Amour sans paroles
120 pages
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Amour sans paroles , livre ebook

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Description

Ce conte relate la vie quotidienne dans un village de l’ancien Congo belge, actuellement République démocratique du Congo, basé sur des expériences vécues par l’auteur pendant sa jeunesse, dans les années 1950. Le résultat est un aperçu étonnant et sans réserve du vécu d’une jeune fille, qui relate tous les aspects de sa vie quotidienne : relations avec ses parents, membres de famille et membres du clan, jeux, travaux ménagers et agricoles, activités familiales, conflits, amusements. À la fin, l’histoire décrit avec délicatesse comment une rencontre entre garçons et filles se transforme en amour et mariage, pas seulement entre deux individus, mais entre deux familles, selon les rites et coutumes de l’ethnie Yaka au Congo.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9782414525720
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique :978-2-414-52573-7

© Edilivre, 2021
Dédicace

A mes parents Kalongo et Butsidi Ilenda qui m’ont élevé dans l’amour et grâce auxquelles je peux raconter cette histoire.
A Aimée Kongo, Howard Ipanza et Mbambu Ilenda, je vous aime beaucoup et vous remercie pour tout. Gr â ce à vous, j’ai conservé les proverbes de chez moi qui vous cassaient les oreilles.
Remerciements
A mon neveu feu Jean Bumbakini, qui nous a quitté, sans avoir pu lire ce livre amélioré grâce à ses connaissances de la culture Yaka.
A mon mari Steven, pour son aide dans l’organisation du format du manuscrit.
A mon grand frère Edouard Nsimba, pour son intérêt profond dans le maintien de nos racines historiques du Royaume Kongo.
Et finalement, à mon fils Mbambu, qui a joué un grand rôle pour ses conseils professionnels sur la publication.
A vous tous qui m’avez donné du soutien moral et conseil professionnel, je vous dis merci.
Avant-propos
Ce roman est basé sur des us et coutumes de l’ethnie Yaka du sud-ouest de la République démocratique du Congo à la frontière avec l’Angola . Toute ressemblance de personnages réels est fortuite et involontaire. Les principaux personnages sont : Lutondo (la jeune fille) et Muyaka (le jeune homme).
Chaque personne appartient à une famille élargie, qui devient un clan et atteint les ramifications d’une ethnie. Cette dernière peut couvrir toute une région. Cela devient un problème quand deux jeunes veulent se marier. Il faut souvent choisir ou plutôt trouver le partenaire en dehors des liens claniques, ce qui s’avère une tâche de longue haleine.
Introduction
Je m’appelle Lutondo : autrement dit Amour. Je suis née dans un village appartenant à ma famille élargie. Que dis-je ? Famille élargie ? Eh bien chez nous cela s’appelle un clan, car celui-ci désigne l’ensemble de plusieurs familles. Ah ! Qu’est-ce que cette histoire du clan ? Un clan chez nous pourrait comprendre toute une ethnie. Vous êtes déjà perdus ? Alors, on s’arrête là jusqu’au moment opportun pour vous rafraîchir la mémoire.
Revenons à nos moutons. Mon histoire est semblable à celle d’autres jeunes personnes de ma tribu. C’est mieux comme cela. Les filles ne fréquentent pas les garçons et vice-versa. Rappelez-vous ? Quand on est du même clan, on est censé être du même sang. On peut flirter à ses risques et périls. Il n’existe pas tellement de secrets dans les villages. Tout se sait, on voit tout, des huttes jusque dans la forêt, aussi bien le jour que la nuit. Alors, tout le monde vit sur ses gardes. Est-ce que cela a toujours été ainsi ? Allez y comprendre quelque chose ! Le demander aux anciens provoque de longues explications qui vous font tourner la tête et vous font regretter d’avoir posé la question. Souvent, pour mieux s’aventurer, le silence est la meilleure attitude.
Oui, nous vivons dans un monde séparé selon le genre. En principe, les garçons doivent suivre les pas de leurs pères. Quand ils sont très jeunes, ce sont les mamans qui s’occupent d’eux. On dit qu’un garçon qui nettoie la marmite dans laquelle la maman prépare le foufou 1 sera un meilleur chasseur ! Les filles savent que ceci n’est pas une garantie de réussite de la vie. Ce n’est pas tous les jours que les hommes ramènent du gibier de la chasse. Certains n’en ont jamais attrapé. Ils partent en forêt boire du vin de palme et certains d’entre eux rentrent ivres au village à la tombée de la nuit.
***
Extraire le fameux vin de palme dont se soûlent nos hommes est un exploit d’une grande ingéniosité. Dans le métier des tireurs de vin de palme, les accidents sont rares mais il en arrive parfois. Dans ce cas, ils provoquent des dégâts ! Voilà comment cela se passe.
Les hommes coupent des lianes avec lesquelles ils fabriquent une corde dont ils se ceignent le corps pour grimper sur le palmier. Je ne sais pas comment ils font pour contrôler la ceinture, mais celle-ci peut se briser alors que le grimpeur se trouve bien haut sur le tronc du palmier. Ces accidents sont souvent mortels. Dieu merci, car si jamais ces personnes devenaient handicapées, leur vie serait misérable.
En cas d’accidents, nos acrobates blâment les palmiers au lieu d’améliorer la fabrication des outils de travail. Alors, ils abattent les palmiers pour extraire le vin du tronc mort 2 . Le malheur est que ces hommes cinglés ne se rendent pas compte d’autres multiples avantages du palmier. Avec ces rameaux on fabrique des paniers de tout usage, tout comme ils servent à couvrir les toits et les murs des maisons.
Les noix sont une source importante de protéines. L’huile de palme est d’usage multiple pour la cuisine : elle intervient dans la préparation de tous les mets. Le système d’abattage de palmiers a eu pour effet la pénurie de l’huile de palme. Je viens de perdre une cousine. Que dis-je ? Une sœur, car son papa est le jeune frère du mien. Il est mon papa et peut hériter de ma mère en mariage si jamais quelque chose arrivait à papa. Nous ne connaissons pas les termes cousins et cousines. Nous sommes frères et sœurs. Ma sœur a vu changer la couleur de sa peau et de ses cheveux. On nous dit qu’elle souffre de kwashiorkor, la maladie causée par manque de protéines. Nous ne savons pas pourquoi celle-ci a choisi notre sœur et pas une autre personne. C’est la vie. On ne pose pas trop de questions.
Si ces hommes qui abattent les palmiers pouvaient les replanter ! Pourquoi le gouvernement n’interdit-il pas ce type de destruction de la nature ? Gouvernement ! Que fait-il pour nous ? Que nous apporte-t-il ? Collectionner des taxes de nos maigres moyens quand nous arrivons à vendre un peu de manioc si seulement un commerçant passe par ici après mille et une lunes ! Ouais, nous ne parlons qu’en termes de lunes, car les mois et dates, nous, nous ne connaissons pas toutes ces inventions. La lune est là, nous la voyons et nous pouvons compter combien de fois qu’elle passe au-dessus de nos têtes. Les femmes, les filles, avec leurs douleurs mensuelles, en connaissent quelque chose !
Et vous savez encore quoi ? Les cinglés, soûlards des soûlards pourraient aussi extraire leur foutu vin d’un autre type de palmier. Il y a un arbuste de même famille que le palmier elæis qu’on appelle yimba . Il est court. Ces guignols ne sont pas obligés de le grimper, car il est court et à portée de main. Il suffit de le tailler comme le palmier et y attacher la fameuse calebasse. Et voilà la sève qui coule. Le yimba ne donne pas de noix pour extraire l’huile. En plus le vin de mayimba (ouais, mayimba est le pluriel si vous voulez savoir) a un meilleur goût. Ces soûlards ne sont même pas calés pour distinguer.
Vous savez quoi encore ? Ils peuvent fabriquer leur maudit vin avec du jus d’ananas. Eh bien ! Ceci c’est du boulot. Comme ils sont aussi paresseux, aller puiser de l’eau pour le fabriquer est un problème pour eux. Ce serait un travail de plus pour les femmes. Je vous dis Oh ! Les hommes peuvent fabriquer les boissons alcoolisées avec des ingrédients d’origines diverses. Je ne vous les nomme pas tous. Un jour quand je serai grande, je fabriquerai du vin dans lequel je mettrai un peu d’épices et que je vendrai à ces hommes. Je pourrais ainsi gagner ma vie. Comme les fameux missionnaires nous menacent de partout, je pourrais un jour envoyer mes enfants à leurs écoles.
En recourant aux palmiers mayimba , nos alcooliques ne priveront personne de protéines nécessaires. Pourquoi ne le font-ils pas ? Peut-être parce que les mayimba demanderaient un peu plus d’efforts ou que sais-je moi ! Ah, ces soûlards égoïstes et inconscients !
1 . Le foufou est notre aliment de base : une pâte de consistance gluante faite de farine de manioc mélangée dans de l’eau bouillante.
2 . Entre parenthèses, les troncs de certains palmiers abattus peuvent produire une sorte de grosses larves blanches. Elles contiennent beaucoup de graisse ou huile qui est aussi une source de protéines. Tous les troncs ne pourrissent pas bien pour en produire. La décomposition du palmier abattu prend du temps avant que les larves y poussent et y élisent domicile. Il est hasardeux de compter sur leur générosité. En plus combien en produiraient-ils pour nourrir tout un village ? Les gens qui en trouvent font leur festin en famille et ne partagent pas avec tout le monde.
Chapitre I : Voilà comment nous vivons
Notre vie est entre les mains de nos ancêtres et de leurs esprits. Ils décident de notre sort. Les colonisateurs occidentaux, surtout les missionnaires, parcourent maintenant nos villages pour arracher nos enfants ! Il parait qu’ils peuvent transformer leurs esprits. Les missionnaires trouvent que nos statuettes sont maléfiques ! Ils les confisquent, nous donnent de l’eau soi-disant bénite dans les bouteilles et nous interdisent de respecter nos coutumes ancestrales.
Les missionnaires ne nous libèrent pas de la mort. Quand ils passent dans nos villages, nous devons leur offrir des choses, surtout des œufs. Il paraît qu’ils les aiment. Pourquoi les aiment-ils ? Nous ne savons pas. C’est comme cela ! Ils ne nous comprennent pas et nous ne les comprenons pas non plus.
Dans notre village, certaines familles sont bien réputées pour la chasse. Une famille possède une petite statue qui se déplace dans la maison si l’homme abat un gibier en forêt. Dès que les missionnaires sont arrivés dans le village, des gens hypocrites et de grandes bouches ont dénoncé cette famille. Ces vieux hommes blancs barbus sont entrés dans la maison pour confisquer les statuettes. Et ils ont procédé de la même façon pour dépouiller d’autres maisons de leurs statuettes.
D’ailleurs, les missionnaires observent curieusement les enfants.

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