A l’école de la vie
91 pages
Français

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Description

Ayant grandi dans un petit village en Guinée avec sa mère, un jeune garçon est très heureux lorsqu'il reçoit enfin des nouvelles de son père qui leur demande de le rejoindre. La petite famille part alors le retrouver et une nouvelle vie commence pour eux. L'existence de ce petit garçon commence à changer petit à petit ; une nouvelle école, de nouveaux amis et des voyages répétés dans son ancien village où il est toujours accueilli comme un prince. Mais de mauvaises personnes vont croiser son chemin et le jeune garçon se retrouve confronté à l'illégalité. Heureusement pour lui, il a de nombreux amis et proches qui vont lui ouvrir les yeux et l'aider à retourner dans le droit chemin. Puis les années passent et le jeune garçon grandit, c'est maintenant à son tour de créer une famille. Il continue d'avancer sur le chemin de la vie en essayant de surmonter les obstacles qui entravent sa route. C'est aujourd'hui un homme, parti à la rencontre de son avenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2024
Nombre de lectures 9
EAN13 9782492294679
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A l’école de la vie Roman
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A l’école de la vie Mamadou Oury TB Bah
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Les Editions Plumes Inspirées Tous droits réservés Siège social : Dixinn, Camayenne, Conakry, Rép.de Guinée E-mail : les1spirees@gmail.com Site web: lesplumesinspirees.com Tel: (224) 621 997 437 ISBN : 978-2-492294-67-9
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CHAPITRE 1
LE DEPART DU PAYS Mon village, situé à quelque six kilomètres de la ville, englouti dans un feuillage où tout paraissait cru, se dressait ma fière et coquette maison parmi des cases rondes qui fumaient et où, vivaient de paisibles paysans qui du matin au soir, transpirant de sueur animaient la brousse pour le bien-être du village. Trottinant dans le village, de concession en concession, tout en m’arrêtant devant chaque case, je constatais la présence d’un homme mûr entouré d’enfants qui obéissaient à ses ordres. Alors une idée me tient à cœur, je ne sais laquelle, mais je n’étais plus tranquille. Je ne dormais plus, je perdais petit à petit l’appétit. Alors je vais trouver ma mère, à la voir, j’hésitais encore. J’observais attentivement ma mère, elle était lasse; les traits tirés. Était-elle malade ? Non ! De quoi souffrait-elle ? Oui, je vois. Où est cette personne autoritaire qui règne dans les autres concessions, Est-elle loin de nous ? Où est-elle ? Voilà le mal dont souffrait ma mère. Instantanément ; sans le vouloir, comme en rêvant ; je disais : « mère quel est cet homme à la cravate sur la photo accrochée au mur, face à ton lit ? ». D’un air hébété ; fixant sévèrement la photo, ses yeux s’embuaient. Elle se tourna vers moi, me prit
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dans ses bras tout en sanglotant, me serra fortement contre sa poitrine et me chuchota humblement dans les oreilles : «c’est ton père ». Nous éclatâmes tous deux en sanglots. Elle n’a pas pu répondre à toutes mes questions, peut-être était-elle frappée par la douleur que je venais d’aggraver. N’ayant pas de réponse, j’ai fini par arrêter mes questions avant d’être envahi par le sommeil. Le lendemain après le repas, les larmes coulaient encore sur son petit visage et aussi le mien. Cette fois-ci, je n’ai pas hésité à lui demander de quoi pleurait-elle, mais sa réponse ne me donna aucune satisfaction. Je suis resté quand même auprès d’elle, dans la cuisine en l’aidant à décortiquer les arachides. D’un seul coup, le bruit de la moto a retenti, elle me dit : « Écoute, écoute, peut-être, c’est ton cousin » ; elle ajouta : « Vas-y regarder » et c’était effectivement lui. Durant tout le temps qu’il est resté, moi, j’étais dehors "Kabawohogo - derrière la concession", j’examinais tout en caressant la moto, je montais dessus et simulais la conduite. En rentrant, il avait l’habitude de m’envoyer jusqu’au "leyetellidje - les grands arbres" et je retourne en courant, au retour, ma mère était toujours arrêtée au bord du "faldougal - la porte de la concession" avec un air plus joyeux que d’habitude. Elle n’a pas tardé à me dire que nous devons rejoindre mon père dans quelques jours. Dans la nuit du vingt-quatre août mille neuf cents....; mon cousin Alpha Oumar est venu nous dire qu’il a reçu une lettre de mon père qui lui dit d’aller avec nous le huit septembre. Cette nouvelle m’a rendu fou, je n’ai pas pu manger et je ne pouvais plus dormir. Je ne pensais qu’à la
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grande découverte que je vais faire ; à chaque instant, je monte sur le lit pour examiner sa photo. Dans les jours qui suivaient en m’amusant avec mes demi-sœurs, je ne parlais que du voyage. Je ne m’éloignais pas de la concession pour ne pas que Maman Oury bouge à mon absence. Le sept, toutes les choses ont été mis en ordre, le "kagna -l’aliment que les voyageurs utilisent" était préparé par maman Oury et ses coépouses. À vingt heures, tout le voisinage était presque déjà là, on parlait du voyage, mais aussi du retour. Les promesses de maman Oury augmentaient la tension de la veillée, on parlait fort et on riait encore. Tout à coup, le vieux Oury foulasso qui est un ami de mon Père ; vint taper à la porte ; il a appelé maman Oury dehors en lui disant que le huit n’est pas un bon jour, c’est le neuf qui est le jour de «Rawanyanko -jour propice au voyage" et nous devons verser un pot d’eau devant notre bâtiment et sortir vers l’Est. Il insista pour ne pas tourner le regard en arrière après le départ de "teliré - la concession" jusqu’en ville. Cette nouvelle m’a étourdi. J’étais obligé de quitter le petit salon immédiatement et d’ailleurs tout le monde avait quitté un pour un. Le lendemain, il n’y a pas eu de bruit ni de veillée tout le monde était peut-être occupé à leurs besognes, en tout cas personne n’était venu, ni la journée ni la nuit pour dire quoi que ce soit. Le neuf septembre coïncide avec jour du marché hebdomadaire de Pita ; une petite et merveilleuse ville qui est située au cœur du foutah djallon. Quand les coqs annonçaient le jour, nous déjeunâmes en famille et les premiers signes des rayons solaires nous ont
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trouvé à la rentrée de la ville, accompagnée de presque toute la maisonnée. En ville, personne ne se demandait si nous étions des voyageurs, certains nous disaient au revoir. Dans le groupe, les uns riaient et les autres pleuraient, « c’est normal quand TB nous dit que ce ne sont pas tous les rires et les larmes qui émanent de joie et de tristesse ». Nous sommes venus rester un peu à l’écart de la gare-routière, les gens arrivaient très nombreux apporter des lettres, des petits colis, certains appelaient maman Oury à côté pour des mots à leurs proches. À neuf heures ; le minibus arriva, en balançant de gauche à droite, nous sommes montés à bord : maman était assise entre mon cousin et le convoyeur qui descendait à chaque arrêt avec son sac à dossier. Pendant tout le trajet, je suis sur les jambes de ma mère et de mon cousin. Je regardais le paysage, mais je ne pouvais pas à cet âge, ne pas découvrir toute la beauté de la nature foutaniènne. Le samedi ; arrivée à la maison tout était sombre pour moi, je n’avais jamais vu un tel alignement de bâtiments. Maman frappa à la porte de la chambre de mon père qui venait à peine de terminer la prière de "Guédjé-prière de vingt heures". Mon vieux, sans égrener son chapelet, m’a serré contre son cœur, il était content de me voir grandir si vite. Après notre toilette, il avait déjà préparé du café pour nous trois. Toute la nuit, il n’a pas cessé de me serrer contre lui et de caresser ma petite tête. La conversation était très peu entre eux, mes questions ne laissaient pas de place à d’autres sujets. Le dimanche matin, mon père m’a pris sur sa moto, nous sommes partis à Sandaga, la ville de Dakar était quasi
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déserte, mais il a trouvé quelques habits et trois paires de chaussures pour moi et quelques objets pour ma mère. Puis nous sommes passés saluer quelques parents à yerakh et à grand Dakar avant de revenir vers gueule tapé. Mais j’étais fatigué sur la moto et les tournures et l’odeur d’essence me donnaient la nausée. Quand je lui ai dit que j’avais envie de vomir, il me ramena à la maison. Au retour, il me demanda ce que je désirais faire et être ; je ne savais quoi dire et si c’était aujourd’hui, j’allais répondre que je désire être un président. Toute la semaine qui suit, je me promenais avec le grand Saïdou qui, dès au départ avait tissé une forte relation entre nous ; d’ailleurs, c’est mon premier copain. Quand cette semaine finissait d’effacer ses pas, mon vieux m’a amené chez Thierno Bah, le maître coranique. Le lundi, tôt, le matin, il me réveilla et surveilla ma toilette, quand ma mère recherchait mes habits, il s’occupe de mon petit-déjeuner. Vers sept heures trente minutes, il prend ma main pour m’amener à l’école. Une école qui se trouve à deux cents mètres de notre demeure en bas du cimetière de la corniche et à proximité de l’océan Atlantique. Arrivée dans cet établissement de "soumbédioume - bai de l’océan Atlantique" je n’eus aucun doute que c’est l’école, car le grand Saïdou me l’avait montrée depuis le vendredi. Il y avait des vieux, adultes, des jeunes et des enfants. Les moyens âgés comme moi étaient tous avec leurs parents. L’intervention de la cloche, a provoqué quelques mouvements puis dans un instant tout était devenu calme. La foule se regroupe sur les devantures des vingt-quatre
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