À travers l oubli : Première partie : Dans la brume…
101 pages
Français

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À travers l'oubli : Première partie : Dans la brume… , livre ebook

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Description

Ornella a tout pour être heureuse : un emploi intéressant, un appartement qu’elle adore, des jumeaux tant chamailleurs que complices et des amis proches…
Une rencontre inattendue va brutalement faire rejaillir ses démons du passé et la plonger dans une remise en question profonde, et l’espoir d’une vie simple.
Un livre sur l’estime de soi, la dépendance affective, l’importance des choix, et la « petite voix ».
Ce livre n’est pas qu’un roman. A la fin de celui-ci, des questions existentielles permettront de regarder en vous votre façon de voir ou d’espérer les choses.
En attendant le tome 2…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312127514
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À travers l’oubli
Yael Sultan
À travers l’oubli
Première partie : Dans la brume…
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2023
ISBN : 978-2-312-12751-4
« Maman, tu sais moi quand je serai grande, je veux une vie simple. Un travail à mi-temps, un mari agréable, une petite maison, et des enfants »


La mère d’Ornella se mit à rire… d’un de ces rires caustiques qui sont capables de vous transpercer l’âme :
« Mais tu rêves ma fille ! Tu rêves carrément, Orny !! Regarde-moi bien, regarde-moi ! Cela ne t’arrivera jamais. JAMAIS ! Tiens-le-toi pour dit ! »


Décontenancée, sentant soudain comme un brouillard épais couvrir ses espoirs d’avenir, la toute jeune adolescente s’approcha de son père, espérant de lui une parole qui viendrait contredire celle de sa maman…
Celui-ci la regarda, nanti d’un regard vide… puis haussa les épaules.
Et reprit la lecture de son journal.
Chapitre 1
Fanny et Zachary venaient une nouvelle fois de s’embrouiller. Les cris fusaient au quatrième étage de l’appartement bordelais dans lequel vivait Ornella. Les jumeaux de 19 ans n’y allaient pas de main morte entre eux depuis quelques temps ! Il semblait à Ornella que tout était prétexte à se quereller, même le plus petit détail ! Le jus d’orange qui n’était plus au frigo, le livre de cuisine qui avait mystérieusement changé de place tout seul puisque personne ne l’avait touché, au tour de qui de sortir Zoé, la chienne de la famille… Parfois même le vent qui soufflait un peu fort… !
Ornella était dans la salle de bain, presque prête pour aller travailler, exceptionnellement ce dimanche, quand elle entendit le ping-pong verbal de plus en plus agressif de ses enfants. Elle se désespérait de devoir gérer seule, encore une fois, leurs querelles.
« Comment être une bonne mère, en tout cas une mère juste, quand chaque fois que j’interviens, ils me reprochent de m’en mêler, et quand je n’interviens pas, ils me reprochent de m’en moquer ? pensa-t-elle, avec l’envie furieuse de filer au plus vite vers son cher travail. Eh bien aujourd’hui, je n’ai pas le temps, ils n’ont qu’à se débrouiller » décida-t-elle, motivée à continuer de se préparer sans intervenir. Il ne lui restait plus qu’à trouver des boucles d’oreilles qui pourraient bien s’assortir avec sa tenue du jour, une robe noire soyeuse qui mettait en valeur ses formes et sa chevelure longue et bouclée de couleur châtain foncé.
Les jumeaux et elle avaient 19 ans de différence. Ornella était étudiante en deuxième année de licence de gestion quand elle avait découvert sa grossesse. Elle était tombée enceinte dès la première relation sexuelle, et avait décidé de garder ses bébés malgré les objections de Balthazar qui ne se sentait pas prêt à devenir père. Ses parents s’étaient bien gardés de donner leur avis, semble-t-il pas très intéressés par cette nouvelle qui entraînerait une conséquence sur la vie de leur fille. Ils avaient cependant été clairs avec Ornella qu’aucune aide, ni financière ni physique, ne viendrait de leur part. Ses sœurs, l’une plus grande, l’autre plus petite, elles aussi étudiantes, avaient encouragé Ornella à l’avortement étant donné le contexte, social et amoureux, dans lequel arrivait cette grossesse.
Malgré tous ces obstacles, le choix de poursuivre sa grossesse n’avait cependant pas été difficile à faire. Ornella tenait la vie pour sacrée. Peu importe les circonstances, il n’y avait aucun doute pour elle quant à la valeur inconditionnelle de sa grossesse. Découvrir, quelques semaines après, qu’il y avait en réalité deux bébés et pas qu’un seul, n’avait pas remis en question sa décision.
Ornella s’était toujours senti bien avec les enfants. Et en général, ils lui rendaient bien. Toute petite déjà, elle aimait s’occuper de ses petits cousins, ou des enfants des voisins. Dès l’âge de 14 ans, elle était devenue très prisée dans son quartier par les parents en recherche de baby-sitter, car ils savaient leurs enfants entre de bonnes mains avec elle. Ornella n’était pas une garde d’enfant passive, elle savait naturellement s’adapter aux désirs de jeu de l’enfant autant qu’à ce qui était bon, ou pas, pour lui.
Elle avait toujours su qu’elle était faite pour être mère. D’aussi loin qu’elle se souvenait, elle ne pouvait concevoir ne pas avoir d’enfant. Très fleur bleue, romantique jusqu’au bout des ongles, elle n’avait cependant pas imaginé tomber enceinte, ni si vite, ni dans ce contexte. Elle avait toujours fabulé la découverte d’une grossesse, magique, dans un cadre idyllique, poétique, avec l’homme de sa vie, unis par un amour fort et indestructible…
Dans sa réalité cependant, ça avait été loin d’être le cas. Elle avait certes cru à sa relation avec Balthazar , ce qui l’avait d’ailleurs amené à perdre sa virginité longtemps préservée « pour le bon ». Mais rapidement après ce don de soi, elle avait malheureusement déchanté. Balthazar , ayant obtenu ce qu’il convoitait, n’avait plus caché aussi subtilement qu’auparavant son comportement de coureur de jupons.
Quelques jours après la découverte des tromperies répétées de Balthazar, qui avaient signé pour elle la fin de la relation, elle apprenait sa grossesse. Elle se souviendrait à vie de cette semaine on ne peut plus chaotique qui fut une succession de nouvelles graves autant que d’émotions variées.
Alors , ce n’était pas parfait, mais c’était là, et elle voulait assumer, même si sa vie allait en être chamboulée. Avoir des enfants, même jeune, même seule, ne lui faisait pas peur, et elle en était même fière.
Balthazar qui avait au début refusé sa paternité, se trouvant trop jeune pour être « déjà privé de sa liberté » et de sa vie de patachon, s’était finalement montré présent dans les moments importants, comme celui de l’accouchement, les rentrées scolaires, les maladies infantiles, ou quand Ornella , submergée, allait lui demander de l’aide. La régularité ou les initiatives n’étaient pas le fort de Balthazar , mais il s’était instauré entre Ornella et lui une communication intelligente avec toujours en ligne de mire le bien-être des enfants.
Caroline et Gaelle, les amies d’enfance d’Ornella, surprises au départ de la décision de leur amie de vouloir garder ses bébés, se montrèrent des soutiens sans faille pendant des années, tout comme sa grand-mère maternelle Joséphina qui, comme toujours, s’était montrée aimante et aidante.
« Maman, tu peux m’emmener s’il te plait sinon je vais être en retard. Manon m’attend pour qu’on travaille sur notre exposé. Il faut qu’on soient prêtes pour demain et franchement on n’est pas très avancées… ! » demanda Fanny, alpaguant sa mère à la sortie de la salle de bain.
Fanny étudiait à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux, à la grande fierté d’Ornella qui n’en revenait pas d’avoir pu procréer une jeune femme avec un don artistique, elle qui ne s’en trouvait aucun. « Ce don doit lui venir de Balthazar, tout comme la difficulté à être à l’heure d’ailleurs ! » se disait-elle souvent.
En effet, depuis qu’elle était venue au monde, Fanny était fâchée avec la ponctualité, et c’en était même devenu un sujet de plaisanterie dans la famille, dont même Fanny participait avec une fraîche auto-dérision.
Et en particulier ces dernières semaines, atteinte certainement d’une flemmingite aiguë qui semblait durer, elle avait pris l’habitude de demander à sa mère de l’accompagner en voiture dès qu’elle voyait que ce serait trop juste pour se préparer, partir, attraper le bus, et être à l’heure. Que ce soit pour aller en cours, ou à une soirée, Fanny avait de la souplesse avec les horaires. Et ça arrivait souvent ! Et souvent Ornella cédait, prise de pitié pour sa fille, et soucieuse de toujours consolider les relations mère-fille, elle qui avait eu une relation compliquée avec sa mère…
« Désolée, je ne peux pas aujourd’hui, Denis fait une intervention au Parc des Expositions, et je le rejoins directement là-bas. Et je pars dans cinq minutes montre en main. Et c’est sans délai possible » répondit Ornella tout en continuant à se préparer. Elle souriait intérieurement d’avoir répondu à sa fille en prenant soin de bien ficeler sa réponse, étouffant ainsi dans l’œuf toutes les objections qui auraient pu en résulter.
Denis était son patron depuis longtemps. De 30 ans son ainé, c’était un ancien collègue de son père, et elle le connaissait depuis sa naissance. Ce gentleman posé et élancé d’1,90 m, semble-t-il grisonnant depuis toujours, lui avait proposé un poste pendant sa grossesse.
Il était à ce moment-là en train de créer sa société d’édition et souhaitait donner sa chance à Ornella qu’il trouvait courageuse et mature. Quelques semaines après l’accouchement, quand la société vit officiellement le jour, Ornella avait alors pris son poste, créé pour elle et elle le fit à son image au fil des années, pratique, organisé, fiable.
Elle avait commencé comme secrétaire, puis avec le temps, avait pris de plus en plus part dans la société pour en devenir membre de la direction. Denis avait une entière confiance en elle, et Ornella lui était reconnaissante de lui avoir ouvert une porte à un moment de sa vie où sa situation personnelle et familiale était compliquée.
Ornella aimait beaucoup son travail, il était varié et constructif. Cela lui octroyait un salaire conséquent, qui lui permettait de faire face à toutes ses dépenses, et lui avait permis d’acheter, il y a quelques années, un appartement dans Bordeaux, assez grand pour elle et ses jumeaux, appartement qu’elle adorait, qui était pour elle un véritable cocon.
C’est donc avec joie et élan qu’elle se levait chaque matin, et particulièrement ce matin-là où elle allait vivre une journée importante pour l’entreprise DIS - TOI au Parc des Expositions.
Au moment de quitter son appartement, alors qu’elle embrassait sa fille qui bougonnait du coup de son retard certain, elle était bien loin de s’imaginer que ce n’était pas seulement l’émotion du travail qu’elle allait vivre aujourd’hui, mais une autr

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