Souvenirs d un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine (Livre Ier)
208 pages
Français

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Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine (Livre Ier) , livre ebook

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Description

Précédant « l’Empire chinois » (qui relate son périple de retour) voilà la première partie de l’odyssée du père Huc à travers la Chine du milieu du XIXe siècle.


Dans un style volontiers alerte et minutieux, le père Huc nous dépeint les contrées qu’il traverse, les mœurs et les coutumes de leurs habitants, la vie quotidienne des Chinois de toutes conditions...


Toujours précis, parfois prémonitoire dans ses commentaires, cet ouvrage, “best-seller” au XIXe siècle, reste un des récits de voyage sur l’Extrême-Orient parmi les plus captivants qui soient avec le « 16.000 lieues à travers l’Asie & l’Océanie » d’Henry Russell-Killough.


Régis-Evariste Huc, né à Caylus (Tarn-&-Garonne) en 1813, moine missionnaire en 1837, fait ses premiers pas en Chine dès 1840. Il va sillonner la Chine, la Mongolie et le Tibet jusqu’en 1852. Il décède à Paris en 1860.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782366345711
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Même auteur, même éditeur










ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © PRNG EDITION S — 2006/2009/2016/2018
PRNG Editions (Librairie des Régionalismes) :
48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.36634.094.5 (papier)
ISBN 978.2.36634.571.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR
PÈre evariste huc ancien missionnaire apostolique en Chine





TITRE
SOUVENIRS D’UN VOYAGE DANS LA TARTARIE, LE THIBET ET LA CHINE PENDANT LES ANNÉES 1844, 1845 ET 1846 livre I er








PRÉFACE
C es souvenirs de voyage ayant été accueillis avec bienveillance, nous en donnons une édition nouvelle, sans faire subir à la première aucun changement notable : Il s’en faut bien que nous ayons jamais eu la prétention de faire une œuvre littéraire ; nous avons seulement essayé de raconter avec simplicité ce qui nous avait frappés durant nos longues et laborieuses pérégrinations dans la Haute-Asie. Les contrées que nous avons visitées étaient à peu près inconnues des Européens modernes. Ces vieilles races tartares qui ont jadis tant agité la terre, ont apparu comme un monde nouveau, et cela nous explique comment le lecteur a pu parcourir avec quelque intérêt les relations d’un Missionnaire peu exercé à écrire, et enfoncé depuis quatorze ans dans l’étude des langues asiatiques.
Plusieurs de nos amis ont bien voulu nous faire observer que notre récit commençait beaucoup trop brusquement, et que le lecteur devait se trouver un peu déconcerté en se voyant tout d’un coup transporté en dehors de la grande muraille, et dans un certain royaume d’Ouniot, dont peut-être les géographes les plus érudits ne connaissent pas même le nom. Les personnes qui ne lisent pas avec beaucoup d’assiduité les Annales de la Propagation de la Foi, ont dû, en effet, éprouver un grand étonnement, en voyant des Missionnaires français au milieu des steppes de la Mongolie, et elles eussent été peut-être bien aises de savoir comment nous y étions parvenu. Il en coûte toujours de parler de soi ; mais puisqu’en lisant un voyage, il arrive quelquefois qu’on s’intéresse au voyageur, nous essaierons volontiers de remplir la lacune qui nous a été signalée, et de tracer un rapide itinéraire pour ceux qui auront le dévouement et la patience de nous suivre parmi les tribus errantes de la Tartarie et du Thibet.
Au mois de février 1839 Mgr de Quélen nous imposa les mains et nous dit au nom de Jésus-Christ : « Allez et enseignez tontes les nations... » Quelques jours après, nous nous trouvions dans le port du Havre sur le pont d’un navire Le capitaine donna ordre de lever l’ancre et le cœur plein de force et de confiance mais oppressé de sang lots nous nous éloignâmes de cette France bien-aimée a laquelle nous pensions dire un éternel adieu... le brick L’Adhémar faisait voile pour la Chine.
Après avoir sillonné la Manche, l’Atlantique, le Grand océan, le détroit de la Sonde et la mer de Chine pendant cinq mois et demi, nous arrivâmes à Macao. En ce moment, les Anglais commençaient à faire gronder le canon européen sur les côtes du Céleste Empire, et un Lazariste français, le vénérable Perboyre, détenu dans les prisons de Ou-Tchang-Fou, se préparait à conquérir la palme du martyre. La guerre de l’opium fut longue et opiniâtre : la puissance anglaise promena son pavillon sur le fleuve Bleu, saccagea plus d’une grande cité sur son passage et alla mouiller ses steamers et ses vaisseaux de ligne jusque sous les murs de Nankin. L’orgueil chinois fut profondément humilié ; l’Angleterre remporta un facile triomphe, et l’Europe fut persuadée que la Chine était ouverte. Cependant il n’en est rien. L’empire du milieu est toujours fermé : les diplomates chinois sont venus réparer les désastres des mandarins militaires, et aujourd’hui, un sujet de la reine Victoria ne se hasarderait pas à mettre le pied dans la ville de Canton... Le vénérable Perboyre eut, lui aussi, un long et terrible combat à soutenir. Mais il sut triompher en apôtre : il reçut glorieusement la mort sur la place publique de la capitale du Hou-Pé, et maintenant, comme par le passé, les missionnaires catholiques sont les seuls qui osent parcourir les provinces de la Chine.
Ce fut sous les auspices de notre vénérable frère que nous fîmes le premier pas dans ces contrées inhospitalières : Les habits que portait M. Perboyre quand il fut mis à mort, venaient de nous être envoyés à la Procure de Macao, et nous eûmes l’audace, nous, pauvre missionnaire, de nous revêtir de ces précieuses reliques fraîchement rougies du sang d’un martyr.
Nous traversâmes la ville de Canton toute remplie de soldats tartares et chinois qui préparaient leurs inutiles stratagèmes contre les canons de la Compagnie des Indes. Après trois mois de courses au sein de ces grandes et curieuses provinces, nous arrivâmes à Pékin, pénétrés de reconnaissance envers Dieu, mais en même temps stupéfaits d’avoir échappé à tant de dangers, et de nous trouver dans la capitale de ce merveilleux empire. Ce peuple, à part dans le monde, et dont la vieille civilisation étonne tant les jeunes nations de l’Europe, n’était plus pour nous un peuple séquestré de l’humanité et enveloppé de ténèbres : nous vivions au milieu de lui, nous le touchions de nos mains, et nous respirions son air. Ses arts, son industrie, la singularité de ses mœurs et de ses habitudes, sa langue monosyllabique avec ses bizarres caractères que nous commencions à déchiffrer, son génie commercial et agricole, tout cela se manifestait à nous par degrés, et nous jetait dans un étonnement profond. Il est cependant une chose qui, par-dessus tout, pénétra notre âme de vives et impérissables émotions. En parcourant ces populations idolâtres, nous rencontrâmes çà et là, sur les montagnes, dans les cités et les bourgades, le long des fleuves, partout, quelques familles privilégiées, prosternées au pied de la croix, récitant les mêmes prières que les catholiques redisent sur toute la surface de la terre, et solennisant, comme eux, mais en secret, et dans le fond de leurs pauvres demeures, les belles fêtes de l’Église universelle. Quels touchants souvenirs des catacombes !
Nous ne tardâmes pas à franchir la Grande Muraille, barrière fameuse élevée par les Empereurs chinois contre les irruptions des Tartares, mais qui ne saurait arrêter la sainte invasion du christianisme. La Mongolie fut pendant plusieurs années la mission qui nous fut assignée. La vie du missionnaire dans ces rudes et âpres contrées est souvent bien laborieuse : le défrichement de cette portion de l’immense champ du Père de famille ne s’opère qu’à force de résignation et de patience. Ce n’est pas que la nature du sol soit toujours inféconde mais il y a tant de ronces, les mauvaises herbes y sont si épaisses et si profondément enracinées, que souvent la divine semence languit et meurt. Celui pourtant, qui a beaucoup de persévérance et qui ne se rebute pas d’aller et de répandre le grain évangélique dans les pleurs et les tribulations a quelquefois aussi la consolation de revenir au champ, le cœur plein de joie pour y faire ses gerbes. Euntes ibant et flebant mittentes semina sua : venientes autem venient cum exsultatione portantes manipulos suos .
Ce fut en 1844 que nous commençâmes à étudier plus particulièrement la religion bouddhique dans les monastères des Lamas, et que le désir d’aller à la source des superstitions qui dominent les peuples de la haute Asie nous fit entreprendre ces longs voyages qui nous conduisirent jusqu’à la capitale du Thibet. Le despotique protectorat que la Chine exerce sur ces contrées vint y trouver notre séjour, et après de longues mais inutiles résistances, nous fûmes expulsé de Lha-Ssa et escorté jusqu’à Macao par ordre de l’Empereur chinois. C’est là que nous rassemblâmes les quelques notes recueillies le long de la route, et que nous essayâmes de

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