Adieu Zheng He
266 pages
Français

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Adieu Zheng He , livre ebook

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Description

Pourchassés par l’armée chinoise, Henri et Myriam, deux archéologues français sur les traces de l’armada disparue de Zheng He, sont obligés de traverser le détroit d’Otrante en planche à voile puis de remonter vers le Mercantour avant de rejoindre la Provence et le Pays Basque. Aidés par de nombreuses complicités amicales, ils réussiront à quitter l’Europe

occupée pour voguer vers l’Amérique malgré la marine chinoise

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juillet 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414544370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-54438-7

© Edilivre, 2021
Remerciements
A Gisèle et Jean Louis Volo dont les oranges m’ont permis d’avoir l’énergie de faire ce voyage
Dédicace
A Reine toujours,
A Henri, Alain, Jean-Claude et tous mes amis rodeurs de fairways.
Prologue
En l’an 1403, l’empereur de Chine Zhu DI décida la construction d’une flotte de prestige de 317 jonques dont certaines de plus de 60 mètres de long.
Cette immense armada, embarquant plus de 25.000 hommes, devait sous le commandement de Zheng He, parcourir les mers de l’Ouest pour illustrer la toute puissance chinoise, créer de nouveaux vassaux en échangeant des cadeaux et rapporter des produits.
En 1405, la flotte s’élança pour une première expédition, suivie de six autres jusqu’à la dernière en 1433 date de la mort de Zheng He.
Ces expéditions avaient atteint outre les mers de Chine, l’océan indien, le golfe persique et les côtes est de l’Afrique. Elles étaient remontées en mer rouge jusqu’à Jeddah.
Un historien anglais, Gavin Menzies a même, en 2002, défendu l’idée qu’une partie de la flotte avait contourné l’Afrique, vogué jusqu’aux Caraïbes pour s’échouer au Groenland.
A la cour de Pékin les Eunuques à l’origine du projet furent chassés du pouvoir par les Confucéens beaucoup plus conservateurs. Ils décidèrent la destruction de tous les documents et relations de voyage puis de la flotte elle-même afin qu’il n’en reste aucune trace.
Et la Chine se referma sur elle-même.
A notre époque, sous l’influence de Xi Jinping, dans l’esprit des routes de la soie, Zheng He est devenu une idole en Chine et des archéologues ont commencé à rechercher les traces de ces expéditions.
Chapitre Un
Sur les bords de la mer rouge, au nord-ouest de l’Arabie-Saoudite, l’occupation chinoise avait transformé cet ancien lieu de plongée en un no man’s land inhospitalier.
Un peu en retrait de la plage, un campement de toile somnolait dans la chaleur déjà écrasante du petit matin.
Dans la pesante atmosphère, entre l’humidité épaisse de la mer et le souffle brûlant venu de Tabuk, une odeur de café et de pain grillé apportait un brin d’humanité à ce lieu déshérité.
Penché sur sa table, un grand gaillard hirsute finalisait son rapport. Après avoir délicatement retiré la housse protectrice, théoriquement chargée d’empêcher la poussière de sable de parasiter son clavier, il soupira, manifestant le peu d’enthousiasme que lui inspirait la situation.
—  Enfin, quand faut y aller, faut y aller.
Livre de bord de l’expédition
« A la recherche de Zheng He »
10 mai matin
Toujours sur les bords de la mer rouge vers Haql. Température extérieure 43°celsius… Intérieure 35°et pourtant le groupe électrogène tourne. Mais le combat est trop rude.
Il sera bientôt temps de terminer les fouilles. C’est très moyen mais nous avons mis à jour des centaines de poteries, de perles roses et de céramiques. Voir liste en annexe.
La déception, si on peut parler de déception, c’est l’absence totale de confirmation de la thèse de notre expert chinois.
Rien ne prouve que l’armada chinoise de Zheng He, après être arrivée à l’extrême nord de la mer rouge, ait procédé au démontage de quelques jonques de petites tailles pour les acheminer en pièces détachées à travers le désert jusqu’à la Méditerranée. Monsieur Hang voudrait persévérer mais nous sommes tous épuisés. En outre, la situation internationale est de plus en plus tendue. Mes collègues français et moi aimerions regagner la France rapidement. Le soft power chinois se transforme à toute allure en blitzkrieg et…
—  Mais qu’est-ce que c’est que ce foutoir dehors ?
Que se passe-t-il ? Hang a décrété un soviet de travailleurs ?
Je bosse moi ! On ne s’entend plus !
Un peu énervé, Henri sortit de la tente en s’épongeant le front. Ebloui par la terrible réverbération, il faillit s’étaler en se prenant les pieds dans un des cordages de tente.
Au milieu d’un groupe, son adjoint Gert Muller, membre également du centre européen de recherche archéologique de Francfort était blême. Il lui sauta dessus.
— Viens voir Henri ! Il y a un gros problème. Quelqu’un a embarqué le téléphone satellite et la télé.
— Comment ça, quelqu’un ? Vous avez vérifié ? Et d’abord, où est monsieur Hang ? Tu ne penses pas que c’est lui ?
Ali ! S’il te plait, va voir autour s’il est dans le coin.
De retour, cinq minutes plus tard, Ali confirma piteusement que l’expert avait disparu et, avec lui, la tout-terrain électrique. Un contrôle rapide permit de s’assurer que les deux autres véhicules étaient HS… Plus de câbles de branchement et batteries à plat.
— Merde ! On est coincé ici ! Gueula John.
Henri un peu déboussolé, réagit pourtant rapidement.
— Bon, avant de s’affoler, on va essayer de comprendre… Il est peut- être allé faire un tour.
— Oui c’est ça ricana Luigi. Sans doute se faire un peu de fric en vendant la télé.
— Ah ! ah ! toujours l’humour toscan ?
Les gars ! Oh pardon Myriam… Les filles aussi. Réunion toute de suite dans la grande tente. On va tâcher d’y comprendre quelque chose.
En s’interrogeant dans la plus grande confusion, la troupe se dirigea vers la tente réfectoire.
La porte de la tente à peine ouverte, laissa entrer un nuage de sable fin comme de la farine qui recouvrit les chaises et la table de réunion.
Les membres de l’équipe n’en semblèrent pas plus gênés que cela en déposant à leur tour quelques kilos supplémentaires du sable de leurs shorts et de leurs Nikes.
Une fois installés, les quinze membres de l’équipe d’archéologues s’interrogèrent à qui mieux mieux dans le sabir habituel franco-anglo-germanico-italien de mise depuis trois mois sur le site.
Henri essaya vainement d’obtenir un semblant de silence et il fallut la voix puissante de Gert pour faire asseoir tout le monde et passer à la suite.
Henri put enfin s’exprimer.
— Mes amis, je ne sais pas ce qu’il se passe mais, si je résume, nous sommes coupés du monde extérieur et je ne pense pas que ce soit un accident. Notre cher expert-espion a disparu avec un des véhicules en emportant l’émetteur satellite et en immobilisant les deux autres jeeps.
Je n’ai aucune idée du pourquoi et si l’un de vous a une théorie, je serais ravi de l’entendre.
Le silence qui suivit n’inclinait pas à l’optimisme jusqu’à un toussotement du professore Meneghello.
A son habitude, il prit une profonde respiration, signe précurseur d’envolées lyriques inspirées et déplia sa longue silhouette mélancolique.
— Mes chers amis, vu ma proximité avec le professeur Hang et les liens fraternels que cette proximité a permis au cours des mois de tisser malgré nos différences de culture et de niveau social…
— Pouvez-vous aller rapidement au fait cher ami ? L’interrompit Henri, familier des loghorrées interminables de ce cher Luigi.
Renfrogné Luigi re-toussota et se releva.
— Bien sûr, bien sûr. Comme je vous le disais précédemment je suis souvent dans la tente qui jouxte la sienne et…
Devant les signes d’exaspération de l’assistance, le professore accéléra le mouvement.
— Je l’ai entendu avoir une longue conversation en Mandarin… Idiome que je pratique un peu grâce à mes études à l’insti… Bon ! Enfin ! J’ai compris que les gouvernements saoudiens et jordaniens avaient fait allégeance aux Chinois… Ca, on s’y attendait un peu. Ce qui m’a le plus étonné c’est qu’il ne se servait pas de notre circuit satellite mais qu’il utilisait un appareil dont nous n’avions pas connaissance. Je n’ai pas compris la suite car il y a eu beaucoup de bruit à l’extérieur. Je voulais vous en parler mais il était tard et je sais que la nuit portant conseil comme on dit dans ma région de l’Udine où j’ai…
— Bien, merci beaucoup Professore. Ça ne nous aide pas beaucoup mais nous sommes sûrs d’une chose.
Monsieur Hang était bien là pour nous espionner et comme c’est le gouvernement chinois qui finance, on n’aurait jamais pu le virer. D’autant qu’il connait sur le bout des doigts les aventures de l’armada de Zheng He.
Bon, pour l’instant nous n’avons rien de solide. Le vrai problème est celui de l’eau et des vivres. Nous avons de quoi tenir quelque temps, je suppose… Qu’en pense notre intendance ?
— Quinze jours au maximum en nous rationnant pour les vivres et pas plus de dix jours pour l’eau en supprimant les douches. En revanche, grâce aux planques de John, nous avons du scotch pour un mois au moins.
Et, d’après la carte, il y a bien huit jours de marche pour rejoindre un des villages les plus proches en marchant bien.
— Là, je vous arrête tout de suite. Intervint Meneghello. Avec la sciatique que je me trimballe, je suis incapable de marcher plus de cent mètres… J’ai dû attraper ça en transportant des…
— D’accord Luigi. On va réfléchir à d’autres solutions. Pour aujourd’hui rien de changé. On continue la compilation des céramiques comme si tout allait bien.
— D’accord ?
Silence valant approbation, chacun termina son petit déjeuner et quitta la tente pour reprendre son travail. Seule Myriam resta assise.
— Qu’en penses-tu Henri ? On n’a rien fait de bizarre depuis qu’on est là.
Henri la regarda avec attention. Il ne pouvait s’empêcher d’être troublé par le charme moyen-oriental de Myriam.
Sous son teint halé de fouilleuse de ruines, ses yeux bleu pâle formaient un contraste brûlant avec cette carnation et cette chevelure noir corbeau. Mais, pour la cohésion de l’équipe, il n’avait jamais voulu se l’avouer et il avait laissé une bonne camaraderie s’installer entre eux.
Après s’être consciencieusement frotté le cuir chevelu, Henri se leva de table.
— Ce que j’en pense a peu d’intérêt. En fait, je n’y comprends rien mais je crois que monsieur Hang n’est pas parti pour nul

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