Anges de lumière
188 pages
Français

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Anges de lumière , livre ebook

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Description

« Ainsi, en croyant avoir baissé les bras, il les avait plutôt élevés vers le ciel.»



« Soyez à l’écoute de votre dimension intérieure, ne vous fiez pas à ce que vous voyez et entendez, car ce n’est qu’illusion [...] Vous dormez quand vous croyez être éveillés. »



C’est aux étudiants qu’il a en charge à l’université que s’adresse Sébastien Hamel, soucieux de transmettre son enseignement littéraire. Pour cet homme passionné, le rêve est l’essence même de l’inspiration créatrice, fil ténu entre inconscient et découverte de soi, aventure à la croisée des émotions et des perceptions.



Nicolas, quant à lui, est fragile, réservé, sensible et brillant. Sous l'emprise de visions, cohabitant avec un univers parallèle, il révèle à son professeur son secret, lui confiant du coup le manuscrit d’une nouvelle dont le contenu et la qualité captivent immédiatement monsieur Hamel.



Une aventure extraordinaire va alors commencer pour les deux hommes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414514021
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51403-8

© Edilivre, 2021
Dédicace
À mon frère Stéphane, dont j’admire l’immense courage.
Exergue
« J’entends au-dessus de moi dans les cieux, les anges qui chantent entre eux. »
Edgar Allan Poe
Prologue
Je me nomme Sébastien Hamel et j’ai cinquante-huit ans. Il est tôt le matin et j’absorbe mon premier café. Tandis que je replonge dans mes lointains souvenirs, je regarde par la fenêtre la surface de l’eau qui réfléchit la lumière du pâle soleil automnal de novembre. Au loin, une légère brume s’étiole au-dessus des arbres entièrement dépouillés de leurs feuilles et confère à l’atmosphère une teinte gris-bleue, présage du froid qui s’installe petit à petit. Cet austère paysage, qu’on dirait n’avoir jamais connu les feux de l’été, est propice à l’introspection.
Louée pour me mettre à l’abri de la clameur urbaine, c’est ici, dans cette paisible maison de campagne en pierres des champs située au bord du lac Ouimet, à Sainte-Anne-des-Lacs, que j’entreprends l’écriture de mon premier roman. J’ai obtenu le droit de me retirer un temps du monde et du tourbillon des obligations sociales et professionnelles pour m’investir à temps plein dans la création littéraire, aventure exaltante où s’entremêlent joie et inquiétude. Je me suis donné six mois pour pondre quelque chose de viable qui tiendra le haut du pavé et pourra peut-être, le succès aidant, m’entraîner vers une nouvelle carrière. Mais j’ai aussi décidé de m’engager dans cette voie pour prendre du repos et du recul à la suite d’une épreuve dans ma vie conjugale et d’une expérience professionnelle marquante. Des évènements exceptionnels ont marqué mon existence et m’ont indiqué le chemin à suivre. Je crois que la meilleure façon de vous transmettre les expériences que j’ai vécues, est de vous les traduire en mots. J’espère, du plus profond de mon cœur, que mon témoignage vous touchera.
Avant cette pause, je donnais des ateliers de création littéraire à l’Université de Montréal à des étudiants fascinés par le rapport entre le rêve et la création. Dans mon cours, je partais du précepte qu’est inscrite dans ce creuset insondable qu’est notre inconscient toute l’expérience humaine. C’est un monde qui ne demande qu’à surgir tel un magma. Le rêve est un canal qui permet d’en évacuer un peu la pression le temps d’une nuit sous forme d’images.
L’Homme étant un animal pensant qui est la somme de tous les Hommes nés avant lui avec toutes leurs édifications, luttes et angoisses, il va de soi qu’il porte en lui les traces de son passage sur cette planète. L’inconscient, en empruntant le canal onirique pour voir le jour, permet l’établissement d’un équilibre entre la part du passé et les exigences du présent. Dans cette optique, ce qu’on nomme l’art et la civilisation est l’expression de cet équilibre. Toutes nos créations, nos systèmes de pensées, nos actions et nos langages en sont le fruit. Ainsi, posons-nous la question : ce qu’on nomme le réel n’est-il pas que le pâle reflet de ce qui se terre dans l’inconscient ? Toutes nos réalisations ne représentent-elles pas l’infime pointe des potentialités qui sommeillent en nous ? Je claironnais autant de fois que je le pouvais à mes étudiants :
« Soyez à l’écoute de votre dimension intérieure, ne vous fiez pas à ce que vous voyez et entendez, car ce n’est qu’illusion ; sous le terrain s’agite une eau profonde. Ce que vous nommez le réel n’est que la pointe d’un monde puissant qui échappe à toute définition. Vous dormez alors que vous croyez être éveillé. »
J’encourageais mes émules à dépasser leurs limites et à puiser dans cet immense trésor qu’est le rêve pour décupler leur créativité. Je les exhortais à noter leurs songes dès le réveil : « Vous acquerrez un nouveau pouvoir », avais-je l’habitude de clamer à mes étudiants. « Vous vous sentirez comme un démiurge devant une matière neuve. Tous vos textes ne s’en porteront que mieux ; ils auront acquis de nouvelles et merveilleuses teintes. »
Chapitre 1 Apparences
Pendant mes années d’enseignement, il était aisé pour moi de discourir devant un groupe d’étudiants en les encourageant à mettre en pratique ce que je prônais moi-même. Dans ma vie privée, toutefois, je traversais à l’époque une période difficile qui faisait en sorte qu’il m’était malaisé d’expérimenter sur moi-même mes propres théories. Je constatais qu’il y avait un énorme hiatus entre mes idées, somme toute assez abstraites, et ce que je vivais au quotidien. En quelque sorte, j’étais semblable à un comédien qui verrait à l’écran un personnage qu’il a incarné et sur lequel il n’a plus aucune emprise. Sous le poids des conventions sociales, je menais une existence que je savais ne pas être en réelle correspondance avec ce que je désirais au plus profond de mon cœur et avec les idéaux d’harmonie, de simplicité et de franchise que je m’étais fixés assez tôt. Pour bien paraître aux yeux des autres, je forgeais et projetais une image de moi qui s’éloignait de l’être réel que j’étais en mon for intérieur. J’avais tôt fait de comprendre que je vivais moi aussi de plus en plus dans un monde d’apparences, qui m’emprisonnait à mon détriment.
J’avais rencontré ma future épouse, Geneviève Provençal, à vingt ans dans un atelier de poésie à l’Université de Montréal. J’étais en première année au baccalauréat en littérature française et me destinais à l’enseignement, tandis qu’elle était une jeune poétesse en herbe inscrite au certificat en création littéraire. Elle était magnifique et respirait à ce moment-là le bonheur de vivre. Pour elle, chaque jour que le soleil faisait naître était l’occasion de s’émerveiller, ce qui se produisait chez elle à la moindre vue d’une scène d’enfants qui s’amusaient au parc, d’un papillon butinant ou d’une fleur poussant au jardin. Il vous semblera peut-être un peu mièvre de m’entendre m’exprimer ainsi, mais ce sont là des exemples simples qui me permettent de vous faire saisir à quel point Geneviève était hypersensible, ce qui allait d’ailleurs lui occasionner quelques problèmes plus tard. Ce qui ressortait le plus de ses traits de personnalité, c’est sa générosité. Sa volonté et sa capacité à écouter et aider les autres la définissaient aussi. Elle pouvait d’instinct comprendre ce qui n’allait pas chez l’autre et trouvait naturellement le bon mot ou geste pour contribuer à son évolution. Elle aurait fait une grande psychologue, si ce n’est que sa capacité d’empathie lui drainait le plus souvent ses énergies. C’est pourquoi elle préférait se destiner à la poésie. D’ailleurs, dans ce domaine, elle avait, ma foi, déjà développé une voix assez forte. Pour preuve, voici l’un de ses plus beaux quatrains :
Irisée de la lumière naissante du matin
La surface du lac au travers du carreau
Me ramène loin en arrière au temps du berceau
Si petit si fragile ô combien serein
Par ailleurs, physiquement, avec ses grands cheveux noirs ondulés, sa taille fine et ses yeux ambre, on aurait cru, certains matins ensoleillés, au sortir du bain, voir naître au printemps la Vénus de Botticelli, à la foi spontanément enthousiasmée et amusée devant le monde à ses pieds, par une nouvelle journée encore à traverser. À force de converser durant des soirées entières sur l’art et le monde, nous nous découvrîmes beaucoup d’affinités et nous éprîmes, sans surprise, l’un de l’autre.
Avant la fin de nos études, nous nous fiançâmes et nous nous promîmes de nous marier une fois nos carrières respectives bien amorcées. Hélas, bien que ce beau projet allait plus tard être concrétisé, nous allions rencontrer un écueil. Ce beau parcours que, du haut de nos naïfs idéaux de jeunesse, nous croyions être ensoleillé pour encore longtemps, allait bientôt être assombri par quelques nuages. Avec le recul, quand je me remémore cette époque, je me dis que la vie nous réserve toujours des surprises au détour, en bien comme en mal. C’est pourquoi il est hasardeux de prendre des décisions longtemps à l’avance, de tracer des plans sur un sol apparemment solide, mais en réalité mobile.
À vingt-neuf ans, après avoir complété un doctorat, je me mis à enseigner. Geneviève, à vingt-trois ans, son certificat en main et sur les recommandations de ses professeurs, fut embauchée comme lectrice pour une maison d’édition spécialisée en poésie. Après ma première année d’enseignement, à la fin des vacances estivales, d’un commun accord, nous décidâmes d’aménager ensemble dans un grand sept et demi situé en plein cœur du Mile-End à Montréal.
Insouciants, nous avons fait le plein de soleil, butinant avec les amis de terrasse en terrasse, remettant le monde en question sur un ton badin empreint de gaieté. Voyant l’automne se pointer, nous nous étions dit qu’il était temps de sceller notre relation par ce mariage, dont nous avions parlé plus tôt.
C’est ainsi que nos deux destinées furent liées par des épousailles civiles sans grand éclat. Dès lors, nous avons compris que nous nous engagions sur une route sinueuse qui allait s’étendre à perte de vue. Nous ne savions pas ce qui nous attendait au-devant et, à l’aube de cette aventure, étions à la fois enthousiastes et un peu nerveux.
Au fil des jours, nous partagions les joies et peines jalonnant nos carrières. Nous avons aussi développé une intense vie sociale : durant les deux premières années de notre union, ne fut pas une semaine où nous n’avons pas été invités tantôt à un lancement de livre, tantôt à celui d’un album, tantôt à un vernissage. Les cinq à sept se poursuivaient souvent jusqu’à tard dans la soirée et prenaient carrément des allures de bombance. Ces moments étaient riches en rencontres surprenantes et en découvert

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