À l aube, Aurora
266 pages
Français

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À l'aube, Aurora , livre ebook

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Description

Ce troisième et dernier volume, qui retrace un demi-siècle de destins, aborde la difficile question de l’adoption et clôt le cycle de vie du héros qui aura trouvé le sens de son parcours dans l’oblation, guidant à sa manière de nombreuses quêtes individuelles. Au milieu d’une nouvelle génération qui se rapproche de la nôtre, Aurora, au tragique destin, illumine, par son passage trop bref, la vie de ceux qui, comme Mathieu, Hermione et d’autres, cherchent, aiment, tâtonnent, se trompent, se révoltent, se troublent et pardonnent. Ils apprennent que la vie ne va pas sans ses deuils dont le processus est exploré tout au long des trois volumes.
Ce troisième tome se rapproche de notre actualité, vue à l’aune de la dernière crise mondiale, dans une société fragile où tout est sans arrêt remis en cause, où des vagues migratoires successives changent toutes les données en permanence, faisant prendre conscience de l’impermanence.


Face à tout cela, l’art, la méditation, ou toute adhésion à un mouvement poursuivant quelque forme d’idéologie, à condition qu’elle engage des valeurs fondamentales, pourraient-ils constituer un début de réponse ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414256037
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-25604-4
 
© Edilivre, 2019
Déjà parus
Déjà parus :
Quand tu sortiras, ce sera le printemps.
De la musique et des Hommes
Aux Editions de l’Officine
* voir : « La Semaine de l’étranger ».
** : voir : « Les Solitudes ».
Exergue
 
« La liberté, c’est l’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite. ».
Jean Jacques Rousseau
« La philosophie de l’amour,… fondée sur l’analyse des notions…, me paraît trop établie…, parce qu’elle envisage… l’amour dans ses traits éternels… alors qu’il a un rôle… aujourd’hui lié aux évolutions de la famille et de l’individu moderne qui lui confère une importance nouvelle dans la définition de la vie bonne ».
Luc Ferry.
Prologue
Bonjour, si je commence à écrire, la question est : est-ce que je pourrai continuer ? La vie est parfois si brutale, avec des tournants en épingle à cheveux, qui vous font déraper, ou mordre la poussière. Il y avait « quelqu’un » ce matin à la télévision, je dis cela car je suis empêchée de bouger, par mon plâtre, alors je traîne et je regarde la télévision, en zappant surtout, car je peine à être attentive aux programmes que nous offrent les multiples chaînes actuelles, à cause de la douleur. Il y a toujours quelqu’un pour parler à la télévision, et, à la différence des ondes vocales, on peut voir tout à loisir par ce moyen de diffusion les profils des beaux-parleurs, les grimaces des uns, les sourires des autres, et surtout, les faux raccords, comme dirait mon fils, qui passe de temps en temps pour me prêter main forte.
Donc ce matin, avant même de voir qui parlait, j’ai su que quelqu’un avait quelque chose à dire, et j’ai tendu l’oreille. Cet homme, qui parlait, mentionnait la mer agitée et les vents contraires, contre lesquels il venait d’effectuer une traversée périlleuse. Quelqu’un qui devait sortir d’une telle expérience que l’on se prendrait presque à l’envier, avec son sourire de gagnant, et pourtant, que de luttes, que d’épreuves avant qu’il ne soit arrivé là, je le sais. Car il fait partie des élites, je veux dire que son image est puissante, et j’aime les allégories, et s’il m’entendait ainsi parler, il en serait sûrement choqué. Mais il s’en est remis à celui en lequel il croit, malgré les calamités et les doutes, il a vaincu ses craintes, ou du moins, il a dû essayer. Il peut, me disais-je, se sentir libre, comblé par son choix. A y penser à deux fois, je me suis demandée si on n’est jamais libre et si on n’en a jamais fini avec nos craintes, nos espoirs et nos désillusions. Heureux homme qui pourtant s’est peu appartenu pendant les années passées, sa charge ayant été une des plus difficiles qui soit.
Mais les charges que l’on prend ne sont-elles pas toutes lourdes à un moment ou à un autre ? Est-ce la durée de ce poids supporté qui en fait à la longue une victoire ? Cela se pourrait, mais la victoire n’est pas là. Ou est-elle ? Je l’ai imaginée, faute de toute autre réponse.
Alors je choisis de penser que je pourrai écrire cette histoire jusqu’au bout, parce qu’elle me tient à cœur, celle d’hommes porteurs de charges, ou pas, mais d’hommes debout, qui croient, des hommes que j’aime, et plus encore celle de femmes qui illuminent les vies de ces hommes, parfois directement, parfois d’un peu plus loin… Parce qu’on a besoin de s’imaginer, toujours, que la vie peut être meilleure, que l’on peut la rendre meilleure, mais qu’aussi, le doute est permis.
J’en connais tous les chapitres, et je veux me livrer encore une fois à cet exercice magique de la sensation de la pensée qui se délivre, sans fin, sans limites, qui se retrouve, enfin loin de ses hésitations, pour créer, et apporter un autre univers à qui veut bien partager un instant d’imagination pour rendre différent le quotidien que nous ne faisons que traverser !
La rencontre de Mathieu et de Mireille, s’est produite il y a près de seize ans, nous sommes à plusieurs mois d’autres rencontres, dans l’une d’entre elles j’ai ma part et, en regardant la neige tomber, je pense à cette histoire comme si c’était la mienne, elle qui prend ses sources au cœur d’une autre et vérifie ainsi l’infinitude du cycle de la rythmique humaine, végétale et animale.
Première partie
1
Mathieu, la quarantaine passée depuis quelques années, mais bien conservée, a fait une halte et a interrompu sa promenade, le souffle un peu court. Mireille et Anne sont en train de faire un brin de shopping. Il gèle à pierre fendre au moment où commence cette histoire, tandis que Mathieu contemple le pont recouvert d’une épaisse couche de glace, sur laquelle les voitures se hasardent avec hésitation ; Il a préféré l’aborder à pied et depuis qu’il se risque en ville à sa sortie du bureau, il longe souvent les berges du large fleuve qui traverse la cité, tirant un trait presque vivant au travers de la baie portuaire.
L’édifice, qui relie l’intérieur de la grande agglomération avec, d’un côté une large bande de terre qui borde la mer et de l’autre la terre où s’étend un vaste territoire, massivement peuplé, est taillé dans une pierre très noire, qui donnerait une allure sinistre à l’ensemble si ne se mêlait très harmonieusement à la pierre un acier très clair dont l’éclairage, installé depuis une décennie à peine, rehausse somptueusement l’éclat mat. Une véritable réussite architecturale.
Comme beaucoup d’habitants, Mathieu, qui sortait à peine du lycée au moment de la construction, est fier de cette énorme réalisation. La ville, portuaire, est le siège d’un mélange de nationalités qui en font un endroit riche et attractif. Cela pouvait expliquer l’étendue des pouvoirs de ce visiteur « intermittent », son visiteur, leur visiteur, qu’Odette lui a fait connaître il y a plus de quinze ans**. Il se rend compte qu’il y a un certain temps qu’il n’a pas pensé à Odette, et qu’aucune douleur n’est venue le distraire non plus. C’est le retour au calme après cette tempête épouvantable qui l’a laissé comme un orphelin. En dessous du pont, l’eau est gelée en profondeur et quelques patineurs se risquent sur l’étendue qui rutile par endroit. Leur souffle s’étale en une vapeur blanche qui se dilue dans l’air blafard en scintillant sous les spots qui éclairent la berge. Cette vision surréaliste inspire Mathieu en ce cœur d’hiver, il est presque hypnotisé par ce spectacle toujours improvisé, qu’il connaît si bien. Une accordéoniste s’est installé, à côté d’un marchand de marrons. La ritournelle d’une valse donne aux patineurs un rythme pour évoluer, et les arabesques, de loin, apparaissent comme un ballet libre et cadencé.
2
Quand, à l’âge de vingt-six ans, Mathieu avait pris conscience, quelques années après la mort de son père, du vide de son quotidien, il s’était inscrit à une série de conférences sur la spiritualité. Il avait donc côtoyé durant presque deux ans un petit groupe de personnes qui se livraient à des soirées entières de réflexion spirituelle. C’était tout à fait inédit pour lui, qui avait fait ce choix un peu au hasard.
Les soirées lassantes, livrées aux jacasseries de ses dernières conquêtes du moment, ou à celles de ses collègues, ne lui apportaient qu’un surcroît de fatigue. Il était le ‘bosseur’ du groupe, et il lui fallait s’avouer qu’il s’était, depuis quatre ans, évertué à investir son premier poste en tant que dessinateur industriel et à en explorer tous les domaines. Il était devenu, il ne savait pas au juste à quel moment, un homme solitaire. Il s’était cru trop peu sentimental pour s’encombrer d’une relation longue et il s’était rendu compte au fil du temps, qu’il cherchait simplement autre chose. Il avait pris, alors qu’il faisait la queue dans une librairie, rien que pour acheter un mensuel immobilier, les coordonnées inscrites sur une affichette collée, comme souvent, sur le comptoir. Elle n’annonçait rien de particulier, il s’agissait d’une rencontre hebdomadaire, qui avait lieu à l’arrière de la boutique, à l’heure habituelle, animée cette semaine par Odette. Il avait téléphoné dès le lendemain et s’était renseigné sur l’heure. Rien que la voie féminine et chaude qu’il avait entendue lui avait donné l’envie d’aller plus loin.
Ainsi avait-il noué depuis des liens avec Marc et Élise, chez qui il avait découvert plus profondément Odette : une cinquantaine dépassée mais que les années en plus avaient embellie, rendue joyeuse, et à qui la perte de son époux, Raymond, avait révélé la grande souffrance, la vraie, mais aussi tant d’autres choses. Elle disait que cette souffrance lui avait ouvert les yeux, et malgré sa peine, elle avouait avoir fait de grandes découvertes. Elle a expliqué à Mathieu, au cours de leur deuxième rencontre, qu’elle lui en dirait plus s’ils devaient se revoir fréquemment. Malgré sa sobriété vestimentaire et son discret maquillage, Odette cultivait une image très soignée et respirait la simplicité et l’authenticité. Mathieu admirait cette femme, qui bien sûr, dans sa gamme de sentiment, ne rejoignait pas la place de sa mère mais avait immédiatement inspiré au jeune homme un très grand respect, la menant d’office à la deuxième place. Il avait toujours été attiré par les gens plus mûrs que lui. Il en avait beaucoup appris durant sa jeunesse. Odette lui faisait penser à son enfance, désormais presque perdue, (mais la perd-on de vue jamais complètement ?) au cours de laquelle, donc, il avait été mis en présence d’un grand nombre de personnes déjà mûres qui lui paraissaient alors assez «« vieilles », mais si touchantes et si sages qu’il avait pris bien souvent un grand plaisir et du réconfort en leur compagnie. Il les écoutait parler du passé avec nostalgie et pensait au fond de lui alors, qu’il tâcherait de ne

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