever et, se traînant jusqu’à la salle de bain, son regard se pose sur le sac en toile. Elle l’effleure et continue sa route. Après une bonne douche et avoir averti professeurs et employeurs de son retour d’ici vingt-quatre heures, un thé bien chaud entre les mains, elle se pose sur la banquette, enroulée dans une couverture.
« C’est le moment » dit-elle à voix haute.
Charlie ouvre le sac et découvre un carnet épais avec une couverture en simili cuir d’une couleur qui, dans un temps révolu, devait ressembler à du rose vif. Elle soulève la couverture délicatement, la carte de Cristina glisse. « Cristina, hypnose spirituelle et régressive », un mail, un numéro de téléphone. Pas de nom de famille et aucune autre explication. Comment cette prétendue médium a-t-elle pu parvenir jusqu’à elle ? Charlie ne s’interroge pas plus pour le moment et, observant le carnet, découvre des pages scolaires, aux lignes tracées de façon très espacées. Le papier jauni n’a pas altéré la qualité de l’écriture. C’est une belle écriture manuscrite. Ronde et féminine.
Un prélude au milieu d’une page : « La vie est-elle un enchaînement de circonstances ou bien est-ce nos actions qui déterminent le fil de notre existence ? Je n’ai pas la réponse, mais la seule chose que je puisse affirmer c’est que vivre dans l’imaginaire protège… un certain temps ! Aujourd’hui, au bout de mon chemin, j’ai décidé de sortir de ma bulle et peut-être devenir adulte… »
Drôle d’introduction. Charlie tourne la page et commence la lecture.
1 – TOUJOURS ENVISAGER LE PIRE
Recroquevillée sous ce bureau à moitié effondré, la tête baissée, mes yeux s’ouvrent lentement… vision floue puis la mise au point se fait petit à petit. Je regarde tout d’abord mes mains ensanglantées puis mon regard se lève peu à peu. Il n’y a plus du tout de lumière. Ni de bruit. Les coups de feu, les cris, la casse ont laissé place au silence. Il n’y a plus âme qui vive. Une panique int

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