En 2006, à mi-chemin entre rap et poésie, musique et littérature, émergeait, autour de quelques figures de proue, un genre hybride: le slam. Forme d’expression novatrice, il fit rapidement de nombreux émules, dont Matthieu Bourdon qui livre aujourd’hui ses premiers textes slamés. Immédiatement, ce qui frappe à leur lecture, c’est l’affirmation d’une vocation artistique. Ainsi Matthieu Bourdon n’a de cesse de clamer sa passion pour ce nouvel art, dans lequel le maniement des mots et de leurs sonorités s’avère capital. S’il clame son besoin vital de composer, ses textes attestent aussi d’une profonde réflexion sur le monde, les fléaux qui le ravagent ou encore l’amour. Opposant l’absurdité de l’histoire ou de la société à l’écriture poétique, il recouvre alors cette dernière d’un pouvoir de transformation, de changement et de révolution, jusqu’ici tombé en désuétude. Art populaire, car né du peuple et adressé à tous, le slam fut pour Matthieu Bourdon une révélation intime, brutale, juste, ne souffrant aucune contradiction. Ses premiers textes, dans lequel la verve des rues se mêle à un imaginaire fertile et libre, laissent ainsi apparaître un auteur au style sûr et affirmé. Qu’ils soient critiques ou méditatifs, amers ou introspectifs, ces textes deviennent l’occasion de découvrir l’univers d’un auteur talentueux et prometteur.
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