La lecture à portée de main
100
pages
Français
Ebooks
2016
Écrit par
Pierre Melendez
Publié par
Mon Petit Editeur
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
100
pages
Français
Ebook
2016
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
14 septembre 2016
Nombre de lectures
1
EAN13
9782342055658
Langue
Français
« j'aime ma solitude mon silence mon ennui aujourd'hui tout fait du bruit sauf un stylo qui glisse sur le bleu des nuits revenu parmi les vivants l'homme désarmé devient invulnérable l'homme nu habillé de tout les fantômes se réveillent tout au bout du poème » À la recherche d'indices susceptibles de le guider vers des encres sympathiques, Pierre Melendez découvre une enfilade de mots en liberté et les rassemble en illuminations noctambules. Illustration de Caroline Roméo (facebook.com/P.piteART)
Publié par
Date de parution
14 septembre 2016
Nombre de lectures
1
EAN13
9782342055658
Langue
Français
Nuits bleues
Pierre Melendez
Mon Petit Editeur
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Nuits bleues
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://pierre-melendez.monpetitediteur.com
Ce livre est dédié à Nathalie, Mathis et Jeanne
Remerciements
Merci à Benjamin Gissinger, éditeur, pour la confiance accordée à mon projet.
Je tiens à remercier Caroline Roméo, artiste peintre, pour son aquarelle « Anonyme », accordée au mystère de mes nuits bleues.
Les couleurs transpercées
La plage
Entre les carcasses de poisson
et de bagnoles éventrées
un rêve en tête
et la liberté pour bagage
Débarquant de son zodiac
il va chercher une place
où dormir ce soir
Son froc trempé
par le tangage
et salé
par la rage
le tient droit
Sortant du sable
vers d’autres nuages
il s’en va déjà
oubliant le naufrage
Une petite boule bleue
assise près du bateau
une vieille s’en allait déjà vers l’autre monde
nous parlant très lentement
des noires poupées de son enfance
de soldats battant tambour
d’une petite boule bleue qui rebondissait dans ses rêves
sur le quai
des oiseaux la survolaient comme le cri de mille mouettes
vêtue de ruines et de taches de sang
elle pensait à la guerre
à sa sœur dont le mari était mort lors de la première explosion
et elle pleurait
dans les bras de sa mère
sur les vieux fers du port
les marins la saluaient dans leur langage brumeux
écrasée par les rugissements de l’usine
les coups de sifflet
les coups de fouet
elle terminait son monde
elle était la fille préférée de sa maman
Tombe l’horizon
Sous les bombes de l’histoire
Nous restons figés
Transis comme sous terre
Dans le froid des tombes
Le temps change de guerre
Derrière sa barbe sombre
Et la ville éventrée
Pleure sous les décombres
Là où tombe l’horizon
On vous plante un fusil dans le cœur
Vous cherchez à encore bomber le torse
Mais vos rires éclatent en sanglots
Insoumise
Tu as le regard effarouché
D’un pigeon un jour de carnage
Tu es muette
Les paroles timides n’osent pas habiter
Ta bouche
Tu es fière
Comme seul savent l’être les résistants
Tu portes le visage d’un monde
Le nôtre
Tu sais rire dans la nuit
Avec tes enfants et tes chats
Tu recèles un arc-en-ciel
De désirs éphémères
Tu sais te dérober
Quand l’aurore tarde à poindre
Tu sais rêver
Te battre
Et mourir
En un tourbillon
Avec les yeux noués au-dessus du cœur
à travers les immeubles
je cherche ton visage
parti en un tourbillon ce soir-là
et puis
Pour que le chagrin soit moins lourd
encore debout au petit jour
je vogue sur le flot de mes ancêtres
et puis
j’irai retrouver mes falaises
une aquarelle du temps perdu
et puis
Dans les parfums d’antan
de cet été pas comme les autres
un demi-siècle auparavant
dans cette villa sur la côte
Au fil des confidences
j’affronterai la vérité
comme ce vieux corbeau
tombant entre les branches
comme ce kamikaze
en piqué sur la ville
et puis…
Voici le vacarme
Voici le crématoire jailli de la cité
Voici le désert que la mer a quitté
Voici le sanglot d’une éruption torride
Voici les flammes d’une clarté impossible
Les perles brûlées palpitent entre les ruines éphémères de la matière ardente
Le palais des origines se soulève avec frénésie de ses profondeurs
Comme les colonnes des temples s’écroulent d’heure en heure
Et voici le premier enfant désarmé en attente
Voici les cendres du vide et du...