Write me a love song
141 pages
Français

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Write me a love song , livre ebook

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Description


Lena Anderson vient de fêter ses 18 ans. Elle vient aussi de perdre sa mère. Pour ne pas se morfondre tout l’été, elle décide de quitter Brooklyn et de suivre sa tante à Carmel, une petite ville de Californie au bord de l’océan. Là-bas, elle peut se réinventer et tenter de sortir de sa coquille, comme sa mère l’y a toujours encouragée. Mais pour une introvertie de sa trempe, n’est-ce pas un projet trop ambitieux ? Hunter Lowell vit à Carmel depuis son enfance. Abandonné et en colère contre le monde entier, il se contente de vivre de peu de choses : la musique et les filles. Sa seule règle ? Ne pas s’attacher. Mais quand il croise la route de Lena, il ne peut s’empêcher d’être intrigué. Pourtant, en décidant de se rapprocher d’elle, il risque bien d’alourdir sa réputation de salaud. Il ne veut pas tomber amoureux. Elle ne veut plus rien ressentir. Et si le destin décidait de leur jouer un mauvais tour ?

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Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2023
Nombre de lectures 4
EAN13 9781801165600
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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La Playlist de Lena et Hunter
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Crédits
 
 
 
 
 
 
 
S.L. BOROWSKI
 
  Write me a love song
 
 
 
 
 
 
CHERRY PUBLISHING
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2020, Cherry Publishing
Première édition : juin 2020
 
ISBN : 978-1-80116-560-0
 
 
 
 Nos ouvrages sont également disponibles
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2 Lena
 
 
J’ai trouvé une lettre aujourd’hui. J’étais en train d’emballer les affaires de Maman et je n’ai pas pu m’empêcher de fourrer mon nez dans des papiers qui ne me concernaient pas. J’ai l’impression de ne connaître que très peu de détails sur sa vie, son passé, ses jeunes années. Parfois, j’ai encore l’impression qu’elle va débarquer dans la pièce et me tirer dehors pour apprécier le bourdonnement de la ville – et dévorer des tacos. Elle adorait les tacos.
C’est bizarre de parler d’elle au passé. Il y a une semaine, elle était encore ici, allongée sur le canapé, en train de regarder un épisode de Friends pour la millionième fois, en mangeant du popcorn salé même si elle savait qu’elle n’était pas censée manger autant de sel. Ma mère était la personne la plus drôle, la plus irresponsable et la plus généreuse vivant sur cette terre. Et maintenant, elle est partie. Et il n’y a plus rien que je puisse faire pour arranger les choses. Tout ce qu’il me reste, ce sont ses affaires que je dois rassembler en trois piles : à donner, à jeter et à garder.
C’est comme mettre des étiquettes sur des souvenirs. Ça ne me paraît pas juste, quand je regarde la pile « à donner » qui ne contient que quelques vieux vêtements et des DVD, comparée à la pile  « à garder », pleine de trucs inutiles que je n’utiliserai probablement jamais. J’ai l’impression que je devrais penser davantage comme elle, et tout donner à une œuvre de charité, à l’exception des choses cassées ou inutilisables. Mais je n’y arrive pas.
N’ai-je pas le droit d’être un peu égoïste en ce moment ?
J’ai recommencé ce tri au moins cinq fois aujourd’hui, et je finis toujours par garder plus que je ne le devrais. Je ne cesse de voir cette image surgir dans mon esprit, celle d’une femme, une inconnue portant le pull préféré de ma mère, le jaune moutarde, et ça me fait pleurer. Pleurer est devenu ma nouvelle activité principale et j’ai l’impression que ça ne s’arrêtera jamais. Même lorsque les larmes ne coulent plus sur mes joues, je pleure encore à l’intérieur de moi. Mon cœur se serre, ma gorge s’obstrue et le vide se fait de plus en plus béant, de plus en plus lourd à mesure que les secondes s’égrènent. Je n’ai plus souri sincèrement depuis si longtemps que mes muscles ne sauraient même plus comment faire. Je me sens si vide que mes émotions semblent toutes s’être éteintes, ne laissant que la peine en état de fonctionner. La solitude et la tristesse ont réussi à me tromper, en me donnant l’illusion qu’elles ont toujours été là, et qu’aucune joie n’a existé. Alors quand j’ai trouvé cette lettre, j’ai senti, pendant un instant, qu’elle était encore là. Comme si elle pensait encore à moi, d’une certaine façon. J’ai mis au moins cinq bonnes minutes avant de m’asseoir et de l’ouvrir. Je la regardais sans vraiment la voir, comme si elle allait disparaître. Mais elle est toujours là, entre mes mains, cette enveloppe avec mon nom dessus.
Je commence à lire.
 
Lena,
Si tu lis ceci, c’est que je suis probablement là-haut en train de botter les fesses de ta grand-mère pour m’avoir tourné le dos il y a dix-huit ans, quand j’ai décidé de garder le petit passager clandestin sous mon nombril. Ouaip, c’était toi, ma chérie. Je ne t’ai jamais vraiment parlé d’elle, parce que je ne pensais pas que ce serait utile mais aussi parce qu’elle n’était qu’une salope alcoolique et égoïste. Est-ce que tu crois que je suis autorisée à utiliser des gros mots au paradis ? C’est pas grave, c’est pas comme si quelque chose pouvait encore m’arriver !
Je ne veux pas te faire pleurer, ma puce. En fait, je ne veux pas que tu pleures tout court. Et je sais que tu es en train de le faire, maintenant, parce que je te connais. Tu es sensible, comme moi, même si je ne l’ai pas montré très souvent. J’essayais d’être forte, pour toi, pour essayer de te montrer le bon exemple. Et je t’ai vue devenir la personne la plus forte que je connaisse, probablement la plus forte qui existe au monde, que tu le croies ou non. Je ne m’inquiète pas pour toi. Je sais que tu feras des merveilles à la fac l’année prochaine et dans ta vie en général. Ça commence maintenant, tu sais. Chaque petite décision que tu prends à ce moment précis aura un impact sur le reste de ta vie et tu vas devoir apprendre à vivre avec les conséquences des choix que tu fais. Alors si tu décides de pleurer toutes les larmes de ton corps et de déprimer toute la journée en pensant à moi, parce que je ne suis plus physiquement là, avec toi… tu ne prends pas la bonne décision. Mais bon, qu’est-ce que j’en sais ? Je ne suis que ta mère, après tout, et tu es majeure maintenant. Adulte. On était toutes les deux préparées à ce moment, non ? En tout cas je me plais à l’imaginer.
Au fond de nous, nous savions toutes les deux que ça allait arriver. Le cancer fait ça. C’est triste, mais au moins on a pu se dire au revoir. Je pense qu’on ne s’est jamais autant dit qu’on s’aime durant ces derniers mois que dans toute notre vie ensemble ! Il y a tellement de gens sur cette terre qui n’ont jamais eu cette chance. Je sais que je te manque et que je t’en ai déjà beaucoup demandé. Mais si tu veux bien, j’ai une dernière faveur pour toi. Je voudrais que tu te lèves, et que tu vives le reste de ta vie de la meilleure façon qui soit. Tu as le droit d’être triste, mais tu ne peux pas laisser ces larmes guider le reste de ta vie.
Je t’aime de tout mon cœur et de toute mon âme,
Maman.
P.S. : NE DONNE PAS mes DVD de Friends, ou alors je te hanterai jusqu’à ta mort !
 
Je baisse les mains, tenant fermement le bout de papier entre mes doigts tremblants. Les larmes coulent à nouveau à flots, et pourtant, je ne peux m’empêcher de sourire. Je n’ai jamais autant ri et pleuré en même temps. Lire ceci est tellement difficile mais tellement révélateur de ce que ma mère a toujours été. Une fois encore, elle a réussi à voir à travers moi. Je sais qu’elle a raison. J’ai toujours eu tendance à éviter le changement, à rester cloîtrée dans mes habitudes et ma petite routine. Je sais qu’elle est avec moi d’une certaine façon… et je sais que je ne peux plus continuer à déambuler comme ça, subissant la vie au lieu de la vivre. Je dois avancer… mais comment faire quand je ne sais même pas où je dois aller ?
Je reste assise un moment, relisant la lettre encore et encore, comme si j’avais peur d’oublier à quoi ressemble son écriture. Après qu’une heure soit passée, je me décide enfin à plier la feuille en quatre et je la fourre dans la poche arrière de mon jean. J’essuie mes joues inondées de larmes en soupirant un bon coup, et jette un regard vers tout ce bordel que je suis censée ranger.
Je dois faire ça de la bonne façon.
Je trie encore une fois le tout, jetant tout ce qui n’est plus utilisable ou cassé, gardant la collection de DVD de Friends et le pull préféré de ma mère. Tout le reste termine dans deux grosses boîtes à donner. Pour éviter de douter encore de mes choix, je quitte la chambre et descends les escaliers avec mes cartons.
Dans le salon, Anna est assise sur le canapé, lisant un magazine. J’avais insisté pour qu’elle ne m’aide pas : je préfère m’occuper de ça toute seule. Quand elle m’entend arriver, elle se retourne et me sourit. Elle affiche le même sourire depuis la mort de maman, parce qu’elle ne sait pas comment me parler. Anna est ma tante, la petite sœur de ma mère. La tristesse et les tragédies la mettent mal à l’aise, elle est maladroite face aux larmes de gens, et elle ne sait pas non plus gérer ses propres émotions. Alors elle préfère s’enfermer, se cacher derrière un mur qu’elle semble avoir érigé il y a bien longtemps. Malgré cela, elle est gentille, et aussi drôle que ma mère. C’est agréable de l’avoir avec moi, j’ai l’impression d’avoir encore un peu d’elle.
Anna venait toujours pour Noël et Thanksgiving, ainsi qu’à chacun de mes anniversaires. Elle n’en a pas manqué un seul. Elle est la tante amusante que tous les mômes rêvent d’avoir, le genre qui rapporte les cadeaux les plus fous et racontent les histoires les plus incroyables. Maintenant, Anna est la seule famille qu’il me reste et je ne sais pas vraiment quoi en penser.
— Viens, donne-moi ça, dit-elle en tendant les bras vers moi.
Je fourre les deux boîtes en carton dans ses bras et elle les dépose dans l’entrée. Des gens d’une œuvre de charité sont censés les récupérer d’ici quelques heures, ainsi que les meubles qui restent. Parce que je n’en aurai plus besoin, désormais. J’ai simplement récupéré mon matelas et mon oreiller, qu’Anna a fait livrer chez elle hier. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est emballer le reste. Je suis censée passer l’été chez ma tante, en Californie. À l’autre bout du pays. Où je n’ai jamais mis les pieds.
Quand le changement s’amène, il ne fait rien à moitié, visiblement.
Je me sens complètement perdue et je marche comme un automate. Je fais le tour de l’appartement une dernière fois. Maman a toujours adoré Brooklyn, et cet appartement. C’était notre foyer, notre petit nid douillet. Elle a tout décoré elle-même, du poster de James Dean dans le salon, au rideau de douche affublé de chimpanzés dans la salle de bains. Cet endroit résonne encore de mes souvenirs d’enfance, et je suis sur le point de le laisser derrière moi. De la laisser.

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